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Christine Zeytounian-Beloüs (Traducteur)
EAN : 9782889601080
236 pages
La Baconniere (22/03/2023)
4.39/5   18 notes
Résumé :

Il y a bien longtemps que je ne divise plus les gens en bons et en mauvais. Encore moins les personnages littéraires. En outre, je ne suis pas sûr que dans l existence le crime entraîne des remords inévitables ni que l'exploit soit récompensé par la félicité. Nous sommes tels que nous nous ressentons. Nos qualités et nos vices remontent à la surface au contact subtil de la vie. Dans ce récit, il n'y a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Sergueï Dovlatov (1941-1990) est un nouvelliste hors-pair et un des meilleurs écrivains russes de la période Brejnévienne. Ses nouvelles étaient connues sous samizdat en URSS. Il émigra en 1978 aux États Unis où paraîtront ses premiers livres. Il faudra attendre la chute de l'URSS pour voir ses textes publiés en Russie où il connaît depuis une gloire posthume méritée. Dans le Compromis, Sergueï Dovlatov se sert de son séjour à Tallin et de son expérience de journaliste au «Sovetskaïa Estonia » [ Estonie soviétique] de 1973 à 1976. Les histoires satiriques racontées à la première personne sont néanmoins toutes inventées, à mi-chemin entre le réalisme et l'absurde.

Quand il arrive à Tallin, le narrateur « Dovlatov » a vingt-sept ans, des dettes, une pension alimentaire à payer et un désespoir certain qu'il noie dans la vodka. Il est sans travail. On lui a proposé un emploi à « La Sentinelle de la Patrie ». Il sait qu'il va devoir supporter les petits chefs, la médiocrité ambiante, les normes absurdes, la censure, avaler des couleuvres.
Le livre est constitué de douze nouvelles satiriques intitulées ironiquement « Compromis ». Chacune d'entre elles débute par l'article conformiste publié dans un journal estonien russophone. Et il est suivi par le récit de l'envers du décor. le premier Compromis donne le ton avec un dialogue savoureux.Touronok, le rédacteur en chef du journal, fait remarquer au narrateur qu'il a commis une grossière erreur idéologique dans un entrefilet sur une conférence scientifique internationale. Dovlatov a en effet classé les pays étrangers par ordre alphabétique. Or il faut placer en tête les pays frères, puis les pays neutres et enfin les membres du bloc... Dovlatov s'exécute. Mais cela ne va pas non plus. Il faut, sachez-le, commencer par ceux qui ont le plus de loyauté envers le grand-frère. Les récits commencent souvent par de petites saynètes au journal et se poursuivent en reportages épiques. Dans le Compromis numéro cinq, Dovlatov est chargé de préparer un article constructif pour l'anniversaire de la libération de Tallin. Il doit aller à la maternité la veille et faire un reportage sur ce qui est sensé être le 400 000è résident de la ville : « Un homme condamné au bonheur ». Encore faut-il que le bébé soit « publiable » c'est-à -dire être « un garçon parfait » sans handicap ni mère célibataire et puis de « bonne » nationalité, évidemment. Et ce n'est pas facile. Dans le compromis numéro six, il faut trouver une personne intéressante à interviewer. Or les candidats présélectionnés ne sont pas irréprochables, loin s'en faut. Qu'à cela ne tienne, on maquillera la vérité avec des pots de vin et des subterfuges bricolés. A côté des citoyens ordinaires plus ou moins compromis, on trouve des exceptions, des survivants revenus de tout, des perdants misérables et puis d'impayables rebelles à moitié fous dont l'inoubliable E. L. Bush et son épouse Galina.
Et on rit comme on boit pour oublier vainement la douleur.

L'ouvrage se termine par des notes et un entretien de l'auteur avec John Glad (1988) très intéressant.

Je remercie l'équipe Masse critique et les éditions La Baconnière pour l'envoi de ce très bon livre.
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Un recueil de "compromis" ou situations humoristiques inspiré par les contradictions multiples de la réalité soviétique. L'auteur, avec une bonne dose d'humour caustique, confronte le contenu d'articles de la presse soviétique avec la souvent triste réalité derrière ces infos glorieuses.

Les 12 chapitres du recueil sont situés dans l'Estonie soviétique de novembre 1973 à octobre 1976, période pendant laquelle Sergueï Dovlatov (1941-1990) travaillait comme journaliste au journal estonien national, avant d'émigrer définitivement aux États-Unis, où il mourut à l'âge de 48 ans d'une insuffisance cardiaque.

L'auteur d'origine bachkire, qui selon la jeune admiratrice Evi du recueil ressemble physiquement à Omar Sharif, a écrit une douzaine d'oeuvres très critiques, voire même sarcastiques du paradis soviétique sous Brejnev, telles "Le domaine Pouchkine", "La valise", "La zone", etc.

Déjà le tout premier "compromis" marque le ton. le protagoniste principal, Serzj, un journaliste sans boulot fixe mais qui doit bien vivre, propose un article au rédacteur en chef relatif à la 7ème journée d'étude sur la Scandinavie et la Finlande, en novembre 1973 à Tallinn, capitale de la république soviétique d'Estonie.
À la lecture de l'épreuve, le rédacteur en chef Henrich Franzovich Touronok, devient fou furieux lorsqu'il constate que notre héros a mis les pays participant à cet événement en simple ordre alphabétique au lieu de l'ordre soviétique souverain, soit : Russie, Pologne, Hongrie, République démocratique allemande, Finlande, Suède, Danemark et Allemagne fédérale.

Autre exemple, le 5ème compromis. Pour célébrer noblement en 1975 la naissance du 400.000ème Estonien, Touronok envoie Serzj Dovlatov à la maternité de Tallinn avec la mission de lui trouver un nouveau-né mâle digne de cet honneur. Finalement, ce sera le petit Lembit Kouzine, fils de Maja, Estonienne et de Grigori, Russe, tous 2 travailleurs au chantier naval et membre du Parti communiste, après que la candidature du fils couleur chocolat d'un père éthiopien et celui du Juif Borja Stein ont été scandaleusement rejeté par Touronok.

Le style plein de trouvailles drôles et cocasses rend la lecture des autres compromis de cet ouvrage une vraie partie de plaisir.

Ainsi, 2 babouchkas se rencontrent dans la rue et l'une s'étonne que l'autre ait laissé partir sa fille à la grande ville. Réponse de la mère : pourquoi est-ce que je m'inquiéterais ? Elle est sous surveillance policière depuis ses 9 ans !

Et en guise de conclusion : En URSS on tolérait bien une erreur, mais on ne pouvait pas être en même temps Juif, alcoolique, débauché et sans parti politique.
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Dans ce recueil de nouvelles le narrateur, journaliste reporter pour différents journaux estoniens dont le journal l'Estonie soviétique revient sur une série d'articles qu'il a rédigé dans le milieu des années 70. Chaque article a son histoire qui compose une nouvelle et s'il affiche un discours parfaitement conforme à la ligne du parti, les coulisses nous montrent une autre réalité que l'hypocrisie du système tient à masquer… Mais les journalistes doivent gagner leur vie, s'abreuver de beaucoup de vodka pour supporter l'absurdité d'une société fondée sur le mensonge…

Donc peu importe que les héros glorifiés soient un ramassis d'ivrognes, que le 400 000 bébé (à quelques dizaines près) né à Tallinn ait été choisi soigneusement et le père soudoyé pour le choix du prénom, que l'étudiante en architecture gothique ne soit qu'une charmante écervelée, ou que Tiina, athlète et chimiste, la citoyenne modèle soit à la recherche d'expériences sexuelles inédites, la parole du journaliste est au service de la propagande qui ne se soucie ni de style ni de vraisemblance…du moment que l'alcool coule à flots. On maquille, on se trompe de cercueil mais c'est filmé à la télé, on va interroger une pauvre fermière qui a tiré un record de lait, on a du mal à trouver des personnalités intéressantes… au passé irréprochable. Quelques personnages sortent du lot, comme Bush, pas loin de la schizophrénie mais fidèle à lui-même…un poète égaré.

Bref, le compromis c'est la vie quotidienne au sein d'une dictature alors que le métier de journaliste devrait être au service de la vérité. le moindre faux pas et c'est le renvoi, donc le spectre de la misère mais heureusement l'humour et la dérision sont là pour compenser les conséquences dramatiques de cette censure omniprésente dans un univers figé. Sergueï Dovlatov nous offre de savoureuses anecdotes tirées de la vie dans l'univers soviétique de l'époque, ce souci de faire coller la réalité à l'idéologie ambiante, qui n'est pas sans rappeler certaines tendances de notre société démocratique moderne…Merci à Babelio et aux éditions La Baconnière pour cette intéressante découverte !
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A grands caractères d'imprimerie se lisent les grands progrès de la nation socialiste. L'altruisme, le dévouement, l'unique intérêt collectif primant sur l'individualisme honni s'inscrivent dans les pages de l'Estonie soviétique ou de Tallinn soir, glorieux journaux où publie Sergueï Dovlatov. Mais la presse, il faut croire, est parfois trompeuse, et Dovlatov en fait la chronique dans le compromis, publié en 1981 à New York, aux États-Unis. Récit dont la forme étonne et interroge, le compromis narre l'absurdité d'un régime politique qui a réduit à néant et perverti l'idéologie originelle. le livre raconte aussi les résistances individuelles à un monde qui semble bien être une prison, sinon pour les corps, du moins pour les esprits. L'expérience, toutefois, est marquante pour l'auteur, qui choisit comme titre ce par quoi l'on pourrait définir toute situation présentant un danger, le danger étant ici l'acceptation tacite de ces faux-semblants qui définissent le monde soviétique. le compromis pourrait tout aussi bien désigner Dovlatov lui-même, lui qui, malgré son regard critique sur le régime politique en place, travailla, d'une certaine manière, à la préservation de celui-ci à travers la presse.

Le compromis est un recueil de douze récits, dont le point de départ est la transcription d'un article de presse que Dovlatov a écrit. Ce dernier développe ensuite, sur quelques dizaines de pages tout au plus, le contexte dans lequel l'article a été écrit : ce qu'il s'est passé avant ou pendant l'épisode relaté, la destinée des personnages qui y sont décrits ... Sergueï Dovlatov se met lui-même en scène dans ces relations, et pas nécessairement sous un jour favorable, interdisant donc le rapprochement entre son texte et une fiction, et posant donc la question de la définition de la nature dudit texte. Témoignage semble être le mot le plus approprié, qui n'empêche ni le cynisme, ni l'humour, et donne le caractère authentique aux histoires racontées. On ne saurait qualifier le compromis d'auto-fiction, dans la mesure où l'auteur n'indique jamais l'intention de fictionnaliser son vécu. D'où vient alors le caractère littéraire de ce texte, qui partage bien des points communs avec d'autres, plus documentaires ? Sans doute dans la manière d'écrire de Sergueï Dovlatov, de prendre justement du recul sur la situation qu'il vécut durant ces quelques années à Tallinn, et qui représentent probablement très bien son vécu d'homo sovieticus. Car les récits, bien que parfois pesants par leur prétexte, font toujours jaillir, à un paragraphe ou à un autre, quelque saillie humoristique souvent féroce. L'art du dialogue de Dovlatov, précis, rythmé, vivant, fait aussi probablement basculer son Compromis dans la catégorie des oeuvres littéraires.

Le compromis semble s'articuler autour de deux pôles antinomiques dans la société soviétique : le collectif et l'individu. le collectif, évidemment, est ce régime politique qui en appelle à l'idéologie socialiste pour exercer son contrôle sur les individus. Evidemment, derrière la vitrine idéologique se cache la réserve suintante de négation de l'individu (a contrario, Dovlatov fit l'expérience du revers de la brillante médaille libérale américaine), et les douze compromis ne cesse de montrer la compromission du régime. Qu'on songe seulement à ce quatre cents millièmes habitant de Tallinn, innocent nouveau-né auquel un prénom absurde mais plein de signification pour le régime est donné, et dont ce titre honorifique ne correspond à aucune donnée démographique sérieuse. Qu'il évoque les règles de citation des pays participant à une conférence, la déclinaison estonienne d'un stakhanovisme paysan et féminin ou bien les célébrations tant tristes que hargneuses des anciens prisonniers de guerre - des nazis ou des soviétiques, on ne sait de qui il fut préférable d'être le prisonnier -, Dovlatov pointe partout cet Etat - et les hommes qui relaient son pouvoir - qui cherche à tout prix à maintenir une illusion qui n'a jamais eu de réalité. On s'étonne de ce que, jamais, l'auteur ne montre quelles menaces pèsent sur lui, sinon les quelques remontrances de ce Touronok, ce rédacteur en chef ridicule qui perd son pantalon en public et se laisse bien souvent convaincre quand Dovlatov indique emmener le photographe Jbankov avec lui. C'est, probablement, signe que cette autorité de l'Etat était ancrée dans les esprits ; signe terrifiant, à dire vrai, de la victoire d'un appareil d'Etat impitoyable sur sa population.

Cependant, le livre de Dovlatov n'est pas seulement une complainte quant à un Etat par trop puissant. C'est aussi la preuve qu'hommes et femmes, du temps de l'Union soviétique, vivaient comme des individus, lesquels s'adaptaient à ce contexte politique et social et trouvaient, malgré tout, les moyens de vivre à leur façon. Ainsi cette étudiante sportive qui, pour plaire à nouveau à son mari, demande à Dovlatov de lui donner des cours pratiques d'éducation sexuelle ; ainsi chacun de ces hommes qu'une journaliste s'apprête à interviewer pour une nouvelle émission radiophonique, hommes qui, invariablement, ont tous fait montre, dans leurs vies, de déviances sociales dont il ne convient pas de faire la publicité ; ou encore de ces jokeys qui, pour quelques roubles, peuvent freiner leurs montures sur l'herbe de l'hippodrome afin que leur associé du jour empoche la mise et leur en redonne une partie. A côté des bons élèves du régime, de ces grandes âmes à qui l'ensemble des camarades rendent unanimement hommage lors de célébrations publiques, on trouve ceux qui, tout en étant en marge, parviennent à faire bonne figure. La consommation assidue de vodka n'est point un crime dans l'antique patrie des tsars, et elle permet tout de même de régulières fuites en avant vers les paysages éthérés de l'inconscience ou de l'insouciance. Il en est enfin qui, au sein de leur entourage, tel ce Bush, font figure de fou du village et parviennent, tant bien que mal, à vivre aux marges de la société, en attendant que l'un de leur faux-pas leur vaille les rigueurs du camp. de grandeur, il n'y a pas, dit Dovlatov, ni gravée dans le marbre des plus nobles institutions, ni personnifiée sous la chapka de quelque grand dirigeant, ni même dans le cynisme des esprits les plus lucides, bien que parfois les plus imbibés d'alcool. L'homme est petit, mais au moins est-il drôle. Là-dessus, le compromis n'en fait aucun.
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Une nouvelle fois Sergueï Dovlatov se met en scène. Grâce à une série de chapitres courts il décrit avec toujours beaucoup d'humour et d'humanité mais sans complaisance son quotidien de journaliste en Estonie à l'époque de Brejnev. Il observe avec franchise les gens qui l'entourent et aborde de nombreux aspects de la vie sociale, politique et économique. Il n'hésite pas à montrer les mensonges permanents et les complaisances des humains qui finissent par rendre la vie absurde mais en tout cas pas plus plaisante si l'on se fie au nombre d'alcooliques.Le style de Dovlatov est alerte et juste. En plus il trouve toujours de quoi faire rire le lecteur sans être méprisant à l'égard des gens dont il dresse le portrait. On sort d'un livre de Dovlatov lucide mais pas déprimé.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je déteste les cérémonies funèbres. Non pas parce que quelqu’un est mort, je n’ai encore jamais enterré un être proche.

Et les défunts étrangers me sont indifférents. Malgré cela, je déteste les enterrements. Face à la mort d’autrui, toute action me paraît immorale. Je déteste les enterrements pour le sentiment convaincant de beau chagrin qui en émane. Pour les larmes des autres. Pour la sensation de joie soigneusement réprimée (ce n’est pas moi qui suis mort c’est un autre). Pour les pensées inquiètes qui se concentrent sur la beuverie qui va suivre. Pour les compliments démesurés prononcés à l’adresse du défunt (j’ai toujours envie de crier : « Il s’en fiche. Faites plutôt preuve d’indulgence à l’égard des vivants, par exemple à mon égard.
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J'ai trente-quatre ans, et je n'ai pas connu un seul jour dépourvu de soucis, pas un seul... Vivre ne serait-ce qu'une seule journée sans pensées, sans préoccupations, sans tristesse ni angoisse... Mais non, il faut que je me traîne au comité local... Où il y a une horloge, des portraits, des couloirs, où tout le monde doit faire mine d'être sérieux.
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Il y a bien longtemps que je ne divise plus les gens en bons et en mauvais. Encore moins les personnages littéraires. En outre, je ne suis pas sûr que dans l’existence le crime entraîne des remords inévitables et que l’exploit soit récompensé par la félicité. Nous sommes tels que nous nous ressentons. Nos qualités et nos vices
remontent à la surface au contact subtil de la vie.

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Dans la vie d’un journaliste, il y a tout ce qui embellit la vie d’un homme digne de ce nom.
La sincérité à Le journaliste exprime sincèrement des choses qu’il ne pense pas.
La créativité à Le journaliste crée continuellement en faisant passer la fiction pour une réalité.
L’amour à Le journaliste aime tendrement ce qui ne vaut pas la peine d’être aimé.
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