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Lecture commune d'un thriller botswanais proposée par Sallyrose pour coller au thème de la lecture thématique de l'été : polars africains.

Il y a effectivement une enquête mais elle est menée par la population et une jeune femme en service national dans un dispensaire de brousse. En rangeant un cagibi elle a retrouvé des vêtements de fillette, raides de sang séché. Elle va apprendre par la famille que cette enfant a disparu il y a quelques années, puis que les vêtements avaient disparus eux aussi et que l'enquête menée par la police n'en fut jamais une réelle ! Une chape de silence s'était abattue sur cette mort qui avait été classée comme un accident dû à un fauve !

Amantle s'est bien rendu compte que les habitants sont considérés comme de peu d'importance par les riches et le pouvoir et que la disparition de l'un deux ne génère qu'une indifférence qui va s'avérer de façade !

Le début du roman est proprement insoutenable parce que c'est quelque chose de réelle, révoltante et d'une violence inouïe, à la hauteur du mépris affiché pour le peuple !

Un thriller menée par des femmes, celles qui n'ont aucune valeur, celle qui veut les aider et faire surgir la vérité avec en parallèle celle qui aurait pu voir et comprendre ce qui se passait quand elle était enfant !

Même si le style n'est pas très travaillé, j'ai vraiment été touchée par ce roman qui dénonce et combat des pratiques rituelles de sorcellerie que l'on pourrait dire ordinaire ainsi que la corruption qui règne au plus haut niveau de la société !

Challenge Plumes Féminines 2022
Challenge Mauvais Genre 2022
Lecture Thématique POLAR juillet/août 2022 : Polars africains ou portés à l'écran
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Il y a des lieux sur terre où les humains découpent vivantes des jeunes filles prépubères pour s'assurer le succès de leurs ambitions, détourner le mauvais sort, assouvir leur fièvre de carnassiers.
Dans ce roman, Unity Dow, juge à la Cour suprême du Botswana, met en scène l'exécution d'un de ces "crimes rituels", l'omerta des autorités qui s'ensuit et le combat d'une poignée de femmes déterminées à faire la lumière sur cet acte de barbarie. L'auteur nous donne également un aperçu de la corruption qui sévit à tous les étages et de l'absurde médiocrité du système judiciaire.
La cruauté dénoncée ici suffit à insuffler à ce roman une valeur capitale, même si ni le style, ni l'intrigue, ne sont déployés avec un talent littéraire hors-norme.
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Lors de mes précédentes lectures, j'ai fait une incursion sur le continent africain et j'y suis restée, passant du Gabon (Le Festin de l'aube) à la RDC (Les enfants du serpent) et maintenant, au Botswana.

Ce polar n'en est pas vraiment un, du moins, pas dans le sens conventionnel, habituel…

Dans ce roman noir, on commence par découvrir un homme, bien sous tous les rapports (il sait ménager son épouse et ses maîtresses), qui regarde une jeune gamine prépubère sauter à la corde (un agneau sans poils)… et ses pensées sont malsaines.

Ensuite, nous découvrirons ses deux complices. Nous ne sommes pas dans un roman policier où il faut découvrir le ou les coupables, on les connaît déjà. le tout sera de savoir si on arrivera à les confondre, les arrêter…

Non, ce qu'ils comptent faire subir à cette gamine, ce n'est pas de la pédophilie, c'est pire que ça (je ne pensais pas un jour arriver à dire cela, à penser cela, à l'écrire, mais oui, c'est encore plus ignoble et plus trash qu'un viol).

Quant à la personne qui va enquêter sur les meurtres de jeunes gamines, ce sera une jeune femme, Amantle, aidée par tout un village qui en a marre que les flics les baladent et leur racontent des couilles plus grosses que celles d'un mammouth. Qu'un lion dévore une gamine, oui, ça peut arriver, mais qu'un lion ôte avant les vêtements de la gamine, sans les déchirer, vous m'avouerez que c'est fort de café.

Ceci n'est pas un polar qui va vite, que du contraire, il prend son temps, l'autrice en profitant pour nous parler de sa culture, des croyances des botswanais, des sorciers ou autres diseurs de bonne aventure, qui ont pignon sur rue, de leur manière de vivre, à l'opposé de celles des occidentaux.

Sans oublier la corruption qui gangrène tout le système, du plus bas échelon jusqu'au plus haut, en passant par les tribunaux. Au travers de plusieurs personnages, l'autrice va vraiment nous faire entrer dans les coutumes de son pays et notamment les plus horribles.

Les superstitions sont légion, tout le monde (ou presque) y croit, se fait soigner par des sorciers ou, sont prêts à tout pour s'assurer qu'ils vont rester au sommet ou y accéder. Et croyez-moi, on est loin de la patte de lapin ou d'un Saint-Joseph dans une gouttière pour qu'il ne pleuve pas !

Oh putain, il y a un passage terriblement violent, sauvage, à la limite du supportable et pratiqué par des hommes au sommet de la société, des hommes riches, avides de pouvoir… Pas par des paysans pauvres.

Si j'ai souri devant certains dialogues, notamment entre Amantle et un policier, si j'ai ri des peurs de son amie avocate, de la gouaille de son ami, je savais bien qu'ensuite, j'allais morfler et que sous ses airs de polar amusant, cette enquête allait nous mener vers un moment qui ne serait ni drôle, ni amusant, mais traumatisant…

L'explication finale, je l'ai lue sans respirer, les doigts accrochés à mon bouquin, les tripes nouées. Oui, il est facile de faire d'un homme respectable, mais pauvre, un complice. Si facile de le manipuler, de lui foutre la trouille, de le dominer et de lui pourrir le reste de sa vie, parce que lui, le pauvre mec, il a une conscience, là où les salopards n'en ont pas…

Un roman coup de poing, une fois de plus. Un roman qui m'a percuté de plein fouet, puisque je ne savais pas du tout ce qui m'attendait. Une lecture qui m'a laissée la bouche sèche et l'envie de lire toute la collection de Tchoupi, pour me remettre de ce voyage au Botswana (déjà que le voyage en RDC avait été hyper violent et trash aussi).

Vous savez quoi, après avoir déposé mes fesses sur le continent Africain, je m'en vais revenir à des lectures moins costaudes. Là, il me faut de la douceur pour tenter d'effacer certaines images gravées dans ma rétine…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce roman publié par Actes Sud - Actes noirs n'est pas à un polar à proprement parler.
S'il y a bien une enquête, elle est conduite par des civils à l'encontre de la police.
Nous sommes au Botswana et une petite fille a disparu. Seuls ses vêtements ensanglantés sont retrouvés et déposés au commissariat.
Mais le lendemain, ils ont disparu à leur tour. Les enquêteurs sont débordés par cette affaire et affichant une mauvaise foi absolue, annoncent leur conclusion officielle : ce sont les lions qui ont mangé la fillette.
Mais dans ce cas, qui l'a déshabillée ?
5 ans plus tard, une jeune femme qui fait son service civique, en poste au village où vit la famille de la fillette disparue, découvre les vêtements au fond d'un placard. Les villageois s'organisent pour faire éclater la vérité.
L'autrice est juge à la Cour suprême du Botswana et première femme à occuper ce poste.
Elle met en avant la difficulté à faire respecter les règles de la justice dans un pays où les traditions sont ancrées depuis des siècles, où les croyances superstitieuses ont plus de pouvoir que les juges, où la corruption est établie en institution.
De ce point de vue, ce roman est à considérer comme un témoignage sociétal et un acte de lutte pour faire appliquer la loi en mettant sur le papier les dysfonctionnements dont souffre le pays.
Cependant, le style approximatif et le manque d'articulation dans le récit en font un texte assez plat que j'ai eu envie d'abandonner plus d'une fois.

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Noir la peau, noir le coeur, noir la forêt ... un roman noir réussi qui fait frémir d'horreur avec un petit côté "Silence des agneaux ".

Une jeune femme effectuant son service civique au fin fond d du Botswana découvre une boîte contenant des vêtements tachés de sang dans le dispensaire où elle travaille. Ces vêtements sont ceux d'une fillette, mystérieusement disparue cinq ans plus tôt. Les villageois veulent savoir et obtenir la vérité car jamais ils n 'ont cru aux fadaises de la police.

On découvre alors l'ampleur de la corruption et des compromissions dans ce pays, la part folle donnée à la sorcellerie et les crimes rituels, pratique archaïque et monstrueuse pour s'accaparer la force de la victime.

L'héroïne est sans doute un peu trop sans peur et sans reproche mais l'ensemble est convaincant et offre une vision tout à fait intéressante du mélange traditions/modernité du pays ainsi que des rapports de force dans une société gangrénée par la corruption.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Il faut avoir le coeur accroché pour lire ce roman d'Unity Down. En effet, l'auteure s'attaque au "dipheko", soit le meurtre rituel en setswana.

Au Botswana, en effet, certains hommes puissants décident de découper vivante des jeunes filles afin d'avoir plus de pouvoir, une meilleure position ou faire prospérer leurs affaires. Oui oui, vous avez bien lu.

Ce roman est un coup de poing, il questionne et condamne. Outre le fait de dénoncer cet acte horrible, l'auteure met également en lumière la corruption qui sévit dans le pays. Moults affaires de dephiko sont en effet étouffées, soit par crainte des représailles divines, soit (et surtout) par peur des commanditaires qui sont presque toujours des hommes extrêmement puissants.

Outre cette atrocité dont parle l'auteure, elle nous permet également d'en découvrir plus sur son pays : l'importance des croyances, des devins, sorciers et guérisseurs. Beaucoup de personnes vont en voir, et malheureusement pour de bonnes comme de mauvaises raisons. Nous apprenons également qu'il y a au Botswana le "tirelo sechaba" (le service national" durant lequel les jeunes sont envoyés un an loin de chez eux pour aider à divers travaux. Durant ce laps de temps, ils sont logés dans une famille locale.

Concernant les personnages, Amantle, la jeune femme mise en scène par Unity Down, fait preuve d'un grand courage dans toutes ses actions. C'est une jeune femme attachante qui ne cherche qu'à aider son prochain et à faire éclater la vérité.

Ses amies avocates donnent également un léger aperçu du système juridique local, de l'absurdité de certains actes, et de la paresse de certains fonctionnaires.

Ce roman est poignant et absolument à lire. Je vous le conseille vivement.
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Botswana, détroit de l'Okavango. L'endroit, connu pour ses documentaires animaliers, pourrait faire rêver. Mais c'est une toute autre réalité de son pays que nous fait découvrir Unity Dow, bien loin de ces images de carte postale ou des gentilles enquêtes de la N°1 des femmes détectives (que j'aime beaucoup par ailleurs).

L'innocente est une petite fille d'une dizaine d'années, Néo. Néo a disparu un soir, dans son village de brousse. L'affaire, étouffée par la police, est réouverte grâce à la découverte de ses vêtements tachés de sang. Et c'est le courage d'Amantle et de son amie avocate qui vont faire éclater la vérité.
Dans ce roman, Unity Dow dénonce les croyances dans l'irrationnel et la médecine traditionnelle qui ont cours dans son pays, au nom desquelles des meurtres sont commis. Et étouffés. Car ils sont l'oeuvres de personnes puissantes qui cherchent par ce biais à l'être encore plus. Corruption même au plus haut niveau de l'Etat et des administrations, inégalités sociales, société misogyne, Unity Dow n'est pas tendre avec son pays.
Elle nous donne aussi à découvrir son pays. L'explication à une jeune Anglaise de la mentalité botswanaise par l'exemple des installations de robinet est savoureuse.
Elle interroge également la lâcheté humaine. Quel degré d'inhumanité peut-on atteindre par peur ?Combien de temps peut-on se taire par honte ?
"Y a-t-il un monstre qui dort en chacun de nous ? Et si nous sommes tellement paralysés par la peur, si nous n'osons pas affronter ce mal, qui prendra garde aux cris de l'innocente ?" (p.357)
Un roman à lire, non pas pour l'énigme policière mais pour la plongée au coeur d'un pays. A noter que l'auteur sait de quoi elle parle, elle est la première femme à avoir été nommé juge à la cour suprême. Elle ne fait apparemment pas partie de celles et ceux qui ont peur ! Respect.
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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Ce livre, bien que classé comme un roman policier dans ma médiathèque, peut être plutôt perçu comme un plaidoyer en faveur de la justice et de la résilience.
Unity Dow utilise habilement les éléments du genre pour explorer des thèmes plus larges tels que l'injustice sociale, offrant ainsi une perspective captivante et profondément significative.
"Le Cri de l'Innocente" narre l'histoire d'une jeune femme qui se bat pour la vérité. Dow tisse habilement des éléments culturels et sociaux du Botswana dans ce récit émotionnellement puissant, offrant une perspective sur les défis auxquels les individus confrontés à l'oppression doivent faire face. L'oeuvre souligne la force de la voix des opprimés et rappelle la nécessité de lutter contre l'injustice.

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Unity Dow nous emmène au Botswana, où les hommes semblent plus dangereux pour leurs congénères que les prédateurs du delta de l'Okavango ; et, à travers la mise en scène du meurtre d'une jeune fille d'une douzaine d'années, que beaucoup soupçonnent être un meurtre rituel, dévoile les frémissements d'une société entre croyances, modernité, justice et corruption.

L'intrigue fait intervenir divers personnages et jongle entre évènements présents et souvenirs rapportés ; on ressent sourdement la présence du grand voisin sud-africain, les difficultés que posent les dépositions écrites en anglais lorsque les villageois parlent setswana et ne savent pas lire, ainsi que les aspirations de jeunes femmes diplômées se battant pour que le Botswana demeure une démocratie autoproclamée.

Une lecture agréable pour avoir un aperçu de ce pays surtout connu pour ses safaris, même si certains personnages subissent une évolution un peu trop rapide de leur personnalité qui nuit légèrement à la cohérence de l'ensemble.
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Je suis très déçu. Si il existait un prix pour les livres qui se terminent en queue de poisson celui-ci l'obtiendrait surement. Quel dommage : le sujet, l'enquête, l'équipe féminine, le style: tout est parfait pour moi.
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