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EAN : 9782350213576
230 pages
Naïve (06/03/2014)
3.59/5   33 notes
Résumé :
Au matin du 11 novembre 1918, sur le front ouest, le soldat Will Franklin s'apprête à partir en mission, à la recherche de soldats allemands, cachés au coeur d'une forêt. Le jeune homme, terrifié par la nouvelle épreuve qu'il doit affronter, ignore, comme ses camarades, que d'ici quelques heures la guerre sera finie.
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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2014 - Une terrasse de café en centre-ville, quelque part en France.

- Tiens, ça fait la Une du journal : "Il y a 100 ans... le début de la Grande Guerre".
- Oui, j'ai entendu sur RTL, il va y avoir plein de commémorations cette année.
- Ah bah, ça a bien commencé avec le Goncourt.
- Moi je trouve ça bien que les écrivains, les médias et les artistes en parlent. Plus de poilus vivants, plus de témoins, qui s'en souviendra de ce conflit sanglant en 2114 s'ils ne laissent pas d'oeuvres ?
- Hum... Pas grand-monde, à mon avis, c'est clair. Tu bois quoi ?
- Attends, je finis d'envoyer un tweet. Diabolo fraise, s'il te plaît. Bon, et on disait quoi ? Ah, oui, la der des ders... Ben, hélas, ça n'a pas empêché les hommes de se mettre sur la gueule après 1918.
- Quand même, tu te rends compte de tout ce que la Première Guerre mondiale a pu avoir de particulièrement effrayant pour les soldats en 14 ? Aviation et tirs aériens, perfectionnement des armes lourdes, pluies d'obus, armes chimiques, explosifs, barbelés, tranchées, moyens de communication... Dis-donc, il est super bon leur diabolo fraise, tu trouves pas ?
- Pas mal... Et les pertes humaines ! C'est écrit noir sur blanc : "près de 19 millions de victimes civiles et militaires, toutes nationalités confondues et plus de 21 millions de blessés parmi les soldats" !
- On a du mal à réaliser... Ce sont les Russes, les Allemands et nous qui en avons perdu le plus. On était aux premières loges... Mon arrière-grand-père a perdu un pied, je crois, mais je l'ai pas connu.
- Moi, je crois que c'est un oncle de mon grand-père qui est mort à Verdun ou un truc dans le genre... je sais plus trop, tu sais, moi, les histoires de famille...
- Je viens de terminer le dernier Paul Dowswell, "11 novembre". Tu connais ?
- Non, c'est bien ?
- Pas mal du tout. C'est une bonne façon de contribuer au devoir de mémoire. L'auteur raconte la dernière matinée de la guerre à travers le destin de trois jeunes soldats de 16/18 ans.
- Ben oui, à la fin de la guerre, on en était à réquisitionner les ados, tous les autres étaient dead...
- C'est dur à imaginer pour nous, aujourd'hui, il fallait un sacré courage, un sacré sens du devoir ou une sacrée insouciance pour aller au front.
- Ou un peu des trois... ou ne pas avoir le choix. Et alors, ce bouquin ?
- Eddy est un aviateur américain, Will fait partie de l'infanterie anglaise et Axel est une toute jeune recrue allemande. le 11 novembre, de 2h du matin à midi, alors que Foch signe l'armistice dans son fameux wagon à Compiègne, ces trois-là vont échapper (ou pas) aux dangers des dernières heures du conflit.
- Mais ils ne savaient pas que la guerre se finissait ce jour-là ?
- Non, c'est bien ce qui rend le récit tragique, touchant et plein de suspense. Les choses auraient été plus simples s'ils avaient tous eu un Blackberry pour se prévenir... C'est pas mal écrit, le rythme est forcément rapide puisque tout se passe en quelques heures. J'ai bien aimé mais c'est sûr que je lirais pas ça tous les jours, c'est quand même violent et super glauque.
- Et sinon, t'iras voter toi, demain, pour les Européennes ?
- C'est le moins qu'on puisse faire, non ? Je pense qu'il vaut mieux continuer à chercher à avancer ensemble plutôt que se mettre sur la tronche.
- On peut toujours espérer que les hommes tirent des leçons de leur passé mais tu sais, je crois que les gens s'en foutent pas mal au fond.
- Les gens s'en foutraient peut-être un peu moins s'ils se rappelaient de temps en temps les 19 millions de morts de 14-18 ?
- Hum... c'est pas sûr. Tiens, voilà le serveur, laisse, c'est pour moi, je t'invite. Partante pour un peu de shopping ?
- Yes ! Let's go !
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Avant tout, je remercie grandement Babélio et les éditions Naïve pour cette découverte.
Nous sommes le 11 novembre 1918. L'armistice a été signé, et prendra effet à 11 heures du matin. Mais cette nouvelle, Will, jeune recrue de 16 ans de l'armée britannique, l'ignore complètement, et quand une petite unité menée par son frère se rend dans la forêt prêt de la frontière belge pour y débusquer des Allemands, il se porte volontaire pour en faire partie.
Axel a 16 ans lui aussi, jeune recrue de l'armée Allemande, qui vient tout juste de débarquer sur le front dans un train rempli de gamins aussi jeunes que lui.
Eddie, lui, est un peu plus âgé. du haut de ses 18 ans, cet Américain d'origine germanique est un aviateur qui a déjà abattu 4 avions ennemis. Encore un, et c'est le tableau d'honneur. Aussi quand l'annonce de l'armistice lui parvient, il fait décoller son avion illico presto et part en chasse de l'avion allemand qui lui permettra d'avoir sa photo dans le journal.

11 novembre retrace les dernières heures de la première guerre mondiale au travers de l'histoire et de la rencontre de trois jeunes gens d'origine différente.
La première moitié du livre inscrit les personnages principaux dans l'histoire, au travers de leur propre histoire. Si j'ai trouvé cette partie du livre lente à se mettre en place, j'ai apprécié le fait que l'auteur présente chacun des personnages en forçant un peu le trait sur ce qu'ils ont de commun, et non ce qui les différencie. Déjà, tous les trois sont atrocement jeunes pour faire la guerre. On connait tous des gamins de 16 / 18 ans, des neveux, des cousins des enfants. Essayez un peu d'imaginer un sergent instructeur leur expliquer comment plonger la baïonnette dans le ventre de l'ennemi pour faire le plus de dégâts possibles (oui, c'est atroce). Ils ont tous les 3 une famille avec laquelle ils s'entendent bien, des parents aimants et aimés. Ils ont perdu au moins un être cher dans cette guerre. Ils ont souffert des restrictions et de la faim, dans leur pays. Et puis ils se sont engagés, ils ont été formés. Une jeune fille occupe leurs pensées pendant qu'ils souffrent du froid. Tous les trois ont peur. Bref, ce sont 3 gamins, de bons gosses, qui portent l'uniforme et sont dans un camp parce qu'ils sont nés à un endroit ; mais on imagine bien que s'ils étaient nés ailleurs, leur uniforme serait d'une autre couleur, et puis c'est tout.
La seconde moitié du livre raconte comment Eddie et Axel se rencontrent, bientôt rejoints par Will, comment ils vont se sortir d'une situation tragique, et se "reconnaitre" dans l'autre, étant attendus qu'à présent tous les 3 savent que la guerre vit ses dernières heures (ce qui ne l'empêche pas d'emporter son content de morts). Cette seconde partie est plus vivante, présente plus de suspense et d'actions que la première.
Globalement, et bien que ce livre soit étiqueté "jeunesse", j'ai trouvé qu'il manquait de relief. Tout est trop lisse, l'histoire, le caractère des personnages, la rencontre improbable, la loyauté des nouveaux compagnons. L'écriture, simple et fluide, reste dans le descriptif, peinant à émouvoir le lecteur, sauf peut-être dans les derniers chapitres où tout s'accélère. Doswell aurait pu exploiter tout un tas d'éléments pour faire vibrer son lecteur. Par exemple, l'armistice signé à 2 heures du matin sera effectif à 11 heures pour rester dans la série des 11…, et jusque-là, les armées sont invitées à continuer à se battre. Peut-on faire plus bête et plus injuste (oui, on peut, mais là n'est pas la question) ? Voilà une carte qu'aurait pu jouer l'auteur. Les personnages secondaires sont stéréotypés à outrance, les situations également, et l'ensemble donne un livre un peu trop politiquement correct à mon gout.
Ceci dit, le rendu de la "guerre" en elle-même, personnage à part entière, qui fauche au hasard, qui mutile ou qui tue, aveuglément, à retardement ou par surprise, ses mille visages, ses mille pièges, est sacrément réaliste. On sent bien que c'est cet ennemi sans visage que Doswell dénonce.
Au final, mon avis est plutôt mitigé sur cet ouvrage qui manque un peu de souffle et de relief. Quand elles seront en âge, j'emmènerai mes filles sur les côtes normandes, leur expliquer ce qu'est la guerre (je sais, ce n'est pas la même guerre, mais c'est toujours la même horreur). Il y a à Colleville-sur-mer une jolie promenade, qui longe d'une part une des "plages du débarquement", et de l'autre, le cimetière américain ; d'une part, des falaises défigurées par les éclats d'obus au-dessus de la mer grise, et de l'autre, des champs ; des champs de croix, à perte de vue, en souvenir de ceux qui, à 16 ou à 18 ans, sont tombés là. Et ça, ça ne manque pas de relief !
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11 novembre 1918. L'armistice est signé. La guerre prendra fin à 11h précises. Mais en attendant, sur le front près de la frontière belge, les soldats ne sont pas encore informés.

Et ce sont à de jeunes recrues que l'on va s'intéresser ici. de jeunes recrues pour continuer ce terrible massacre où tant de leurs aînés ont déjà laissé leur vie, où tant de leurs aînés ont déjà été estropié. La guerre, cette ignominieuse ogresse, a encore faim. Il lui faut encore de la chair fraîche.
Il y a d'abord Axel Meyer, seize ans, un Allemand, la peur au ventre mais l'honneur en bandoulière pour sauver la patrie. Ensuite, William Franklin, seize ans aussi, engagé presque volontaire, à cause d'Alice sa bienaimée. Et enfin, Eddie Hertz, dix-neuf ans et pilote de l'American Air Service, américain donc mais d'origine allemande.

La peur, la faim, l'horreur des champs de bataille, la mort, les questions sans réponse... Voilà ce que vont connaître nos jeunes héros. Les décors, les actions, tout est parfaitement décrit dans ce roman jeunesse. Paul Dowswell a effectué un remarquable travail de documentation. Et quand sonne enfin le cessez-le-feu, ce n'est pas la liesse générale à laquelle on pourrait s'attendre, qui paraît, mais bien la lassitude, l'hébétude et la tristesse...

Un très bon roman digne de cette année de commémoration, à mettre entre toutes les mains.

Un grand merci à Babélio et aux éditions Naïve pour cette découverte.
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Quelle connerie, la guerre ! Nous avons beau le savoir, et pourtant … Commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale oblige, nous avons une pléthore d'études, de biographies, d'essais et de romans à notre disposition. Aussi ce roman destiné à la jeunesse (mais pas seulement, je tiens à le souligner dès maintenant) aurait-il pu être noyé dans la masse éditoriale sur ce sujet.
Depuis « la Guerre des Gaules » de Jules César, tous les conflits ont été surtout racontés par les vainqueurs. Si bien que les vaincus en gardent bien souvent une véritable frustration… N'oublions jamais qu'Adolf Hitler, engagé volontaire, vécut cette défaite comme une blessure personnelle. Nous savons ce qu'il en advint par la suite.
Aussi le grand mérite de ce roman de langue anglaise, écrit par Paul Dowswell, est de donner la parole (si je puis dire) à un jeune homme de trois nations impliquées. Au début, il y eut Axel, adolescent allemand, biberonné au patriotisme germanique, à la grandeur de l'empire, à je ne sais quelle nostalgie d'un âge d'or teuton. Puis vint l'Anglais, Will, là, par amour d'une jeune fille, harassé, dégoûté et presqu'acculé à commettre l'irréparable. Enfin, Eddie, un riche héritier américain, loin de tous ses repères de toutes ses valeurs. Tous les trois sont confrontés aux mêmes horreurs : les cadavres pourrissants, les restes de corps calcinés, les déserteurs fusillés, les hommes sacrifiés. Chaque minute porte son lot de morts inutiles. Et même quand l'armistice est signé, il y eut encore, et encore, et encore des morts qui se justifiaient encore moins. Encore faut-il qu'une guerre juste existe !
1914 – 1918. La première guerre dans laquelle tant de nations ont été impliquées à cause du jeu des alliances. Un véritable jeu de dominos. La première guerre pendant laquelle les progrès techniques ont été appliqués pour mieux tuer et tuer plus : aéroplanes, bombes aériennes, chars d'assaut blindés, canons à longue portée, armes à feu performantes. Sans oublier : la baïonnette. La première guerre pendant laquelle se fit l'usage d'une arme chimique : le gaz moutarde (appelé « ypérite » car utilisé près de la ville belge d'Ypres). Tous ces éléments des combats sont présents dans ce roman, ce qui nous prouve à quel point Paul Dowswell s'est particulièrement bien documenté. Ainsi, le chapitre 6, consacré à l'épisode dans le wagon-restaurant à Rethondes, est tellement bien amené et décrit qu'il est tout à fait cinématographique. Mais cette minutieuse reconstitution du conflit ne se fait jamais aux dépens de l'humain : il y a une véritable empathie de l'auteur pour tous ses personnages, quelle que soit leur nationalité, partant du principe qu'ils sont tous emportés par le tourbillon d'événements qui les dépassent totalement. En effet, tout cela a commencé à Sarajevo par le meurtre de l'Archiduc François-Ferdinand d'Autriche, mais le 11 novembre 1918, qui s'en souvient encore ? Au milieu de cette mer de boue, de sang, de cadavres, qui veut encore laver l'honneur de l'Autriche ? Peu de soldats, je pense …
Le style est rapide, concis, tout à fait accessible à un jeune lecteur (plutôt adolescent, bien sûr). Mais, en sachant que le 5 mai 2011 décédait le dernier vétéran de la Première Guerre Mondiale, ce roman, une fiction peut-être mais bien moins rébarbative qu'un livre d'histoire, prend tout son sens pour les adultes. Et pour conclure, je me permettrai de rappeler que cette guerre fut baptisée « la der des ders ». Oui, ils avaient beau l'espérer, et pourtant …
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N°751 – Mai 2014.
11 NOVEMBREPaul Dowswell.- Éditions Naïve.
Traduit de l'anglais par par Christine Auché.

Nous sommes le 11 novembre 1918, à quelques heures de l'armistice et parmi tant d'autres, trois jeunes gens sont au front. Bien entendu ils ne savent pas qu'ils vivent les dernières heures de ce conflit et continueront de se battre parce que c'est leur devoir. L'un est allemand, Alex, l'autre anglais, William, ils sont fantassins, quant au troisième c'est Eddy, un officier, pilote de chasse américain. Tous les trois sont jeunes et pleins d'illusions, de peur aussi. L'auteur nous fait découvrir leur vie antérieure au conflit, leur famille, leurs aspirations, leurs projets...

Il y a des rumeurs de mutineries dans le camp allemand, le conflit avait duré longtemps et avait été gourmand en vies humaines puisque maintenant des adolescents combattent au côté de vieillards. L'Allemagne a tout sacrifié pour une victoire qui maintenant lui échappe, pourtant il est impossible que ce pays perdre la guerre !
Les fantassins allemands et anglais connaissent la dure vie des tranchées, les gaz, les charges meurtrières, la mauvaise nourriture, les missions périlleuses, les tireurs embusqués, l'odeur des cadavres, le terrain gagné puis reperdu, le devoir d'obéissance aveugle aux ordres... Pour eux l'obsession c'est la mort brutale et rapide ou au contraire lente et douloureuse au point qu'ils souhaiteraient, malgré l'instinct de survie, que la Camarde abrège leurs souffrances s'ils venaient à être grièvement blessés. C'est aussi un simple geste, un réflexe qui peut parfaitement être interprété comme une volonté de désertion et punie de mort par sa propre armée. C'est la certitude de vivre « dans un monde sans gouvernail », seulement guidé par la chance.
Alors que les combats au sol sont meurtriers et aveugles, que les bombes et la mitraille tuent anonymement, les affrontements aériens ont encore une sorte de dimension chevaleresque. Certes il y a les bombardements aériens, mais en plein ciel, quand on affronte son ennemi, le combat est singulier, on respecte l'autre pilote et quand il est vaincu on lui laisse la vie sauve s'il s'est battu loyalement. C'est en quelque sorte une manière de se battre différente au sein d'un même conflit. Pour Eddy ce qui compte c'est d'abattre son cinquième avion ennemi pour mériter le titre d' « as de l'aviation » et rentrer au pays auréolé de cette gloire alors qu'il sait parfaitement que le conflit touche à sa fin.

Signé à 5 heures du matin, l'armistice devait être effectif à 11 heures mais la nouvelle n'en a pas été connue de tous en même temps. Cela signifiait que, de chaque côté, de nombreux hommes allaient mourir pour rien à cause de malentendus, de tirs d'artillerie isolés, de mines ou d'obus non encore explosés.
Cette guerre avait déjà montré des moments de fraternité entre ennemis où l'on oubliait pour un temps les combats qui reprenaient après, mais ici, à la suite d'un épisode qu'on ne voit que dans les romans, ces trois hommes qui ne se connaissaient pas et qui n'avaient en commun que la volonté de se battre pour leur Patrie et de sauver leur vie vont se rencontrer et faire taire leur rancoeurs parce que toute cette boucherie qui a duré quatre années est enfin terminée et qu'il faut faire prévaloir la vie. C'est Eddy qui apprendra à Axel, lors de cette improbable rencontre que l'armistice est enfin signé, mais il le fait en allemand parce que, s'il est un vrai américain, ses parents ont émigré d'Allemagne aux États-Unis quelques quarante ans auparavant. Cette entrevue a quelque chose de surréaliste, un dilemme cornélien autant qu'un piège mortel entre deux hommes que tout oppose.


Les détails techniques et historiques sont précis, l'atmosphère des combats est réaliste mais le style n'a pas vraiment retenu mon attention. Il m'a fallu du temps pour entrer dans ce roman, non pas qu'il soit inintéressant bien au contraire, mais peut-être parce que, en cette année où l'on célèbre le centenaire de la Grange Guerre beaucoup d'ouvrages sont déjà parus sur ce sujet. Pourtant l'intérêt n'est vraiment venu que dans les dernières pages parce que les choses reprennent leur vraie place, la dure loi de la guerre sa logique implacable avec ses miracles et ses horreurs, ses injustices et son spectacle de désolation.

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©Hervé GAUTIER – Mai 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Will avança avec précaution, puis tressaillit devant le spectacle qui s'offrait à lui. Deux squelettes aux os délavés par les éléments étaient allongés sur le dos, très proches l'un de l'autre. Ils portaient encore tous deux leurs bottes militaires...
- Ce sont les bottes, le coupa Jim, qu'ils donnaient aux soldats de 1914, celles de la première force expéditionnaire britannique. Je m'en souviens. Regardez les coutures. Ces gars-là ont été tués en début de guerre... Bon Dieu ! s'exclama-t-il d'un air désespéré en levant les yeux vers le ciel.
Jim respira profondément une ou deux fois jusqu'à ce qu'il soit sûr que sa voix était redevenue calme avant de reprendre.
- Il nous a fallu tout ce temps et tous ces morts, Dieu ait leur âme, pour revenir là où nous étions quatre ans plus tôt. Je ne sais pas qui a eu le plus de chance : eux, ou nous qui avons dû continuer à nous battre...
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Axel Meyer dormait, la tête appuyée sur une écharpe de laine noire pressée contre la fenêtre du compartiment. Bercé par le rythme régulier des roues sur les rails, il avait réussi, au terme d’un voyage cauchemardesque depuis Berlin, à sombrer dans un sommeil bien plus profond que celui des nuits précédentes. Durant le trajet, des soldats avaient agité des drapeaux rouges, murmurant dès qu’un officier approchait : ‘À l’extinction des feux, on sort les couteaux’. À Hanovre, il avait vu un homme manquer de se faire tuer quand un gradé avait brandi son arme pour rétablir l’ordre. Axel s’était attendu à ce que le coupable soit arrêté, mais il s’était juste évanoui dans la foule, et l’officier avait dû estimer plus prudent de ne rien tenter.
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Aux conversations entre soldats, il avait senti que le train était rempli de ces traîtres, et s'était fondu dans la masse en évitant de croiser leur regard. D'autant qu'avant même leur départ de Berlin, un vieil homme de son peloton s'en était pris à lui. "Ils envoient des Kinder au combat, maintenant. Non mais! s'était-il exclamé en le montrant du doigt. C'est tout juste s'il ne porte pas encore des culottes courtes. Tu devrais retourner chez ta mère, mon garçon!"
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La seule chose qui venait à bout des poux était le feu. On allumait la chandelle avant de passer la flamme sur les coutures du vêtement, là où ces bestioles se massaient par centaines. C'était tout un art de les tuer sans mettre le feu à votre chemise ou la roussir tellement que le tissu se déchirait au moment de la renfiler. On savait qu'on les avait tuées en les entendant exploser avec un petit pop. Lorsque les hommes étaient assis tous ensemble à s'épouiller, c'était comme si une mitrailleuse miniature se déclenchait.
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À chaque fois qu'Eddie grimpait sur me siège en osier de son Camel, il ressentait le plus étrange mélange d'émotions. L'excitation, toujours - au moins, ce sentiment-là ne l'avait jamais quitté -, mais aussi la peur, une nausée qui s'emparait de lui dès qu'il sentait l'huile, l'essence, et le métal poli du moteur. En effet, cette magnifique machine rutilante qui vrombissait, pétaradait et pilonnait avec une telle précision sous ses propres yeux, cet appareil extraordinaire qui l'emmenait au-dessus des nuages, pouvait aussi le conduire à mourir horriblement brûlé ou à se transformer en tas de chair et d'os écrabouillés s'il s'écrasait au sol. Voler était un pacte faustien.
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