La rivière disparue

Je n'applique jamais les mêmes critères quand je critique un roman et une oeuvre destinée à un jeune public, je suis habituellement plus indulgent pour ces derniers. Mais La rivière disparue fera exception. Je me suis ennuyé à mourir en lisant ce livre et j'ai de la difficulté à imaginer qu'un adolescent puisse l'apprécier réellement. L'auteur Brian Doyle s'est inspiré d'un fait vécu (même s'il a joué un peu avec la chronologie), soit un village qui a été détruit par la construction d'un barrage dans les années 1920, qui a inondé la vallée où il était situé. Ça aurait pu être fascinant. Mais ce ne le fut pas. La protagoniste est une jeune fille du nom de Mary Ann Alice. Longtemps (une dizaine de minutes), j'ai attendu qu'elle devienne intéressante. En vain. Elle a apparemment une âme de poète mais rien dans ses dialogues ni dans ses actions ne laisse supposer. Puisque le roman est inspiré d'un fait vécu, peut-être que cette Mary Ann Alice a existé pour vrai et qu'elle est devenue poétesse par la suite, j'admets ne pas avoir fait la recherche mais j'avoue surtout ne pas m'en préoccuper. Je voudrais oublier le plus rapidement possible ce roman et tout ce qui y est rattaché. le reste de l'intrigue est difficile à cerner, il y a peu d'actions, surtout des chamailleries entre camarades de classe dans la première moitié. Par la suite, il est question de revendications pour des terres perdues, des histoires avec des avocats et des paysans. Et que dire de cet instituteur, M. Drizzle, qui disparaît mystérieusement dans la seconde moitié du livre, et de son épouse peu sympathique qui devient amicale. Ridicule. Quand je lis de pareilles inepties, il n'est pas étonnant que beaucoup de jeunes n'aiment pas la lecture… Pourtant, le style n'est pas mauvais, le vocabulaire est approprié au public ciblé. Et le sujet aurait pu mener à une histoire plus palpitante. Bref, c'est une banale histoire d'intrigue mal développée, manquée, qui se voulait trop ambitieuse inutilement.