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Critique de Foxfire


"Le signe des quatre" est mon premier Sherlock Holmes. Et oui, je l'avoue, je n'avais jamais lu aucune aventure du célèbre détective. En fait, j'ai de grandes lacunes concernant le roman policier classique, je n'ai lu ni Agatha Christie, ni Gaston Leroux... Quand je me suis intéressée au polar, je suis directement allée vers le roman noir sans passer par la case roman à énigme. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais.

Finalement, "le signe des quatre" aura été une lecture en demie-teinte.
J'ai trouvé dans ce récit les éléments typiques qui ne m'attirent guère dans le roman policier à énigme. Je suis plus sensible à l'atmosphère d'un polar qu'à l'intrigue en elle-même. Et là, comme dans tout roman policier à énigme, l'enquête est au coeur du récit, est son essence même. Je n'ai guère réussi à me passionner pour l'intrigue. Certes, c'est plutôt ludique et parfois amusant de voir Holmes déduire le pot aux roses à partir de rien. Mais les recherches d'indices et les déductions en série, ce n'est pas mon truc. J'étais parfois au bord de l'ennui.

Par ailleurs, les personnages sont assez peu fouillés. Peut-être "le signe des quatre" n'était-il pas le meilleur choix pour une première rencontre. J'aurais sans doute dû commencer par le début avec "une étude en rouge" pour faire connaissance avec Holmes et Watson. Qui qu'il en soit j'ai trouvé les personnages généralement assez simplistes et manquant d'épaisseur. L'accent est définitivement mis sur l'intrigue au détriment de la caractérisation des personnages.

Cependant, j'ai tout de même apprécié ma lecture. Tout d'abord, grâce au personnage de Holmes lui-même qui est un héros plutôt inattendu. Hautain, pédant, presque odieux, il est loin d'être lisse. L'auteur fait d'ailleurs preuve d'une audace qui a de quoi encore choquer aujourd'hui en présentant Holmes comme un toxicomane totalement assumé. En témoigne ce superbe dialogue final dans lequel Watson dit à Holmes (en substance, c'est pas du par coeur) : la police a la gloire, je trouve le bonheur conjugal, et vous que vous reste-t-il ? et se voit répondre : la cocaïne mon cher Watson !
Génial et osé !

Ensuite, l'écriture de Conan Doyle m'a séduite. La plume fluide et vive et le sens du rythme dont fait preuve l'auteur ont permis de maintenir mon intérêt malgré mon manque de passion pour l'intrigue.

Et surtout, j'ai aimé les passages descriptifs. Si j'aime le roman noir, c'est en particulier pour l'ambiance. Et justement, les descriptions de Londres sont saisissantes. Conan Doyle sait indéniablement transcrire ce qui fait cette ville à l'époque, ses rues populaires et grouillantes, les bords de la Tamise, ses quartiers chics, ses travailleurs, ses odeurs... On s'y croirait.

Le roman policier à énigme ne supplantera jamais le roman noir dans mon coeur de lectrice mais je continuerai de combler mes lacunes en la matière. Et si mes prochaines lectures dans ce registre proposent autant de qualités que celle-ci, rattraper mon retard s'annonce très plaisant.

Challenge Petits plaisirs 2016 - 41
Challenge XIXème siècle 2016 - 14
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