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Critique de BazaR


Arthur Conan Doyle = Sherlock Holmes ?

Mais non, mais non ! L'auteur a au moins un autre personnage récurrent tout aussi coloré que le grand détective : le professeur Challenger.
Ce héros apparaît dans le roman le plus connu de Doyle : le Monde Perdu. Apparition remarquée et qui ne permet pas de développer de la sympathie pour lui : savant à coup sûr, avec le sens du spectacle, mais tellement imbu de lui-même, brutal et d'un machisme insupportable (son comportement avec sa femme…). Je vous fais un portrait peu flatteur qu'il me faut corriger immédiatement. Car c'est bien en poussant ces « qualités » jusqu'à la caricature que Challenger se révèle génial à lire.

Donc, Challenger, ayant mis ses pas dans ceux de l'explorateur Maple White, a découvert un plateau inaccessible en Amazonie qu'il prétend habité par une faune des ères géologiques. Mais l'exposition de cette découverte fait rire dans les assemblées scientifiques londoniennes incrédules. Il réagit avec sa verve agressive et le coup de poing, puis de concert avec le professeur Summerlee – le plus incrédule de tous – il organise une expédition de vérification. Les deux savants seront accompagnés du célèbre chasseur lord John Roxton et du journaliste Edward Malone (qui conte les aventures à travers ses lettres) qui veut aussi séduire la belle Gladys, cette dernière prétendant ne pouvoir aimer qu'un homme d'action.

Ces aventures mélangent l'extraordinaire, le danger et l'humour écrites avec le style inimitable de l'auteur. J'attendais à chaque chapitre une nouvelle chamaillerie entre deux savants ou un nouveau show de Challenger. Toute la couleur comique vient de ces deux-là, le chasseur et le journaliste apportant une composante plus posée, l'expérience de l'action pour le premier, une certaine fraicheur de jeunesse pourvue d'illuminations bienvenues pour le second. Mais le comique n'empêche pas Challenger d'exposer des raisonnements scientifiques qui m'ont soufflé par leur logique. Conan Doyle a dû préparer son histoire avec soin.
L'extraordinaire vient de ce que l'expédition découvre sur le plateau, quand elle a trouvé le moyen d'y poser les pieds. Là aussi l'auteur montre qu'il s'est bien documenté. J'imagine à quel point le lecteur anglais a dû se régaler en voyant revivre en phrases les animaux des ères géologiques disparues. Aujourd'hui encore cela fait de l'effet sur le lecteur que je suis, habitué des films à grand spectacle de King Kong aux Jurassic Park. Ma seule déception vient du fait que . La vérité des explications scientifiques de Challenger quant à l'isolement du plateau qui a permis la maintenance des espèces s'en ressent.
Mais je vais vous dire : on s'en fout ! Cela n'atténue en rien le plaisir.

Dernier truc j'ai toujours du mal avec les milles, les yards et autres pieds. J'étais tout le temps en train de convertir dans ma tête, un peu comme à l'époque où l'euro est apparu. Cependant l'utilisation du système de longueur britannique est nécessaire pour renforcer l'atmosphère anglaise qui émane du récit.

Je lirai à coup sûr les autres récits du professeur Challenger. On ne croise pas tous les jours un zigoto pareil.
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