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Critique de Ziliz


- - - Attention : la quatrième de couverture annonce un événement qui surviendra tout à la fin du livre. A éviter, donc.

Irlande, 1966 : catholicisme, familles nombreuses, parents aimants mais débordés, les enfants sont donc souvent dans la rue, livrés à eux-mêmes. Paddy est de ceux-là. Grand frère un brin sadique et tortionnaire (comme tous ?), c'est un jeune garçon de dix ans, imaginatif, vif, et entouré de copains avec lesquels il fait pas mal de bêtises plus ou moins anodines : larcins, bagarres, cruautés... Mais le quotidien n'est pas rose en famille, les parents se disputent de plus en plus...
Comme l'ont souligné certains lecteurs, on retrouve dans cet ouvrage une ambiance de "Petit Nicolas". Certains passages sont vraiment réjouissants, comme la visite médicale avec la crainte du "bâton d'Esquimau", ou lorsque Paddy joue à Saint Damien (les camarades devant incarner des lépreux)... Les échanges tendres avec le papa qui a de temps en temps la main leste sont mignons, et les bonnes trouvailles de la bande de copains parfois amusantes. Les sentiments de Paddy envers son jeune frère me semblent bien vus : "Mais c'était plus fort que moi : quand il ne faisait pas ce que je voulais, je me remettais à l'embêter, à lui faire peur, à le frapper. A le détester. Parce que c'était le plus facile. Jamais il ne m'écouterait, jamais il ne me laisserait commander." (p. 343). La douleur, le désespoir, le sentiment de culpabilité de l'enfant dont les parents se déchirent sont évoqués de façon poignante : "Ils avaient tort tous les deux. Ce jeu-là se jouait à deux. Pas à trois. Il n'y avait pas de place pour moi. Je ne pouvais rien faire. Parce que je ne savais pas comment les empêcher de recommencer. Je pouvais prier et pleurer et rester éveillé toute la nuit, et de cette façon m'arranger pour que ça cesse, mais je ne pouvais pas les empêcher de recommencer. Je ne comprenais pas, et je ne comprendrais jamais. Même en passant une éternité à écouter, à veiller. Rien à faire, je ne pouvais rien, idiot que j'étais." (p. 362-363).
Je regrette cependant beaucoup de longueurs sur des jeux de garçons qui m'ont ennuyée (foot, western...), et quelques passages elliptiques que je n'ai pas su décrypter. le style n'est pas des plus abordables non plus, assez chargé, le narrateur Paddy change parfois de sujet sans qu'on parvienne à le suivre. Il y a de courts paragraphes sans lien avec ce qui précède et ce qui suit (les petits pois p. 207).
Cette immersion dans l'Irlande des années 1960 restera un souvenir de lecture plaisante, sans plus, entre humour, longueurs, émotion. Je ne pense pas lire d'autres ouvrages de cet auteur.

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