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Paula Spencer tome 2 sur 2
EAN : 9782221115701
306 pages
Robert Laffont (03/05/2012)
3.94/5   27 notes
Résumé :
Depuis quatre mois et cinq jours, Paula livre une guerre enragée à l'alcool. Comme dans un thriller, elle déploie mille stratégies pour contrer la logique de l'assassin et cesser d'être une victime. Car pour elle, l'alcool, despote à la fois fascinant et repoussant, est un serial killer du bonheur, un destructeur de dignité qu'il lui faut impérativement supprimer.

D'un sujet difficile, Roddy Doyle tire un roman d'une exceptionnelle vitalité, sans une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Paula Spencer, vous connaissez ? Si ce n'est pas le cas, sachez qu'elle était déjà présente dans un autre livre de Roddy Doyle. Et plus précisément dans le terrible « La femme qui se cognait aux portes ».
Retrouver ce personnage m'a clairement fait plaisir, car j'avais envie de savoir ce qu'allait devenir cette femme.
Si elle est veuve depuis plusieurs années maintenant, Paula continue cependant à se battre contre sa dépendance vis-à-vis de l'alcool. Elle est sobre depuis quelques mois et compte bien continuer dans cette voie. Son travail l'aide certes à avancer mais c'est à travers son entourage et principalement ses quatre enfants que Paula se révèle.
Leurs rapports sont tout en retenus et non-dits car ses enfants n'ont évidemment pas oublié la période où….
J'ai beaucoup aimé retrouver la plume de Roddy Doyle, auteur irlandais que j'apprécie beaucoup. Son ton léger lui permet de parler tout en finesse de sujets graves et sérieux.
Une belle tranche de vie avec peut-être l'espoir d'une rédemption pour Paula… ?
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Ce roman a été écrit, tout du moins publié en 2006, autrement dit en plein boom du Tigre Celtique qui ne savait pas encore qu'il aurait une fin catastrophique. N'empêche, Roddy Doyle n'a pas son pareil pour décrire avec humour le quotidien d'une femme irlandaise ordinaire et pauvre. Comme dans "La femme qui se cognait dans les portes", on oublie totalement que l'écrivain est ici un homme : il parvient à se glisser dans une peau féminine avec tellement d'aisance que ça en est stupéfiant !

Paula, qui a jeté son alcoolique de mari à coups de pied au cul après des années de maltraitance, a toujours, dans cet opus, un caractère bien trempé mais aussi un coeur gros comme une maison.
C'est avec étonnement et curiosité qu'elle regarde la nouvelle Irlande cosmopolite, elle qui n'a jamais passé la frontière de Dublin et qui ne connaît même pas toute la capitale irlandaise. Elle fait des ménages et ses collègues de travail sont roumains et nigérians et, en plus, ce sont des hommes, observe-t-elle avec malice : "Voilà un autre grand changement, peut-être le plus grand de tous. Les hommes de ménages. Des Nigérians et des Roumains." Elle n'hésite pas à engager la conversation avec les caissières du supermarché hard-discount de son quartier, où "les caissières sont presque toutes étrangères" et ça aussi, c'est un vrai changement. Notre héroïne ouvre son coeur au monde, sans a priori mais avec pas mal d'étonnement.

Peu à peu Paula acquiert une autonomie financière qui lui permet de se faire des petits plaisirs à elle et surtout aux siens. Elle découvre la société de consommation qui se développe comme un cheval au galop en Irlande - ce qui ne veut pas dire qu'elle n'existait pas avant non plus ! Les supermarchés sont mêmes ouverts 24h/24 pour certains.
Cependant, son quotidien n'est pas sans nuages : sa fille Leanne, qui a assisté petite au passage à tabac de sa mère lorsqu'elle était enfant, et qui s'interoposait pour la protéger, est aujourd'hui une jeune femme très fragile... Jack (le plus jeune fils de notre héroïne) semble parfois douter sa mère. Paula doit affronter le regard critique de sa progéniture. Et comme si cela ne suffisait pas, une de ses soeurs doit aussi vaincre le pire...
Mais les femmes de ce roman sont toutes des femmes fortes ! Autant dire que la fin ne vous fera pas pleurer !!

Roddy Doyle nous livre ici un roman plein de tendresse et doté d'un humour qui fait mouche, le tout surmonté d'une bonne bouffée d'optimisme irlandais. A se prescrire sans modération !
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Peut-être connaissez-vous les films The van ou The snapper, et leurs dialogues vifs et inimitables ? On en retrouve la saveur dans ce roman, même si le thème peut sembler peu propice au sourire.

Paula Spencer était déjà au coeur d'un roman précédent, La femme qui se cognait dans les portes, sur le thème malheureusement universel des femmes battues. Elle est maintenant veuve, bien des années plus tard, et tente de se sortir d'une addiction très sévère à l'alcool. Elle peut être fière de plusieurs mois d'abstinence lorsque le roman débute, mais la tentation reste là, sournoisement tapie, malgré ou à cause de son entourage. de ses quatre enfants, deux vivent encore avec elle, mais elle affronte bien des difficultés avec sa fille de vingt-deux ans, alors que son fils de seize ans lui semble presque trop parfait, lui provoquant autant d'inquiétudes. C'est vraiment une nouvelle vie qui commence pour Paula, où chaque geste prend un parfum de découverte, de petite victoire, que ce soit retrouver le goût d'un fruit, ouvrir un compte en banque, acheter un petit carnet pour y dresser des listes, faire ses premiers pas en informatique avec son fils.

Malgré la rechute toujours possible, toujours présente à l'esprit de Paula, le ton reste assez optimiste, avec des dialogues pleins de vérité, d'humour, et des monologues intérieurs qui font ressentir de l'empathie pour Paula. Ajoutons à cela de beaux passages sur l'amour maternel, sur la culpabilité, sur le monde du travail, mais sans jamais rien de larmoyant, et vous obtenez un roman aussi émouvant qu'attachant, une plongée dans un Dublin en plein boom économique, aux côtés d'une Paula absolument inoubliable.

Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Paula Spencer, la quarantaine, femme de ménage, ne boit plus depuis quelques mois. Chaque jour est un combat, une lutte, une souffrance. D'autant qu'elle a à renouer avec ses enfants qui ont tous souffert de l'alcoolisme de leur mère. Nicola, l'aînée, s'est occupée de la fratrie mais a également pansé les plaies de sa mère quand le père tapait trop fort. John Paul, ex-toxicomane est père de deux enfants, il se réinstalle doucement dans la vie de sa mère. Leanne, quant à elle, a aussi un problème avec l'alcool, comme un défi lancé à Paula. Enfin, Jack, le dernier, semble avoir été un peu épargné par la violence, la déchéance familiale.
On suit Paula durant l'année de sevrage, sa culpabilité, son apprentissage de la maternité. Sur la pointe des pieds, avec pudeur, elle cherche à retrouver la confiance et l'amour de ses enfants. Tant d'années où l'alcool a dominé sa vie, ses désirs, il faut réapprendre maintenant... Gestes, paroles, intentions, elle essaie de trouver le bon ton, sans intrusion, en manifestant compréhension et disponibilité.
L'histoire est touchante, assez réaliste sur l'alcool et les dégâts que cela engendre sur la dynamique familiale. Paula, consciente d'avoir été une mère négligente, souffre dans son coeur et dans son corps. La suspicion de ses enfants - est-elle ivre ? - est douloureuse à vivre. Bref, Paula est un beau personnage de femme, vraiment intéressant, complexe, en retenue, attachant en somme.
Le style de l'auteur m'a cependant gênée. Très épuré - sujet, verbe au présent, le plus souvent - il nuit un peu à l'émotion que suscite le cheminement de l'héroïne. Même si je pense comprendre l'intention de l'auteur - Paula est une femme qui passe d'un état à un autre, un peu frustre, ambivalente, qui reste profondément addict - cela m'a empêchée d'être totalement "accrochée" au roman.
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Avec ce roman, nous entrons dans le vif du sujet, et du quotidien, de Paula, le jour de son anniversaire ; le roman se clora sur son anniversaire suivant. A quarante-huit ans, cette femme, qui vit de ménages au noir, abstinente depuis plus de quatre mois, tente tant bien que mal de tisser, ou retisser des liens, avec ses quatre enfants, qui ont souffert, non seulement de l'alcoolisme de leur mère, mais aussi de la violence de leur père avant leur séparation. Elle tente aussi, avec beaucoup de difficultés, mais souvent dans la bonne humeur, de ne pas replonger dans ses travers, de réussir, malgré les aléas, à reconstruire sa vie.

Pour raconter ceci, nous retrouvons, sous la plume de Roddy Doyle, ce grand classique anglo-saxon qu'est le flux de conscience, popularisé au début du XXème siècle par Virginia Woolf. Ainsi, nous pouvons accéder, avec une grande fluidité, à toutes les pensées de Paula, de même qu'à ses souvenirs, ou encore aux scènes que nous avons l'impression de vivre en même temps qu'elle tout au long du roman, ce qui nous permet tout autant de la comprendre, que de toucher du doigt le milieu dans lequel elle vit. Nous voyons en effet apparaître en filigrane, derrière l'existence de Paula, celle d'une partie de la société irlandaise, avec les mêmes, ou d'autres démons.

Face à une atmosphère qui aurait pu, en raison de la gravité du sujet, être particulièrement pesante, l'auteur a fait le choix d'ajouter une touche de légèreté et d'humour, voire de candeur, par l'intermédiaire de son personnage principal, qui devient de ce fait très touchant et attachant au fil des pages.

J'ai donc trouvé Paula Spencer agréable à lire, toutefois sans grande originalité qui me permettrait d'en garder un souvenir pérenne.
Lien : https://lartetletreblog.fr/2..
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critiques presse (2)
Liberation
04 juin 2012
Le quotidien minimaliste d’une mère de famille dans une Irlande en surchauffe
Lire la critique sur le site : Liberation
LaLibreBelgique
30 mai 2012
Sans misérabilisme aucun, l’auteur de la trilogie de Barrytown […] dépeint un combat de tous les instants, une réalité sans fard, allégée par une écriture fougueuse et quelques éclats d’humour.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Paula ne le lui avait pas expliqué. Qu’elle goûtait, qu’elle goûtait vraiment à quelque chose pour la première fois en – elle ne savait pas en combien de temps. En des années. Elle avait trop aimé ça. La sensation. Et elle avait aimé mes crevettes. Et d’autres trucs qu’elle a mangé depuis. Le Tayto, fromage et oignons. Le café. Des tomates. La peau du poulet. Les Smarties. Elle a goûté à tout.
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Il ne s'agit pas d'argent, il s'agit de prudence. Elle doit être prudente. Pour le restant de ses jours.Ca la tue, elle le sent. Le moindre mot, la moindre décision. Ca l'use à petit feu. Elle a envie de poser sa tête sur la table. Elle a juste envie d'abandonner. Pas d'abandonner, de faire une pause. Ne plus à voir ignorer Leanne, ne plus à voir s'inquiéter pour Jack. S'asseoir et se sentir bien. Dormir. Et se réveiller reposée.
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On ne mesure pas sa vie en rapports sexuels. Elle le sait, maintenant. Putain ! On disait coucher quand elle était jeune, maintenant on dit baiser. Elle est pile dans la course. Plus on baise, plus on est heureux. C'est de la blague, elle le sait. L'existence sans son mari a été meilleure que l'existence avec lui. Parfois bien meilleure. Les trois quarts du temps.
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Les choses arrivent parce qu'elle est hors circuit. Si elle se lève maintenant et descend l'escalier, elle va tout gâcher. Ils sont tous en bas parce qu'elle est en haut. Merde, elle assiste à ses propres obsèques. Ils sont en train de la veiller au rez-de-chaussée.
Elle pourrit tout ce qui arrive. Elle a été malade et ils sont venus lui porter secours. Ils ont été adorables. Ils sont tous en bas. Ses enfants.
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C'est peut-être la manière de fonctionner du cerveau pour se protéger. Il invente une nouvelle femme qui peut regarder en arrière pour s'interroger, au lieu de regarder en arrière pour hurler.
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