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Pierre Baillargeon (Traducteur)
EAN : 9782075189224
208 pages
Gallimard Jeunesse (08/06/2023)
  Existe en édition audio
3.95/5   1980 notes
Résumé :
Au n° 3 de Lauriston Gardens près de Londres, dans une maison vide, un homme est trouvé mort. Assassiné ? Aucune blessure apparente ne permet de le dire, en dépit des taches de sang qui maculent la pièce. Sur le mur, griffonnée à la hâte, une inscription : "Rache ! Vengeance !"

Vingt ans plus tôt, en 1860, dans les gorges de la Nevada, Jean Ferrier est exécuté par des mormons sanguinaires chargés de faire respecter la loi du prophète. Sa fille, Lucie,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (268) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 1980 notes
Une Étude en rouge est à la fois la première aventure du duo Holmes-Watson et la première écrite par Conan Doyle. Ici, pas de dilemme pour savoir dans quel sens lire les oeuvres.
Ce petit roman (ou cette longue nouvelle, c'est selon) de 180 pages en format poche tient donc une place particulière dans l'histoire de la littérature policière. L'entrée en scène du plus célèbre des détectives.
Étude en rouge est l'un des quatre romans centrés sur le locataire de Baker Street (avec le signe des quatre, le chien des Baskerville et la vallée de la peur), le reste est formé de nouvelles. Ces quatre romans ont un point commun, le mobile du meurtre se trouve dans un passé lointain que nous découvrons à la fin du roman (Ici, le dernier tiers).
Cette façon de procédé s'explique quand on sait que Conan Doyle préférait de loin écrire des romans historiques avec de l'action et du romantisme que des histoires de détectives. Il a fini par détester son propre héros et par lui trouver un ennemi, à sa mesure (Moriarty) afin de pouvoir le faire mourir (nouvelle le dernier problème).
Dans Étude en rouge, l'action se déroule vers 1885. Watson rentre des Indes où il a accompli son service dans l'armée en tant que médecin et cherche à se réintégrer dans la société londonienne, cherchant un colocataire. Il rencontre alors Sherlock Holmes et ils emménagent tous deux au 221B Baker Street.
L'aide de Holmes est alors demandé par Lestrade de Scotland Yard. Un homme a été retrouvé mort sans blessures apparentes avec écrit le mot « Rache ». Un deuxième est lui retrouvé dans un hôtel, dans une mare de sang.
On assiste aux débuts de la méthode bien particulière de Sherlock Holmes pour observer les moindre détails et les assembler entre eux avec une logique extrême. Cette façon de procéder n'était pas nouvelle à l'époque (Auguste Dupin d'Edgar Allan Poe ou Monsieur Lecoq d'Emile Gaboriau) mais la grande révolution introduite par Conan Doyle est que lui, il explique comment il fait et le lecteur est donc invité dans l'enquête avec les personnages.
Une fois le coupable démasqué, on suit sa propre histoire qui explique son geste, et on remonte des années en arrière dans l'Ouest américain en lien avec l'installation des Mormons.
Les personnages Holmes et Watson en sont à leurs début, mais les caractères sont déjà bien marqués et on a droit à une fiche personnage de Holmes rédigée par Watson lui-même dans laquelle il décrit son nouvel ami.
Cette première histoire et cette rencontre est vraiment jubilatoire si vous avez aimé les autres histoires du célèbre duo.
En plus, elle se lit très vite, le style de Conan Doyle étant un modèle de dépouillement. Ici par de longues descriptions ou de longues présentations dialoguées avec interrogation des suspects ou explication finale interminable. L'auteur va a l'essentiel, sans fioriture. C'est pourquoi ses romans sont courts (même ceux qui ne sont pas centrés sur Sherlock Holmes, d'ailleurs) et qu'il va beaucoup utiliser le format de la nouvelle.
Une oeuvre clé de la littérature policière que se doivent d'avoir lu au moins une fois dans leur vie tout amoureux du genre.
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Je continue à explorer l'univers de Sherlock Holmes avec énormément de plaisir et de jubilation, ici je vais vous parler du tout premier récit de Conan Doyle, "Une étude en rouge", qui va nous parler de la toute première rencontre D'Holmes et Watson, un régal !
Etrangement, et contrairement à mes habituelles convictions, je pense qu'il est plus intéressant de connaître déjà le duo pour apprécier au mieux cette rencontre et ce même si le respect de la chronologie pourrait faire penser le contraire, j'ai trouvé cette rencontre tout à fait jubilatoire.
J'ai aussi aimé cette toute première enquête que j'ai trouvé brillante, et j'ai surtout aimé l'ensemble de l'intrigue et ses deux parties, la première à Londres et la seconde en Amérique. Un scénario solide et inventif, une intrigue carrée, je comprends que ce premier essai ait été transformé par la suite avec le bonheur que l'on sait.
J'ai pour l'instant apprécié toutes mes lectures autour de Sherlock Holmes, j'adore cet univers sans réserve.
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On devrait toujours commencer la lecture d'une série de livres par le premier de la série. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que c'est le premier ! Facile...
En ce qui concerne Conan Doyle et Sherlock Holmes, ce ne fut pas mon cas… Dommage : comme beaucoup, je suis entré dans l'oeuvre, à l'adolescence, par « le chien des Baskerville ».

« Une étude en rouge », publié en 1887, est le premier disais-je ; et qui présente la particularité de nous faire assister à la rencontre de Sherlock Holmes et du Docteur Watson, ainsi que leur emménagement au 221, Baker Street…

Le Dr Watson, tout juste rentré des guerres d'Afghanistan est affaibli, convalescent qu'il est des suites des fièvres typhoïdes…
Par l'entremise d'un ami, il rencontre Sherlock Holmes qui cherche désespérément quelqu'un pour partager sa location au 221, Baker Street. Ce sera chose faite, et les deux hommes s'installent : une coloc dirait-t-on aujourd'hui…

Alors démarre une enquête étrange ou Holmes est appelé à la rescousse par les deux inspecteurs vedettes de Scotland Yard, Gregson et Lestrade. Un homme, Drebber a été retrouvé mort dans une maison abandonnée. Pas de traces de lutte, pas de blessures, du sang partout ; puis un deuxième, Stangerson, à l'Hotel Halliday, dans une marre de sang.
Une inspection minutieuse des scènes de ces deux crimes, permettra à Sherlock Holmes de comprendre tout avant tout le monde et d'arrêter le coupable. Fin de la première partie.

Une deuxième partie qui nous plonge dans le voyage des Mormons vers la terre promise, l'Utah, où ils créeront Salt Lake City…
Aucun rapport, me direz-vous…Et pourtant… Tout part de là…

Un remarquable « petit » livre de Sir Arthur ! Une construction cinématographique, avec flash back ; un style et une ambiance « so british » ; un personnage, Holmes, flamboyant ou léthargique, selon qu'il est dans l'action ou dans la réflexion… Et puis cet attachant Docteur Watson…Un livre difficile à lâcher quand on l'a en main : remarquable ; mais je crois bien l'avoir déjà dit.
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Mon second achat "Sherlock Holmes" et la passion était toujours là, elle ne m'ayant jamais quitté depuis...

J'avais 13 ans et j'ai maintenant... j'ai 30 ans et 60 mois (calculez vous même !).

Ma critique concernera "Une étude en rouge" et "Le signe des quatre" puisque mon édition Laffont, datée de 1956, se compose des ces deux aventures. Certes, les éditions Laffont ne sont pas réputées pour le sérieux de leurs traductions...

Maintenant, je le sais. Merci qui ? Merci la SSHF (Société Sherlock Holmes de France).

Néanmoins, je ne vais pas cracher dans la soupe. J'étais toute folle, lors de mon achat de ce livre, à l'idée de retrouver Sherlock Holmes dans de nouvelles aventures (mon premier livre concernait "Le Chien des Baskerville).

Vous avez déduit que j'ai aimé lire les aventures de Holmes, pas besoin de vous le préciser.

Lui et moi, nous nous étions rencontrés dans "Le chien des Baskerville", comme je vous le précisais.

Tout de suite, j'avais adoré ce détective qui sortait de l'ordinaire.

Par contre, je m'étais sentie un peu frustrée car on le voyait peu, Sherlock Holmes, dans "Le Chien".

A cette époque, Internet n'existait pas (évitez de tomber dans les pommes, s'il vous plaît !) et j'étais loin de me douter que Doyle détestait son personnage de Sherlock Holmes.

Doyle s'étant débarrassé de son encombrant détective dans "Le dernier problème" paru en décembre 1893, il l'avait fait revenir en 1901 dans "Le chien des Baskerville" (qui se passe avant "Le dernier problème") et ce, afin d'avoir à éviter de ressusciter son personnage. Pas con.

Voilà pourquoi j'avais été frustrée de la présence de Holmes dans "Le chien des Baskerville".

Ici, c'était tout autre ! Dans "Une étude en rouge" nous avons la rencontre entre Holmes et Watson. Rhâââ ! Je précise aussi, avant toute chose, que je ne les ai jamais "vu" en couple.

Revenons à "Une étude en rouge", si vous le voulez bien.

Imaginez la défaillance de mon coeur lorsque je lus, en avant-propos de l'aventure, la liste que Watson avait faite sur son colocataire. Je me souviens que, fébrile, j'avais cherché un carnet pour l'inscrire dedans, comme si elle pouvait s'envoler du livre. Indulgence, j'avais 13 piges !

C'est fou ce que Holmes ne savait pas, comme le fait que la terre tournait autour du soleil. Entre nous, il avait raison, cela ne lui servait à rien dans son métier.

Cette première enquête possède quelques défauts, comme le fait que "le coupable" (pas de spoiler) se laisse piéger grossièrement par Holmes, alors qu'il devait connaître son adresse, ayant envoyé un complice pour récupérer la bague.

Beaucoup lui reproche aussi l'histoire que le coupable raconte et tout le dévelopement qui est fort long. Moi pas, je ne lui reproche pas ce passage. J'avais 13 ans et je découvrait les Mormons.

Bref, l'histoire m'avait transporté, une du genre "tu-n-iras-pas-te-coucher-ce-soir".

Je me souviens aussi, lorsque je lus, directement à la suite, "Le signe des quatre", que mon coeur avait accéléré dans ma poitrine en lisant que Watson et Mary Morstan se tenaient par la main. Je ne me sentais plus, espérant que mon détective allait, lui aussi, finir par trouver l'amour. Ce dont il se moquait bien.

Je n'ai pas besoin de vous dire ce que ressentis lorsque je lus, dans "Un scandale en Bohème", l'introduction de Watson ?

Excellente histoire aussi que celle du "Signe des quatre", même si, là aussi, nous avons droit à une longue histoire sur le pourquoi du comment.

C'est pourquoi ma véritable critique va s'articuler sur autre chose que vous dire "super, génial". Mes prédécesseurs l'ont fait de manière brillante et je n'en ajouterai pas.

Une étude en rouge :

La rencontre entre Holmes et Watson est expliquée au lecteur.

L'aventure se passe en 1881 et c'est là que nos deux compères se rencontrent pour la première fois.

Un premier exposé de la méthode du maître est offert mais les traits de caractère du détective ne sont pas encore bien définis.

Pourtant, imaginez mon émoi en découvrant la liste de Watson sur les petites connaissances de Holmes, connaissances qui étaient particulières, Holmes se fichant pas mal que la terre tourne autour du soleil ou le contraire, vu que cela ne lui servait pas dans les enquêtes.

Particularité de ce roman : il comporte une histoire dans l'histoire, avec un crime dont les mobiles nous transportent dans l'univers mormon à Salt Lake City, quelques années auparavant.

Il est aussi le premier roman que Doyle écrivit sur Sherlock Holmes, lui qui ne voulait écrire que des romans historiques...

« Une étude en rouge » qu'il avait pensé intituler « Tangled Skein » (« un écheveau emmêlé » ou « un sac d'embrouilles » – ndt) fut écrite rapidement en mars et avril 1886. Trop rapidement car, ce petit roman – comme le qualifia sa femme – ne comportait que 50.000 mots.

James Payn lui trouva certaines qualités, mais considéra que le texte était trop court pour paraître en feuilleton et trop long pour une nouvelle.

L'humiliation devant ce refus augmenta encore les tentatives infructueuses auprès d'autres éditeurs.

Au bout de six mois, Doyle fini par accepter une offre qui venait d'une maison spécialisée dans « la littérature bon marché à sensation ».

Il accepta et son roman parut dans « Beeton's Christmas Annual » de 1887. Par la suite, il n'obtint pas un penny de plus.

Les droits d'auteurs qu'il réclamait lui furent refusés, malgré tout, Doyle – qui aurait pu chercher ailleurs de meilleurs conditions – se plia pourtant aux exigences de Ward, Lock & C° car il avait un autre projet en tête : un roman historique.

Il oublia donc Sherlock Holmes pour un temps et se concentra sur la guerre civile anglaise qui lui permettait de combiner la littérature et les scènes d'action et d'aventures, convenant à son esprit jeune et fougueux.

Il oublia donc Sherlock Holmes pour un temps et se concentra sur la guerre civile anglaise qui lui permettait de combiner la littérature et les scènes d'action et d'aventures, convenant à son esprit jeune et fougueux.

Pourtant, lorsque le « Beeton's Christmas Annual » de 1887 parut à la fin du mois de novembre, il eut l'espoir de voir le succès couronner son roman policier.

Le titre du roman « une étude en rouge », ressortait sur la page de couverture.

C'était une époque où les critiques gardaient un oeil aussi bien sur les magazines que sur les livres. Conan Doyle était sûr que sa « brochure » marcherait.

Si les lecteurs n'en firent pas un succès, plusieurs critiques relevèrent pourtant, brièvement mais avec bienveillance, l'ingéniosité du récit.

Durant l'été 1888, « une étude en rouge » sortit sous forme de livre.

Épuisé, le roman fut réédité la même année dans un volume comportant quatre nouvelles d'autres auteurs.

Les tirages limités de ces deux premières éditions font que les rares exemplaires que l'on trouve aujourd'hui sont fort prisés par les collectionneurs.

Il en est de même pour le « Beeton » de 1887 : même un fac-similé, paru en 1960, est maintenant hors de prix.


Le signe des Quatre :

En entamant la seconde aventure de ce recueil, je cru défaillir (j'avais 13 ans) en découvrant toutes les petites choses sur les deux personnages. J'en avais déjà eu pour mes sous dans "Une étude en rouge" et là, ça continuait.

Notamment sur ses phases d'abattement profond, lorsqu'il n'avait aucune affaire en cours et cette addiction à la cocaïne pour stimuler son esprit, toujours dans le cadre de cette non-activité.

Contraste étonnant, s'il en est, avec ses phases d'une extrême activité, où il pouvait se passer de manger et de dormir.

Oui, il y a deux hommes chez Holmes !

Je découvrait aussi un peu plus son comportement à la limite de la psychose maniaco-dépressive, sans parler de sa sociopathie prononcée pour ses semblables.

C'est dans cette aventure que Watson découvrira sa femme en la personne de Mlle Mary Morstan, cliente de Holmes. Mon coeur de midinette s'était accéléré...

Il s'agit ici la deuxième aventure du couple Sherlock Holmes et Watson.

Pourtant, lors de ma lecture, plusieurs détails me frappèrent.

Premièrement, si l'action du premier roman se situait en 1881, celle du second se situe 1888. Dans l'intervalle ? Rien !

Par contre, en sept ans, la blessure de Watson s'est déplacée de son épaule à sa jambe… à moins bien sûr qu'il n'ait eu une seconde blessure que Doyle n'avait pas mentionnée dans le premier récit.

Je ne parlerai même pas de la quasi impossibilité à dater exactement le récit, tout semblant se brouiller dans les calculs, rien ne correspondant. le nombre de perles reçues, le nombre d'années du décès de Mary Morstan, la cliente de Holmes.

Jean-Pierre Crauser eu beaucoup de mal à la dater exactement "Le Signe" dans son livre "Quel jour sommes-nous, Watson ?".

Pourquoi ces discordances ? Là, je vais vous parler de ce qui est ma passion : l'holmésologie (étude des récits canoniques), même si je l'applique en dilettante, pour m'amuser.

Non, je ne me contente pas de lire les aventures de Holmes, je les étudie aussi et je me nourri des études des autres. Là, je m'appuie sur celle de mon "Irregular" : Wiggins.

Petite histoire :

- "Une étude en rouge" fut publiée la première fois dans le "Beeton's Christmas Annual" en novembre 1887.

- "Le signe des quatre" fut publié la première fois dans le "Lippincott's Monthly Magazine" en février 1890.

Que s'est-il passé et pourquoi avons-nos failli ne jamais avoir de suite à "une étude" ?

Doyle avait terminé un roman historique sur l'Angleterre puritaine « Micah Clarke » en février 1888, entre la parution d'Une étude en rouge dans le Beeton's et sa réédition en livre.

James Payn le lui refuse, le réprimandant, même : « comment peut-on perdre son temps et son talent à écrire des romans historiques ? ».

Au bout de neuf mois de tournée des éditeurs, il fut publié par Andrew Lang.

Recevant de bonnes critiques, il était de plus en plus persuadé que son avenir et sa réussite littéraire se feraient grâce au roman historique.

S'il en avait été ainsi, cela aurait signifié la fin de Holmes et Watson et la légende n'aurait jamais vu le jour.

Mais Payn avait recommandé Doyle à un américain, Joseph Marshall Stoddart (béni soit cet homme !), qui venait d'être nommé directeur du Lippincott's Monthly Magazine, publié simultanément à Londres et à Philadelphie.

Venu à Londres, au cours de l'été 1889, pour y dénicher de nouveaux talents, Stoddart donna un dîner le 30 août.

Ses hôtes furent Oscar Wilde, qui cherchait à faire son chemin dans le monde littéraire, puisqu'il quittait son poste de rédacteur en chef du magazine Woman's World, et Arthur Conan Doyle.

Stoddart offrit à Wilde une avance pour écrire le roman qui allait scandaliser le Londres littéraire et mondain : « le portrait de Dorian Gray ».

Conan Doyle se vit réclamer, non pas un roman historique, mais une autre aventure de Sherlock Holmes.

N'étant pas en mesure de refuser puisque la médecine ne lui procurait que de modestes revenus, les ventes de « Micah Clarke » étaient moyenne, de plus, il lui faudrait des mois pour achever son nouveau roman historique et bien plus longtemps encore pour le vendre à quelqu'un…

Il n'eut donc pas le choix ! Déplaçant son centre d'intérêt de cinq siècles, il envoya une nouvelle fois Holmes et Watson résoudre une affaire dans « The sign of the four » (le signe des quatre), comme il l'avait d'abord nommée, avant de préférer un titre moins explicite : The sign of four (le signe de quatre).

Une fois encore, il écrivit avec fougue et impatiente, sans se soucier de vérifier certains détails de « une étude en rouge ».

Doyle n'entendait pas faire du « Signe des quatre » une suite à la première aventure de Holmes.

Ce n'était qu'un texte écrit pour répondre à la demande d'un éditeur et pouvant lui procurer un complément de revenus.

S'il avait espéré plus avec cette publication, il n'aurait pu être que déçu.

La parution dans le Lippincott's de février 1890 ne retint pas particulièrement l'attention.

Comme je vous le disais, nous retrouvons Holmes en consommateur de drogue.

Comme Watson le désapprouve, il explique qu'il combat ainsi l'ennui engendré par l'inactivité mentale.

Une raison valable en cette ère victorienne finissante, avant la réglementation sur les stupéfiants et bien avant leur emploi abusif.

Pour Doyle, il s'agit simplement de rajouter une manie de plus au comportement de Holmes et d'insister sur son habitude à sombrer dans l'introspection quand il est réduit à l'inaction.

Voilà pour la partie historique, qui, je l'espère, vous aura un peu éclairé sur l'auteur et la naissance du "Signe des quatre".

C'est aussi dans cette aventure que les « Baker Street Irregulars » démontrent une nouvelle fois leur efficacité. Cette fois-ci, ils sont chargés de surveiller les mouvements de bateaux sur la Tamise.

N'oublions pas Toby, le chien au flair particulièrement développé !

Une super aventure dont certains reprocherons la longueur des explications sur le trésor d'Agra.


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Comme pour "La vallée de la peur", j'ai été surprise par la construction narrative de cette "Etude en rouge" où l'on fait la connaissance de Watson et de son fameux colocataire, Holmes. le roman se divise en deux parties, d'abord l'enquête puis la genèse du mobile ayant entraîné le crime. Entre ces deux parties, pas de transition mais un retour vers le passé abrupt.

J'ai pris plaisir à assister à la rencontre entre Watson et Sherlock Holmes, une paire de complices comme on en trouvait peu, alors, en littérature. L'auteur use du tandem pour mettre en avant son détective qui démontre ses théories et ses techniques d'investigation à Watson, au plus grand profit du lecteur.

L'histoire en elle-même est assez banale - d'ailleurs le roman ne connut pas un grand succès à sa parution - mais l'originalité vient de ce que l'action se situe en Angleterre et dans l'Utah ; voyage garanti.

J'ai été peu émue par les personnages et le sentiment de vengeance qui anime le meurtrier mais la lecture reste plaisante, bien plus, en tout cas, que celle de "La vallée de la peur" dont je garde un souvenir d'ennui.


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— J’ai un appartement en vue, me dit-il, il est situé Baker Street, et nous irait comme un gant…. Mais j’espère que vous ne craignez pas l’odeur d’un tabac très fort ?

— Je ne fume moi-même que du tabac de matelot, répondis-je.

— Bon, dit-il. Maintenant, je vous préviens que je suis toujours entouré d’ingrédients chimiques et que je me livre quelquefois à des expériences ; cela vous contrarierait-il ?

— En aucune façon.

— Voyons, laissez-moi chercher quels sont mes autres vices rédhibitoires…. Ah ! j’ai de temps en temps des humeurs noires qui durent plusieurs jours et pendant lesquelles je n’ouvre pas la bouche. Il ne faudra pas croire pour cela que je boude ; vous n’aurez qu’à me laisser tranquille et je reviendrai bien vite à mon état normal. Maintenant, à votre tour ; qu’avez-vous à confesser ? Voyez-vous, il vaut mieux que deux individus connaissent mutuellement tous leurs défauts avant de se mettre à vivre en commun. »

Cet interrogatoire contradictoire me fit sourire :

— Je possède un petit chien bull, dis-je, puis mes nerfs ont été récemment si ébranlés que je ne puis supporter le bruit et le tapage ; enfin je me lève aux heures les plus invraisemblables et je suis affreusement paresseux. Je possède, il est vrai, un autre jeu de défauts quand je suis bien portant, mais, pour le quart d’heure, voilà quels sont chez moi les principaux.

— Par tapage, voulez-vous parler aussi du violon ? demanda Holmes avec inquiétude.

— Cela dépend de l’exécutant, répondis-je ; entendre bien jouer du violon, est un plaisir des dieux, mais si on en racle….

— Parfait alors, s’écria-t-il gaiement ; en ce cas l’affaire me semble conclue, à condition, bien entendu, que l’appartement vous plaise.
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Je considère que le cerveau de l'homme est, à l' origine, comme une petite mansarde vide et que vous devez y entasser tels meubles qu'il vous plaît. Le sot y entasse tous les fatras de toutes sortes qu'il rencontre, de sorte que le savoir qui pourrait lui être utile se trouve écrasé [...]
(La science de la déduction)
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En 1878, reçu médecin à l’Université de Londres, je me rendis à Netley pour suivre les cours prescrits aux chirurgiens de l’armée ; et là, je complétai mes études. On me désigna ensuite, comme aide-major, pour le 5e régiment de fusiliers de Northumberland en garnison aux Indes. Avant que j’eusse pu le rejoindre, la seconde guerre d’Afghanistan avait éclaté. En débarquant à Bombay, j’appris que mon corps d’armée s’était engagé dans les défilés ; il avait même poussé très avant en territoire ennemi. A l’exemple de plusieurs autres officiers dans mon cas, je partis à sa poursuite aussitôt ; et je parvins sans encombre à Kandahar, où il stationnait. J’entrai immédiatement en fonctions.
Si la campagne procura des décorations et de l’avancement à certains, à moi elle n’apporta que déboires et malheurs. On me détacha de ma brigade pour m’adjoindre au régiment de Berkshire ; ainsi je participai à la fatale bataille de Maiwand. Une balle m’atteignit à l’épaule ; elle me fracassa l’os et frôla l’artère sous-clavière. Je n’échappai aux sanguinaires Ghazis que par le dévouement et le courage de mon ordonnance Murray : il me jeta en travers d’un cheval de bât et put me ramener dans nos lignes. Épuisé par les souffrances et les privations. Je fus dirigé, avec un convoi de nombreux blessés, sur l’hôpital de Peshawar. Bientôt, j’entrai en convalescence ; je me promenais déjà dans les salles, et même j’allais me chauffer au soleil sous la véranda, quand la fièvre entérique me terrassa : c’est le fléau de nos colonies indiennes. Des mois durant, on désespéra de moi. Enfin je revins à la vie. Mais j’étais si faible, tellement amaigri, qu’une commission médicale décida mon rapatriement immédiat. Je m’embarquai sur le transport Oronte et, un mois plus tard, je posai le pied sur la jetée de Portsmouth. Ma santé était irrémédiablement perdue. Toutefois, un gouvernement paternel m’octroya neuf mois pour l’améliorer.
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Vous vous rappelez ce que Darwin dit de la musique? Il prétend que, chez les hommes, la faculté de la produire et de l'apprécier à précédé de beaucoup la parole. C'est peut-être pour cela que l'influence qu'elle exerce sur nous est si profonde. Les premiers siècles de la préhistoire ont laissés dans nos âmes de vagues souvenirs.
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Sherlock Holmes – Ses limites
J’énumérai, en pensée, les domaines divers dans lesquels il m’avait laissé voir qu’il était bien informé. Je pris même un crayon et les notai sur le papier. Quand j’eus terminé mon bilan, je ne pus m’empêcher d’en sourire. Le voici:

1. Connaissances en littérature: néant.
2. Connaissances en philosophie: néant.
3. Connaissances en astronomie: néant.
4. Connaissances en politique: faibles.
5. Connaissances en botanique: médiocre, connaît bien la belladone, l’opium et les poisons en général. Ignore tout du jardinage.
6. Connaissances en géologie: pratiques, mais limitées. Dit au premier coup d’œil les différentes espèces de sol. Après certaines promenades a montré des taches sur mon pantalon et m’a dit, en raison de leur couleur et de leur consistance, de quelle partie de Londres elles provenaient.
7. Connaissances en chimie: très fort.
8. Connaissances en anatomie: précis, mais sans système.
9. Connaissances en littérature passionnelle: immenses. Il semble connaître tous les détails de toutes les horreurs commises pendant ce siècle.
10. Joue bien du violon.
11. Est un maître à la canne, à la boxe et à l’épée.
12. Bonne connaissance pratique de la loi anglaise.

Quand j’en fus arrivé là de ma liste, de désespoir je la jetai au feu.
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