Une écrivaine roumaine d'un petit éditeur généralement bien inspiré dans ses choix (Ar-h-sens) bien qu'au rythme de sortie plus que faible... Draghinescu nous embarque dans ce monde en marge de intelligentsia roumaine des années 90. Ecriture TRES poétique et parfois absconse, mais un sacré joli brin de plume néanmoins. En fait, je crois que je n'ai pas tout compris et j'attendais plus de vécu sur la société roumaine de l'époque, en fait. Mais j'ai appris des femmes et ça, c'est déjà énorme !!! (petites coquines).
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La ville, lorsque l'homme est déprimé, a l'air d'un sans-abri. Je rentre chez moi. Un verre de cognac me ferait du bien.
(p. 13)
Ils écrivaient des vers ? Ils en vidaient, des verres ! C'était l'Akhmatova des Roumains ? Exactement ! Et sans le masque – tu parles ! – de la femme savante.
Et moi, Zorika, j'ai pas fait d'études de lettres moi ? Qu'est-ce que ça peut leur faire que j'ai choisi comme langue le russe ? Il m'ignorent. Ils ont tort. Un jour viendra le temps des Russes ! Je serai quelqu'un alors. Qu'ils ne viennent pas, les amis de Vic, me parler de la poésie de Montale, d'Éluard, de monsieur Gottfried Benn, de Sapho et de l'aristocratique T.S. Eliot, de la pensée de Vattimo et autres. Du vent ! Des baudruches colorées.
(p. 18)
Le vide est un merveilleux atermoiement, une sorte de faux-fuyant, d'inter-espace, de son qui ne réclame personne, à égale distance entre le récepteur et l'émetteur – auteur. Le sens de la responsabilité s'accroît dans ces conditions.
(p. 214)