Bosnie, 1992 : des hommes en armes pénètrent dans la cuisine de S. et l'emmènent, comme les femmes du village, dans un camp où elle se retrouve dans la « chambre des femmes », vivier où puisent les soldats selon leur bon vouloir. Blessées, mutilées, profanées, souillées, violées, torturées, nuit après nuit, les femmes sont humiliées. Certaines en restent folles ou en meurent, d'autres survivent, s'évadant mentalement. Cependant, l'acte n'est pas sans conséquence… Comment supporte-t-on de porter le résultat du viol ? Quel avenir ? Comment, après avoir été objet, redevient-on sujet de soi ?
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Terrible ! Trop rares sont les livres sur la guerre en ex-yougoslavie... L'histoire qu'ont vécue ces femmes sont terribles comme toujours en temps de guerre.
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Comment pourrais-je expliquer l'isolement dans lequel on nous tenait confinées ? On savait tout, mais aucune information n'était fiable, confirmée. On n'arrivait pas à le croire, même si cela se passait tout près de nous. Ou, si on le croyait, on refusait d'y penser plus longtemps, de peur d'être anéantie. On n'accordait foi qu'à ce que l'on voyait. Cet aveuglement volontaire serait-il justement ce qu'on nomme instinct de conservation ?
hromadske
Slavenka Drakulić, née en Croatie (ex-Yougoslavie) en 1949, est une auteure dont les livres et les essais ont été traduits dans de nombreuses langues. Drakulić est un rédacteur en chef de The Nation (États-Unis) et un auteur indépendant dont les essais ont été publiés dans The New Republic, The New York Times Magazine et The New York Review Of Books. Elle contribue à Süddeutsche Zeitung (Allemagne), Internazionale (Italie), Dagens Nyheter (Suède), The Guardian (Royaume-Uni), Eurozine et d'autres journaux et magazines