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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nous assistons à l'évolution d'une grande bourgeoise parisienne durant la seconde guerre mondiale qui découvre que son père naturel est d'origine juive. Sa vision futile de la vie est bouleversée, elle devient angoissée et de plus en plus droguée à la morphine qu'elle prend depuis plusieurs années pour calmer - au départ - une douleur physique.
Ce monde de la haute bourgeoisie et de la noblesse, royale et napoléonienne, ses revirements, ses adultères, sa frivolité et surtout ses secrets de famille sont décrits de manière abrupte et très caustique, tellement que j'ai eu peine à croire à tant de turpitude.
On est bien loin d'un roman à l'eau de rose !
Ces personnages ne sont guère sympathiques, en particulier la principale. Pour ma part, j'ai besoin d'un minimum d'empathie envers les acteurs d'un roman pour éprouver du plaisir à le lire.
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N°841 – Décembre 2014.

Ce sont des choses qui arrivent. – Pauline Dreyfus - Grasset.

Le roman s'ouvre sur un enterrement, celui de la baronne Natalie de Sorrente dans ce Paris de février 1945. Pourtant, malgré les circonstances, on a quand même l'impression qu'on va passer un bon moment. C'est une de ces grandes cérémonies où se presse « le tout Paris », une église huppée de la capitale avec grand-messe, homélie sur l'arbre généalogique digne d'une grande famille, sur la vie qui est un don de Dieu et la mort qui est l'espérance de la vie éternelle, aussi belle sans doute que celle d'ici-bas puisque la défunte était « de la haute ». On ne coupe évidemment pas au grand deuil, à sa courte biographie, à l'évocation de son décès brutal et aux phrases convenues qu'on prononce dans ce genre de circonstances. Mais, remontons quelques années en arrière et spécialement cette période de l'occupation, sous la régence de Pétain, homme providentiel comme les aime tant en France et cette zone libre du sud du pays qui accueillit tant de gens fortunés que l'Allemagne nazie faisait fuir, comprenez les Juifs.

Pour cette frange de la population à laquelle appartient Natalie, la vie c'est avant tout la fête, la légèreté, la liberté, la morphine, les amants. Pour elle, la guerre n'est pas autre chose qu'un dérangement, l'obligation de quitter les mondanités parisiennes, une sorte d'ennui que ne parviennent pas à exorciser ni le climat doux, ni les rencontres de gens célèbres ni mêmes les passades amoureuses. Malgré les relations un peu distantes qu'elle entretient avec Jérôme, son mari, elle tombe quand même enceinte, « Ce sont des choses qui arrivent » s'est-on dit dans son entourage, même si la paternité de son époux était des plus hypothétiques. Il faut donc au plus vite rallier Paris même si les relations qui s'y tissent maintenant ressemblent fort à de la « collaboration mondaine ». Après tout Natalie a toujours été un peu rebelle et puis on ne se défait pas ainsi de ses habitudes !

L'antisémitisme actif de l'époque se fait sentir au jour le jour avec son cortège de dénonciations, d'étoiles jaunes, de rafles, là aussi « ce sont des choses qui arrivent »
Cette période n'est peut-être pas la plus propice mais Natalie, un peu par hasard, va en apprendre un peu plus sur ses origines. Ce sont des choses qui arrivent, mais quand même et il faut se méfier des certitudes surtout en matière de paternité. Pourtant, cela fait un peu désordre, même dans un arbre généalogique le mieux établi ! Cette révélation va bouleverser sa vie, susciter des questions de plus en plus nombreuses et parfois embarrassantes. Elle va même carrément changer d'attitude et je l'ai trouvée personnellement à la fois émouvante et responsable dans ce contexte.

J'ai aimé ce livre bien documenté et historiquement précis, écrit plaisamment avec beaucoup d'humour au début mais aussi d'humanité, de tragédie. Il illustre bien, s'il en était encore besoin, les facettes changeantes de cette espèce humaine que nous partageons tous.
©Hervé GAUTIER – Décembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Pauline Dreyfus touche à un sujet sensible, récurrent mais toujours aussi émouvant : l'antisémitisme mais aussi la question des origines.

Cette thématique est vue de manière originale au travers des yeux d'un protagoniste a priori intouchable, légèrement égoïste et au-dessus des préoccupations des personnes d'origine moins aristocratique. Je dois avouer que je me suis perdue un peu au début, dans le style et les personnages pour petit à petit plonger dans ce roman intime, discret et je dirai même "charismatique" à l'image de son "héroïne".

Peut-on parler d'héroïne ? La duchesse de Sorrente est quelqu'un qui à mes yeux n'a aucune conscience de la réalité, vit pour la première fois de sa vie un choc, un évènement imprévu et "déplaisant" pour la période de la Seconde Guerre Mondiale. Mais là où elle aurait pu justement aider, utiliser sa tristesse et son malaise en participant activement à la résistance, elle préfère se concentrer sur son malheur et dépérir à petit feu. Ce n'est donc pas tant ce personnage qui m'a fait accrocher au livre mais plutôt l'ambiance globale du roman.

L'auteure écrit d'une manière agréable, poétique et intimiste. On a l'impression d'être dans une position de spectateur face à une pièce de théâtre, en effet lorsque j'ai lu ce livre j'ai eu vraiment l'impression malgré les développement hors dialogues très importants, d'être dans un théâtre avec des personnages complètement déconnectés de la réalité, de leur époque. J'ai vraiment aimé découvrir la WWII au travers des yeux des "privilégiés", des supposés intouchables dont la guerre en épargnera, mais pas tous...

J'ai trouvé assez impressionnant la faculté de Pauline Dreyfus à décrire l'inachevé, une scène particulièrement où l'on croit que Natty va enfin rencontrer un membre important de sa famille et...A vous de le découvrir! le fait que des personnes ayant toujours tout eu facilement, n'arrive pas le jour J à surmonter une épreuve, à se battre ou à faire l'effort de. de même cette notion résumée dans le titre : la passivité face aux évènements, décrite dans tout ce livre est bien mise en avant.
En définitive, un bon roman mené par un style harmonieux, une histoire dans la grande Histoire !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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» Rien n'empêchera les gens du monde de s'amuser. »
La noblesse privilégiée en pleine guerre mondiale, le thème a quelque chose de révoltant. Natalie de Sorrente, l'héroïne de ce roman ne perçoit dans la guerre que l'ennui et l'impossibilité de parader, de montrer ses belles robes dans les salons parisiens.
Pour sa défense, elle est mariée à Jérôme de Sorrente, un ancien riche opportuniste qui ne la regarde plus. Il avait la renommée de ses ancêtres proche de Napoléon , elle avait l'argent d'une riche mère américaine. Certes, elle aurait préféré épouser le beau et jeune André Mahl mais il était juif.
Réfugiée dans le Sud de la France, elle donnera naissance à son deuxième enfant adultérin par une césarienne qui la laissera à jamais sous l'emprise de la morphine. Bien évidemment, elle entend de vagues propos sur la condition des juifs mais, là n'est pas son intérêt. Elle s'émeut toutefois de l'interdiction faite à la fille de sa nourrice de monter sur les planches auprès de Gérard Philippe.
La mort de sa mère Elisabeth lui laisse pourtant un terrible secret qui parvient à lézarder son indifférence.
En Janvier 1943, elle oblige son mari à rentrer sur Paris pour être plus proche de ses préoccupations.
Natalie Sorrente, riche, égoïste et volage commence à prendre conscience des forces du destin.

Même si j'ai bien senti le côté cynique du récit, je ne me sens jamais à l'aise dans ces descriptions de vies mondaines. La superficialité de ces personnages, même si ici le personnage de Natalie se creuse légèrement vers la fin, m'exaspère. Qui plus est, en pleine période de guerre, de privation et d'ostracisme.

Les allusions à quelques personnages connus ne sont pas suffisamment illustrées pour être enrichissantes et les vies des personnages secondaires sont survolées. Comme pour mieux faire place à l'égoïsme de la duchesse.

Ce sont des choses qui arrivent mais elles n'ont pas le même poids pour tout le monde. Bien évidemment, si le fond du roman n'est pas en phase avec mes affinités, cela ne remet pas en cause l'originalité et la qualité du récit.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Malgré la guerre, le train de vie de Natalie n'est pas vraiment impacté et son plus fréquent souci reste de savoir quelle tenue porter pour continuer à refléter dans la bonne société, une image digne de son rang noble et argenté. Elle se décharge de l'éducation de ses deux enfants sur leur nourrice, Madame Lévy. Celle-ci ennuie parfois sa patronne lorsqu'elle exprime ses inquiétudes quant au tragique sort fait aux Juifs, même en zone dite libre. A la faveur d'une réunion familiale, la légèreté ambiante va être remise en question durablement…
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1945. le livre s'ouvre sur l'enterrement de la duchesse Nathalie de Sorrente où le gratin de l'aristocratie est venu lui rendre un dernier hommage. En moins de deux ans, cette jeune femme belle, séduisante qui vivait pour les bals, les dîners mondains dans l'insouciance la plus totale a vu son monde s'écrouler. Mais afin de préserver ses enfants et surtout des futures alliances, son mari la laissera emporter ses secrets.

La guerre ennuie Nathalie épouse d'un Duc fervent admirateur de Pétain. Ils sont obligés de quitter Paris et ses fêtes pour Cannes où le reste de l'aristocratie trouve également refuge. Elle s'en fiche de la politique et de cette guerre. Tout ce qu'elle veut c'est retrouver sa vie d'avant.
Entre gens de la bonne société où l'on affiche son pedigree, où l'on expose la bravoure des ancêtres, on continue de s'amuser. Et l'on ferme les yeux sur les juifs. Partout, les privations sautent aux yeux mais ce monde huppé se débrouille pour garder au minimum son train de vie. Sauf qu'à la mort de sa mère, elle apprend la véritable identité de son père. le doute s'empare d'elle mais la lâcheté sera la plus forte.

Avec des petites touches ironiques, cyniques, Pauline Dreyfus n'épargne pas son héroïne et l'aristocratie qui sait retourner sa veste quand elle a besoin. Un monde frivole et hypocrite mais l'auteure réussit à nous faire ressentir un peu d'empathie pour Nathalie par sa prise de conscience (ce qui n'était pas gagné d'avance). Ce roman sur la filiation restitue un monde qui se croyait à l'abri de de tout.
A découvrir !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Un beau portrait d'une femme dont la vie va être bouleversée par la découverte de sa réelle origine : elle qui se croyait issue et faisant partie d'un milieu mondain, compassé et plutôt voire très antisémite. Comment pouvoir exister dans un tel milieu lorsqu'on découvre l'identité et la judaïté de son père. L'auteur sait trouver les mots pour décrire la détresse, la déchéance face à une telle révélation. Un livre prenant, bouleversant.
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Le roman débute par l'enterrement de la duchesse de Sorrente en 1945. On connait donc, dès le début, le destin du personnage principal.
Pauline Dreyfus nous propose donc le portrait d'une femme de l'aristocratie française. Nous suivons son histoire sur fond de seconde guerre mondiale. La famille fuit Paris pour vivre en zone libre, sur la côte d'Azur. Bien-sûr, ils n'ont pas les mêmes problèmes que le reste de la population, mais c'est interessant de connaître cet aspect. Puis, la duchesse de Sorrente découvre le secret de sa naissance et c'est là le déclencheur de sa déchéance.
Ce roman se lit d'une traite, il relate les faits avec efficacité sans fioritures inutiles. On suit l'intrigue avec avidité.
C'est un roman que je conseillerais facilement.
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Dès l'incipit, le ton du roman est donné : l'enterrement de la duchesse Natalie de Sorrente est ironiquement observé par le chef de protocole des Pompes funèbres. Cette distance se maintient tout au long du retour en arrière qui raconte les cinq années qui ont précédé.
1940-1945 - Les années de guerre n'ont pas le même poids selon le monde auquel on appartient. A Cannes comme à Paris, la duchesse de Sorrente évolue parmi une société privilégiée et ne connaît de la guerre que l'inconfort qu'elle génère. Réunions mondaines, choix des toilettes, amants de passage, ennui... le temps de la guerre ne change guère son quotidien. Natalie promène sa beauté et son insouciance dans e cercle de la haute-bourgeoisie. Une grossesse adultérine, la mort d'une mère, l'exode, la guerre, les fêtes... ce ne sont que des choses qui arrivent. Tout paraît être sur le même plan, laminé par les codes sociaux, dans ce monde où l'apparence et le savoir-vivre dominent et gouvernent les relations et la vie. Mais lorsque Natalie apprend qu'elle est la bâtarde d'un juif, ce monde de masques est sur le point de voler en éclats.
Dépendante de la morphine, progressivement attirée par la frange de son monde, elle découvre un ssentiment de solidarité mais aussi de culpabilité vis-à-vis des juifs persécutés.
L'ironie décapante de l'écriture arrache les masques et révèle ce que cache la bienséance et la certitude d'être "bien né". Ce choix d'écriture instaure une distance et empêche l'identification complète au personnage. Ce "jeu" entre compassion et indifférence est une sorte de mise en abymes des états d'âme successifs de Natalie, mais aussi de la distance instaurée entre privé et public, vie et art, réalité et littérature. Comme le lecteur "joue" à s'identifier sans risques, Natalie "joue" à être quelqu'un d'autre. Un jeu qui peut s'avérer dangereux.
Au-delà des pistes interprétatives qu'elle ouvre sur la place de la littérature, Pauline Dreyfus engage une réflexion sur la question de la judéité quis'inscrit naturellement sans l'intrigue, sans jamais l'alourdir.
J'ai beaucoup apprécié de roman et ses richesses, mais il m'a fallu dépasser le vide apparent des personnages et la description d'une société qui me semblait trop étrangère et éloignée pour que je m'y attache.
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C'est par hasard que le livre de Pauline Dreyfus m'est tombé entre les mains.
Et je ne le regrette pas. Il ne m'aura fallu que quelques heures de lecture (le soir et le matin au lit) pour l'avaler !

Le roman est divisé en trois parties : In memoriam - Cannes et Paris. Nous sommes en février 1945 et le tout Paris assiste à l'enterrement de la duchesse Nathalie de Sorrente, née Princesse Nathalie, Marguerie, Marie, Pauline de Lusignan (7 mai 1908 - 10 février 1945). Voilà le lecteur prévenu, nous voilà en présence de la haute société, en pleine déliquescence, réunie autour de la dépouille d'une duchesse dont nous allons bientôt découvrir la courte vie. le ton est posé, précis et avec un certain détachement qui me posera quelques soucis au début de ma lecture pour être totalement balayé par la suite.

C'est la toute première fois que je découvre, grâce à la romancière, les années de guerre (la fuite à Cannes, en zone libre puis le retour sous Paris, occupé) vécue par cette famille de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie. Nous sommes bien loin du petite peuple ou des résistants. Ici la guerre ne doit en rien modifier leur rythme de vie, la première à le penser est l'héroïne, Nathalie de Sorrente. La famille fuit dans le sud de la France pour y retrouver leurs amis et acquointances et feint de continuer à mener la même vie : celle où l'on passe d'une soirée mondaine à une autre, où l'on pratique le small talk : où l'on parle de tout sauf de l'essentiel.

Ces Français, qui du fait de leur appartenance, ne se sentent pas concernés par cette guerre, pire ils adorent Pétain et la "France rendue aux Français", ils partagent la ferveur antisémite qui s'est emparée du tout Paris.
(...)
Lien : http://electrasamazingflying..
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