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Paris. 1931. Après avoir suivi une cure de désintoxication, Alain vit dans une maison de repos, entouré de neurasthéniques. Il n'a jamais travaillé et se procure auprès des femmes l'argent nécessaire pour se procurer de la drogue.

Nous le suivons pendant ses deux derniers jours.

Drieu La Rochelle nous dépeint un être solitaire veule, déçu par le monde qui l'entoure, et qui analyse parfaitement sa tendance à l'autodestruction. Il s'inspire largement de la vie de Jacques Rigaut, un dandy dadaïste. Ce livre a été adapté par Louis Malle en 1963, avec Maurice Ronnet dans le rôle principal.


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De temps en temps, lassé de l'actualité littéraire dont je redoute que ses oeuvres quelque agréable qu'en soit la lecture, ne laisse pas une marque indélébile, je me fais violence pour lire un classique. le mois dernier, c'était Colette. ce mois-ci c'est Drieu la Rochelle. Quelle idée me direz-vous de choisir les auteurs les plus démodés qui soient !
J'avais lu "Gilles" il y a quelques années. Et j'en avais gardé le souvenir d'un interminable pensum. dans ces cas-là, pourquoi diable m'attaquer au "Feu follet" qui a certes l'avantage d'être plus court mais qui est de la même farine. La raison en est peut-être sa récente adaptation au cinéma par un réalisateur norvégien ("Oslo 31 août") cinquante ans après Louis Malle dont l'adaptation avec Maurice Ronet a fait date.
On y sent la fougue d'une vie brûlée par les deux bouts, aimantée par des pulsions suicidaires. le livre est plein d'une énergie débordante. Il rappelle "L'homme pressé" de Paul Morand.
Mais il est écrit dans un style totalement illisible de nos jours. Chaque phrase est définitive, assénée avec une lourdeur pachydermique et un manque affligeant d'humour. Ce court roman (170 pages en format poche seulement) raconte la dernière journée d'un suicidé à travers une série de rencontres. Autant de saynètes lourdement démonstratives où toutes les raisons de s'attacher à la vie sont tour à tour écartés : la fondation d'une famille, l'amour d'une femme, la réalisation d'une oeuvre ...
A masochiste, masochiste et demi, pour le mois prochain j'hésite entre André Maurois et Léon Bloy !
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Alain est victime d'une impuissance à vivre. Il est resté un enfant qui attend des autres qu'ils lui apportent le bonheur, des jouets, de l'argent, l'amour. Et lorsqu'on les lui présente sur un plateau, il fait une grimace de petit prince blasé. Il n'est doué pour rien et s'en fait un costume de dandy : à la fois arrogant, persifleur et veule, il souffre, et pas en silence. Et puis il se drogue, avec ostentation.
Il n'est pourtant pas si mal entouré, il a une belle gueule, des amis fidèles qui ont bien de la patience avec lui, on se demande pourquoi : on ne l'abandonne pas, on l'invite, on se charge de ce paquet toujours mécontent et persifleur. En pure perte, car il est brisé, définitivement. L'enfance de cet homme a dû être un vide immense, et ce vide-là, rien ne pourra le combler. Et il ne le veut pas non plus ; cela lui ôterait le seul rôle qu'il sache interpréter : celui du héros malheureux.
Les personnages de femmes de Drieu la Rochelle sont assez étranges : on dirait des plantes. Elles ne servent qu'à distribuer de l'argent et à être "clouées" sur un lit, sortes de poupées inarticulées sans véritable humanité. D'ailleurs elles ne sont pas amoureuses, non, "un homme les tient". Cette phrase, répétée à l'envie, résonne lugubrement comme le brame d'un cerf dépité. L'amour serait donc uniquement une affaire d'encadrement et de subordination comme le travail en usine ? De temps à autre fusent des affirmations insolites telles que : "Tu as été un vrai fétichiste comme le sont les femmes et les sauvages". Sans doute est-ce le charme de l'auteur que d'avoir de ces emballements que rien n'étaye, littérature n'est pas démonstration.
Le style est parfois lourd, encombré, maladroit. Mais la seconde moitié du roman est d' une concision et d'une poésie remarquables.
Un moment de lecture intéressant, irritant, émouvant. Pierre Drieu la Rochelle aurait pu être un grand auteur, ses obsessions l'ont entravé. Dommage.
J'ai préféré sur le même thème "Suicide" d'Edouard Levé.
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Véritable démonstration de style, Pierre Drieu la Rochelle touche ici de sa plume, le nerf. Avec le feu follet, il fait son entrée fracassante dans la sélection très fermée de mes écrivains préférés. Dans un style d'écriture d'un charisme évident, il place le lecteur dans l'étrangeté sombre et obscure de la crise existentiel d'Alain. Inutile d'écrire un roman monumental. le talent est souvent à l'origine de l'abstraction des longueurs inutiles. Drieu la Rochelle traite ici d'un sujet d'une extrême délicatesse en seulement 172 pages. Probablement l'élan du coeur d'un homme qui à quelque chose a dire. Une qualité très rare qui n'anime que les grand auteurs.
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On ne peut rester insensible à la force de ce livre, ni aux propos tenus, ni au style si maîtirisé, ni au vocabulaire si riche.Certaines lectures plus que d'autres sont perturbantes: celle-ci fait partie de celles-la.A ne pas mettre entre toutes les mains.
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Très belle quête existentielle, sous forme de vagabondage sans fin à travers la nuit parisienne, un peu à la façon du Raphaël de Valentin de "La Peau de chagrin" De Balzac.
Si Drieu la Rochelle n'a pas davantage le sens de la métaphore qu'un auteur de roman de gare, la perdition de son personnage reste poignante.
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Ce roman est loin d'être d'une gaieté folle. C'est un grand livre désespéré, il fut publié en 1931. le film de Louis Malle avec Maurice Ronet a renforcé me semble t-il la popularité de ce livre de 1963, il me semble !
Alain Leroy, qui achève une cure de désintoxication dans la région parisienne dans une maison santé où l'on soigne surtout des neurasthéniques . Les grands thèmes de ce court roman sont l'amour des femmes séduire le plus possible, le désir, trouver le goût de vivre Il est séparé de sa femme, Dorothy, qui est à New York. Il déambule dans Paris, pour faire passer le temps. Il fréquenter des soirées mondaines, revoir des amis du temps où il se droguait. Il se sent seul, l'ennui, le désespoir ...
Plus de goût à la vie, le dégoût, peur de vieillir l'envie dans finir est présent tout au long du roman. Il ne veut pas devenir adulte, être un homme. Mais, je ne pense pas que cela soit une raison suffisante pour mettre fin à sa vie. Je pense et j'en suis convaincue qu'une personne qui se suicide c'est pour des raisons obscures et inexplicable me semble t-il ! Son ami Dubourg rangé, marié des enfants passionné par la vie, passion pour l'Egypte. Essaye de le retenir, il lui montre la beauté de la vie, le soleil .Alain Leroy c'est Jacques Rigaut l'ami de Drieu la Rochelle, dandy Dada. Jacque Rigaut était un grand ami de Mireille Havet entre autre, tous les deux d'immenses toxicomane. Jacques Rigaut s'est suicidé en novembre 1929. Écriture du livre de Drieu est classique d'une grande profondeur. Lui aussi il se suicide en dans la nuit du 15 mars 1945.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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Un chef d'oeuvre de l'art français du roman ! Interné dans une clinique pour une désintoxication, Alain s'échappe parfois à Paris retrouver une maitresse, un ami. La nuit, les femmes, l'argent, les drogués, les fêtes galantes des années 1920 devenues odieuses, les dîners en ville, et une obsession : le suicide. Il y a chez lui cette sensation terrible d'avoir atteint quelque chose l'inexprimable et de grossier à partir duquel tout devient atroce et surtout soi-même. Analyses denses et suggestions se succèdent au fil de moins de deux-cents pages pour former un texte bouleversant et magnifique. C'est aussi un éloge indirect de la jouissance de l'instant, de ceux et celles qui confondent la littérature et la vie. Pour moi, c'est une oeuvre absolument essentielle ! Il faut rappeler que Dieu La Rochelle, qui se suicida lui-même, a écrit ce court roman suite à la disparition de son ami, le poète Jacques Rigaut, qui se tira une balle en plein coeur.
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1ère lecture du controversé Drieu la Rochelle.
Un style incontestable pour décrire l'errance oisive d'un séducteur dont la beauté commence à s'étioler, vivant aux crochets de femmes pas assez riches pour le sécuriser longtemps, rongé par son addiction à la drogue et échoué au final dans une maison de santé.
Parcours voué à un échec que l'on sent arriver inexorablement.
Beaucoup aimé mais même court un peu de lassitude sur la fin.
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Le comportement de Drieu La Rochelle durant l'occupation n'incite pas à lui faire l'honneur de le lire.
Comme beaucoup de ceux qui se sont fourvoyés dans la collaboration, la lecture de sa biographie wikipédia, montre une personnalité complexe sur le plan politique au parcours tortueux avec une constante : un antisémitisme farouche. Sur le plan personnel il fut une sorte de dandy désabusé, séducteur sans plaisir et intellectuel sans vision.

Le personnage du Feu Follet, Alain Leroy, semble être un double de Drieu. Leroy termine une nouvelle cure de désintoxication mais sait déjà qu'il retrouvera alcool et drogue, son seul atout est sa beauté qui lui permet de séduire des femmes qui l'entretiennent, il ne laisse pas les hommes insensibles mais au fond l'amour physique ne lui procure pas de satisfaction. C'est un homme vide qui déambule sans but dans sa propre vie.

A sa sortie de la clinique, il entreprend une tournée des lieux nocturnes de Paris où il a ses entrées, de bars en cocktails il traine son mal-être, croise des connaissances qu'il est difficile de qualifier d'amis, ceux-ci sont des oiseaux de nuit, des complices de débauches, des drogués, d'anciennes maitresses, tous ont une attirance pour Leroy mais doublée de mépris pour cet être sans qualité qui pourtant n'hésite pas à être arrogant ou provocateur. Leroy remâche des projets sachant qu'il ne les mènera pas, l'écriture le tente mais il ne travaille pas, seule l'idée du suicide lui semble accessible prouvant sa lucidité sur son avenir.

Le Feu Follet n'est pas fait pour les dépressifs, il ne s'en dégage aucun espoir. le personnage de Leroy n'attire aucune sympathie pas plus que ceux qui le croisent, le milieu qu'il fréquente ne semble inclure que des bourgeois décadents qui s'amuse à côtoyer des dépravés qui finiront en épaves. du coup le lecteur en plein malaise n'apprécie peut-être pas la force du roman, sa qualité d'écriture et son ambition. On peut considérer qu'il s'agit d'un précurseur du Meursault de Camus et que le Feu Follet est un roman existentialiste avec un héros dont on examine la vacuité et l'absurdité du parcours.
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