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EAN : 9782070416899
176 pages
Gallimard (28/02/2001)
3.77/5   20 notes
Résumé :
"Le Maroc est mon rêve éveillé, mon foie, ma demeure." Le pays natal coule dans les veines de Driss Chraïbi et nourrit encore ses rêves longtemps après. C'est à travers l'évocation nostalgique des paysages qu'il retrouve le chemin de l'enfance, le djebel aride et nu, le désert écrasé de soleil, les hauts plateaux de l'Atlas, les ruelles grouillantes et colorées de la médina. Puis vient le temps de l'adolescence avec la découverte d'un autre monde, celui des livres :... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Mon premier livre de Driss Chraïbi, et je pense le dernier. "Vu, lu, entendu" n'est pour moi qu'une autobiographie. Rien d'intriguant, rien de surprenant, aucune continuité.
Cela ne restent que mon opinion et mes gouts.
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Je devrais arrêter de lire les autobiographies car elles ne racontent rien de personnel si ce n'est des futilités comme si les auteurs n'avaient pas eu de problèmes dans leur enfances. Je suis déçu encore une fois à la lecture. La fin m'a laissé aussi froid. Aucune chute dans l'histoire qui n'existe d'ailleurs pas
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On rebâtissait la vie avec n'importe quoi, à chaux et à mots réchappés. Un nouveau langage naissait à trois langues différentes qui la plupart du temps demeuraient étrangères les unes aux autres (...)
- Labès ?
- Labès, old fellow, et toi?
- Ca va, Allah akbar! Et ta famille, OK?
- Couci-couça, et les oranges, how much?
- How quoi? Les lemons tu veux dire?
- Oui, oukha. Combien price d'ami?
- goûte d'abord, c'est fabor, wallah for toi.
- Bananes too? Hmmm!
- Pas two, même pas one, mange pas all two.
- Quoi (il a la bouche pleine). Qu'est-ce que tu dis?
- Sir, va t'en de là, son of putana!
- Je comprends nothing à ce que tu baragouines, nib oualou.
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C'était simple, le monde des Européens, à commencer par leur langage était l'inverse du nôtre. La preuve c'est que la planisphère (...) représentait le globe terrestre à l'envers (...) : L'Europe en Haut, l'Afrique en bas alors que ça devait être le contraire
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Le Sahara. Savez-vous ce qu'est le désert ? Et qui vous dira jamais ce qu'est le désert ? L'avez-vous entendu chanter ? Il chante, réellement, quelques instants avant l'aurore, pour peu qu'on lui prête l'oreille. Grains de sable par myriades chauffés à blanc toute une journée par un soleil de fournaise, puis frigorifiés brutalement au cours de la nuit. Poussière impalpable soulevée à hauteur de ciel et hésitant à retomber sur le sol. Gouttes de lumière tombant dru des étoiles et se transformant en gouttes de rosée. Congélation de la rosée. Gelure des pierres. Racines des dattiers puisant l'âme liquide de la terre. Respiration lente de la terre, comme celle d'une femme qui allaite. Sève circulant de méat en méat le long des troncs durcis par des générations de sécheresse. Souffle des vents anciens, frais et bénis. Caravanes, voyageurs qui avaient traversé le désert et dont les rumeurs avaient laissé derrière eux des résonances d'échos : joies, peines, espoirs. Méharis si chargés d'expérience qu'ils ne pouvaient plus dire un mot. Poètes disparus. Leur souvenir vivace dans les mémoires, leur parole transmise de bouche à oreille au fil des âges. Et le silence – ce silence plein de toutes les existences du temps. Lumière et obscurité, minéral, humain, végétal, passé et présent, langage, chaque particule émet une note infime, un signe infinitésimal : le suprême avenir étendu sur tout l'écoumène de sable et de reg. Avez-vous entendu chanter le désert ?
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la grâce se venge de la science (...) la supériorité poursuivait-il, est du côté de la simplicité, de la résignation, de la majesté naturelle, et du respect des traditions
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j'écrivais des lettres d'amour à (...) mon autre fiancée, et je les postais dans mon tiroir
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Videos de Driss Chraibi (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Driss Chraibi
Driss Chraïbi au micro de José Pivin (1959 / France Culture). Production : José Pivin. Photographie : Driss Chraïbi © Stéphan Chraibi. Présentation des Nuits de France Culture : « Comment raconter son enfance au Maroc ? Driss Chraïbi, écrivain marocain de langue française, racontait au micro de José Pivin une partie de son enfance dans l'émission “Tous les plaisirs du jour sont dans la matinée”. Cet entretien a été diffusé pour la première fois le 14 novembre 1959 sur France II Régionale. L'entretien était illustré par des lectures d'extraits des œuvres de Driss Chraïbi. » Des extraits des romans de Driss Chraïbi, “L'Âne”, “Les Boucs”, “De tous les horizons” sont interprétés par Roger Coggio, François Darbon, Yves Péneau et Suzanne Michel. Driss Chraïbi (en arabe : إدريس الشرايبي), né le 15 juillet 1926 à El Jadida, au Maroc, et mort le 1er avril 2007 à Crest, dans le département de Drôme, en France, est un écrivain marocain de langue française. Il a également participé à des émissions radiophoniques pour France Culture pour qui il a dirigé l'émission “Les Dramatiques” pendant 30 ans. Connu pour son roman “Le Passé simple”, Driss Chraïbi aborde des thèmes variés dans son œuvre : colonialisme, racisme, condition de la femme, société de consommation, islam, Al-Andalus, Tiers monde, etc. Il se fait connaître par ses deux premiers romans, “Le Passé simple” (1954) et “Les Boucs” (1955) d'une violence rare, et qui engendrent une grande polémique au Maroc, en lutte pour son indépendance. “Le Passé simple” décrit la révolte d'un jeune homme entre la grande bourgeoisie marocaine et ses abus de pouvoir incarnés par son père, « le Seigneur », et la suprématie française dans un Maroc colonisé qui essentialise et restreint l'homme à ses origines. Le récit est organisé à la manière d'une réaction chimique. À travers la bataille introspective de ce roman par le protagoniste nommé Driss, le lecteur assiste à une critique vive du décalage entre l'islam idéal révélé dans le Coran et la pratique hypocrite de l'islam par la classe bourgeoise d'un Maroc des années 1950, de la condition de la femme musulmane en la personne de sa mère et de l'échec inévitable de l'intégration des Marocains dans la société française. Ce dernier point sera renforcé en 1979 dans la suite de ce livre, “Succession ouverte”, où le même protagoniste, rendu malade par la caste que représentent son statut et son identité d'immigré, se voit obligé de retourner à sa terre natale pour enterrer « le Seigneur », feu son père. C'est une critique plus douce, presque mélancolique, que propose cette fois Chraïbi, mettant en relief la nouvelle réalité française du protagoniste et la reconquête d'un Maroc quitté il y a si longtemps. “Succession ouverte” pose la question qui hantera l'écrivain jusqu'à ses derniers jours : « Cet homme était mes tenants et mes aboutissants. Aurons-nous un jour un autre avenir que notre passé ? » Question qu'il étend ensuite à l'ensemble du monde musulman. Dans “Les Boucs”, l'auteur critique le rapport de la France avec ses immigrés, travailleurs exploités qu'il qualifie de « promus au sacrifice ». C'est le premier livre qui évoque dans un langage haché, cru, poignant, le sort fait par le pays des Lumières aux Nord-Africains. Suivent deux romans épuisés aujourd'hui : “L'Âne”, dans le contexte des indépendances africaines, prédit avant tout le monde leur échec et les dictatures, « ce socialisme de flics ». “La Foule”, également épuisé, est une critique voilée du Général de Gaulle. Le héros est un imbécile qui arrive au pouvoir suprême, car, à son grand étonnement, la foule l'acclame dès qu'il ouvre la bouche. Une page se tourne avec la mort de son père, Haj Fatmi Chraïbi, en 1957. L'écrivain, en exil en France, dépasse la révolte contre son père et établit un nouveau dialogue avec lui par-delà la tombe et l'océan dans “Succession ouverte”. “La Civilisation, ma Mère!...” (1972) tente d'apporter une réponse aux interrogations de l'écrivain marocain. Le fils aide sa mère à se libérer du carcan de la société patriarcale et à trouver sa propre voie. C'est l'une des premières fois que la question de la femme est évoquée dans la littérature marocaine.
Sources : France Culture et Wikipedia
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