Recueil de poésies, absurdes. Beaucoup d'humour et de jeux de mots.
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Arrêts de je
FESTONS ET PAMPILLES
... le bel astre père le feu raréfié
brûleur d'ombre
au ciel fissuré troué dévêtu
enfin se meurt car
qui trop embrase mal éteint
un château flambe
quelqu'un qui dormait peut-être
tombe
c'est maintenant
le corps aimé grâces nouvelles
l'emmêlement broussaillu la fièvre
buissonnière à l'originelle intarie source touffe
d'ombre et d'or aux prés vifs et les canneberges
quand l'herbe bondit
tremble
tempétueuse (…)
p.122
Palimpsestes
a cappella
[…]
l'ordinaire homme raccommode ses rêves :
passer les dernière saisons
dégoiser le lait crépité bourru de la nuit
l'étain mar infusant d'un loch
un pré carré pavoisé d'épilobes
s'engriser bourrique à la fourchue brèche
jouir à fouir la seule chair aimée
entrer pour de bon pour de vrai dans l'île
Gairloch
15 juillet 2011
p.87
AVIS DE GRAND FRAIS
Extrait 1
Il a le dos au mur
le voyageur il marche à contre-
sens et son œil est rivé-fixé
comme ça vient
aux fuyants frais labours
portiques d’acier sapinaies à layons
pavillons silex et meulière étriqués et fumeux
empans de glaises silos silos silos
lit bourbeux d’un fleuve à tortillons
ray-grass maigres un arbre quelquefois
sec et patibulaire hampes plumées mâts
dégarnis boqueteaux boqueteaux ferrugineux
dans les méconnaissables automnes
rien de neuf somme toute et tout
dans les siècles des siècles
sous l’heureux désordre
l’ombre hercynienne
les massues de suie du ciel nu rompu
...
Arrêts de je
LA NUIT énième
...
et les tourmentantes onglées
l'audible vent buccinateur
trompette aux quatre coins
aux rues sales aux pissoirs
ça roule à la futaie violette
aux dégingandés baliveaux
à la triste mer et la ritournelle
à l'estran jetée du contrarié reflux
justes vertiges songe l'enfant déambulateur
tout fait centre autour des lointains
et devant c'est le bout la fin
de tous les mondes possibles et pas
la matière est inadmissible
la stupeur désormais nous attend
Saint-Georges-du-Bois
11 mai 2013
p.116
Palimpsestes
a cappella
blanc frangé bleu frais à tout-va déjà
l'Argus bleu polyommatus Icarus
à peine éclos qu'aussi sec démantèle
un souffle de S. à S.E. force 3 à 4
s'émiette à l'embu glaiseux noir
la steppe à tourbe l'embrun
talochuire à la lande
et le socle hercynien bouillonné
nappage et rentas gueldre et rogue
replis sur plis à la défronce
vertébreux boulus grès et gneiss
lamellés-collés feuilleutés
par vingt millions de siècles
au bas très bas mot
[…]
Gairloch
15 juillet 2011
p.86