Mais au bord de la mer un humble grain de sable
Se plaint-il de ne pas voguer près des vaisseaux ?
Le rocher n'a-t-il pas, comme lui périssable,
Disparu dans le fond des eaux?
La gloire est un manteau que se prépare une ombre,
C'est l'immortalité d'un son vibrant dans l'air.
L'éclair ne rend-il pas l'obscurité plus sombre ?
Arrêtez donc l'éclair.
Qu'importe un nom de plus aux pages de l'histoire ?
Qu'importe un nom de plus à jeter en passant
A ce torrent de voix que nous nommons la gloire,
Et qui nous flatte en menaçant?
Qu'importent ces lauriers dont les siècles se jouent?
L'histoire de ce monde est un flux et reflux,
Un naufrage de noms qui tour à tour échouent. . .
Qu'importe un nom de plus?