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sur 172 notes
Toi le Voyageur, tu sèmes le chaos puis disparais pour mieux réapparaître.
Toi l'entité une et indivisible, l'hydre à cinq têtes convaincue de l'invincibilité de sa jeunesse et de la fusion de ses âmes, tu ne le sais pas encore mais tu vas souffrir comme jamais.
Toi Ragnar, tu crois en deux choses, la famille et la dope que tu fourgues. Quelqu'un t'as pris ce que tu as de plus cher. Quelqu'un doit payer.
Toi lecteur, tu te prépares à l'expérience Drvenkar ( prononcer...ben comme vous le sentez ) et tu fais bien. Tes heures de sommeil sont désormais comptées...

L'univers Drvenkar se mérite.
De par sa galerie pléthorique de personnages qui nécessitera, au tout début, une concentration de tous les instants histoire de se familiariser avec ces candidates à l'abîme encore insouciantes.
De par son procédé narratif consistant à alterner de courts chapitres en se mettant systématiquement dans la peau du personnage évoqué. Comme un sentiment persistant de schizophrénie galopante, gymnastique neuronale assurée. Proscrire toute entame du bouquin un lendemain de cuite sévère, pétage de plomb assuré.

Toi est une traque épique à la violence assumée. Une véritable course à la mort au final tendance Overlook.
Mais c'est également l'apologie de l'amitié. Celle avec un grand H, dixit Arthur. Cette harmonie que l'on pense sincère et durable. de celle qui vous fait tenir debout en pleine tempête, espérer encore et toujours alors que le monde d'hier n'existe plus et que celui d'aujourd'hui se construit dans la fureur et le sang.

Toi est un road-movie passionnant porté par une écriture sèche et des personnages hyper travaillés.
Certains susciteront l'empathie, d'autres la répulsion mais aucun ne laissera indifférent.

Toi constitue le second thriller de l'ami Drvenkar. Il semblerait que Sorry soit du même acabit. Elle est pas belle la vie...
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Toi ! Oui toi lecteur, approche ! Viens te confronter à une expérience mémorable !
Quand on se lance dans la lecture de ce roman, autant s'habituer tout de suite au tutoiement. Oui, car ce roman est écrit à la seconde personne du singulier. Voilà qui est singulier !
L'étonnement du début de lecture passé, on s'adapte rapidement à cette manière d'écrire insolite. Mais qu'on soit clair : ce n'est pas juste un simple artifice pour faire "genre", non c'est un vrai parti pris qui fait plonger le lecteur au plus profond de l'histoire. On se sent encore plus proche des personnages (on se sentirait presque dans leur tête) et l'écriture vive et rugueuse devient vite quasi hypnotique.
Parce que Drvenkar a un talent immense, gigantesque, formidable !
Il a un art hors du commun pour insuffler vie à ses personnages torturés. Il a le talent de nous raconter une histoire extravagante, façon puzzle, improbable mais à laquelle on adhère sans limite.
Une histoire, qui nous trimbale entre passé proche et présent, se joue de nous jusqu'à la fin et qui demandera un minimum de concentration au lecteur.
Son précédent roman "Sorry" était déjà une réussite éclatante, en voici une seconde.
Après le magistral "les apparences" de Gilian Flynn, les éditions Sonatine viennent nous proposer une deuxième oeuvre majeure en 2012.
Je l'ai dit et je le répète à l'envie : Mémorable ! (j'arrête ici avec les superlatifs)
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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Un roman noir étrange, original, qui ne plaira pas à tout le monde mais qui se démarque de l'offre pléthorique de polars qui se déversent chaque mois dans nos librairies.

En toile de fond, un homme, le "voyageur", qui, un jour, pris dans un immense embouteillage du à une tempête de neige, sort de sa voiture et tue, à mains nus, plus de 25 personnes. Il reproduira ses tueries de masse dans un train de nuit ( 50 morts) et dans un village isolé : 40 morts. Pas de scène gore, au contraire l'auteur nous raconte ces méfaits comme s'il nous parlait de la pluie ou du beau temps; ce tueur en série est quasiment invisible, si invisible qu'il apparaît seulement dans une trentaine de page sur 600. Pas de chasse contre ce tueur, il existe simplement, comme le mal, comme le destin.

L'intrigue se focalise sur deux groupes de personnes:
- un chef mafieux, son frère , son fils et quelques acolytes.
- Mais , surtout, nous suivons le destin de 5 adolescentes de 16 ans: 5 chipies inséparables, plus ou moins toutes en rupture avec l'autorité parentale et qui oscillent constamment entre " les soirées pyjamas" et une vie de jeune adultes qu'elles investissent sans aucune prudence, leur naïveté se heurtant vite aux mafieux sans scrupules.

La forme de narration est la deuxième personne du singulier, les 5 filles, les mafieux, et le tueur intervenant alternativement et racontent souvent la même scène. le langage féminin des ados, la dureté de celle des mafieux et l'impavidité du tueur déconcertent le lecteur.

Du roman jeunesse à Melville en passant par M le maudit de Lang, ce roman vous plaira ou pas mais ne vous laissera pas indifférent.
Un auteur à suivre.
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Attention, il y a eu Stieg, maintenant il y a Zoran. Ou comment écrire un cross-over de qualité. J'imagine que cet auteur a lorgné du côté des séries américaines. le rythme est très soutenu, la maitrise du récit est vertigineuse, je trouve que la psychologie des adolescentes est très réussie, tout n'est que surprises, twists et l'auteur retombe toujours sur ses pieds. Et en plus pour changer cela se passe, en partie, en Allemagne.
Ne vous arrêtez pas au 4eme de couverture et à l'illustration, elles ne sont pas représentatives du bouquin.
Si je devais comparer ce livre à un objet, sans hésiter ce serait à une poupée russe clonée avec un rubik's cube
Franchement c'est une bonne grosse surprise et je ne serais pas étonné que ce bouquin fasse un gros carton.
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Asseyez-vous et respirez. Ça va être un peu complexe, mais vous allez adorer.

Il y a le Voyageur qui assassine à main nue des villages entiers, des wagons pleins ou des files d'automobilistes. Il frappe de temps en temps. Il laisse des indices et il s'en moque. « Les traces sont le signe de ta présence. Tu tiens à être sincère. Tu n'as rien à cacher. Tout le monde doit savoir que tu existes. Bien sûr, tes empreintes digitales n'ont été d'aucune utilité à la police. Pas d'antécédents, tu n'es répertorié nulle part, tu n'existes que dans ton monde. » (p. 89)

Il y a Taja, Rute, Stinke, Schnappi et Nessi. Ce sont cinq amies à la vie, à la mort. Elles ont 16 ans ou à peine. Quand l'une est en détresse, elle sait qu'elle peut compter sur les quatre autres. Surtout Taja, la grande absente du début du roman. « Tu es constamment présente dans les pensées de tes amis, pourtant, jusqu'ici, nous en savions si peu sur toi que l'on pouvait douter de ton existence. » (p. 120)

Il y a Ragnar, sa bande de gros bras et son fils Darian. Il est furieux que son frère soit mort et qu'une importante cargaison de drogue ait disparu. « Une fille tue son père, un homme perd son frère, cinq kilos d'héroïne disparaissent, et un garçon, assis sur une chaise, refuse de répondre. Voilà la situation. » (p. 101)

Il y a une voix qui tutoie s'adresse à un personnage différent à chaque chapitre. Qui est ce « toi » sans cesse changeant ? C'est chacun des personnages, mais ce serait trop réducteur d'en rester là. Il n'y a pas de personnage principal puisque chaque figure est l'héroïne de son chapitre. Et surtout, il n'y a pas qu'un seul méchant, car il n'y a pas vraiment de gentil. Toi, c'est un roman improbable sur la cavale de cinq gamines poursuivies par des truands et qui finiront par croiser la route d'un psychopathe. Vous pensez que c'est le destin ? Voyez ce qu'en pense un des personnages. « Gamin, le destin, c'est un type atteint de syphilis, qui a une queue en acier et qui t'encule dès que tu regardes du mauvais côté. Tu crois que je lui tournerais le dos ? » (p. 428)

Moi qui ne lis que très peu de thrillers parce que je n'y trouve jamais mon compte, j'ai été séduite par la quatrième de couverture de ce roman, et le contenu a fini de m'accrocher. J'ai vraiment aimé cette histoire morcelée, soumise à différents points de vue et différentes temporalités. J'ai aimé que chaque personnage renvoie à tous les autres et vice-versa. Avec ses 666 pages en poche et sa couverture terrifiante, je ne peux que vous recommander ce thriller !
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Le Lecteur
La couverture se remarque, rouge sang avec une bouche qui crie. le titre, un seul mot. Tu ouvres le livre pour le feuilleter. Tu en as entendu parler, en bien. Néanmoins tu ne comptes pas forcément le lire ; s'il fallait lire tout ce qui te tente... Puis ce fut le choc. Tu te sens happé par les premières phrases. Et tu ne décolles plus le nez du livre.
Je voue un culte aux éditions Sonatine, ces dénicheurs de polars vraiment bons et marquants. Et Toi, de Zoran Drvenkar, fait partie de ces titres qu'on est content d'avoir pu découvrir.

Nous sommes en Allemagne ; un tueur en série, surnommé le Voyageur, rôde. Très vite, il est laissé de côté afin qu'on puisse faire la connaissance de Ragnar, mafieux berlinois. Puis c'est au tour de stinke, Rute, Nessi, et Schnappi. Des jeunes filles de seize ans qui forment le "club des emmerdeuses" avec Taja, disparue depuis quelques jours. Qu'ont-ils en commun ? Qu'est ce qui les lient ? Nous allons le découvrir au fil de la lecture.

Des courts chapitres se succèdent, chacun centré sur un personnage différent. Et l'auteur s'adresse à chacun d'eux directement, en le tutoyant. Et c'est par cette narration originale, entre autre, que les personnages prennent une véritable ampleur, nous rentrons dans ses pensées, nous avons l'impression de les connaître intimement.
L'histoire n'est pas toujours raconté de manière chronologique et il faut accepter d'être parfois perdu, de ne pas tout comprendre de suite... La lumière finit par se faire ! Et si la première partie avance parfois lentement, la deuxième partie du roman fait penser à un film de Tarantino tellement l'action se déroule à toute vitesse. La comparaison à Tarantino doit d'ailleurs être évidente, car même un des personnages se croit dans Kill Bill, dans une scène avec Lucy Liu.
Et pour finir, j'ai trouvé l'écriture très travaillée. Et Zoran Drvenkar, tout en utilisant les codes du polar, a su inventer un univers bien à lui. Et j'en redemande !

Le Lecteur
Tu as lu les 200 dernières pages d'une traite, et tu arrive à la page 567. Tu as le blues de devoir quitter la Norvège et surtout de devoir faire tes adieux aux club des emmerdeuses. Et tu te dis que tu repartiras, un jour, en voyage avec cet auteur...
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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L'histoire tout d'abord: un fil rouge que représente la fuite d'un groupe de 5 adolescentes berlinoises qui à force de bêtises, d'inconscience et de solidarité tracent leur chemin de Berlin jusqu'en Norvège. Leurs poursuivants sont des logisticiens de la pègre.
Chaque chapitre porte le nom de son narrateur qui parle à la deuxième personne du singulier et exprime donc son point de vue intime, quelquefois intimiste, de ce qu'il est en train de vivre. Des flash back sont parfois nécessaires, toujours sous cette forme, pour placer les personnages les plus âgés, en expliquer leur origine et parfois leur noirceur.
Le joker de ce jeu de gendarmes et voleurs est le « voyageur » l'incarnation du noir absolu, dont le parcours, en pointillé, semble déconnecté du fil rouge. Trouvera-t-il ce qu'il cherche ?
Un bon thriller avec tous les ingrédients qui permettent de passer un bon moment, une structure originale, un roman moderne, avec des fragments d'histoires personnelles apportant plus de psychologie que dans les page-turner habituels.
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Lecture très étrange....Plusieurs histoires s'emmêlent, avec différents personnages et toute la particularité repose sur le fait que chaque chapitre est écrit à la deuxième personne du singulier....
Cela donne une lecture toutefois très intéressante, qui mérite de s'accrocher les 200 premières pages pour pouvoir entrer réellement dans l'histoire.
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"Toi" est un livre entièrement écrit à la deuxième personne. Un parti-pris surprenant, que je n'avais jamais rencontré : le narrateur se met à la place du lecteur, et non le contraire ! Plus étonnant encore, chaque chapitre a un narrateur différent.

Le lecteur est donc invité à partager la logique d'un tueur en série hors du commun - il surgit brusquement de la nuit, dans un lieu clos d'une manière ou d'une autre, et tue à main nue plusieurs dizaines de personnes -, celle de cinq lycéennes un peu paumées, entrées (par hasard ?) en possession d'une grosse quantité de drogue, celle des mafieux à qui appartenait la drogue... Tous ces personnages se mentent, se manipulent, se fuient, se trompent. Et la frontière entre victimes et bourreaux, entre personnages et lecteur s'estompent de manière stupéfiante, laissant le lecteur hors d'haleine.

Car l'intrigue est réellement haletante et surprenante. Impossible de la révèle ici, mais aucun des rebondissements n'est réellement attendu.

Et à votre avis, qui est le coupable ? Toi, bien sûr, c'est écrit sur la couverture. Et quand tu refermes le livre, tu sais même exactement pourquoi tu en es arrivé à faire cela.
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Je ne sais pas trop si je qualifierais ce roman de déroutant ou de décevant !!! Sans doute les deux.
Le récit à la deuxième personne alourdi inutilement l'écriture.
Une lecture pénible, tiré par les cheveux, avec des personnages pas attachants.
Pour une fois que je lis la quatrième de couverture, celle-ci n'est pas raccord avec l'histoire.
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