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Denise Van Moppès (Traducteur)
EAN : 9782859406172
416 pages
Phébus (17/02/2000)
3.27/5   120 notes
Résumé :
Nous sommes à Londres, dans les dernières années du XVIIIe siècle, et nous assistons à l’ascension d’une gamine partie quasi du ruisseau mais que son intelligence et sa volonté vont porter au premier rang : jusqu’entre les bras du duc d’York, fils du roi et chef des armées britanniques en lutte contre Napoléon. Trahie, elle défraiera la chronique à la faveur d’un procès mettant en cause son amant, sera traînée dans la boue par les bien-pensants, se battra la rage au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Sacrée Mary Anne! Toute courtisane immorale qu'elle est, on en voudrait toutes des trisaïeules comme celle-là, et Daphné du Maurier fait bien de mettre en avant la sienne dans cette passionnante biographie romancée dans laquelle transparait l'admiration et toute l'ironie de l'auteure, féministe avant l'heure.

Née dans les faubourgs de Londres, la jolie et dévergondée Mary Anne comprend vite que dans cette société où seuls les hommes règnent, elle ne pourra compter que sur elle-même... et sur quelques hommes bien choisis pour assouvir ses besoins matériels.
Une fois mise au rencart une mauvaise expérience de mariage avec un sombre ivrogne, Mary Anne prend ses gosses et sa liberté sous le bras et s'en va, comme un Georges Duroy au féminin, gravir l'échelle sociale par les hommes, jusqu'au plus haut sommet de l'Etat.
Or, une place dans le lit du duc d'York ne vaut pas un siège dans la bonne société. Laquelle bonne société, toute peuplée de parasites, de pleutres et de faquins qu'elle est, mettra autant de talent à exploiter la place de choix qu'occupe la courtisane qu'à instrumentaliser ses moindres faux pas. Lesquels faux pas ne manqueront pas, la belle ayant des besoins démesurés pour assurer son train de vie de princesse de la nuit.

Plus encore qu'à son destin hors norme, on s'attache à la personnalité de cette femme égoïste, frivole, amorale, mais portant fièrement sa désinvolture et farouchement attachée à assurer sa liberté et l'avenir de ses enfants. Et l'on dévore ce roman illuminé par son héroïne sensuelle et tragique.
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Je retrouve avec plaisir pour la seconde fois la plume de Daphné du Maurier. Et j'ai plaisir à penser qu'il me reste beaucoup de ses livres à lire.
Ici il s'agit d'une histoire qui la touche de près puisque c'est la vie de son arrière grand mère. Mary Ann Clark née dans une famille modeste, vit entre sa mère qui déclare avoir connu des jours meilleurs et un beau-père gentil mais peu raffiné et un peu porté sur la boisson qui finira par abandonner sa famille.
Assez vite Mary Ann décide d'échapper au destin de sa mère. Elle choisit le seul moyen accessible aux filles à l'époque, le mariage. Malheureusement sa vie ressemble de plus en plus à celle de sa mère. Aussi quitte t'elle son mari avant de suivre le conseil d'un entremetteur et de commencer une carrière de courtisane. Jusqu'à l'apothéose quand on lui fait rencontrer son altesse le duc d'York fils du roi Georges III et qu'elle le séduit. Mais j'ai bien dit on lui fait rencontrer, elle est manipulée afin de discréditer la royauté.
Parce que son amant lui verse une pension très insuffisante, elle est contrainte de monnayer son influence auprès du duc, chef des armées pour faire obtenir nominations et mutations. La fin du livre est donc le récit des procès auxquels elle devra faire face, lorsque le duc l'aura abandonnée.
Cette femme à la fois très forte et très intelligente est aussi vulnérable du fait de son sexe qui réduit ses possibilités d'échapper à un destin médiocre. A la fin de sa vie lorsqu'elle est exilée en France son comportement est un peu décevant. Mais on peut mettre à son crédit son indéfectible dévouement tout au long de sa vie à sa famille, celle d'origine, en particulier à son incapable de frère, comme celle qu'elle a fondé.

Un très bon livre par son sujet et par son style.

Challenge ABC 2017-2018
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Daphné du Maurier est une référence dans la littérature anglaise et j'ai commencé ma lecture confiante et pratiquement sûre de vivre un joli moment de littérature anglaise. Dans sa bibliographie Manderley for everTatiana de Rosnay parle du roman Mary Anne qui m'était totalement inconnu, même de nom et j'avais besoin d'une lecture de pur plaisir…… Déception !

L'auteure construit son roman autour du portrait de son arrière grand-mère, Mary Anne Clarke, de basse extraction et qui devint grâce à ses charmes et son intelligence, la maîtresse du Duc d'York, Frédéric, fils du roi George III et en charge des armées à la fin du XVIIIème siècle mais aussi de biens d'autres hommes afin de pouvoir mener grand train et pour assurer à ses enfants un avenir.

C'est pour moi une déception car je n'ai pas retrouvé le style qui fit la renommée de l'auteure avec surtout en 1938, Rebecca, dont l'intrigue et le côté « gothique » et mystérieux du récit ainsi que son style la propulsèrent sur le devant de la scène de la littérature anglaise. J'ai failli à plusieurs reprises laisser tomber surtout à partir de la moitié du roman (il comporte 519 pages)…..

Pourtant tout démarrait bien : une ouverture en forme d'album souvenir de Mary Anne dans l'esprit des trois hommes qu'elle dit avoir « vraiment » aimés puis son enfance puis son installation comme courtisane et son histoire d'amour avec le Duc d'York jusqu'à leur séparation. J'étais sous le charme de cette femme ambitieuse, sûre de ses charmes, volontaire à vouloir sortir de sa condition. Et ensuite, et c'est là que l'ennui est survenu, pendant près de 200 pages, à tenter de suivre les nombreux procès dans lesquels elle se trouvait mêlée que le Duc d'York l'ai abandonnée.

Que ce fut long, mais long, pourquoi donné autant de noms, de détails, ce sont presque les minutes complètes des actions en justice. J'ai fermé parfois le livre en voulant laisser Mary Anne à son triste sort, lui soufflant d'arrêter cet acharnement, et puis quoi c'est tout de même Daphné du Maurier, alors je l'ai repris, continué mais avec distance, sans plaisir mais presque comme une obligation, sans grand intérêt pour cette héroïne entêtée à vouloir se faire reconnaître ses droits et les devoirs de ceux qui lui avaient promis argent et sécurité.

J'avoue, oui j'avoue, j'ai parfois sauté des paragraphes entiers, voir quelques pages tellement je ne voyais pas l'intérêt de s'éterniser sur tout cela et vous savez quoi et bien je n'ai eu aucun mal à comprendre la dernière partie (qui suit son dernier procès jusqu'à son exil en France). Ce qui prouve, pour moi, qu'il n'était pas nécessaire de s'appesantir sur cette période qui ne fait qu'alourdir et perdre le lecteur.

Daphné du Maurier veut, je pense, à travers cette biographie, réhabilitée son aïeule, mettre en avant son intelligence, sa vivacité face aux événements et son sens des « affaires » mais j'ai trouvé l'ensemble soit trop fouillé soit par moment « bâclé » quant à l'écriture. Je n'ai pas retrouvé la patte de cette écrivaine de talent. On peut être une excellente romancière mais pas une bonne biographe. Il faut avoir une certaine habilité pour donner à l'ensemble une fluidité, savoir doser les informations sans alourdir le récit. Là j'ai eu l'impression qu'elle alignait les renseignements collectés et cela donnait un ensemble assez brouillon, sans liaison, je me perdais dans tous les noms des personnages cités etc…. A sa décharge il faut avouer que la dame avait eu beaucoup de « relations ».

A travers ce portrait on peut imaginer que l'auteure a voulu parler d'une femme à la forte personnalité mais c'est une narration assez froide, sans sentiment que ce soit de la part de Daphné du Maurier mais aussi vis-à-vis du personnage principal. Elle lui fait dire qu'elle a aimé trois hommes dans sa vie mais ce n'est pas ce qui ressort de Mary Anne. Je l'ai trouvé calculatrice, revancharde mais pas très sentimentale. Tout n'était que calcul et intérêts….

De l'attachement à ses enfants, à leur avenir, à sa propre condition… Oui mais je l'ai trouvée parfois écervelée et inconséquente. Oui les hommes l'ont utilisée puis reniée et abandonnée mais il faut lui reconnaître également un art de la manipulation, du mensonge, des falsifications etc…. pour obtenir ce qu'elle voulait.

J'ai été jusqu'au bout, parce que j'ai cru jusqu'au bout que j'allais retrouver Daphné du Maurier mais si ce ne fut pas le cas ici ce sera ailleurs, dans un autre de ses romans.
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Je ne pensais pas décrire un jour l'ennui que j'ai ressenti en lisant un roman de cette auteure que j'aime beaucoup par ailleurs !! Mais ce fut le cas pour ce roman-ci !
Bien que la vie de son arrière grand-mère ne fut pas banale, je me suis ennuyée à la description linéaire de ses ennuis judiciaires (un petit rappel des faits d'armes de cette dame : née Mary Anne Thompson, Mme Clarke est devenue en 1803 la maîtresse du duc d'York, fils du roi. Six ans plus tard, éclate un scandale national lorsqu'il est découvert qu'elle avait vendu des commissions militaires. le duc fut obligé de démissionner mais fut plus tard exonéré. M.A. Clarke fut poursuivie pour diffamation et emprisonnée pendant 9 mois... merci Wikipedia...). Je n'ai pas retrouvé le style que j'aime chez Daphné du Maurier, et la complexité de ses personnages féminins. J'ai refermé ce livre sans émotion aucune, sans empathie ni intérêt pour ce personnage.
Août 2021 :
Pas étonnant que ce roman m'ait tant ennuyée car, dixit Tatiana de Rosnay dans la bio qu'elle a consacrée à Daphné du Maurier, Manderley for ever, cette dernière traversait une période de pages blanches et de manque d'inspiration : "Le coeur n'y est pas, écrire devient une corvée. En dépit de l'ample documentation glanée par Oriel et Derek en bibliothèque, Daphné avance laborieusement. Elle confie à ses éditeurs que c'est un roman rédigé avec la tête, mais pas le coeur (...) Une mauvaise grippe cloué Daphné au lit pendant plusieurs semaines en mars 1953 et lorsqu'elle reprend le travail, en avril, sa plume lui paraît affadie, douceâtre, dépouillée de sa vigueur habituelle (...) Ce livre sera-t-il aussi pénible à lire qu'il est à écrire ? Ses lecteurs ne vont-ils pas s'ennuyer ferme ?"... Daphné du Maurier avait vu juste... on s'ennuie beaucoup hélas avec le récit raté de cette héroïne à la vie pourtant pimentée...
et pour enfoncer un peu plus le clou, toujours dixit Manderley for ever : " Daphné termine douloureusement Mary Ann à l'automne 1953 (...) Daphné, peu intéressée par ce livre, trouve qu'il est dénué d'intérêt, et se lit comme un reportage journalistique ".

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Avec ce roman, Daphné du Maurier nous entraîne une nouvelle fois dans son passé familial. Elle narre ici la vie de son ancêtre Mary Anne Mackenzie qui par son intelligence, sa force de caractère et sa beauté va se hisser dans les plus hautes sphères de la société londonienne.

Après une enfance dans les bas quartiers de la capitale, elle espère échapper au même sort que sa mère en épousant un riche héritier qui se révèle bien vite être tout le contraire. Loin de baisser les bras, elle tente de faire fonctionner son mariage mais l'alcoolisme de son mari ne fait qu'empirer les choses. le laissant aux bons soins de sa belle famille, elle part avec ses enfants pour s'installer dans une luxueuse demeure du quartier chic de Tavistock Place. Là, elle y tient salon et devient une courtisane renommée chez qui se pressent de nombreuses personnalités de l'aristocratie et de l'armée. C'est sans surprise donc qu'elle devient la maîtresse officielle du duc d'York, fils du roi et chef des armées. Ce dernier délaisse son épouse en province pour vivre avec ses maîtresses et son travail à Londres. Mary Anne n'est pas la première ni la dernière. Cependant, sa nouvelle position qu'elle croit naïvement durable va lui apporter tout ce qu'elle a toujours désirée pour sa famille et pour elle. En effet, elle a la charge de sa mère, de ses enfants et de son frère qui se reposent entièrement sur elle. L'avenir de son frère dans l'armée, un père par substitution pour ses enfants, un amant peu présent, Mary Anne s'habitue rapidement à ce mode de vie.

Si l'emploi du temps du chef des armées lui permet de s'occuper à loisir durant ses journées, Mary Anne passe cependant son temps à temporiser les incessantes relances des commerçants lui ayant fait crédit, à s'occuper des préparatifs du dîner, à gérer les domestiques et à recevoir les membres de l'armée désireux d'acheter une promotion rapide. le train de vie que lui impose le duc étant incompatible avec sa bourse, elle n'a d'autres choix pour conserver son rang de répondre à ces demandes. Habile et maline, elle arrive à se faire entendre de son royal amant probablement conscient que ces nombreuses listes d'officiers à promouvoir lui permettent de calmer pour un temps ses demandes de crédits supplémentaires. Malgré des rancoeurs et des frustrations refoulées, elle s'accommode de ce statut de maîtresse fait d'une partie d'ombre et de beaucoup de tracas. A la différence des précédentes maîtresses, sa position et l'emprise qu'elle peut avoir sur le duc ne sont pas du goût de ses collaborateurs les plus proches d'autant plus qu'ils voient leurs fructueux à-côtés s'envoler puisque les officiers vont désormais voir Mary Anne. Les lettres de menace de son époux vont par un heureux hasard leur permettre d'éliminer cette maîtresse devenue gênante.

Mary Anne ne se laisse pas faire mais elle est vite remplacée par une comédienne et tenue à l'écart du duc. Toujours combattive et désireuse de faire entendre les outrages qu'elle a subis, Mary Anne engage une série de combats presque tous perdus d'avance pour faire reconnaître l'innocence de son frère dans une affaire d'escroquerie et pour le voir rétablir dans l'armée. Elle accepte d'être le témoin principal dans une affaire qui vise à destituer son ex-royal amant. Au coeur de ce procès qui vise à révéler la corruption du duc et de son entourage concernant les promotions dans le corps des armées, elle tient tête au scandale et accuse sans broncher les coups notamment l'accusation de faux et d'usage de faux. Elle en sort épuisée mais elle obtient enfin la pension que le duc d'York avait promis de lui verser en échange des lettres et du manuscrit de ses mémoires qu'elle était prête à éditer. Entêtée, elle refuse de se laisser abuser et continue à se battre pour que ses droits et ceux de ses enfants soient reconnues jusqu'à finir en prison avant de s'exiler en France.

Portrait d'une féministe avant l'heure, à l'époque où la femme n'avait sa place que dans le foyer, Mary Anne montre cependant un côté pathétique dans son obstination à obtenir une reconnaissance du duc d'York malgré le scandale dont elle l'éclabousse. Lorsqu'elle vient rendre un dernier hommage à la dépouille du duc au palais royal de Saint James, on est amené à se poser la question est-elle le seul homme qu'elle n'est jamais aimé ou est-ce la seule époque heureuse de sa vie ?

Si Mary Anne est l'exemple de la femme qui s'écarte du droit chemin, elle est aussi celui d'une femme dont les hommes usent et abusent pour arriver à leurs fins dans leurs affaires politiques et de coeur sans jamais lui offrir une quelconque reconnaissance. Malheureusement pour eux, elle n'aura de cesse de réclamer son dû quitte à défrayer la chronique...
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Les matins avaient toujours le même parfum frais et excitant, et la mer de Boulogne étincelait comme jadis à Brighton. Elle quittait ses souliers, sentit le sable sous ses pieds nus, l'eau entre ses orteils. "Mère !" s'écriaient les vierges et vestales accourues en agitant leurs ombrelles... mais c'était cela, la vie, cette exultation soudaine, cette joie sans cause qui vous animait le sang, à huit ans comme à cinquante-deux. Cela s'emparait d'elle à présent comme toujours, flot ardent, griserie. Ce moment compte. Ce moment et pas un autre.
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“Behave yourselves, and I’ll take you out,” she commanded—but softly,
so that her mother in the bedroom upstairs would not hear. Later, when the
dishes were washed, the table set for the next meal and her mother tucked in
bed for an hour’s rest, Mary Anne picked up one boy and straddled him on
her hip, gave her hand to another, and let the third tag behind hanging on to
her skirt. Then away they went, out of the dark alley where the sun never
shone, through the maze of small courts adjoining, and so into Chancery
Lane and down into Fleet Street.
This was another world, and one she loved, full of color and sound and
smell, but not the smell of the alley. Here people jostled one another on the
pavement, here the traffic rumbled on towards Ludgate Hill and St. Paul’s,
the carters cracking their whips and shouting, drawing their horses to the
side of the road as a coach passed, spattering mud. Here a fine gentleman
would step out of his chair to visit a bookshop, while a woman selling
lavender thrust a bunch under his nose, and there on the opposite side a cart
overtipped, spilling apples and oranges, tumbling into the gutter a blind
musician and an old man mending a chair.
It came to her in gusts, the sound and the smell of London, and she felt
part of it, caught up in the movement and the bustle, the continual
excitement that must surely be leading to something, to somewhere—not
only to the steps of St. Paul’s, where the boys could play safely, out of the
stream, and she could stand, watching.
Adventure was here. Adventure was there. Adventure was in picking up
a posy dropped by a lady and offering it to an old gentleman who patted her
head and gave her twopence. Adventure was in gazing into pawnbrokers’
windows, in riding in wagons when the carter smiled, in scuffling with
apprentice boys, in hovering outside the bookshops and, when the
bookseller was inside, tearing out the middle pages to read at home, for
prospective purchasers never looked at anything but the beginning and the
end.
These were the things she loved, and she did not know why. So she kept
them secret from her mother, who would have scolded her and disapproved.
The streets were mentor and playground, teacher and companion.
Rascals picked pockets on the streets, beggars were given alms, goods were
bought, rubbish was sold, men laughed, men cursed, women whined,
women smiled, children died under wheels. Some men and women wore
fine clothes, some wore rags. The first ate well, and the others starved. The
way to avoid rags and starvation was to watch, to wait, to pick up the coin
dropped on the pavement before anyone else, to run swiftly, to conceal
quickly, to smile at the right moment, to hide at the next, to keep what you
had, to look after your own. The thing to remember was not to grow up like
her mother, who was weak, who had no resistance, who was lost in this
world of London that was alien to her, and whose only consolation was to
talk of the past, when she had known better days.
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The air is doing you good, you’ve got more color.”
Color—rubbish! she thought, but did not say so. This was the sort of
crowd she’d always wanted. It had nothing to do with ozone or the fresh sea
breezes. This was the world of the pamphlets, the world of fashion, the
higher stratum read about since childhood, the world of the halfpenny
scandal sheets, the men and women she’d joked at, with nobody knowing.
Here they were in the flesh just as she’d pictured them—flashy, affected,
futile, and ripe for the plucking.
There went the drivers of the Four-in-Hand brigade, spanking along the
front with a call and a flourish. Bill Dowler pointed out the famous figures.
Lords Sefton, Worcester, Fitzhardinge, Sir Bellingham Graham, and wasn’t
that “Teapot” Craufurd and “Poodle” Byng?
“The best whip of the bunch is Barrymore,” he told her. “I met him once
at Almack’s. Not my sort—the devil of a rip. That’s the fellow there.”
The coach-and-four passed them at a smacking pace. The driver, with a
dahlia in his buttonhole the size of a cabbage, turned his head and stared,
then muttered a remark to his companion.
So that was Cripplegate, old Taylor’s client. Did he whip his women as
he whipped his horses, forcing the pace, hating his women slow? “All right,
my friend,” she thought, “not at this moment. I’ll meet you at number 9
Bond Street one of these days. But leave your buttonhole behind. I can’t
stick cabbage. Nor am I partial to a whip with thongs.”
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- Je n'avais pas le choix. J'étais veuve, Il fallait vous élever, Charles et toi.
- Comment cela : pas le choix ?
- Ton beau-père m'a demandé de l'épouser. Je ne pouvais rien faire d'autre. D'ailleurs, il était bon et gentil.
Les hommes ne dépendaient donc pas des femmes comme elle l'avait cru ; c'étaient les femmes qui dépendaient des hommes. Les garçons étaient fragiles, les garçons pleuraient, les garçons étaient tendres, et les garçons étaient incapables (...) Les hommes aussi étaient fragiles, les hommes aussi pleuraient, les hommes aussi étaient tendres, les hommes aussi étaient incapables (...) Toutefois, les hommes allaient travailler ; c'étaient les hommes qui gagnaient de l'argent ou le gaspillaient (...) Il y avait une injustice quelque part. Quelque part, l'équilibre avait dû rompre.
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Enfin de l'action, quelque chose à mordre, à déchirer. Sa colère avait trouvé une cible, ce colonel Fane, un sot gonflé d'importance, représentant de l'ordre et de la loi, émissaire d'Adam, de Gordon, du ministère de la Guerre. Une femme seule affrontait une race d'hommes qui lui étaient hostiles parce qu'ils reconnaissaient sa valeur. Elle avait empiété sur leur domaine, leur chasse gardée. C'est pour cela qu'ils la haïssaient, c'est parce qu'elle s'était montrée leur égale. Ils ne redoutaient pas Mrs. Carey, ni à Fulham ni sur les planches; l'art était admis, les artistes restaient à leur place. Mais, si une femme se mêlait de prendre des initiatives, pillait les prébendes, se mettait à la tête du mouvement, où irait le monde? La machine toute entière craquait.
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DAPHNÉ DU MAURIER / REBECCA / LA P'TITE LIBRAIRIE
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