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EAN : 9782253006879
314 pages
Le Livre de Poche (01/11/1975)
3.95/5   956 notes
Résumé :
Orpheline et pauvre, Mary Yellan n'a pas d'autre ressource que de quitter le pays de son enfance pour aller vivre chez sa tante, mariée à un aubergiste, sur une côte désolée de l'Atlantique. Dès son arrivée à l'Auberge de la Jamaïque, Mary soupçonne de terrifiants mystères. Cette tante qu'elle a connue jeune et gaie n'est plus qu'une malheureuse, terrorisée par Joss, son époux, un ivrogne menaçant, qui enjoint à Mary de ne pas poser de questions sur les visiteurs de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (155) Voir plus Ajouter une critique
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sur 956 notes
Demeurée seule et sans ressources après la mort de sa mère en ce début de XIXe siècle, la jeune Mary Yellan se voit contrainte de quitter sa région natale pour aller vivre chez sa tante Patience, dont le mari Joss Merlyn tient une auberge. Planté aux quatre vents de la lande sauvage et désolée des Cornouailles, l'établissement a si mauvaise réputation que, déserté depuis longtemps par les voyageurs, son simple nom est devenu synonyme d'épouvante dans la région. Mary y est accueillie par une tante terrorisée, soumise à un époux alcoolique et violent qui menace d'emblée la jeune fille, l'enjoignant à fermer les yeux et à tenir sa langue sur ce qui se passe certaines nuits à l'Auberge de la Jamaïque, lorsque de mystérieux visiteurs s'y donnent rendez-vous.


L'Auberge de la Jamaïque existe bel et bien : l'auteur y a séjourné en 1935 avant d'écrire ce livre, assurant à cet ancien relais de poste, bâti en 1750 et devenu un temps un notoire repaire de contrebandiers, une renommée qui en a fait un haut lieu touristique, classé monument historique. Et s'il y a bien une composante qui fait la force du récit imaginé par Daphne du Maurier, c'est l'ambiance qu'elle a su recréer autour de cette vieille bâtisse isolée, dressant ses hautes cheminées sur un paysage de maigres landes et de traîtres marécages. Tantôt étouffés d'épais brouillards propices à perdre les voyageurs, tantôt lacérés par des vents jouant à l'infini de leur sinistre registre de gémissements, de glapissements et de hurlements, parfois fugitivement tachés de l'ombre mouvante des nuages filtrant les pâles rayons du soleil, mais le plus souvent trempés par une sournoise pluie fine ou battus par des trombes glacées, ces lieux ne sont le rude habitat que de quelques moutons et chevaux sauvages, mais aussi d'une humanité éparpillée dans quelques pauvres fermes solitaires, à plusieurs lieues de toute agglomération.


Une telle sauvagerie est bien sûr le terreau idéal de toutes les croyances et superstitions. Mais les rumeurs effrayées qui pointent à mots couverts l'Auberge de la Jamaïque semblent d'emblée corroborées par la peur manifeste de la tante Patience et par la brutalité dangereuse du patibulaire et fruste Joss Merlyn. Piqué par le mystère et talonné par l'angoisse, l'on se retrouve dès lors happé par les péripéties dans lesquelles Mary se lance tête baissée, très loin d'anticiper les développements que le lecteur saura, pour sa part, assez facilement deviner bien avant le twist final. Et même si parfois un peu facile et prévisible, ce roman porté par un grand souffle d'aventure, un soupçon de féminisme, et surtout par l'atmosphère magnifiquement âpre de ce bout de terre rongé par la mer et râpé par le vent, refuge de bandits aptes à frapper les imaginations, nous emporte, séduits et frissonnants, dans une lecture captivante, qu'Alfred Hitchcock a d'ailleurs adaptée au cinéma.


Certes dans un registre très différent, ces pages m'en ont à plusieurs reprises évoqué d'autres, peignant aussi superbement la lande et ses âmes perdues, cette fois au coeur du Cotentin, avec Les trois vies de Babe Ozouf de Didier Decoin et L'ensorcelée de Jules Barbey d'Aurevilly. Trois belles lectures pour explorer ces terres mélancoliques, rudement situées entre ciel et mer souvent chagrins.

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C'est un classique de ceux qui appartiennent à ces chefs d'oeuvre dont on dit volontiers qu'on devrait les relire, même quand on ne les a jamais lus.
C'est donc fait, et je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà parcouru cette histoire , qui, du fait de la période où se déroule l'intrigue mais aussi, et là c'est plus étonnant, par le style d'écriture , qui évoque Bronte ou Collins. Bien sûr, les lieux évoqués renforcent ces analogies.

On est dès les premières lignes dans l'ambiance : la pluie est glaciale, la route cahoteuse, il fait nuit. Les passagers qui subissent les accidents du chemin et l'humidité du véhicule ne sont pas à la fête. Même le cocher vit un enfer. Dans l'habitacle, une jeune femme vient de quitter son village natal, pour rejoindre sa tante dans une auberge . S'occuper d'une ferme seule, en Cornouailles au 19è siècle, même si l'on séjourne dans le village de son enfance, est trop difficile.

Mais son arrivée dans cette bâtisse lugubre, fuie et honnie par tous les habitants de la région, car l'on se doute qu'il s'y passe des choses pas très catholiques, lui laisse entrevoir des lendemains qui ne chantent pas. Sa tante est dans un état lamentable, sous l'emprise d'un homme alcoolique, et violent . Les activités qu'il pratique et qui ont lieu à la nuit tombée plongent Mary dans une terrible angoisse.
C'est peu à peu que les faits se révèlent, peu à peu élucidés par Mary. le déroulement du récit évoque ainsi l'ambiance d'un thriller, même si ce terme n'existait pas lorsque Daphné du Maurier a publié le roman. Même si l'on finit par se douter du fin mot de l'histoire, le lecteur ne découvre le pot aux roses que dans les dernières pages.

Un bon point pour l'ambiance, habilement calquée sur les états d'âme de Mary. Les descriptions des paysages sont remarquables et on visualise sans difficulté les landes escarpées et les marécages embrumés.

Par contre la désuétude est manifeste dans les dialogues : on n'arrive pas à croire un seul instant qu'un être aussi rustre que l'aubergiste parle une langue aussi châtiée, même si on imagine que le vouvoiement et le passé simple soient une justice rendue à la langue anglaise.

Expérience très intéressante et très agréable, malgré la faiblesse des dialogues, largement rattrapée par le pouvoir d'évocation d'une ambiance qui n'est pas sans rappeler la lande bretonne, à la morte saison quand vent, brouillard et pluie noient les contours des paysages .
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Comme son nom l'indique, l'histoire de L'Auberge de la Jamaïque se situe bien en... Cornouaille anglaise.
Nous sommes au début du XIXème siècle, vers 1815. Perdue sur la lande pluvieuse où le vent souffle sans trêve dans les bruyères, se dresse l'Auberge de la Jamaïque.
La jeune Mary Yellan, vingt-trois ans, vient de perdre sa mère. Désormais orpheline et pauvre, elle accomplit la promesse faite à sa mère avant que celle-ci ne meurt, celle de quitter la ferme familiale, le pays de son enfance et de partir rejoindre sa tante Patience mariée à un aubergiste, sur la côte désolée de l'Atlantique, aux confins de la Cornouaille...
De sa tante Patience, elle se souvient d'une jeune femme belle et enjouée. Lorsqu'elle arrive à l'Auberge de la Jamaïque c'est une tout autre vérité qu'elle découvre. La tante est une femme vieillie avant l'âge, amaigrie, malheureuse, terrorisée par Joss Merlyn son époux alcoolique et violent.
Quant au lieu, celui-ci n'a d'auberge que le nom. C'est un endroit désolé, qui semble avoir mauvaise réputation auprès de la population locale, planté dans un décor inquiétant pétri de landes et de marécages, étreint par les brouillards, battu par les tempêtes. Autrefois, l'Auberge de la Jamaïque était un ancien relais de poste sur la grand-route qui mène de Truro à Penzance. Désormais, les cochers craignent le lieu comme la peste et si par malheur un voyageur a la mauvaise idée d'y faire escale comme la jeune Mary Yellan, on le dépose sur la route pour le laisser terminer à pied son chemin vers le bâtiment en retrait... Même les chevaux semblent craindre l'endroit...
Autant vous dire qu'ici le paysage est un personnage à part entière du roman. Il n'est pas sans m'évoquer celui déjà rencontré dans Les Hauts de Hurle-Vent d'Emily Brontë, ou bien encore l'Ensorcelée de Jules Barbey d'Aurevilly.
Mais qu'en est-il de l'histoire et de ses protagonistes ?
Dès les premières pages, j'ai été happé par un récit prenant, envoûtant, pour ne pas dire addictif... Incontestablement, Daphné du Maurier sait nous raconter une histoire, poser une ambiance. le roman tient beaucoup du ressort narratif d'un thriller.
Dès son arrivée à l'Auberge de la Jamaïque, Mary Yellan soupçonne de terrifiants mystères. D'emblée le ton est donné par l'aubergiste à Mary, le conseil tient davantage de la menace, celui de ne pas poser de questions sur les visiteurs de l'auberge. Auberge dans laquelle, d'ailleurs, aucun vrai voyageur ne s'est arrêté depuis longtemps... Mais qui sont donc ces étranges personnes qui fréquentent parfois l'endroit la nuit ? Des contrebandiers douteux ? Chut... Je ne vous en dis pas plus...
Mais c'est sans compter sur l'esprit rebelle de la jeune femme qui a le courage de tenir tête à l'horrible homme.
Et tout violent, tout alcoolique qu'est Joss Merlyn, il n'en est pas pour autant idiot et décèle rapidement l'intelligence dans le regard de sa nièce par alliance.
Car par-delà les marécages et les pierres acérées, il y autre chose dans le décor, il y a dans l'air un défi vorace qui aiguillonne Mary vers l'aventure, vers son destin, tandis qu'au loin dans l'océan bouleversé, des navires se fracassent et que les cris des naufragés continuent de résonner dans la mémoire de ceux qui ont le malheur de les entendre.
Ici saluons l'inspiration de Daphné du Maurier dans la manière de dessiner le personnage principal du roman, cette jeune femme campée avec beaucoup de caractères et de défi dans l'âme, avec cette touche de féminisme dans l'encre de sa plume et qui renverse les codes du genre de l'époque.
On imagine des personnages qui ressemblent au paysage dévasté par les éléments, à leurs regards tordus comme les touffes de genêts, à leurs silhouettes ployées par la bourrasque qui ne cesse jamais de souffler, à leur esprit détourné, à leurs pensées peut-être devenues mauvaises à force de vivre entourés de marécages et de granit... On imagine cela aisément à travers les pages broyées par les vents et c'est la puissance d'évocation de Daphné du Maurier qui nous restitue cette sensation captivante comme dans une vision cinématographique.
Roman essentiellement d'atmosphère dans la description âpre du paysage qui façonne les protagonistes de l'histoire, son intrigue pourrait paraître un tantinet convenue et prévisible mais il y a ce personnage haut en couleurs de Mary qui porte le récit et que je soupçonne d'incarner une forme d'alter-ego de l'autrice.
Tiens ! Je vous entends déjà me demander de manière pertinente : « Mais pourquoi la Jamaïque ? » Très bonne question les amis, je vous remercie de me l'avoir posée...
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Mystère, secret, glauque, poésie, ambiance, voici les pensées qui me viennent à l'évocation de ce roman, glauque, assurément, lugubre certes, mais tellement beau ! Tellement mystérieuse, cette lande des Cornouailles qui rappellent les récits au coin du feu, ou en groupes, récits dont le but était de capter l'attention de l'auditoire, et d'éveiller des sensations de peur, de produire quelque frisson et d'attiser la curiosité.

Si tel était l'objectif de Daphné du Maurier, je dois avouer que son but fut atteint en ce qui me concerne ! J'ai adoré ! Adoré l'ambiance et les descriptions de cette lande qui m'a toujours attirée, me suis délectée de l'écriture poétique de l'auteure qui par la pensée, nous offre une représentation de la lande digne des impressionnistes, choisissant ses mots comme si elle observait une palette de coloris auxquels elle mêle des élément naturels : vent, pluie, nuages et brume comme si tout était tristesse et mélancolie, que l'on évolue sur cette côte de Cornouaille ou que l'on pénètre dans le mental des personnages.

Daphné du Maurier a vraiment su jongler avec la psychologie de ses acteurs : Personnages au tempérament fort, forgés dans ce milieu hostile, avec pour contraste la faiblesse de la tante Patience, et une héroïne déterminée et combattive quoique jeune et sans expérience, ce qui lui jouera des tours, personnages révélateurs de la misère et des aptitudes à la nuisance de certains êtres humains, personnages qui travaillent dans l'ombre, gardant leurs secrets dans un texte qui ne fait que générer impatience et questionnement du lecteur.

Un très beau roman que je suis heureuse d'avoir enfin lu.
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Je gardais un très bon souvenir de ma première lecture de ce roman, chaleureusement conseillé par Maman qui l'avait dévoré étant jeune. Cette découverte remonte déjà à plus de vingt ans et mon opinion n'a pas changé pour autant.

"L'auberge de la Jamaïque" est un roman d'aventures à suspense très efficace, et séduisant pour qui, comme moi, aime les landes brumeuses et sauvages de Cornouailles. Lande qui, à l'instar des "Hauts de Hurle-Vent", prend ici la place d'un personnage à part entière. Les descriptions pleines de saveur de Daphné du Maurier, elle-même énamourée de ce coin de terre, sont saisissantes de réalisme : on a froid, on a peur, on sent chaque odeur, on ressent chaque souffle de vent, on entend le ressac de chaque vague ; tout ceci rend le roman extrêmement vivant. Et sans cela, la narration s'enliserait sans doute un peu dans les dangereux marais où ne s'aventurent que les moutons et les poneys sauvages car l'atmosphère est étouffante, c'est presque un huis-clos à ciel ouvert qui donne l'impression d'être enfermé.e dehors par un temps de chien, en compagnie d'une petite poignée de personnages, antipathiques pour la plupart.

Je ne dirai rien du pitch, il est suffisamment connu. "L'auberge de la Jamaïque" est juste en dessous de "Ma cousine Rachel" pour la qualité narrative et juste au-dessus de "Rebecca" pour le suspense et le rythme, voici mon avis tout à fait subjectif, n'ayant pas particulièrement apprécié ce dernier roman pourtant considéré comme le chef-d'oeuvre de l'auteure.

Toujours grâce à Maman qui m'a emmenée, enfant, gambader dans les landes au milieu des moutons et des poneys sauvages entre Land's End et Tintagel, mon immersion dans "L'auberge de la Jamaïque" aura été totale et l'effet page-turner aura parfaitement fonctionné. Toutefois, je recommande cette lecture en automne ou en hiver, saisons du roman, pour bien s'imprégner de l'ambiance ; en collection printemps-été, l'effet risque d'être moins séduisant.


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Des vents étranges soufflaient, qui semblaient ne venir de nulle part. Ils se glissaient à la surface de l'herbe, et l'herbe frissonnait ; ils soufflaient sur les petites flaques de pluie, dans le creux des roches, et les flaques ondulaient. Parfois, le vent hurlait et ses clameurs résonnaient dans les crevasses ; puis ses gémissements se perdaient de nouveau. Il y avait, sur les rocs, un silence qui appartenait à un autre âge, à un âge révolu, évanoui comme s'il n'avait jamais été, un âge où l'homme n'existait point, où seuls des pieds païens foulaient les collines. Il y avait dans l'air un calme, une paix plus ancienne et plus étrange qui n'était pas la paix de Dieu.
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Et voici qu'en dépit d'elle-même le visage de Jem lui apparut de nouveau ; il avait l'air d'un chemineau, avec sa barbe naissante, sa chemise sale et son regard hardi. Il était rude et manquait de tendresse ; il y avait en lui plus d'un trait de cruauté ; c'était un voleur et un menteur. Il s'ingéniait à faire tout ce qu'elle craignait, détestait et méprisait. Mais elle savait qu'elle pouvait l'aimer. La nature se souciait bien des préventions ! Les hommes et les femmes étaient comme les animaux de la ferme à Helford, supposait-elle ; il y avait une commune loi d'attraction pour tous les êtres vivants, quelque affinité physique qui les faisait aller l'un vers l'autre. Ce n'était pas l'esprit qui choisissait. Le bétail ne raisonnait point, pas plus que les oiseaux. Mary n'était pas une hypocrite ; élevée à la campagne, elle avait vécu trop longtemps avec les oiseaux et les bêtes ; elle les avait vus s'accoupler, élever leurs petits et mourir. Il n'y avait guère de romanesque dans la nature, et Mary entendait ne pas le rechercher dans sa propre vie.
Non, Mary ne se faisait pas d'illusions. Etre amoureux n'était qu'un joli mot pour excuser la chose. Jem Merlyn était un homme, elle était femme ; que ce fût ses mains, sa peau ou son sourire, quelque chose en elle répondait à cet homme ; le seul fait de penser à lui était irritant et stimulant à la fois et cela la tourmentait. Elle savait qu'il lui faudrait le revoir.
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(…) hors du silence, monta de nouveau le murmure du vent. Il s’élevait et s’éteignait ; sa plainte courait sur les pierres. C’était une autre sorte de vent, qui laissait derrière lui un cri et un sanglot, un vent qui ne venait de nulle part, qui n’allait vers aucun rivage. Il jaillissait des pierres elles-mêmes, et de la terre sous les pierres. Il chantait dans les creux des cavernes et dans les crevasses des rochers, commençant par un soupir qui se muait en lamentation. Il résonnait dans l’air comme un chœur chanté par des morts.
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Elle avait prié pour que sa mère lui fut longtemps conservée, pour que la ferme prospérât. Elle avait obtenu la maladie, la pauvreté, la mort. Elle était maintenant seule, prise au filet, un réseau tissé de brutalité et de crime ; elle vivait sous un toit qu’elle haïssait, parmi des gens qu’elle méprisait ; elle foulait une lande désolée, hostile pour rencontrer un voleur de chevaux et un assassin. Pour ce Noël, elle n’offrirait à Dieu aucune prière.
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Ce jour-là, peu de nuages projetaient leur ombre et la lande se déroulait devant elle, prenant, sous le soleil, une couleur de sable. Un courlis solitaire se tenait, pensif, près du ruisseau, contemplant son reflet sur l’onde ; puis, pointant son long bec dans les roseaux avec une incroyable rapidité, il frappa la terre molle et, tournant la tête, il se dressa sur ses pattes. S’élevant alors dans l’air, il jeta son cri plaintif et partit vers le sud.
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