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EAN : SIE129604_292
(30/11/-1)
3.5/5   9 notes
Résumé :
Publié en 1933 sous le titre : "The progress of Julius". Publié en France, en 1935, sous le titre "La fortune de sir Julius Levy". Julius Levy grandit dans une famille de paysans dans un village aux bords de la Seine. Un gamin à l'esprit vif pris dans la guerre franco-prussienne, il est bientôt forcé par la tragédie de fuir vers l'Algérie. Là, il apprend la facilité de l'escroquerie, les fruits des amours et la valeur du secret. Avant d'avoir vingt ans, il est à Lon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le petit Julius Lévy naît à Puteaux vers 1860 dans une famille pauvre qui fait les marchés à l'aube pour survivre. Encouragé par son grand-père qui ne se prive pas d'humilier son père en le traitant de Juif et d'incapable, Julius développe très vite la bosse du commerce : il est capable de vendre des croûtes de fromage moisi à prix d'or à des ménagères sans le sou. Toute sa vie, sa devise sera "Quelque chose pour rien"... Mais la guerre franco-prussienne va les plonger dans la misère et les jeter sur les routes. Il commencera par noyer son chat pour que personne d'autre ne l'ait... Après avoir vu son grand-père et sa mère mourir, il se retrouve en Algérie avec son père malade. Là il fera son éducation (intellectuelle, auprès d'un rabbin et d'un pasteur, et sexuelle, auprès de prostituées) : utilisant les gens avec une froideur calculatrice, il leur suce la moelle jusqu'à ce qu'il ait obtenu d'eux ce qu'il souhaitait, et commet de menus larcins à droite à gauche, économisant le moindre sou. Mais tout ça est facile, beaucoup trop facile. Et cela ne le satisfait donc pas. Car Julius est dévoré d'ambition et pas une once de pitié ou d'amour n'émeut cet être cruel : c'est décidé, il fera fortune en Angleterre, le pays "le plus riche du monde".Sans manières et sûr de lui, il va se marier à la hussarde, entrer dans la haute société londonienne, ouvrir des cafés à son nom dans tout le pays et amasser des millions, faire fortune avec le marché noir pendant la guerre... Mais un jour, voilà qu'il découvre sa propre fille, âgée de 15 ans : elle et lui sont pareils. Elle va lui faire perdre la tête, commettre, comme son père avant lui, l'irréparable...C'est le roman d'un psychopathe devenu le maître du monde et qui ne retire aucune satisfaction de rien, ni de l'argent obtenu à la sueur de son front, ni des gens qui l'aiment et l'entourent. Vanité des vanités...
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L'histoire de Jules Lévy, qui me semble être celle d'un vrai psychopathe : centré sur lui-même, sur son désir de possession, il dénonce sa mère adultère qui finit étranglée par son mari ; il jette son chat dans la Seine avec une pierre autour du cou pour que personne ne le possède à part lui ; il n'éprouve pas de sentiments pour les autres qui ne sont là que pour servir son égo. Ses femmes, si elles sont belles et présentent bien, il saura être agréable avec elles.
Rarement vu un personnage aussi odieux. À un moment, je me suis demandé pourquoi l'auteur a voulu qu'il soit juif. Écrit en 1935, le roman répand tout de même des clichés antisémites, comme celui de Juif = vénal. Cela m'a dérangée, et je n'ai pas la réponse à mes questions. Julius aurait pu être un personnage aussi odieux, pourquoi l'associer aux "Israélites"...?
L'histoire est celle d'une ascension sociale : issu d'une famille modeste, Jules fait les marchés avec sa famille. Son père est un homme pitoyable, que son beau-père ne cesse de traiter de Juif. Sa femme le trompe, il n'est respecté de personne.
Jules manigance. Tout petit, il a le sens des affaires, il sait se servir du monde. Avec patience et économie (radinerie, plus tard), il parvient à bâtir une fortune...
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Julius Levy n'est pas issu d'une famille aisée. C'est d'ailleurs tout à fait l'inverse. Quand il est enfant dans les années 1870, il suit son grand-père et sa mère sur les marchés où ils sont forains. Sa famille maternelle méprise purement et simplement son père, Paul Levy, qu'il traite de fainéant juif. Mais voilà, l'invasion prussienne et la guerre de 1875 oblige Julius et ses parents à quitter la région parisienne. Après que Paul se soit débarrassé de sa femme qui le trompait, il part avec son fils adolescent en Algérie. Là-bas, Julius va se former intellectuellement – auprès d'un rabbin – et sexuellement – en fréquentant les prostituées.
Petit à petit, le jeune garçon va s'endurcir et donner naissance à un jeune homme froid, calculateur et absolument imbu de sa personne. Plutôt antipathique, rien ni personne ne résiste à Julius qui mène sa carrière d'une main de maitre. En Angleterre il fait fortune et est bientôt propriétaire d'un café-restaurant réputé. Il est enorgueilli de sa réussite professionnelle et personnelle : son mariage ne lui apporte pas de réelles joies mais sa plus grande réussite, son chef d'oeuvre, c'est sa fille, Gabrielle. Et pourtant, c'est sa fille qui sera la cause de sa disgrâce.
Dans ce roman, Daphné du Maurier nous conte le parcours de Julius Levy, personnage exécrable et qu'on aime détester, sans foi ni loi, qui se hisse des allées sombres des marchés aux salons cossus d'un hôtel particulier où s'active une armée de domestique. Sa réussite est insolente, presqu'autant que son irrespect et son irrévérence.
Paru en 1933, le livre est quasiment introuvable et il vous faudra probablement avoir la main heureuse pour tomber sur un vieil exemplaire. Cette lecture ne revêt aucun suspens mais elle est une très belle étude de personnalité. Elle nous expose comment un homme a pu se faire tout seul avant de dégringoler.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La voix priait, gémissait, pleurait ; elle se lamentait, puis se réjouissait ; elle s'élevait en tremblant vers l'infini, pareille à un oiseau qui bat des ailes pour s'enfuir ; elle montait plus haut que le soleil, se heurtait aux étoiles, violente ou faible tour à tour. C'était un chant de beauté et de souffrance, de douleur, de joie et de détresse, c'était le cri de ceux qui cherchent les cieux et tendent les mains vers les nuages.
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Jules, à demi endormi sur les genoux de sa mère, regardait le musicien, si pâle et si étrange, à la lueur de la chandelle et il lui semblait que le visage de son père se confondait peu à peu avec le chant. La musique entrait en lui, l'endormait pour le transporter en un pays de rêve et il goûtait un enchantement qu'il croyait connu seulement de son père et de lui-même.
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Julius continuait d’afficher du mépris pour ce qu’il appelait la haute société. Il prétendait ne pas comprendre ces gens et fort bien se passer d’eux. (…) Cependant il continuait à se sentir plus à l’aise avec ceux qu’il appelait ses égaux.
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