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J'encourage vraiment le lecteur qui a apprécié "Rebecca" à ne pas s'arrêter là dans sa découverte de l'oeuvre de Daphné du Maurier. Ses autres romans offrent des héroïnes et des personnages tellement plus attachants que Mrs de Winter, beaucoup trop timorée et passive à mon goût.

Ainsi, "Ma cousine Rachel" et "L'auberge de la Jamaïque", pour n'en citer que deux, m'ont paru bien plus exaltants, tant du point de vue de l'action que de la psychologie des personnages.

Avec "Le général du Roi", c'est un autre registre, encore différent, que fouille l'auteure, celui du roman historique. Basée sur des faits réels, la narration déroule chronologiquement son action durant toute la guerre civile qui opposa Charles Ier d'Angleterre au Parlement et à Oliver Cromwell. Plongé en plein XVIIème siècle, en Cornouailles, le lecteur vit intensément les conflits, les soulèvements, les pillages, la traque des partisans, etc. Un roman d'aventures au rythme très enlevé et dans lequel transparaît toute la tendresse de l'auteure pour ses protagonistes, notamment pour son héroïne, atypique s'il en est mais chut, je n'en dis pas davantage.

Un bon moment de lecture, une belle histoire d'amour entre deux caractères forts et peu conciliants, un fragment tourmenté de l'histoire anglaise, bref, un bon roman.


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Dans la catégorie "roman où il ne se passe rien ", celui-ci obtient une belle place.
Il n'en est que plus admirable.

Les événements se déroulent au XVIIe siècle pendant la guerre civile anglaise, celle qui verra le triomphe de Cromwell et la décapitation de Jacques 1er.
Le décor est austère : la Cornouailles, sa campagne dévastée par les troupes des deux camps, ses côtes dangereuses, ses gentilhommières inconfortables.

Nos héros pourraient se nommer Roxane et Cyrano: même esprit guerrier et fidélité à son roi pour l'un, même goût pour la lutte seul contre tous. Il est le général des causes désespérées. Quant à Roxane, intrépide et passionnée, elle sait aussi combattre l'ennemi avec audace, non sur le champ de bataille mais en chaise roulante.

Tout l'art de la romancière est de nous faire vivre les émotions, les angoisses et les drames de cette situation totalement inédite avec beaucoup de réalisme. Plusieurs personnages du roman ont vraiment existé, notamment Richard Grenville et son frère.

Mais au-delà du contexte historique, c'est l'âme de nos héros, en particulier celle de Honor, qui est dépeinte avec justesse. Ses pensées, ses réactions, ses refus et ses engagements, nous les partageons jusqu'au bout, et cela malgré ses mauvaises fortunes.

Un beau portrait de femme, à admirer à côté de ceux des grandes héroïnes de la littérature anglaise, à contre courant des clichés romanesques.
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Daphné du Maurier est une de mes auteurs favorites et je continue doucement la découverte de ses romans. le général du Roi m'a plu mais on est loin de ses meilleurs écrits.

Elle nous plonge au XVIIe siècle, en plein guerre civile, en Cornouailles évidemment. Sur fond de guerre, la narratrice, Honor, nous raconte sa grande histoire d'amour avec Richard, qui est général du roi. Sa vie sera faite, d'attente, d'inquiétude et de retrouvailles et malheureusement pour moi, certains passages m'ont semblait interminable. Les descriptions de guerre, les noms des protagonistes, tout ça n'est aucunement familier pour un nom britannique.

J'ai malgré tout aimé retrouver le style et la plume de Daphné qui me plaît toujours autant.
Ces descriptions de la Cornouailles sont toujours aussi vivantes : "Dans ce coin de Cornouailles sud-est, nous sommes assurément favorisés. La douceur de l'air, qu'il pleuve ou que le soleil brille, ces côtes douces, tout incite au bonheur et à la paresse. Tandis qu'au pays des Grenvile, dénudé, sans arbres, exposés aux quatre vents du ciel - des vents chargés d'écume et d'embruns -, l'esprit développe une perception plus aiguë, plus de feu, plus de colère. La vie y est hasardeuse et cruelle. Ici, peu de drames de la mer, mais, la-bas, la côte est semée de squelettes blanchis par le sel des navires perdus sans espoir. Autour des cadavres mutiles, broyés des morts, jouent les marsouins. Dans le ciel planent les faucons. le petit coin de terre où nous sommes nés, où nous avons été élevés nous marque plus qu'on ne saurait le croire et je puis comprendre les démons inquiets qui possédaient Richard Grenvile.

Bref, c'est un roman qui plaira aux amoureux de l'auteure mais sans doute pas celui avec lequel il faut rencontrer Daphné du Maurier pour la première fois.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Nous sommes en 1629 et le duc de Buckingham revient du calamiteux siège de la Rochelle avec ses troupes vaincues. Au sein de son état-major, se distingue un brillant et colérique officier, Richard de Grenville, fils cadet d'un seigneur de Cornouailles. Fort en gueule mais non dénué de charme, Grenville va profiter de ce bref séjour sur les côtes anglaises pour séduire une jeune fille de noble famille, Honor Harris, à peine sortie de l'adolescence. Les deux tourtereaux filent le parfait amour, mais un horrible accident va briser leurs rêves d'épousailles, condamnant l'ardente Honor au rôle d'infirme jusqu'au restant de ses jours. A défaut d'être la femme ou la maitresse de Richard, Honor sera donc son amie, son éternelle confidente, celle que l'on abandonne, que l'on retrouve ou que l'on chérit au gré des désirs et des événements – un rôle bien ingrat surtout quand l'être aimé s'avère doté d'un tempérament tyrannique, capricieux et orgueilleux jusqu'à l'extrême.

Arrivent alors la guerre civile qui déchirera l'Angleterre entre partisans du Roi et du Parlement et, avec cette guerre, le début d'une période de deuil et de misère pour la Cornouailles. En digne grand seigneur, Richard prend le parti de la monarchie, mais sa morgue et son tempérament brutal ne tardent pas à lui attirer l'inimitié de ses alliés comme de ses ennemis. Pénélope délaissée par son Ulysse batailleur, Honor devra donc se résigner à regarder l'homme qu'elle aime affronter son destin pour le meilleur et, bien plus probablement, pour le pire.

Roman historique peu connu du public français (peut-être parce que son contexte, la Première Révolution Anglaise, n'éveille guère d'échos chez les lecteurs non-britanniques), « le Général du Roi » n'en vaut pas moins le détour. Ecrit dans le style un peu désuet mais charmant de Daphné du Maurier, ce surprenant récit de cape et d'épée nous entraîne dans un pays en proie aux convulsions de la guerre civile aux côtés d'une poignée de personnages tous plus captivants les uns que les autres. Fait plaisant et bien trop rare en littérature historique, les femmes y sont à l'honneur et leur force de caractère contraste fortement avec la versatilité de leurs alter-egos masculins, pour la plupart des brutes trop fières et affamées de gloire militaire.

Séduite par la profondeur psychologique des personnages et la virtuosité de la narration, j'avoue avoir un peu moins accroché à l'aspect « roman de guerre » du récit. L'atmosphère de nostalgie post-monarchiste et de jusqu'au-boutisme dans laquelle baigne toute la seconde partie de l'histoire m'a davantage agacée que touchée. Certes, il faut replacer son écriture dans son contexte, à savoir la fin de la 2e guerre mondiale, mais tout cela m'a paru tout de même un brin manichéen… Cette dernière critique étant on-ne-peut-plus subjective, j'espère qu'elle ne découragera pas les éventuels lecteurs. En ce qui me concerne, je garderai un souvenir agréable du « Général du roi » et ne manquerai pas d'explorer plus en profondeur le reste de l'oeuvre de Daphné du Maurier.
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Quand j'étais petite fille, je me souviens de deux livres que ma mère avait adorés et qui trônaient sur sa table de nuit : Ambre de Kathleen Winsor et le Général du Roi de Daphné du Maurier, paru en 1946 et devenu aussitôt un extraordinaire best-seller international. Eh bien je comprends pourquoi à présent, et c'est bien autre chose que 50 nuances de je-ne-sais-quelle couleur !

J'ai moi aussi, dévoré ce roman épique, celui d'une lutte sans merci entre les aristocrates fidèle au Roi Stuart Charles Ier et les puritains ou « Têtes Rondes » partisans du Parlement d'Olivier Cromwell. Une période s'étendant de 1642 à 1652, celle de la Révolution Anglaise, qui précède de peu notre Fronde (en 1648-1649).

La narratrice est Honor Harris, qui, en septembre 1653, sent venir le temps des souvenirs avant que la vie ne la quitte deux mois plus tard. le roman est donc le flash-back de sa vie singulière, et commence au jour de ses dix-huit ans. Elle est belle, petite et légère, rebelle et peu farouche … Elle va rencontrer l'homme de sa vie : Richard Grenvile, un soudard à la crinière auburn, au sourire carnassier, au courage sans faille, à la fidélité absolue à son roi mais à la cruauté et à la rouerie sans limites. Il est intime du duc de Buckingham, le fameux Georges Villiers, celui qui séduisit la Reine de France … le cadre est donc celui des Trois Mousquetaires : coiffures de boucles anglaises pour les dames et perruques pour les messieurs, collets de dentelle de grand prix, robes ajustées pour lesquelles une camériste est indispensable. L'espiègle Honor vit au milieu d'une famille nombreuse, alliée à tous les nobles seigneurs campagnards de la Cornouaille, tous fidèles au Roi. Elle a à son service l'industrieuse Matty.

Dès les premiers chapitres, on rencontre aussi les principaux protagonistes de ce roman qu'on ne peut plus abandonner. La pire est Gartred, soeur de Richard et éphémère épouse du frère aîné d'Honor. Belle et vénéneuse femme que seul l'appât du gain motive. Elle sera cause d'un terrible accident qui changera à jamais le destin de notre héroïne, à la veille de célébrer ses noces avec son amant. Car jamais ils ne pourront vivre leur attachement sans limite au grand jour, mais jamais non plus aucun autre sentiment ne viendra s'interposer entre eux.

Richard Grenvile est un général soucieux de la discipline de ses troupes et un fin stratège, mais il sera submergé par la bêtise des autres chefs militaires et l'incompétence du roi. Les batailles sont perdues et les sièges de places fortes mis en échec par l'incurie du commandement. Les pillages et les horreurs de la pire guerre civile, l'angoisse des populations prises au piège, l'extrême pression fiscale puis les indemnités imposées au vaincus sont particulièrement explicites. On sent que l'auteure sait de quoi elle parle dans cette Angleterre sortant à peine d'un terrible conflit. le suspens est constant, jusqu'à la dernière page, mais on sait que les deux amants, Honor restée en Cornouaille et Richard quelque part aux Pays Bas, sont toujours vivants … et que leur lien est indissoluble.

Fantastique roman d'aventures et de psychologie, où les scènes « osées » ne sont que suggérées mais où l'amour, même entre deux êtres aussi dissemblables, est partout palpable, malgré les défauts énormes de l'un et la fragilité de l'autre.

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Pas le meilleur Du Maurier, mais un beau portrait de femme dans la Cornouailles anglaise du 17ème siècle où la guerre civile fait rage.
Et surtout un couple atypique, flamboyant, un amour absolu et impossible comme on les adore, entre notre héroïne privée du plein exercice de cet amour et du fougueux, rustre et irrévérencieux Richard Grenville, militaire aguerri et royaliste dans l'âme qui entre deux combats contre les troupes parlementaires revient toujours à sa belle.
Complots, siège, occupation, mise à sac rythment ce roman haletant, racontée par la voix de Honor la rebelle et donnant vie à une page d'histoire troublée de l'Angleterre.
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De cet auteur, j'avais déjà lu Rebecca et ma cousine Rachel. Je m'attendais donc à un livre sur fond de psychologie, de manipulation dans une atmosphère pesante/gothique.

Rien à voir, nous sommes téléportés pendant la guerre de révolution anglaise dans les années 1650.

Nous suivons toute cette guerre dans les Cornouailles dans une famille noble, par les mémoires d'une infirme qui connut un soldat éminent acteur de ce conflit du côté royaliste.

Etonnant roman historique qui mêle amour et conflit, et qui donne un roman passionnant et un rendu très réaliste.

Je connaissais mal le contexte et j'aime quand un roman historique me donne envie de creuser une période de l'Histoire.

La plume de l'auteur est pertinente et la psychologie des personnages est impressionnante. L'héroïne est une femme d'un courage, d'une dignité et à la fois d'un esprit de liberté et d'aventures qui en font une femme réellement remarquable.

Très bon moment.
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Septembre 1653, une femme sur sa fin de vie, nous raconte son histoire. Il s'agit de Honor Harris de Cornouailles. A ses dix-huit ans, elle rencontre Richard de Grenville, militaire et général du Roi qui la séduit. Suite à un accident Richard et Honor se perdent de vue pour se retrouver quinze ans plus tard sur fond de guerre civile.

Gatred de Grenville, la soeur de Richard, se marie avec Kit le frère d'Honor. Cette femme est un personnage obscur toujours à la recherche de la richesse et de la moindre opportunité pour s'élever socialement. Honor croisera souvent son chemin. Richard quant à lui est un homme cruel, colérique et excessif mais un lien indissoluble le lie à Honor. En raison de son caractère difficile, il est peu apprécié par ses pairs et par ses proches ce qui l'amènera à sa perte même si l'homme est reconnu pour ses compétences militaires et ses exploits. Il sera toujours fidèle au Roi, jusqu'au-boutiste, il ne trahira jamais sa cause.

Daphné du Maurier décrit les paysages de Cornouailles avec beaucoup de justesse. Elle nous raconte aussi l'histoire de la Cornouailles au moment de la guerre qui oppose d'un côté les partisans du Roi Charles Ier, de l'autre ceux du Parlement et d'Olivier Cromwell. La population de Cornouailles à tendance royaliste est alors pillée et subit d'énormes destructions.

Passionnée par l'histoire et par l'Angleterre je connaissais déjà un peu le contexte, cela a donc été facile de s'immerger dans le récit. Daphné du Maurier nous propose un point de vue féminin de la guerre, ce qui est assez original en soit. Elle donne aussi un bon aperçu de la place de la femme dans la société du XVIIème siècle et de la société civile dans la guerre. En effet, tout au long du récit Honor évolue au sein d'un environnement familial où il reste souvent femmes et enfants en attente du retour des hommes partis à la guerre.

Ce roman m'a portée vers d'autres horizons, je l'ai dévoré. C'est un coup de coeur.
Lien : https://lilasviolet.blogspot..
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Décidément les challenges me font lire des oeuvres en dehors de ma zone de confort !
Je ne connaissais pas Daphné du Maurier, et c'est plutôt sympa.
Ok, c'est une histoire d'amour pas banale, du temps de la guerre en Cornouailles au 17ème siècle, et c'est vécu du point de vue de l'héroïne, clouée dans un fauteuil pour cause de handicap. L'amoureux est un affreux jojo, mais l'amour ne se commande pas !
Que de péripéties, bon sauf pour elle, enfin si, mais non, car c'est très lent.
Je ne dirais pas que je n'ai pas aimé, car j'ai lu ce livre sans difficultés, mais ça ne m'a pas emballée non plus.
J'ai juste mieux découvert la Cornouailles, qui m'a fait penser à la Bretagne par ses descriptions.
Lecture divertissante donc, mais pas de pâmoison.
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Histoire d'être claire dès le début: le Général du roi est un roman extraordinaire et je ne comprends pas pourquoi je me suis cantonnée à Rebecca dans l'oeuvre de Daphné du Maurier pendant toutes ces années !

Au passage, pourquoi diable l'édition actuelle (Phébus) estime-t-elle nécessaire de dévoiler une révélation importante du roman sur le quatrième de couverture?

L'histoire, justement...Elle se déroule pendant la guerre civile opposant Charles Ier et le Parlement , un épisode pas forcément très connu des lecteurs français, et qui nous est rapporté ici du point de vue de la narratrice, Honor Harris. Cela amène une vue très particulière : pas de grandes batailles héroïques ici, non, mais l'inquiétude de ceux qui attendent des nouvelles des êtres chers partis à la bataille, les femmes qui retrouvent leur maison fouillée, occupée, provisions saisis, par l'ennemi pendant que les messieurs se gorgent de gloire sur le champ de bataille.... Histoire de guerre, le Général du roi est aussi une histoire d'amour, car Honor aime, et ait aimé, du plus soudard des généraux, Richard Grenvile, soldat extrêmement doué mais doté du tact d'un rhinocéros furieux et qui a le chic pour s'aliéner non seulement l'ennemi, mais aussi et surtout son propre camp. Elle ne pourra l'épouser pour des raisons que je ne vais pas révéler, mais leurs destins restent liés et elle portera ce qu'elle estime sa part de culpabilité dans l'évolution du général, son génie et sa cruauté tout ensemble...

Le tout est entremêlé de personnages fascinants, Richard et Honor au premier plan évidemment , surtout que la dame nous fait le plaisir de se servir de sa tête ,plutôt rare pour les personnages féminins dans les romans historiques, mais il sont loin d'être les seuls, d'une plongée dans la Cornouailles qui donne envie de faire ses valises, d'une chambre secrète et de complots.

Triste et prenant, et plutôt inoubliable.
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