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EAN : 978B0000DO6C8
(30/11/-1)
4.03/5   16 notes
Résumé :
Une nouvelle un peu triste je dois dire. Elle traite du deuil. Un homme a sa femme qui décède et voit du jour au lendemain un pommier dont la silhouette ressemble à sa défunte épouse renaître à la vie. Là on voit tout ce qu'il n'aimait pas chez sa femme, de longues années de mariage qui ont épuisé le couple. Et il retransmet toute sa haine envers ce pommier qui finira par le tuer.

C'est une espèce de mécanique du deuil qu'on voit se dérouler là. L'hom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Sept nouvelles d'inégale qualité dont trois néanmoins brillent de tout le génie de la reine du suspense qu'est Daphné du Maurier.
La plus connue, Les oiseaux, est une vraie surprise car fort différente de l'adaptation qu'en a faite Hitchcock, et pourtant la même angoisse est bien là, montant peu à peu comme une marée meurtrière, face à ces hordes d'oiseaux furieux qui à la nuit attaquent un village.
La nouvelle titre, le pommier, est un pur bijou d'humour noir en forme de thriller bucolique dans laquelle un vieux pommier tordu s'en vient venger jusqu'apres la tombe une épouse acariâtre.
Mention spéciale également à la dernière, Une seconde d'éternité, dans laquelle la vie d'une brave bourgeoise bascule quand, revenue d'une promenade, elle s'aperçoit que sa clé n'ouvre plus la porte.
Histoires diverses mais angle narratif similaire, au plus près des pensées et ressentis des personnages pour lesquels l'auteur sait créer une véritable empathie, embarquant de ce fait ses lecteurs au coeur de l'intrigue. Même sur une quatrième, le vieux, que finalement j'ai beaucoup aimé aussi, dans laquelle le personnage est si peu humain..
À découvrir pour goûter sous un format nouveau la plume de l'auteure de Rebecca.
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En entamant ce recueil je ne pensais pas prendre autant de plaisir, moi qui ne suis ni fana de nouvelles ni férue de classique. Seulement je me suis laissé hypnotiser par l'ambiance brumeuse des Cornouailles et par cette atmosphère frémissante, peur distillée au goutte à goutte, climat feutré du huis clos, le tout enrobé du mystère cher aux auteurs de thrillers psychologiques.
Il y a bien sûr les Oiseaux, nouvelle bien connue pour avoir inspiré le film d'Alfred Hitchcock du même nom, et qui m'a beaucoup plu malgré l'absence de surprise du scénario. L'histoire a beau être connue, le suspens, superbement travaillé, reste le même et le frisson également !
Au début du récit on sent que l'autrice, tirant les ficelles, s'amuse autant que nous à cette histoire un peu loufoque et les personnages eux-mêmes croient à une bonne blague, puis arrive un moment où on ne rigole plus du tout, on bascule subtilement dans l'angoisse, comme piégé en état de guerre aux côtés de cette famille barricadée chez elle et c'est diablement bien amené.

Les autres nouvelles, inégales, sont peut-être en deçà; en tout cas les thèmes sont variés, les procédés tirant tantôt sur le polar tantôt sur le fantastique : un vieux pommier qui personnifie la défunte épouse d'un monsieur avare de tendresse, et qui va le hanter; Un jeune homme épris d'une ouvreuse de cinéma, peut-être pour le pire...; Une épouse suicidaire, sans mobile, en apparence; etc.
Si elles ne m'ont pas toutes passionnées, l'ensemble conserve un charme certain.

Une première rencontre très réussie avec cette fameuse autrice que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire. C'est chose faite et je ne le regrette pas.
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Pom Pom Pom Pom !

C'est le destin qui frappe à la porte !
Trois brèves, une longue, en morse ça signifie victoire.
Oui, mais qui va gagner ? le bien ou le mal ?
Pommier, en latin, c'est malus, le mal. Mais c'est aussi le signe de la perfection, le lien permanent qui unit l'homme à la nature.
Alors, « prends-toi en main, c'est ton destin ! »
Adam, Guillaume Tell ou Newton, le destin résonne en agitant la pomme.
Mais le son qu'elle produit, c'est celui des pépins, et en avoir n'est pas très réjouissant, pas plus que le trognon resté coincé dans la gorge, un coup fatal à tomber dans les pommes.
Il y a conflit entre les natures morales, un coup c'est le bien, un coup c'est le mal.
« Le pommier », une nouvelle de Daphné du Maurier, quel nom les amis, ça en jette !
Quoi donc, des pommes, des pépins ?
Non, le sort, c'est le sort qui en est jeté, elle se croyait d'une haute lignée, mais elle s'est vue bien abaissée, le Maurier c'est le nom d'un hameau, pas la moindre trace d'un illustre château.

Alors, prédestinée cette nouvelle ?
Allo ? Quelle nouvelle ?
Tout va très bien , madame la marquise ! C'est juste un pommier qui fait des siennes, il refuse de mourir, même qu'il revient à la vie, et refait des pommes comme à son plus bel âge !
Des pommes ou des siennes ? J'comprends plus.
Mais non, c'est les siennes, de pommes, même qu'elles vont lui pourrir la vie !
Ah ! Donc, il va mourir ?
Oh, plus tard, non, c'est la vie de Monsieur qui pourrit peu à peu…
Mais Monsieur qui ?
Le héros de l'histoire, juste Monsieur. Daphné, elle écrit « il » pour lui, on ne connaît pas son nom.
Bah si, Juste, ah non, c'est le prénom.
Non, non, juste il, ça renforce le suspense, le parfait anonyme en sorte.
Alors, y a pas de noms dans l'histoire ?
Si, Midge et Willis, sa femme et le jardinier.
Ah, bah j'comprends que sa vie pourrisse, si elle s'est tapée le jardinier !
Non, elle meurt dès le début. le jardinier, c'est juste un pote âgé qui s'occupe du terrain, pas de la femme !
Pourtant, l'assassin est toujours le jardinier !
Mais il n'y a pas de crime, c'est un coup de froid mortel.
Morte, elle ? Et lui, il s'en sort ?
Mal, très mal. A cause du pommier.
Il se l'est pris sur la tête ?
Non, il s'entête, il ne pense plus qu'à lui. L'esprit de sa femme est dedans.
Ah, j'comprends, sans sa femme il est perdu !
Pas du tout, il revit sans elle, il fait ce qu'il veut, elle était accaparante.
Où ça ?
Dans la maison, dans le jardin, il ne vivait plus.
Alors, où est le problème ?
Dans le pommier. Il ne peut plus la voir. Il va l'abattre.
Encore une femme battue !
Non, c'est le pommier, il l'a abattu.
Il devait être très abattu pour s'en prendre au pommier !
Il était submergé par les pommes.
Et il est tombé dedans ?
Oui, c'est ça, dans les pommes.
Elle est triste, l'histoire !
C'était son destin…

Elle a 70 ans, cette nouvelle, et je l'ai lue dans l'édition originale, de l'époque, 1953, trouvé chez un bouquiniste. A vrai dire, il y a sept histoires dans le recueil, « Le Pommier », c'est la première, qui a donné le titre du livre.
Pour la réédition, après le film d'Hitchcock, ça s'est appelé « Les oiseaux », titre de la deuxième nouvelle dans la première édition. Mais celle-là, on la connaît tous.
« Le Pommier », c'est Poe et King réunis, une ambiance très particulière, cinquante pages de terreur sous-jacente, la solitude qui enferme et tue à petit feu, l'arbre de l'expérience du bon et du mauvais, qui se dresse et jette un sort.
Daphné du Maurier, un style inimitable, une novelliste hors pair, qui retranscrit admirablement les aléas de la vie.
Alors, n'hésitez pas, elle appelle la pomme, pas l'apple.
Daphné, la plus française des autrices anglaises. le nom d'une autre plante, une nymphe d'une grande beauté, à l'image de son écriture.

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Midge a disparu il y a trois années. Son mari n'a pas l'air plus touché que ça mais un jour, il croit reconnaitre dans un pommier presque mort, la silhouette de sa femme décédée...
Nous passons de la réminiscence de mauvais souvenirs de couple à de la haine pure... Quel triste récit !
Concernant "Les oiseaux" j'avais vu le film et étais curieuse de le lire et je ne suis pas déçue ! le ressenti du suspense et de la tension éprouvés en regardant le film sont les mêmes.
Toutes ces histoires ne se ressemblent pas mais le charme du style est un plaisir à la lecture !
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Quelle belle nouvelle ! Pleine de symboles et des messages qu'on peut interpréter des diverses manières. Si certains de ces romans sont devenus célèbres, ses nouvelles le sont beaucoup moins en France. Et c'est dommage ! Un régal littéraire, un doux mélange du réalisme De Maupassant et des passions exacerbées et dérangeantes de Zweig.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le pommier, celui de gauche, n'était plus dans l'ombre. La lune brillait sur les branches flétries qui ressemblaient à des bras dressés et suppliants, des bras gelés, raides et gourds de souffrance. Il n'y avait point de vent, et les autres arbres ne bougeaient pas; mais là, quelque chose frémissait, frissonnait dans les plus hautes branches, une brise venue de nulle part et qui mourait aussitôt. Tout à coup, une branche tomba du pommier sur le sol. C'était la branche basse aux petits boutons bruns qu'il n'avait point voulu toucher. Aucun bruissement, aucun signe d'agitation ne venait des autres arbres. Il continua à regarder la branche gisant dans l'herbe sous la lune. Elle était étendue en travers de l'ombre du jeune arbre, tout près de celui-ci et semblait le désigner d'un doigt accusateur.
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L'arbre était chargé, accablé, d'un fardeau de fruits. Ils se pressaient, petits et brunâtres, sur chaque branche, diminuant de volume à mesure qu'ils approchaient du sommet, si bien que ceux des hautes branches, qui n'avaient pas encore atteint leur taille normale, avaient l'air de noix. Ils pesaient lourdement sur l'arbre qui en paraissait courbé, tordu, déformé, les basses branches balayant presque le sol, tandis que, dans l'herbe, tout autour de tronc, s'étalaient d'autres pommes tombées, poussées par leurs soeurs avides. La terre était jonchée de ces fruits, dont beaucoup étaient ouverts et pourrissaient sous les guêpes.
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Il advient que des gens, redoutant une mort prématurée, s'étourdissent dans le travail ou la folie :ainsi font les oiseaux.
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La vie idéale, évidemment, était celle d'un homme en Orient ou dans les mers du Sud. Là, pas de problème, l'on prenait une épouse indigène et l'on s'assurait un service parfait et silencieux, une excellent cuisine, l'on était libéré de tout effort de conversation, mais, si l'on désirait quelque chose de plus, elle était là, jeune, ardente, la compagne des heures nocturnes. Jamais une critique, la docilité d'un animal pour son maître, et le rire léger d'une enfant. Oui, c'étaient des sages, ces types qui rompaient avec les conventions. Il leur tirait son chapeau.
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Il continua à regarder le pommier. Cette attitude courbée de victime, cette cime penchée, ces branches lasses, ces quelques feuilles flétries que le vent et les pluies de l'hiver n'avaient point emportées, et qui frissonnaient à présent dans la brise printanière comme des cheveux décoiffés, tout reprochait silencieusement au propriétaire du jardin : "C'est ta faute, c'est parce que tu me négliges, que je suis ainsi."
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Vidéo de Daphné Du Maurier
DAPHNÉ DU MAURIER / REBECCA / LA P'TITE LIBRAIRIE
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