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EAN : 9782070535262
176 pages
Gallimard (03/11/2000)
4.36/5   7 notes
Résumé :

Au départ, ce n'est que le fils de modestes aubergistes d'un hameau du duché de Parme. A la fin, au bout d'une vie jalonnée d'éclats et de déchirures, c'est le plus grand compositeur italien, celui qui a révolutionné l'opéra et qui, reprenant le flambeau du bel canto, a traversé l'épopée romantique jusqu'à atteindre aux rives de la modernité lyrique.

Mais la composition de ses vingt-huit opéras a une histoire, souvent mouvementée, une his... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai eu envie de lire cette biographie de Giuseppe Verdi après avoir assisté à son opéra Rigoletto, en mars. J'ai vraiment bien fait ; elle est excellente.
Il faut déjà dire que son auteur est le remarquable Alain Duault dont j'ai déjà lu l'aussi excellente biographie des Strauss. Vous le connaissez peut-être si vous allez dans les cinémas UGC : c'est l'homme qui présente Viva l'Opéra ! les oeuvres lyriques et ballets sur grand écran. Un grand professionnel de la musique classique et aussi une belle plume.

La vie de Verdi est profondément liée à celle de l'Italie de son époque. Il fait partie du trio qui symbolise l'unification du pays, avec évidemment Garibaldi et – un homme que je ne connaissais pas – l'écrivain Alessandro Manzoni. Verdi a en effet écrit plusieurs opéras qui faisaient écho au joug autrichien subi par le peuple italien. Qui ne se souvient du fabuleux choeur des esclaves Hébreux à Babylone « Va pensiero » dans Nabucco ? Il y a une scène fameuse dans « Sissi face à son destin », où le peuple italien entonne le chant en présence de François-Joseph et Sissi à la Scala. Verdi suivra toute sa vie la politique italienne, ses succès et ses revers, mais sans trop participer en dehors de son rôle symbolique. Il fut quand même élu au premier Parlement italien mais y resta peu de temps, pas sa tasse de thé.

Alain Duault nous montre bien quel bourreau de travail était Verdi. le texte enchaine la création des opéras à la vitesse où le compositeur les écrivait. On observe les affres de la création, les réactions de Verdi à l'accueil des ses oeuvres. Parfois il fait des fours, souvent c'est l'explosion d'enthousiasme. C'est dingue ce que l'opéra était populaire en Europe au 19ème siècle ! Au niveau de la fièvre moderne du football. le compositeur a parfois eu du mal à passer le barrage de la censure. C'est le cas pour Rigoletto par exemple, qu'il lui a fallu éloigner de l'oeuvre de Victor Hugo dont il s'inspire (Le Roi s'amuse). Verdi n'était pas un gars patient et sa colère était vive.
En vieillissant, Verdi ralentit sa production et innove, parfois à la surprise du public. Mais ses dernières oeuvres se font rares car il faut que ses amis parviennent à convaincre le maestro. Ce sont cependant des succès phénoménaux : Aïda, Othello, Falstaff (les deux derniers inspirés de Shakespeare qu'il adorait). Verdi a créé Falstaff à 80 ans. L'histoire de la création de Aïda est fantastique, ne serait-ce que pour les décors créés à Paris et bloqués pendant le siège allemand de la guerre de 1870.
Parmi ses oeuvres finales, je ne peux oublier son Requiem.

Comme on a affaire à un Découvertes Gallimard, les illustrations sont nombreuses. Verdi a fait l'objet de nombreuses peintures, gravures, caricatures et, sur la fin de sa vie, aquarelles et photographies. Par exemple https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1e/Verdi-Delfico-1860.jpg
On trouve aussi des illustrations liées à l'Histoire de l'Italie et aux opéras eux-mêmes. Par exemple la maquette fantastique des décors de Aïda : https://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1006520-Philippe_Chaperon_maquette_de_d%c3%a9cor_pour_A%c3%afda.jpg

Je finirai en ajoutant que le lecteur qui connait la musique profitera plus que moi des détails musicologiques dithyrambiques qui émaillent la description des opéras. Personnellement j'ai toujours du mal à visualiser des phrases comme « si la recherche d'une couleur instrumentale et l'enrichissement harmonique s'affirment, ce n'est jamais en renonçant à la séduction mélodique ». Mais là je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.
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Ce livre de la merveilleuse collection "Decouvertes Gallimard" est un très bel hommage à Verdi dont on fête cette année le bicentennaire de la naissance, comme Richard Wagner, son contemporain nordique. Ce qui frappe au premier abord est la richesse de l'iconographie, foisonnante, l'inventivité de la mise en page sur ce papier glacé, qui cadre si bien avec le génie verdien. Cette collection a une vocation pédagogique qui ne cède rien à une louable ambition esthétique. La biographie du compositeur nous est présentée, détaillée juste ce qu'il faut pour le néophyte sans l'étouffer sous des commentaires superlus. Les principales oeuvres, surtout les opéras, sont résumés, abondamment illustrés aussi, ce qui nous permet d'admirer les fabuleux théâtres lyriques italiens, de la Scala de Milan, à la Fenice de Venise, etc.. L'équilibre est parfait dans la sensation que l'on peut avoir d'en savoir assez pour ce faire une idée de Verdi, et celle d'avoir envie d'en apprendre plus. Et c'est la toute la réussite du livre : une fois refermé, la curiosité subsiste. On ne peut que regretter une chose : le format du livre gagnerait à être un peu plus grand, mais celà contredit un peu l'utilité du livre qui rejoint un peu celle du livre de poche. Par ailleurs, il faudrait inventer un système qui permette d'entendre des extraits musicaux des oeuvres verdiennes tout en tournant les pages...Ainsi, le plaisir serait idéal...
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» le romantisme et l'Italie( Vittore Emanuele Re D'Italia) s'incarnent dans ce géant de la musique aux 28 opéras ce sont deux de mes passions et donc j'adore Verdi . Je ne sais rien de mieux comme tonifiant qu'un choeur de Verdi ! Ce petit livre bien illustré retrace cette vie mouvementée et féconde.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les répétitions (de "Un bal masqué") avancent et le 17 février 1859 a lieu la première. C'est une soirée d'enthousiasme délirant : du parterre, des balcons, des loges, on crie : "Viva Verdi !"
Ce cri est à la fois un salut au compositeur et un slogan politique qui résume les aspirations du peuple italien – car ce "Viva Verdi" s'entend aussi comme il se lira sur les murs de la ville : "Viva V.E.R.D.I.", c'est-à-dire "Viva Vittorio Emanuele Re D'Italia".
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Un matin, alors qu'il sert la messe à l'église, Giuseppe se laisse distraire par la musique de l'orgue et n'entend pas le prêtre lui demander les burettes. Il reçoit alors un coup de pied qui le fait rouler au bas des marches. Se relevant, blanc de colère, il crie au prêtre : "Que Dieu te foudroie". Et on raconte que, quinze ans plus tard, la foudre tomba sur une église voisine, tuant cinq personnes, dont un prêtre, qui était précisément celui qui avait donné un coup de pied au jeune Giuseppe.
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Le succès de Nabucco est lié au caractère patriotique que les spectateurs ont lu en filigrane de cette histoire d'Hébreux opprimés par les Assyriens, au moment où eux-mêmes, Italiens, le sont par les Autrichiens – et le "tube" de l'opéra a été (et demeure encore) le magnifique chœur des Hébreux ("Va penserio"), véritable hymne à la liberté.
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Le 27 Février à huit heures du matin ,dans une lumière sereine ,les deux dépouilles sont exhumées et posées sur un char monumental dessiné tout exprès par deux architectes .La foule est immense ,plus de 3000 000 personnes . Et tandis que le cortège se met en route ,900 choristes accompagnés par l'orchestre de la Scala et dirigés par Toscanini , entonnent le chœur célèbre entre tous , le "Va pensiero" de Nabucco.
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Présentation de Don Giovanni par Alain Duault.
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