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Dieu 2.0 tome 1 sur 3
EAN : 9782370470645
380 pages
Editions Lajouanie (13/11/2015)
3.93/5   20 notes
Résumé :
Paris 2053. Dans un futur pacifié, abîmé par le réchauffement climatique et maladivement dépendant d'internet, Gabriel dirige Memoriam, cimetière universel on-line qui conserve les souvenirs visuels et sonores des trépassés. Il est contacté par le légendaire hacker W3, génie des programmes informatiques de prédiction, qui lui annonce que la civilisation est à deux doigts de verser dans l'obscurantisme...
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Si je vous dis que j'étais tombée sous le charme du style d'Henri Duboc dans 77 Assassins, ce n'est pas une grande surprise. Ce premier tome aborde des thèmes complètement différents, mais il se place dans la lignée du premier pour donner un roman incroyable et surtout terriblement flippant à la lumière de l'actualité.

L'univers de Dieu 2.0 se place donc dans un univers pas si lointain, dans les années 2050. On y suit deux intrigues parallèles : celle de Gabriel et W3, qui est le gros fil rouge de l'histoire, mais aussi celle de Yosa Takahara et du professeur Hattam, sur laquelle je vais revenir dans quelques minutes. Malgré la période récente, nous nous trouvons dans un univers en grande majorité technologique, sans que ça ne soit non plus trop exagéré : l'intelligence artificielle en particulier est partout et pleinement intégrée à la société, tout en étant toujours très critiquée par exemple. Ainsi, même si on sent qu'on est dans un monde plus évolué, on garde quand même de solides accroches avec ce qui se passe aujourd'hui.

J'ai adoré le concept de Memoriam, ces espèces de tombes numériques vivantes qui vous permettent de revivre les mémoires de vos défunts. Même si l'idée comme ça est très critiquable (ce qui est d'ailleurs également le cas dans le roman), ça permet d'ouvrir la réflexion sur tout ce qui est éthique ou non de faire avec des intelligences artificielles, un des thèmes par ailleurs abordés dans l'histoire. Cette idée de tout numérique des enterrements se place dans un cadre plus large qui est celui de la numérisation de l'Eglise et de ses efforts pour s'adapter à l'évolution du monde. Pour le coup, on en est encore un peu loin pour le moment. le Pape, il a Twitter et c'est tout aujourd'hui. Là on parle vraiment d'une Eglise avec de nouvelles règles, notamment la possibilité aux femmes de devenir prêtres et même papesse dans notre cas, mais aussi des cérémonies de baptême à distance par drones et d'autres choses du genre.

C'est dans ce cadre que se passe notamment la plus grosse partie de l'histoire, celle qui concerne Gabriel et W3. Ces deux personnages sont vraiment incroyables. Déjà, les vieux personnages grincheux, c'est trop bien, mais avec un duo « jeune surexcité », c'est encore mieux. J'ai complètement adoré le personnage de W3, qui est très, très décalé et original. Je ne peux pas trop en parler ici parce que ça spoilerait l'intrigue, mais il a une petite particularité qui le rend très attachant et ses réflexions parfois très drôles et tirées par les cheveux. le duo fonctionne très bien et leurs discussions toujours drôles parce que ça va super loin. J'ai très hâte de retrouver W3 dans la suite de l'histoire et ses réflexions. Pour ce qui est de Gabriel, je l'ai trouvé assez en arrière-plan jusqu'à la fin, ce qui est très bien joué de la part de l'auteur, puisque ça met bien en avant le fait que, intelligent ou pas, il reste un pion du plan de W3, qui est, rappelons-le, de tuer Dieu. C'est pas rien quand même.

Ensuite, dans l'autre partie de l'intrigue, nous avons un face-à-face de scientifiques : le professeur Hattam, un gars pompeux et insupportable qui ne fait que rabaisser ses élèves (et me rappelle étrangement certains profs de fac, c'est assez drôle), persuadé qu'il a découvert la recette du voyage dans le temps, et Yosa Takahara, un de ses étudiants, qui est persuadé que ça va être une catastrophe et qui essaie de se faire désespérément entendre par son professeur et sa faculté. J'ai trouvé beaucoup d'écho dans cette partie, parce que le sujet des profs élitistes et qui ont « droit de vie et de mort » sur leurs élèves, c'est pas un fantasme à l'université. Il y a vraiment malheureusement beaucoup de cas de gars comme ça, pas forcément aussi extrême que Hattam, mais tout aussi toxiques. Les personnages sont super intéressants et permettent de ce fait de lancer les thématiques importantes de l'histoire.

Comme vous vous en doutez, Dieu 2.0, ça parle beaucoup de religion, mais aussi de science. de manière plutôt bien jouée, les deux thématiques sont constamment rapprochées dans le livre, jusqu'à même en faire une seul et unique entité dans la dernière nouvelle du récit. Ce que la science et la religion ont en commun, c'est la foi. La foi en Dieu, la foi en des théorèmes, peu importe, les deux ont des débordements et des côtés positifs. Ces deux côtés sont abordés tout au long du texte, pour le côté religieux avec Gabriel et W3 (bien que la science n'est jamais loin, le monsieur a créé des IA qui parlent pour les morts, je vous rappelle), et le côté science avec bien sûr toute la partie sur Yosa et comment parce que les élites se croient au-dessus de tout le monde, les choses peuvent aller très, très mal.

De ce fait, et pour le coup, c'est involontaire vu que l'histoire est sortie avant, on trouve dans le roman énormément de répercussions à tout ce qui se passe là en ce moment autour des extrémismes, des réponses catholiques à celles-ci, mais aussi de comment la science influence les opinions et devient au final aussi problématique que la religion qu'elle dénonce depuis des centaines d'années pour obscurantisme. Sans parler bien sûr des petites piques aux médias ici et là, et de la condition absurde de certaines machines, comme la voiture qui agit comme garde du corps, ce que j'ai trouvé extrêmement drôle.

C'est un texte, encore une fois, à plusieurs niveaux de lectures, et notamment grâce à une grande diversité de formats dans la présentation du texte. Et ça, vous savez que j'aime beaucoup, beaucoup. Outre les points de vue différents, on a des retours dans le passé, des extraits de pages web, et surtout pas loin de quatre nouvelles totalement indépendantes et imbriquées dans l'histoire, dont la toute première sur la mort de Louis Pasteur qui est tout simplement incroyable et met directement en scène ce Science vs Religion qui sera en arrière-fond dans la suite du texte. Chacune de ces nouvelles est très fun à lire et possède un sous-texte réflexif intense, qui, en plus, présente le mode de pensée d'un des personnages de manière très intelligente, et j'ai trouvé ça tout simplement génial.

Et j'en profite pour caser par ailleurs que Dieu 2.0 est transmédia 😀 Il y a des courts-métrages qui arrivent, et notamment celui inspiré de la mort de Louis Pasteur à ce que j'ai compris, et du coup j'ai grave hâte d'en savoir plus ! Suivez les réseaux sociaux de la maison d'édition pour suivre le projet !

En tout cas, ce texte est un énorme coup de coeur, et j'ai très hâte d'attaquer la suite pour voir jusqu'où cette histoire va bien pouvoir aller. Aucun doute là-dessus en revanche, c'est totalement une trilogie à lire d'urgence !
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Ce livre, je ne l’avais pas prévu. Je n’avais pas prévu de l’acheter et encore moins de le lire. C’est en allant dans le salon du livre de ma ville que je suis tombé dessus. Je ne m’attendais absolument pas à trouver un auteur de SF dans ce minuscule salon. Bien souvent dans ces petites manifestations, il y a 95 % de livre de type polar et terroir. L’auteur faisait partie des 5 % restant avec les livres pour enfant.
En découvrant le titre de ce livre, j’ai tout de même été tenté de lire le 4eme de couverture. J’ai, comme qui dirait, un petit problème avec la religion. Je me suis longtemps considéré comme un athée intégriste pour finalement glisser vers agnosticisme. Donc un livre de SF traitant de la religion a éveillé une pointe d’intérêt au point d’échanger quelques mots avec l’auteur. Ce dernier en présentant le premier tome (le second était également présent) m’a convaincu de tenter le coup d’œil à son livre et ce n’était pas forcément aisé puisque je ne lis quasiment qu’en anglais.

Ayant déjà 2 livres en cours de lecture, je n’ai parcouru que le prologue dans un premier temps. J’ai assez vite été séduit par le style d’écriture de l’auteur. C’est, à mon humble avis, le point fort du roman. Les dialogues sont percutants, souvent drôles et intelligents et ceci, dès le prologue. Les descriptions sont suffisantes pour s’immerger dans les décors et n’envahissent pas la narration ce qui serait inutile dans ce genre de roman.
Les personnages sont, dans l’ensemble, bien caractérisés même si leur traitement est inégal. W3 est un personnage d’une ambiguïté délicieuse et forme avec Gabriel un bon duo. En revanche, j’ai trouvé que Yosa manquait un peu de profondeur mais je suis sûr que cela sera corrigé dans le second tome.
Puisque je suis dans les aspects qui m’ont paru « négatifs » selon moi, je pensais (espérais) que les 2 trames narratives allaient se croiser un peu plus mais je ne doute pas non plus qu’elles le feront dans la suite.
Le second aspect qui m’a dérangeait concerne le rythme du roman. L’idée des nouvelles n’est pas mauvaise mais il me semble qu’elles cassent le rythme de la narration d’autant plus si nous y ajoutons les sans cesses aller et retour (passé lointain, passé, et présent). Il faut vraiment être très attentif à chaque début de chapitre pour situer la timeline.
Le troisième point porte sur le sous-titre de ce premier tome. Je pensais que la papesse jouerait un autre rôle, qu’elle serait plus présente. J’aurais bien vu un sous-titre, pour rester dans la même veine, Cloud Vatican ou en français, le Vatican Virtuel.
Le dernier point concerne un petit « mensonge » que l’auteur a commis lors de notre entrevue. En effet, il m’a vendu ce premier tome comme un livre pouvant être indépendant. Tellement de choses restent en suspens que je ne me vois pas en rester là. De plus, je suis persuadé qu’à la lecture du second tome, beaucoup de mes critiques ne seront plus valides.

Ma critique peut paraître très négative mais ce n’est pas le cas. J’ai beaucoup aimé cette lecture malgré ces quelques reproches (lorsqu’on en est à critiquer le sous-titre, c’est que le contenu est bon).
Les échanges entre Gabriel et W3 sont, quitte à me répéter, très bien écrits, truffés d’humour et d’intelligence. Les nouvelles sont drôles car décalées de notre réalité (quoique) et poussent à réfléchir sur l’avenir de nos sociétés. J’ai également aimé les nombreuses références (Fondation, 1984…) et je pense que je n’ai pas tout repéré.
Je trouve que c’est un bon livre d’introduction à l’anticipation. Je vais d’ailler faire tourner ce livre autour de moi pour le faire connaître ainsi que son auteur. Je lirai la suite, c’est une certitude, j’attends juste la sortie du troisième tome pour lire le second car comme l’auteur me l’a présenté, le second et le troisième tome sont plus liés et j’aurais le choix d’attendre ou non entre les 2 livres.
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L'intrigant Henri Duboc revient avec une nouvelle réédition de sa trilogie DIEU 2.0 chez les éditions Beta Publisher. Une atmosphère très différente de son dernier roman 77 assassins, mais toute aussi captivante.
Changement de registre pour ce roman d'anticipation qui nous porte à l'an 2053. La planète a subi des changements notables, comme la montée des eaux, des pandémies, l'émergence des intelligences artificielles menant vers la fin d'un monde tel que nous le connaissons. Un monde entièrement numérique au service de la population. Seul résultante résistante à l'évolution du monde, la religion (en autre le christianisme).
La religion est au coeur de ce roman. Un thème qui peut s'avérer délicat que traite Henri Duboc avec finesse. Mettre en scène la confrontation éternelle entre l'Église et la Science c'est un exploit surtout avec les arguments qu'avancent l'auteur. J'ai su apprécier ce débat quant à la légitimité de l'un et de l'autre. Mais ici, on ne vous demande pas de vous positionner mais de vivre un moment de lecture intense tout en s'interrogeant sur de nombreuses éventualités. Entre réalité et fiction, Henri Duboc s'empare d'un sujet sensible et le traite intelligemment. La curiosité façonne le roman empreint d'une touche de suspense, fil conducteur (je pense) de la trilogie.


Gabriel est un vieux monsieur à présent. On le surnomme le croque mort numérique. Avec ses acolytes de toujours ils ont créé la mémoire numérique des défunts. Imaginer, vous vous apprêtez à mourir. Vous créez votre page où vous inscrivez vos derniers souhaits et où vous pouvez laisser des messages destinés ultérieurement à des êtres qui vous sont chers. Voilà le crédo de Gabriel. Faire en sorte que le souvenir des disparus deviennent éternels et accessibles à tout moment. Bien évidemment cette activité est encadrée moralement et éthiquement. C'est une affaire qui tourne ! Les intelligences artificielles ont envahi le quotidien de chacun à l'aide d'étonnantes technologies. Gabriel vaque gentiment à ses occupations avec son petit fils lorsqu'il est accosté à la sortie du cimetière par un drôle de zozio. Allure et morphologie de geek, il fait rapidement le rapprochement avec W3.


W3 est une entité à la fois admirée et exécrée. Son talent est unique mais son ambition souvent pourfendeuse de chaos. Subjugué par son aura et sa personne, Gabriel se laisse embarquer dans cette affaire au côté de cet homme mystique. Sa mission déjouer les plans de Monseigneur Veritas, évêque de Paris, figure emblématique du christianisme qui prend ses aises.


Une mission à haut risque car son entreprise pourrait en pâtir ainsi que sa famille. Guidé par W3, Gabriel conçoit les dangers et ses conséquences terribles. Selon les dires de W3, cette affaire n'est que les prémices d'un tout qui dépasse tout entendement.


Et que vient faire la Papesse Online, Oriane Ier dans cette affaire ? Et bien, c'est la clef de tout cet imbroglio.


Henri Duboc signe un roman totalement dingue. Son imagination dépasse toute raison et son scénario est vraiment implacable et imbattable. Il n'y a que lui pour signer ce genre de roman ! Il nous immerge dans un monde conditionné par les technologies et l'intelligence artificielle. (J'ai cette impression saugrenue que finalement une large partie de cette population ne pense plus par elle-même et se laisse guider sans esprit critique et libre arbitre). Gabriel fait preuve d'équité alors que W3 est dans une démarche conquérante et plus envahissante (pour de bonnes et mauvaises raisons, la suite nous le dira). Ce duo est assez exotique et improbable. Une relation maitre-apprenti s'installe rapidement et donne d'agréables surprises. Ce premier tome pose les bases d'une histoire surprenante et instille dès le départ une atmosphère à la fois apocalyptique et suspicieuse. Je regrette toutefois ses passages où la langueur se fait ressentir coupant le rythme. D'ailleurs je m'interroge sur ses passages : seront-ils essentiels à la suite ou servent-ils seulement à confronter notre esprit critique ? Seul petit bémol qui a entaché ma lecture.


Henri Duboc signe un roman décapant et futuriste ne pouvant que vous faire réagir !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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L'action de ce premier opus de Dieu 2.0 se déroule à Paris dans un futur pas très lointain: 2053, avec quelques flash-backs. Cela a été un peu perturbant pour moi de changer de période à chaque chapître ou presque.
Certains des grands problèmes actuels ( écologiques, religieux ou autres) ont été résolus de façon plus ou moins satisfaisante, mais il a bien fallu parer à l'urgence.
L'Internet a poursuivi son développement à tel point que Gabriel, l'un des principaux personnages,a créé un cimetière en ligne qui conserve les souvenirs des défunts que l'on peut compulser, et l'on peut également être virtuellement présent à des obsèques.
Mais le monde n'est pas rose pour autant. W3, un hacker de renommée mondiale, se repentit et s'allie à Gabriel pour empêcher le monde de basculer dans l'obscurantisme. Ce livre fait donc écho à des préoccupations actuelles, mais poussées à l'extrême, pour montrer le ridicule et la dangerosité de nos comportements.
Ce roman d'anticipation traite de l'éternel conflit entre science et religion. Mais qui est Dieu? Et ces savants? ne se prennent-ils pas pour Dieu? je vous laisse le découvrir.
Je ne suis pas amateur de science-fiction. Mais l'auteur, Henri Duboc, que j'ai rencontré à un salon du livre près de chez moi, a su trouver les arguments pour me donner envie de le lire. J'avoue que je n'ai pas été enthousiasmée par cette lecture. Ce n'est ni le thème ni le style de l'auteur qui ne m'ont pas plu, mais tous les détails techniques, informatiques, scientifiques qui m'ont fait décrocher. Ce jargon ne me parle pas; vous l'aurez compris, je ne suis pas une scientifique, c'est peut-être pour cela que je n'ai pas accroché.
De surcroît, je n'aime pas l'excès dans quelque domaine que ce soit. Or ce livre montre des situations d'aujourd'hui poussées à l'extrême. Par exemple, un homme qui aurait éternué dans un bus, sans mettre sa main devant sa bouche, serait attaqué en justice. Je comprends bien l'objectif de l'auteur, mais cela ne me touche pas.
Cette lecture a déçu mes attentes ; je pensais y trouver une réponse à la question que j'avais posée à l'auteur: comment peut-on à la fois être scientifique et croyant, dans la mesure où les scientifiques ne jurent que par la preuve et que les religions, au contraire, vous demandent d'accepter sans preuve? Je simplifie, bien sûr, pour faire court.
Bref, ce n'est pas ce roman qui va me réconcilier avec la science-fiction malgré le sujet intéressant et essentiel;je vais retourner à mon classique,ce cher vieux George Orwell.
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Entre deux romans noirs, un crochet avec un roman d'anticipation, mais pas que… le week-end de Pâques. Et pas le moindre. Un roman traitant de la religion et de la science. le conflit entre science et religion ne date pas d'hier. Preuve en est, on débute avec la mort de Louis Pasteur en 1895 et une passe d'arme avec un curé lui apportant l'extrême-onction.

Le tableau est dressé.

Et Henri Duboc s'amuse à nous jeter corps et âme dans notre 21ième siècle. Il nous titille le cervelet pour ce qui est de l'attachement de l'homme à ses croyances et son évolution.

En 2053, notre futur est parti en vrille. Ça pullule d'hologrammes, de numérisation, de dématerrialisation. Après avoir été secoués par le réchauffement climatique, nous voilà totalement dépendants d'Internet. Au gré des chapitres, nous faisons des allers-retours dans cet avenir délabré et numérique à travers quelques personnages. Gabriel, 75 ans, jadis créateur de Memoriam, un cimetière universel en ligne. Il est approché par W3, un hacker légendaire en phase de repentance, avec une révélation fracassante. Notre civilisation risque de basculer dans l'obscurantisme. Preuve en est, dans ce futur pasteurisé, où les souvenirs des morts, quelques soient leurs religions, sont numérisés, Gabriel, le « Croque Monde » qui gère son entreprise avec éthique, doit faire face aux velléités de Monseigneur Verinas, un fanatique religieux de 1er ordre.

Plusieurs trames narratives s'imbriquent. On saute entre les flash-backs. On alterne entre les chapitres et des personnages, plutôt bien dessinés. Gabriel, W3, Verinas l'évêque de la capitale, Oranne, la papesse mère de famille, Yosa le fils surdoué de l'associé de Gabriel et Hattam, un savant barré à l'égo surdimensionné. Certes certains peuvent paraitre inégaux, mais Dieu 2.0 est le 1er d'une trilogie et si ma mémoire est bonne le T1 et le T2 ont été écrits en même temps.

Ce roman regorge d'humour. Il est atypique et provoque chez le lecteur, entre deux écarts de zygomatiques, une réflexion philosophique sur la place de la science, de l'informatique et de la croyance dans notre société. Longtemps, elles se sont affrontées. Rien de neuf. Mais avec l'avènement de la data, la science prend une nouvelle dimension. Jobs a remplacé Job.

Fait est que la technologie avancée par Henri, est toute à fait cohérente, qu'il s'agisse de smartphones, d'intelligences artificielles, de drones, de voitures électriques ou de dématérialisation du papier. Tout cela existe déjà. Nous entamons seulement nos névroses numériques. le Yphone omniprésent, la data ostentatoire. Et ça devient jubilatoire.

Car si Vatican 3, le mariage des prêtres et la numérisation des baptêmes sont en avance de phase, en revanche, les sites de cimetières virtuels commencent à voir le jour. Cherchez, et vous serez surpris. Les bras m'en sont tombés.

Les références sont nombreuses pour les fidèles adeptes de l'anticipation, même pour les ouailles de la SF. Asimov, Bradbury, Orwell ont décidément posés des bases dont nous ne sommes pas prêts de nous dépêtrer. La lecture est plaisante. Comme je l'ai mentionné, un sourire se barre de temps à autre sur le visage du lecteur et remplace nos rides d'expression, sources d'une réflexion intense. Notamment quand une certaine IA vient à écrire ses propres nouvelles pour tester son humanité.

Reste Dieu 2.0, va un cran plus et pose une réflexion sur le besoin naturel de l'homme de croire. Les échanges entre Gabriel et W3 ont un fondement inaliénable. Sans oecuménisme aucun, sans prosélytisme, Dieu 2.0, fait vibrer en chaque lecteur, une question. Qui est Dieu en ce début de 21ième siècle? Et à partir de celle-ci découlent une kyrielle d'autres. Que représente-il ? Quelle est la force de la religion ? de quelle force parlons-nous ? Oui, il nous est facile de gloser sur le poids des religions dans notre société occidentale, mais ne croyons-nous pas davantage en la technologie ? Les GAFAM deviennent un lieu d'échange, où nombreux sont ceux qui cherchent à « susciter l'adhésion ». Au-delà même du médium, ne faisons-nous pas de la science, un objet même revêtant une part de croyance en son sein ? Ne portons pas nous-même la science aux nues ?

Au-delà des problèmes de définition, il demeure la question de l'observable et de la croyance. Une question qui prend ses sources aux confins de l'humanité. Alors quand une IA envisage de tuer Dieu, faut-il encore qu'elle puisse comprendre ce que représente Dieu pour les hommes ?

à suivre avec Dieu 2.0, Tome 2 : Bye Bye Internet
Lien : https://nigrafoliablog.wordp..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
A quelques mètres de nous, un attroupement holographique. Il doit y avoir une cinquantaine de personnes représentées, dont les contours scintillent de bleu iridescent. L'instant est solennel, chacun est apprêté sobrement et tous sont silencieux. Un prêtre, en chair et en os, est en train de célébrer son office. Il est face à une grande colonne de pierre blanche rectangulaire pointée vers le ciel, bardée de projecteurs holographiques et incrustée de petits disques noirs bien alignés.
- Un caveau numérique.
- Qu'est-ce que c'est, Beaupa?
- C'est un enterrement, Raoul. Moderne. Viens, et surtout, n'aie pas peur.
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Je m'entends très bien avec Dieu. C'est avec la religion que j'ai un problème. Je n'ai jamais pu mettre Dieu dans une éprouvette. Je ne l'ai jamais vu. Mais je veux bien admettre son existence, tant que la nature est bien faite q'un esprit supérieur pourrai se cacher derrière, pourquoi pas...
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Dieu, machine illusoire inventée par des esprits retors de la pire espèce, au nom duquel pendant des millénaires, les hommes ont bêtement attendu des réponses à leurs infâmes questions existentielles, sans jamais obtenir de retour.
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Gödel a mis Dieu en équation, Gabriel. La preuve ontologique de Gödel. Trois définitions, six axiomes et quatre théorèmes qui prouvent mathématiquement l'existence de Dieu.
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Si on se plante, la semaine prochaine, j'officierai à Notre Dame des Glaçons, dans l'Antarctique, à marier des pingouins vivant dans le péché.
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