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EAN : 9782757809143
182 pages
Points (30/04/2008)
  Existe en édition audio
3.35/5   343 notes
Résumé :
Paul Hasselbank vient d'apprendre qu'il est gravement malade. Son désir ultime : revoir une dernière fois Anna, la femme de sa vie, partie vivre au Canada. Sur les traces de son amour perdu, il croise la route de Floyd Paterson, un bûcheron vivant reclus dans les bois. Entre ces hommes blessés se noue une complicité aussi puissante qu'inattendue...
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 343 notes
Sommes-nous des animaux ou des hommes ?

C'est ce à quoi nous confronte Jean-Paul Dubois dans son roman peu commun « Hommes entre eux ».
Peu commun, en effet ! Car je suis habituée à ses histoires pleines d'autodérision, d'ironie mâtinée de tendresse, et ici, je suis tombée des nues !
Ca commence par une maladie grave, aux mâchoires tenaces qui entaillent la chair tendre du ventre d'un homme abandonné par sa femme depuis des mois, Hasselbank.
Ca continue par son arrivée au Canada, à la recherche de cette femme. A North Bay, plus exactement, et en plein hiver. C'est vous dire ! Tempête de neige effroyable, routes-pièges, et autochtones très bizarres, aimant les combats humains les plus violents possibles et le sexe dans toute sa crudité.
Mais où étais-je tombée...

Prête à refermer le roman, dégoûtée de l'animalité des hommes (et des femmes), j'ai quand même suivi à petits pas Hasselbank dans sa quête du repaire de Paterson, « l'homme entier » qui a vécu quelques mois avec sa femme. « Homme entier », car il lui donnait l'impression d'avoir trouvé sa place sur cette terre. Rassurant. Solide. « Sans une once de perversion ni d'obsessions », pas comme ceux rencontrés au début de son séjour.
A nouveau mordu, épuisé par une crise effroyable, où « fragments de désastres intimes, mères aux sentiments cannibales, fratries fratricides, morts qui ne vous lâchaient pas des yeux » hantent son esprit malade, il est obligé de se confier corps et âme à Patterson, dans son chalet perdu au bord du lac gelé, en pleine tempête.

Patterson le réconforte à sa façon, pour éloigner de lui l'animalité qui le guette. Qui les guette. Qui nous guette...
L'animalité ?
« Peu d'êtres vivants nous défient à la manière des animaux sauvages. Ils nous hantent en posant sans cesse pour nous les grandes questions de la détermination, du sens de la responsabilité, de l'importance de notre héritage génétique et du passé en général »

Mais le piège glacé se referme doucement, sur eux, sur nous et nos questions existentielles.
Finalement, « Hommes entre eux » m'a giflée dès l'abord, pour me talonner ensuite et me tourmenter à la fin.
Car qu'est-ce qui est mieux, finalement ? Un homme ou un animal sauvage ?

Merci à Guylaine pour notre lecture commune, peu commune !
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Cré moué, cré moué pas, queque part en Ontario, y'a un chum qui est parti chercher sa blonde...
Y prend son char pour la r'trouver mais pas d'chance y tombe sur une tempête de neige qui va le laisser pantois!
Ah j'capote sur ce roman, y'a pas à dire!
Jean-Paul Dubois: c'est une vieille connaissance, un voisin du sud ouest, un journaleux sportif, un amateur du ballon ovale, bref un homme presque parfait...
Depuis" Kennedy et moi" où Bacri m'a ravie, depuis" Une vie française" et "Vous plaisantez Monsieur Tanner", j'étais sous le charme de cette plume tendre teintée d'humour!
Très surprise par cette aventure virile dans le nord canadien: des hommes des vrais avec tout ce qu'il faut!
Et aussi très émue par ces paroles masculines sur la maladie, la mort, l'amour, le sexe...
Tabernacle, Monsieur Dubois je suis zémue encore une fois!
Pour vous mettre dans l'ambiance même si ça ne se passe pas au Québec réécoutez Beau Dommage!
http://youtu.be/AJ6CSOLxbeM
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Comment un petit groupe d'hommes dont le seul point commun est d'avoir vécu à un moment de leur vie avec une femme répondant au prénom d'Anna Lancia vont se croiser, échanger, argumenter, s'opposer voire se battre, sans jamais admettre que leur relation partielle (pour ne pas dire ratée) avec Anna est à l'origine de leur comportement erratique et de leur spleen permanent qu'ils essayent de supporter en se soumettant à des rites les plus diverses, chasse, boxe, entomologie, notamment.
Le mari d'Anna, on ignore dans quelle position il arrive dans sa vie, qui a été abandonné sans explications, entame un périple pour la retrouver et comprendre qu'Anna aurait aimé trouver chez lui les dimensions qu'elle s'est résigné à chercher chez d'autres.
Le roman explore une idée chère à JP Dubois, la difficulté du couple homme femme à jouer une partition harmonieuse sur le long terme, complète, équilibrée et satisfaisante. Quadrature du cercle. Vibrations décalées. Centres d'intérêts antagonistes.
Il met en scène avec ironie et humour mais aussi résignation et désespoir les difficultés qu'époux et épouse éprouvent pour retrouver leur complicité du début dans la trivialité du quotidien.
Le tour de force du roman est de faire d'un personnage absent dans l'action, Anna, une personnalité présente et obsédante dans l'esprit des personnages dont elle est la seule préoccupation.
Une forme de féminisme à la Dubois.
Merci Jean Paul !
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Quel drôle de voyage au fin fond du Canada, dans le sein glacé du froid polaire que ce roman Hommes entre eux !
On suit le périple de Paul Hasselbank, un homme en fin de vie, désireux de revoir sa femme avant de mourir. On croise des personnages atypiques, inquiétants et froids comme le climat qui les a vu naître. Il semble que ce paysage glacial ait déteint sur tous et les a éloignés de l'humanité.
Ils se réjouissent à l'idée d'aller voir des hommes se battre, voir le sang gicler, les faces se faire écrabouiller. Ils s'accouplent sans amour, sans sentiments, sans émotion juste pour satisfaire leur rut…
J'ai espéré que quelque chose se passe à un moment donné, pour raccrocher tous ces hommes au genre humain, mais au contraire, j'ai été complètement décontenancée par la fin de ce roman… je n'ai pas compris...
Je ne dirai pas que je n'ai pas aimé ce livre, Jean-Paul Dubois sait écrire et il nous tient la main pendant tout ce voyage. Mais j'ai eu l'impression de suivre cette histoire derrière le verre épais d'un très grand aquarium, je n'ai pas été touchée, j'ai essayé de comprendre mais en vain…
Toutes mes excuses à Latina, désolée de t'avoir entraînée dans ce froid bestial à cause d'une PAL à vider… On se rattrapera la prochaine fois !
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« La couleur de la Buick se confondait avec celle de la maison. Ce fut la première chose qui vint à l'esprit de Hasselbank tandis qu'il descendait de la voiture. Il vit un homme de forte stature se diriger vers lui et dire avec une certaine douceur :
- Vous en avez mis du temps.
Hasselbank et Paterson restèrent un moment ainsi face à face, debout dans la neige. »

La photo de couverture de l'édition de poche de ce roman est parlante : deux loups face à face se montrent les crocs. Tous les hommes de ce roman ont en effet en commun une grande violence, apparente ou cachée.
L'argument est simple : Paul Hasselbank, assureur toulousain est gravement malade. Il est toujours marié à Anna, qui l'a quitté et s'est installée au Canada. Il souhaite la revoir avant de disparaître et, malgré son état de santé, part sur ses traces.

Le ton général de ce roman, malgré quelques passages plus légers, est froid et sombre. Les paysages reflètent aussi cela. La fin du roman, assez éprouvante se passe presque entièrement pendant des jours de blizzard, en un huis-clos.

Difficile pour autant de ne pas être captivé par cette histoire qui m'a embarqué sans que je puisse prévoir ce qui allait se passer à la page suivante. La qualité d'écriture de Jean-Paul Dubois est évidente et, même s'il a ses trucs et ses ficelles, il sait ne pas abuser de lieux communs.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Quand il examinait longuement cette image, il lui arrivait d'entendre la voix de sa femme résonner dans sa mémoire. La voix était la première chose que l'on oubliait après le départ de quelqu'un.
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Peu d'êtres vivants nous défient à la manière des animaux sauvages. Ils nous bouleversent comme le font les grandes marées, nous hantent en posant sans cesse pour nous les grandes questions de la détermination, du sens de la responsabilité, de l'importance de notre héritage génétique et du passé en général.
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Anna appartenait à cette catégorie de femmes qui possèdent la rare grâce de rendre un homme meilleur, faisant sourdre en lui des sentiments nouveaux que nul, jusque-là, ne lui avait permis de révéler.Ce n'était pas intentionnel chez Anna. Simplement, elle induisait cet état de fait, agissant sur l'âme des hommes comme la lune influe sur les marées.
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Je reste étendu là, persuadé qu'un lien naturel nous rattache au monde des animaux. Souvent la présence des animaux nous tire vers ce mystère-là. Nous avons en commun avec eux les les brûlures de la faim et de la peur, ainsi que la présence de sel dans notre sang...Je suis revenu au camp en pensant à la complexité des rapports qu'entretiennent les animaux avec le temps et l'espace : leurs migrations, leur patience, leurs réseaux et repaires. Ont-ils vraiment des désirs, du courage, de la perspicacité ? Peu d'êtres vivants nous défient à la manière des animaux sauvages. Ils nous bouleversent comme le font les grandes marées, nous hantent en posant sans cesse les questions de détermination, du sens de la responsabilité, de l'importance de la génétique et du passé en général.
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Les Indiens disent que la seule chose que l'on ait à craindre pendant le blizzard,c'est que le vent soulève la mauvaise part que chacun porte en soi et que,lorsque tout s'apaise,apparaisse à la lumière ce que l'on a parfois essayé d'enfouir tout au long d'une vie.
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