L'HORREUR DANS LES BAS-FONDS...
Les Changelings sont des pièges que l'on retrouve dans les écrits irlandais, et écossais. On y raconte que les fées, par malice et curiosité, n'hésiteraient pas à enlever les bébés des hommes, dans le but de s'amuser. En substitution, les fées placeraient alors un Changeling à la place du nouveau-né enlevé.
La forme d'un Changeling peut changer d'un récit à l'autre, mais la plupart du temps, un Changeling prend la forme d'un bébé fée, ou d'un bout de bois enchanté. le sortilège veut ensuite que cette substitution fasse totalement illusion auprès des parents, alors persuadés d'avoir leur enfant à côté d'eux.
...
Tout à explosé !
Tandis que les mineurs tenaient une réunion interdite dans les galeries de la mine afin de savoir comment organiser une grève contre leurs désastreuses conditions de travail, l'étrange personnage éminemment diabolique qui est le nouveau directeur de cette exploitation s'en est allé réveiller un monstre séculaire dans les tréfonds des sous-sols miniers. En un clin d’œil, c'est non seulement la mine qui a pris feu mais c'est tout le pâté de maison qui s'est effondré.
Seuls notre petit Scrubby, son ange gardien musclé Rob; la jolie Laura ainsi que les nains de la mine s'en sont sortis vivant. Depuis, notre brave garnement s'en sort comme il peut en fouillant la vase de Wapping où viennent se déposer, à marée basse, divers menus objets perdus dont il tire péniblement quelques pence.
Mais la tragédie n'est jamais éloignée et, après avoir vu et offert un foulard de soie échangé contre le fruit de ses fouilles à la délicieuse et douce Laura, il ne pourra que surgir trop tard sur les lieux de son assassinat monstrueux, celle-ci étant lacérée de coups comme si l'on s'était acharnée sur elle.
S'ensuit une étrange enquête, menée d'un côté par de vrais policiers, sous la houlette d'un inspecteur-chef ami de Rob, et d'autre part par un Scubby de plus en plus intrépide, où l'on comprend que le démon est encore et toujours à la manœuvre. Mais l'étau commence imperturbablement à se resserrer autour de ce monstre qui revêt la défroque d'un homme de la haute, de la très haute société londonienne.
Cependant, la série de crimes hideux et horrifiques semble n'en être qu'à ses débuts, ainsi que le craignait si justement l'inspecteur-chef, Sir Michaël. Et le souvenir funeste du fameux éventreur de Whitechapell est encore dans tous les esprits...
Troisième volet de cette saga fort réussie, celui-ci passe la vitesse supérieur. le rythme, en dehors d'une introduction nous plongeant à nouveau dans le monde de Faëries, est frénétique, haletant. On est plus que jamais plongé dans cet enfer urbain de la Londres de la fin du XIXème siècle, sans doute légèrement mythifiée dans ses aspects les plus funestes et lugubres, mais pas si éloignée que cela de la description qu'en fit Jack London dans son éprouvant et passionnant témoignage "Le peuple d'en bas ( le peuple de l'abîme)" dans d'autres traductions). Quant à la succession de "gueules" à laquelle nous convient Xavier Fourquemin au dessin et Pierre Dubois au stylo, on y croit tant elle est riche et haute en couleur. Quant à ce titre un rien énigmatique, "Spring Heeled jack", il se réfère rien moins qu'à un personnage de la littérature populaire anglaise, plus spécifiquement londonienne d'ailleurs, qui est une sorte de super-méchant d'avant l'âge des comics, personnage diabolique et mystérieux capable de faire des sauts proprement vertigineux, d'où son surnom (Jack Talons-à-Ressort en bon français). Ce rappel au folklore populaire aura son importance dans le fil de cette histoire, et la référence tout autant que révérence en direction de toute une littérature de feuilleton est évidente tout autant que bienvenue. On s'en régale !
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On découvre dans ce troisième tome le mal en personne. après avoir visité les mondes souterrain dans le second, notre héros se sort d'un coup de grisou grâce à l'aide de nains et plonge dans l'univers de la criminalité du Londres populaire.
Ce troisième tome qui aurait du être dédié au monde des eaux ne laisse malheureusement que peu de place aux personnages légendaires de cet univers comme les ondines qui ne font qu'une brève apparition. Peut être la thématique se poursuivra-t-elle dans le tome suivant à l'image de celle du monde sous-terrain à cheval sur deux tomes.
Passé ce regret, le graphisme est toujours aussi somptueux et le scénario reste de qualité.
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Il y a 2 types de lecture pour se roman graphique
Un enfant verra le côté fantastique de deux bébés qui ont été échangé à la naissance d'un venant du royaume des fées et découvrant dans le monde humain toutes ces petites créatures extraordinaires tel que les naïades les trolls les nains et autres êtres de la terre de l'eau du feu et de la lumière avec bien sûr une bataille contre le vilain méchant chaos
Un regard plus adulte verra le côté fantasy mais le tout sur un fond de misère sociale de la fin du 19e siècle.
Avec l'exode rural, la révolution sociale les mines de charbon et la pénibilité du travail mais aussi la misère humaine et les meurtres inhérents à cela. Et la cupidité de l'homme...
Bref c'est un roman graphique où il faut regarder derrière le côté fantastique pour apprécier toute l'histoire et la recherche qu'il y a pu y avoir
Pour conclure je trouve que c'est un roman graphique agréable à lire les dessins sont parfois un peu simplet et personnellement je trouve que l'histoire aurait pu être plus poussé du côté fantastique mais en même temps dans des romans graphiques de 50 pages chaque Tom on ne peut pas décrire autant de choses que dans un roman fantastique de 500 pages
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Le temps a passé, la mine a refermé ses entrailles, la banque se porte bien, la mort nettoie les rues. Le fleuve noir coule indifférent entre les rives...
... Laissant dans la boue quelques poignées dérisoires d'hétéroclites aumônes aux espoirs perdus des "joues creuses" du East-End : ...
... "Les fouilleurs de vase de Wapping".
Ecoute et regarde Scruby la vallée chante pour toi, le feuillage, la source, la faune et l'oiseau te saluent, ainsi que ceux que l'on ne voit que quand notre âme déborde de nos prunelles.
Payot - Marque Page - Pierre Dubois - Texas Jack