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Paul Siegelman s'est toujours laissé porter par la vie, laissant les choses avancer d'elles-mêmes sans jamais réellement s'en mêler. Un événement imprévu vient pourtant soudain secouer sa quarantaine jusqu'ici sans histoire. Dans l'avion qui l'emmène à Miami où réside désormais son père, il entame une introspection qui pourrait bien déboucher sur un tournant majeur dans son existence…


Chaque livre de Jean-Paul Dubois n'est « ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre ». Les obsessions de l'auteur nous emmènent une fois de plus aux côtés d'un homme prénommé Paul, à la dérive d'une existence toute tracée qu'il suit passivement, comme réfugié dans une sorte d'absence, commode mais au final assez ennuyeuse. Seul un séisme personnel le forcera à sortir du cadre dans lequel il paresse distraitement, à enfin prendre des risques et des décisions, à vivre en définitive.


L'on retrouve avec amusement les ingrédients des autres romans, accommodés d'une manière chaque fois étonnamment renouvelée. L'élégance et l'humour de la plume opèrent avec le charme qu'on est toujours sûr de trouver dans les pages de cet écrivain, au point que chacun de ses ouvrages évoque aussitôt la promesse d'une vraie délectation, le plaisir de s'installer dans un bon vieux fauteuil familier et confortable, pour une soirée de connivence aussi légère que profonde, aussi drôle que mélancolique.


Par bonheur, la bibliographie de Jean-Paul Dubois me réserve encore de nombreuses découvertes, que j'ai bien l'intention de savourer une à une. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Il y a précisément trois types de lectures chez moi : les lectures-ci les lectures-ça, et les lectures Dubois. Le schéma est toujours le même, j'entame une alternance entre les deux premières un temps plus ou moins long, et je reviens à la troisième pour un ravitaillement maison. Parfois cela peut être une relecture, et puis d'autres fois c'est une relecture. Vu qu'il écrit toujours à peu près la même chose.

Voici Paul en vol pour Miami, la quarantaine, parti annoncer à son père qu'il s'est fait virer par sa femme de sa propre entreprise de fabrique en tondeuses à gazon. Rien de tel que de prendre de la hauteur pour faire un retour introspectif sur soi et sa vie, tirer les ficelles du souvenir pour mieux cerner la crise de middle-life.
Est-il utile de préciser que l'on retrouve les ritournelles de Jean-Paul Dubois : les tondeuses à gazon, les aléas du couple, Paul, les poulets maison. Et son ton désabusé bien sûr (« J'ai foi en un certain nombre de chose, comme la patience, le respect, le silence et même le mensonge. Mais je me défie de l'amour, ce sentiment hallucinogène éphémère qui paralyse l'esprit, et vous laisse ensuite pour mort, dans la posture de l'électrocuté »). Sauf qu'ici j'ai eu l'impression de me trouver face à un roman qui cristallise ses leitmotivs, une espèce de roman base de sa quête obsessionnelle.

Un crû de 1994, certes pas le meilleur, loin de là. Des longueurs, comme s'il avait fallu combler pour atteindre les sempiternelles 240 pages (une autre habitude là-aussi). Pour voir au meilleur, il faudrait je crois se tourner vers les derniers. Difficile de dire d'ailleurs en quoi ils seraient meilleurs, peut-être le cocasse y est-il plus présent, l'écriture plus incisive, le désenchantement poussé à son paroxysme. Je sais pas, et puis je m'en fous un peu à vrai dire. L'important pour moi au final est de pouvoir le retrouver après mes lectures comme ci ou mes lectures comme ça.
A se demander si l'obsession, elle serait pas plutôt chez moi.
Faudrait que j'en parle à mon psy.
Et qu'il vienne pas me raconter que ce besoin de me retrouver en gazon connu, c'est justement parce que « La vie me fait peur ».
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Entre la France et les États-Unis, chronique de la vie de Paul Siegelman,ses figures,ses loupés,ses petits arrangements et ses petites lâchetés.
Je retrouve avec plaisir la verve et l'humour pince sans- rire de Jean-Paul Dubois dans ce récit doux-amer d'un fils qui a du mal à trouver sa place.
Le style,ce qui se dégage de son écriture me parle assurément car j'engloutis le livre aussitôt commencé. Son personnage principal est terriblement humain,c'est la force de cet auteur.

"J'accepte de me lever tous les matins.
J'accepte de vieillir chaque jour davantage.
J'accepte de mourir quand il le faudra.
J'accepte la compagnie des mouches.
Pour l'instant,mon visage est dans la lumière du soleil."
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Entre Montesquieu en Lauragais et Miami, entre une femme superwoman qui n'hésite pas à le licencier et un père amoureux d'automobiles et complètement fantasque, Paul essaie de surnager sans trop s'ensabler dans les hauts-fonds parfois piégeux de son existence.

Je suis fan de Jean-Paul Dubois (pas seulement parce que comme moi, il aime le rugby) et je redoute le moment où il ne me restera plus de romans à découvrir. C'est un auteur à l'écriture véritablement romanesque qui aime installer ses personnages dans des situations improbables. On y retrouve comme dans ses autres récits plein d'éléments récurrents, tels que son amour pour Toulouse, les automobiles, la Floride et bien sûr le rapport père / fils, un des éléments centraux de cette histoire.
Toujours un régal pour moi!
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On ne présente plus la petite musique littéraire du dernier récipiendaire du Goncourt, et cette manière bien à lui de nous parler de personnages décalés, encombrés de leur vie en petites et grandes galères.

Ce roman publié en 1996 est centré sur un personnage dilettante qui effectue, lors d'un voyage en avion, le bilan de son parcours de fils puis de mari. Paul n'a pas fait grand-chose de son existence, n'a eu que peu de projets et de passions, n'a même pas bien réussi un mariage avec une femme qu'il reconnaît néanmoins aimer.
Mais peut-on facilement faire front quand la vie vous inquiète. On courbe le dos et on subit.
On a envie de le secouer, ce Paul attentiste, de lui dire que les années ne se rattrapent pas, en amour filial et/ou conjugal.

Jean-Paul Dubois, c'est vraiment un univers touchant de désenchantement, axé sur les relations humaines et porté par une écriture limpide. L'histoire s'attache à des riens mais se déplie avec une extrême fluidité, pour un bonheur de lecture.
Je suis bien partie pour lire sa bibliographie à rebours...
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4e de couverture : Paul Siegelman se dirige vers Miami. Trente-trois mille pieds, c'est l'altitude idéale pour survoler sa vie : la mort de sa mère, les acrobaties financières de son père, ses relations tumultueuses avec les femmes.
Mais la grande angoisse de Paul, c'est de rester « petit ». Incapable de prendre des décisions, il est une proie que les autres manipulent. Pourtant un évènement va bientôt changer son destin…

Mon avis : Paul est dans l'avion pour aller rejoindre son père et fait un bilan de sa vie, sans concession, il se voit tel qu'il est sans chercher à incriminer les autres et le résultat n'est pas terrible.
Au début, je me suis dit, je ne vais jamais réussir à faire toutes ces heures de vol avec Paul, je me serais certainement endormie avant. Et puis, bizarrement, je l'ai écouté. J'ai apprécié les fantaisies de son père, j'ai détesté sa femme et ses beaux-parents avant de me raviser… Parce qu'il raconte simplement sa vie de mec paumé qui ne sait pas prendre de décision et qui se laisse aller, mais est-il vraiment coupable ?

L'écriture est simple, facile à lire. Pas vraiment d'intrigue mais des réflexions psychologiques parfois intéressantes.
Finalement un bon roman, avec une fin que j'ai appréciée également.

À lire en grignotant du poulet avec un verre de vin blanc sec ou éventuellement à bord d'un avion.

Compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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Dans l'avion qui l'emmène de Toulouse à Miami pour rejoindre son père, Paul, qui rencontre des difficultés personnelles et professionnelles, fait le point sur sa vie. Il remonte le fil de ses souvenirs, de l'enfance à l'âge adulte, fait le point sur ses erreurs, ses peurs.
J'ai bien aimé l'écriture de l'auteur, qui se lit facilement bien que marquée par moment par quelques longueurs descriptives. le personnage de Paul est intéressant : il peut paraître détaché et pourtant je ne l'en ai pas trouvé moins attachant. On sent, tout au long de cette lecture qu'il est surtout "hanté" par le temps qui passe inexorablement. Jean-Paul Dubois décrit également une belle image de la relation père/fils. Une bonne lecture.
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Avec Jean-Paul Dubois, il y a toujours un héros qui fuit ou retrouve quelque chose, quelqu'un, une ville, qui ne tient jamais bien longtemps sans être désabusé mais courageux parfois aussi, bref qui a besoin d'être accompagné, précisément par son lecteur pour qu'il ait moins peur. J'aime cet auteur amoureux de Toulouse et de la Floride, je m'accommode de ses longueurs et digressions, je trouve toujours mon compte dans telle ou telle partie de ses romans même si l'histoire en elle-même importe peu.
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La vie me fait peur (1994) m'a bien plu car il comporte plusieurs ingrédients de la « cuisine littéraire » de l'auteur : le prénom Paul pour le personnage principal, Toulouse en toile de fond ainsi que l'Amérique du Nord, des informations bien fournies sur les voitures, de l'humour, de la réflexion, quelques morts violentes, les tondeuses à gazon, et une histoire qui se tient bien.

Oui, la vie fait peur à Paul Siegelman, un dilettante dans toute sa splendeur, d'un nonchaloir biblique selon Dubois. Il ne finit pas ses études et part rouler sa bosse sept années aux EEUU où il va pratiquer divers jobs pour survivre. Puis il rentrera en France où son père, un farfelu patenté, gère une affaire de tondeuses à gazon et attend le fiston pour qu'il prenne les affaires en main. le problème est que Paul ne veut pas, il s'en sait incapable. Comme le hasard fait bien les choses, il va croiser une jeune femme qui est son antithèse et il va l'épouser. Cette jeune femme est américaine, fille de chirurgiens, riche et brillante. C'est elle qui va prendre l'affaire du beau-père à la façon énergique des businessmen d'Amérique du Nord pendant que Paul reste le parfait glandu et que à 44 ans la vie lui fait peur, bien sûr, puisqu'il a tout raté avec son parcours stochastique (synonyme d'aléatoire, chic un nouveau mot).

Ceci est en gros la trame de ce roman mais en fait, il apporte beaucoup plus que l'histoire autour du mollasson Paul Siegelman. Les rapports entre les gens sont très bien vus, ainsi que le milieu de affaires ici ou en Amérique. Il y a une foultitude d'anecdotes et de réflexions qui font de cette lecture quelque chose d'intéressant et par moments, très drôle : un régal dans la plus pure veine duboisienne. Et quelles descriptions drôles il nous sert, par exemple celle de l'ami Gaetan di Falco …sa crinière vaincue par une calvitie foudroyante, laissait maintenant apparaître un crâne bosselé entouré d'une fine bande de cheveux taillés court, et entretenus comme une bordure de jardin. Sa stature, elle aussi, s'était modifiée. Gaetan n'avait plus aucune allure, on l'aurait dit tassé, envasé dans l'embonpoint. Quant à son visage, il était gras, rosacé comme un mauvais pâté…et au sujet de son épouse Sophia: c‘était une femme séduisante, mince et d'apparence si fraîche qu'elle semblait sortir d'un réfrigérateur. Sa peau aussi fine qu'une pellicule de yoghourt, avait quelque chose de lacté. Ses jambes sèches et nerveuses lui donnaient une démarche juvénile.

Aussi, l'auteur Dubois nous sert des phrases de désenchantement sur l'amour émanant de son profond spleen. J'en ai noté quelques unes…toute femme a, au moins une fois durant sa vie, souhaité la mort de son mari, préférant la franche solitude du veuvage à l'indifférence mutilante du conjoint. Oui, fatalement, tout homme a partagé ces mêmes pensées. Et peut-être les deux au même moment. Parce qu'au fond, le deuil est la seule séparation qui soit propre, nette, qui tranche le différend de manière neutre, indiscutable. L'un disparaît, le survivant peut allonger ses jambes…A quoi bon défaire un vieux couple pour reformer aussitôt un couple de vieux ?…parce que je ne crois pas plus en l'amour qu'aux prévisions météorologiques à dix jours. J'ai foi en un certain nombre de choses, comme la patience, le respect, le silence et même le mensonge. Mais je me défie de l'amour, ce sentiment hallucinogène éphémère qui paralyse l'esprit, et vous laisse ensuite pour mort, dans la posture de l'électrocuté…

Un bon cru débordant de cynisme.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Jean-Paul Dubois, au fond, est-ce que ce ne serait pas un peu le Woody Allen de la littérature française contemporaine? Dans ce roman, on retrouve un anti-héros nommé Paul, en proie à de gros doutes et face à une crise, partagé entre Toulouse et Miami. J'ai bien aimé quand même pour le style et le ton , et parce que ce sont toujours des histoires touchantes.
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