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3,6

sur 296 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le narrateur et écrivain Paul Permülter est au bord de la dépression. Fraîchement divorcé et sans enfant, il dresse à cinquante ans le bilan d'une vie creuse et stérile, qu'il résume avec morosité aux quelques décimètres cubes de papier où loge toute son oeuvre. Il décide de secouer ce quotidien qui ne le satisfait plus, en partant à l'aventure outre-Atlantique. Après plusieurs petits boulots aux Etats-Unis, il atterrit au Canada, dans la région des lacs où son père s'est noyé il y a bien longtemps. Son parcours ne tardera pas à l'emporter bien au-delà des traces paternelles, par ailleurs pleines de surprises…


Il aura fallu l'âge mûr, et tout le poids de ses désillusions et de sa solitude, pour que Paul en arrive à affronter ses peurs et ses démons, passage obligé pour enfin devenir lui-même et trouver la sérénité. Loin de son ancienne vie bourgeoise et au gré des imprévus d'une bourlingue sans but précis, son voyage va s'avérer un parcours aussi bien intérieur et personnel qu'intercontinental. Au fil de multiples rebondissements et de rencontres marquantes, Paul nous embarque ainsi dans un récit d'aventures qui, le confrontant d'abord à ses semblables, puis à la nature grandiose du Canada, et enfin à lui-même, monte peu à peu en puissance pour s'achever dans une apothéose haletante.


Captivé à ne plus pouvoir lâcher le livre, le lecteur s'attache à ce personnage en perdition, qui devra d'abord régler ses vieux comptes avec son père pour trouver ensuite le courage de vaincre ses propres ténèbres. le charme du récit doit beaucoup au talent narratif de l'auteur et à son style. L'écriture de Jean-Paul Dubois est toujours un régal de perfection et de dérision, qui vous envoûte et vous fait regretter de déjà tourner la dernière page. du coup de foudre de mon premier titre « duboisien » à mes coups de coeur successifs dans ma découverte de ses autres romans, cet écrivain n'est pas prêt de quitter le panthéon de mes auteurs favoris. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Dans ce livre aux chapitres fort explicites (le premier s'intitule le début, le dernier… la fin), l'avant-dernier, les bois sales, est particulièrement intense et hypnotisant. L'histoire débute à Toulouse où vit Paul, 48 ans, écrivain fatigué. Il résume sa vie professionnelle à « une pile… de… 24 cm de haut pour 3,490 kg de papier. » L'inventaire qu'il dresse de son existence est lui aussi plutôt négatif : un divorce et pas d'enfant. Il prend conscience de sa solitude et de « la vacuité de son travail. » « En choisissant le métier de romancier j'avais fait fausse route. » « J'étais désargenté, désenchanté. » L'heure du bilan a donc sonné.

Paul quitte la France et atterrit d'abord en Floride où il vit de petits boulots. Il rencontre des individus qui s'avèrent finalement peu recommandables et il contracte un virus qu'aucun médecin n'est capable de diagnostiquer. Il poursuit son voyage jusqu'à La Tuque, au nord de Montréal. « Je n'eus plus qu'un seul désir, irrépressible : m'asseoir au bord du lac où mon père s'était noyé. » Ce père, prénommé Fulbert – « Enfant, ce prénom me terrifiait » -, disparaissait chaque année deux mois par an pour vivre sa passion de pêcheur dans la région des lacs au Canada. Paul est accueilli par Jean, un ami de son père, Jean qui l'embrasse « à la façon un peu rugueuse d'un vieux père » et qui lui révèle un secret aussi inattendu qu'énorme. Pour digérer cette révélation qui bouleverse le cours de sa vie, Paul s'installe d'abord dans la cabane au bord du lac où a disparu son père.

Et puis arrive ce fameux chapitre les bois sales, passage initiatique où Paul s'enfonce dans « l'impénétrable toison de la forêt » où il n'y a pas d'autre option qu' »Avancer. Me concentrer sur ce verbe. Oublier la peur et ses peurs. » S'ensuit entre le père et le fils un dialogue imaginaire où chacun règle ses comptes. le fils risque sa vie pour trouver enfin son propre chemin et découvrir « la valeur exorbitante de la vie. » La fin du livre, triomphante, est magnifique. Et heureusement pour nous, le narrateur se décide à raconter son histoire incroyable dans un 14e roman.

Dans ce livre où la nature toute puissante est un personnage à part entière – « Les bois avaient refermé leurs portes sur moi » -, l'écriture est simple mais d'une grande qualité. Elle est juste parfaite. Elle délecte, elle régale. Jean-Paul Dubois décoche certes une volée de flèches autant contre les écrivains (auto-dérision ?) que contre les médecins, mais se penche aussi sur nos peurs, nos manques, nos règlements de compte, nos désillusions, nos espoirs.

(Livre sorti en 1999 et réédité en 2021. Courez l'acheter !)
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Un père, qui disparaît chaque année pendant deux mois pour aller pêcher sur les grands lacs canadiens, puis un jour ne revient plus. Une femme, qui s'ennuie et un autre jour est partie vers d'autres horizons. La stérilité, définitivement avérée après moult examens médicaux. Et pour couronner le tout, un chien, meilleur ami de notre homme et seul rescapé de cette débandade, parti lui aussi vers un ciel, réel ou imaginaire. D'autres auraient sombré, pas notre héros, qui va tout lâcher et partir vers ce nouveau monde où il espère vivre un peu de la vie de ce géniteur qu'il a si mal connu. de petit boulot en petit boulot il va atterrir au milieu de ces grands espaces du nord canadien et vivre des moments intenses qui constituent l'acmé de ce voyage initiatique, magnifiquement conté par Jean-Paul Dubois. L'empathie est totale, tout comme le dépaysement. Une petite merveille d'écriture…
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J'ai beaucoup lu Jean-Paul Dubois et aime par-dessus tout sa plume simple mais directe, pas d'hypocrisie ni de complaisance, autant avec ses personnages que ses lecteurs. On se dit tout, on ne se cache rien.

"Si ce livre pouvait me rapprocher de toi" ne déroge pas à la règle.
Le narrateur, Paul Peremülter, est un écrivain las de son quotidien sans femme ni enfant, sans grandes réussites ni ambitions. Il ferme sa maison toulousaine et se lance dans un voyage sur le continent nord-américain à la recherche d'aventures et de lui-même.

Ce voyage initiatique ou cathartique - les deux? - le confrontera aux hommes et à la nature et le mènera jusqu'à La Tuque, ses lacs et ses bois, dans les pas de son père décédé sur place des années auparavant. Un père qu'il croyait connaître, dans sa vie simple et rangée, et dont il découvrira un certain nombre de secrets.

Happée dans ce récit, j'ai savouré ma lecture de la première à la dernière page. Beaucoup d'émotions et de sentiments se mêlent aux réflexions philosophiques sur le sens de la vie et des rencontres, dans une ambiance road trip aux relents chamaniques. Un régal ❤

          《La phrase à retenir》
"À l'image de ceux qui aiment tellement la vie qu'à chaque instant ils redoutent de la perdre, je possède un indéniable profil d'hypocondriaque."

Lien : https://www.instagram.com/mo..
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Ce livre est très puissant et très beau. Paul, fils de dentiste et confiseur perd sa mère puis des années plus tard son père. Ce père partait pêcher deux mois par an au Québec et se noie là bas. Après s être cherche à travers divers boulots et souffrant de grande solitude, Paul ressent le besoin d aller là où son père est mort. Il y rencontre l ami de son père qui lui révèle la double vie de son père. Il trouve une nouvelle famille et entre en contact avec l âme de son père lors d une expédition extrême qui le met en danger de mort. l'écriture est magnifique, les sentiments puissants. Livre important.
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Attention ! ne pas se fier au titre et à son côté "fleur bleue" !
Lorsque je le lisais, au fur et à mesure, pour la première fois de ma vie, je me suis dit "voici le livre que j'aurai aimé écrire"...la vie, la destinée, la fragilité humaine, tout y est, tout cela servi par une belle écriture, simple et pourtant efficace et profonde... L'histoire d'un parcours, d'une descente, d'une renaissance, tout l'univers de Dubois que l'on retrouve ici avec jubilation.
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Un régal : le chemin hasardeux d'un fils vers son père disparu mystérieusement au Québec, de son divorce à Toulouse et à Miami en passant par Vancouver et les forêts profondes du Québec. Finit-il par se retrouver lui-même au gré des découvertes du présent et du passé ? Avec l'humour distancé habituel et des perles d'écriture, JP Dubois offre une autre roman émouvant où chacun peut se retrouver.
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Le père de Paul Peremüller a disparu dans un lac canadien où, deux fois l'an, il allait pêcher. Paul décide de se rendre sur place, dans la ville de la Tuque, où il retrouve l'ami d'enfance de son père. Jean Ingersöll va lui faire une révélation bouleversante.

Il lui en faut du temps à Paul, pour digérer ce qu'il vient d'apprendre. A lui désormais d'aller sur les traces de ce père qu'il croyait connaître, sur les rives du lac Flamand où il va passer quelques jours avant de décider, sur une impulsion, de pénétrer dans les Bois sales situés juste à côté de la cabane de pêcheur. Des forêts inextricables, sauvages, dont la légende raconte que de nombreux hommes y ont perdu la vie en cherchant à les traverser. Geste désespéré ? Volonté de mourir pour mieux renaître ? Paul s'y enfonce sans savoir s'il en ressortira vivant, dans une plongée au coeur de lui-même, pleine d'épines et de ronces. Ce récit fait la part belle à la nature canadienne et aux questions de l'homme, aux rivières survolées en Cessna ou en Beaver, et on y sent les prémisses du dernier roman de Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon. Ses Paul, qu'ils s'appellent Hansen dans son dernier opus, Peremüller ou encore Ackerman (Tous les matins je me lève) dont des hommes ordinaires que la notion de réussite ne touche guère et dont l'ambition est surtout de rester libres, et c'est bien cela qui les rend touchants et si humains.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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De toutes façons, je suis une fane de jean Paul Dubois. Quand je referme le livre, je lui dis : t'inquiète pas, je me suis rapprochée de toi, il y a belle lurette.
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je garde un souvenir ému de la lecture de ce livre, il y a quelques années déjà. Je me souviens avoir versé de chaudes larmes quand le héros a perdu son chien...je ne suis pourtant pas très "animaux de compagnie"
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