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sur 4198 notes
Paul Hansen est enfermé dans la prison de Montréal depuis deux ans, jour de la victoire aux élections de Barack Obama.
Sa cellule de 6 m² comprend deux lits superposés, une cuvette de toilettes, deux tabourets scellés au sol. Les rongeurs occupent les lieux avec les détenus... C'est glauque, glauque!
Son co-détenu, un ancien Hells Angels est accusé de meurtre et Paul aussi.
Entre eux, mis à part les côtés écoeurants de la promiscuité, c'est la bonne entente. Paul se sent protégé dans le milieu carcéral grâce à cette armoire à glace qui est son voisin de cellule.
Paul est né à Toulouse, son père, pasteur, vient du Danemark. Sa mère gère un cinéma.
Avant les meurtres, il était responsable de l'entretien d'un immeuble à appartements tout proche de la prison. Coïncidence !
Tout se passait bien mais un nouveau gérant arrive.
Il vivait avec Winona , pilote d'avion qui l'emmenait en plein ciel .
Winona descend du peuple amérindien des Algonquins.
C'est avec une grande maîtrise de la plume que Jean-Claude Dubois nous emmène dans son récit . J'ai beaucoup apprécié son retour en arrière vers le pays d'origine de son père, le Danemark où les scènes sont très imagées.
J'ai eu plus de mal avec les scènes de promiscuité dans la prison.
Pendant toute ma lecture, je me suis demandé ce que cet homme faisait là enfermé pour deux ans. Il faut attendre les dernières pages pour le savoir.
Je me suis accrochée à ces dernières pages et je les ai épluchées.
J'avais un peu trop attendu ce dénouement.
La fraternité entre les deux détenus est bien mise en valeur ainsi que le désir de justice.
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Ouvrir le dernier roman de Jean-Paul Dubois, et retrouver la plume d'un auteur dont j'ai lu quasiment tous les livres. En à peine quelques pages, se retrouver en prison avec Paul Hansen et ressentir la promiscuité, l'enfermement, l'ennui, la folie qui guette, la violence tapie.


Comment Paul s'est retrouvé en cellule pour une peine de prison de 2 ans ? Pourquoi, lui qui est né et a vécu à Toulouse et dont le père était danois, est-il au Canada ? Jean-Paul Dubois navigue entre présent pénitencier et souvenirs d'enfance pour nous raconter une vie sur plusieurs décennies comme il l'avait fait de façon si mémorable dans Une vie française.


Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon est à la fois sombre (la mort y est très présente) et drôle. On devine qu'il y a pas mal de JP Dubois dans Paul Hansen que ce soit dans son attachement aux chiens ou dans son regard ironique mais humaniste sur notre société atomisée. C'est sûrement pour cela qu'à chaque fois ses mots me touchent autant.


Dans la liste des plaisirs de ma vie, il y a celui qui consiste à entendre à nouveau la voix de Jean-Paul Dubois entre humour du désespoir, mélancolie et thèmes récurrents de l'auteur .

C'est toujours à regret que je vois arriver le mot fin. "Je ne parle pas souvent de ma mère. Peut-être parce que je n'ai jamais su pourquoi elle avait prématurément quitté l'orchestre.

Sur la table de nuit, une longue partition médicamenteuse, une cantate de molécules savamment dressées pour faire taire les battements des coeurs, et rien d'autre, pas même une note de bas de page adressée à son compagnon suisse, son ex-mari danois ou son fils hexagonal.

Jean Paul Dubois confirme son grand talent pour une littérature humaniste et romanesque qui n'appartient qu'à lui, et ce nouveau roman symbolise en quelque sorte toute son oeuvre romanesque.

Inspiré à l'origine de tout un pan de la littérature des américains comme Carver ou Mc Carthy, Dubois s'affranchit de plus en plus de ses modèles pour tisser une oeuvre singulière et épatante.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Paul et son univers carcéral

Jean-Paul Dubois est de retour avec le roman au titre le plus long de cette rentrée. En nous démontrant que «Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon», il nous offre un chef d'oeuvre!

Jean-Paul Dubois prend son temps pour construire un oeuvre en tout point remarquable. On l'avait laissé avec en 2016 avec La Succession qui retraçait la vie de Paul Katrakilis, un jour de pelote exilé à Miami, revenu en France pour les funérailles de son père. Avec Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, il nous propose en quelque sorte le chemin inverse, en remontant la vie de Paul Hansen, «né à Toulouse, le 20 février 1955, aux alentours de 22 heures, à la clinique des Teinturiers» et que l'on retrouve dès les premières lignes dans une petite cellule de la prison de Bordeaux à Montréal. Qu'a-t-il fait pour mériter ce châtiment? C'est tout l'enjeu du livre. Mais n'anticipons pas et revenons à Toulouse où Paul grandit entouré d'Anna, sa mère, qui a pris les rênes du Spargo, une salle de cinéma «Art et essai» après la mort accidentelle de ses parents et de Johanes, son père, pasteur originaire de Skagen, au Danemark. Deux professions à fort potentiel d'incompatibilité et qui, après mai 68 et la diffusion de Gorges profondes vont provoquer l'éclatement du couple.
Johanes choisit alors de s'envoler pour une nouvelle mission, à la Methodist Church de Thetford Mines, au Québec où, contre toute attente, Paul va décider de le suivre.
Après avoir ferré son lecteur – qui se demande ce qui peut avoir conduit Paul en prison – l'auteur construit son roman en alternant le récit des jours qui s'écoulent dans une cellule infecte, où pourtant l'humanité et la fraternité entre les codétenus gagnent chaque jour du terrain, et l'autobiographie de cet homme pour lequel le lecteur éprouve d'emblée de l'empathie. Un lecteur qui ne va pas être déçu!
Je pourrais ici multiplier les citations, détailler le parcours de Paul, ses différents emplois jusqu'à celui de régisseur d'immeuble à Montréal, raconter comment il rencontré son épouse et comment avec leur chien Nouk, ils ont vécu heureux, mais je préfère vous laisser découvrir par vous-mêmes ce scénario aussi habile dans sa construction que limpide dans son style.
J'ai, en revanche, envie de m'attarder sur les trois raisons qui, à mon sens, font de ce roman un chef d'oeuvre. Tout d'abord, parce que la phrase est d'une précision quasi-chirurgicale. Ici, point de fioritures, mais des précisions qui «font vrai», que l'on parle d'un voyage en NSU, de l'extraction de l'amiante, de la fiabilité d'un Hydravion de Havilland ou encore de l'entretien d'une piscine. Ensuite, de la propension de l'auteur à laisser le récit parler pour lui. Ici, il n'est jamais question de démontrer ou de donner des leçons, mais de relater des faits. Au lecteur d'en faire son miel, de donner sa propre définition de la fraternité ou de la justice. Et enfin, ce que j'appelle le «principe de frustration». C'est, au moment de refermer un livre, lorsque l'on éprouve la furieuse envie d'y revenir, d'en savoir plus ou d'attendre déjà avec impatience le prochain roman. Et comme il faudra vraisemblablement attendre jusqu'en 2022, je vous conseille, dans l'attente, de découvrir ses précédents romans. Car chez Jean-Paul Dubois tout est bon!

Lien : https://collectiondelivres.w..
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C'est une lecture qui a été très pénible pour moi.
J'ai failli arrêter au bout de 70 pages... Mais les citations reproduites par les membres de Babelio m'ont incitée à m'accrocher et à aller jusqu'au bout.
J'ai choisi ce livre chez mon libraire, bien éduqué, qui ne me donne pas son avis si je ne le lui demande pas. Mais, demain, c'est certain, je lui en parlerai.
J'avais lu des avis élogieux dont je ne me rappelais pas le contenu. Mais le livre était là, parmi les nouveautés, le titre était inspirant et je suis totalement passée à côté du bandeau BIEN VISIBLE indiquant prix Goncourt 2019... sans quoi je l'aurais immédiatement remis soigneusement sur le rayonnage.
J'étais intéressée de découvrir la description de l'univers carcéral. Après ma lecture, je suis convaincue que l'écrivain n'y a jamais mis les pieds avant d'écrire son livre... ou vraiment très peu !
J'ai été très étonnée du vocabulaire du co-détenu du héros, Canadien de souche, qui n'a rien du parler canadien.
A côté de cela, l'auteur nous assomme de détails sur des tas de sujets très divers sur lesquels il se sera sans doute documenté. Mais ça fait beaucoup : des caractéristiques des Harley Davidson à la conduite d'un aéroplane, en passant par les réparations techniques dans un immeuble à appartements pour ce qui est des digressions techniques...
Pour moi, il y a au moins 100 pages de trop dans ce roman de 246 pages... t les 20 dernières sont haletantes... Mais cela arrive trop tard pour que je dépasse les 2 étoiles.
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Il y avait longtemps que je voulais découvrir la plume de Jean-Paul Dubois, dont j'ai entendu le plus grand bien par des blogueurs que je suis et dont les goûts sont assez proche des miens (Jérôme, Violette, Keisha et bien d'autres) et bien sur les Babeliens dont on dénombre pas moins de 2000 lecteurs sur le site et 464 chroniques pour ce livre !

Prix Goncourt 2019 il n'en fallait pas plus pour que je me lance à la faveur de l'offre de la médiathèque et de ce mois de novembre 2020 qui n'en finit pas d'être privé de bien des plaisirs.

Je me lance dans cette lecture et en guise d'évasion voilà que je me suis retrouvée en prison avec Paul Hansen ! Et bien bravo pour l'évasion oki la prison est au Canada alors ça compense.

Oui, Paul écoule sa peine au pénitencier de Montréal et son meilleur moyen d'évasion c'est de repenser à sa vie et plus particulièrement à trois personnes ayant compté dans sa destinée : son père le pasteur Johanes Hansen, sa femme Winona et sa chienne Nouk.

On sent chez lui de multiples fêlures et ainsi ne pas savoir vraiment dès le départ pourquoi il purgeait une peine de 2 ans d'emprisonnement n'a pas été capital pour moi. Même si on le comprendra dans l'histoire rassurez vous.

J'ai eu pour ma part tout de suite confiance en cet homme, en me disant qu'il avait dérivé sans le faire exprès.

En fait Paul Hansen a attiré ma sympathie et j'étais intimement persuadée que c'était un homme bon et loyal, un homme avec ses failles et ses doutes.

Il y a donc toute une partie hors de la prison mais il y a aussi la vie dans la prison avec l'inénarrable Patrick Hobson, son colocataire de cellule à la prison.

Si le récit aurait pu être limite plombant (la vie d'adulte de Paul n'est pas super excitante..., Jean-Paul Dubois en invitant le personnage de Patrick Hobson, vivant 24 h sur 24 avec Paul va distiller une bonne dose d'humour et de dérision dans son récit.

J'ai adoré et j'ai eu le sourire aux lèvres bien des fois. Patrick Horton porte un regard sur le monde pas piqué des vers !

Je crois que c'est la marque de fabrique de l'auteur et bien je suis heureuse de savoir que pleins d'autres livres de lui m'attendent !

La vie de Paul est déployée de sa naissance en février 1955 à sa sortie de prison et j'ai aimé connaître sa vie et celles de ses parents. Ses racines profondes vont le construire et le conduire de la France au Canada avec un retour au Danemark pays originaire de son père, bouclant la boucle. Tout son travail de superintendant à l'Excelsior et ses rencontres en tant qu'homme.

Une très bonne lecture que j'ai appréciée pour sa finesse d'esprit, son humour et sa nostalgie. Par sa peinture de l'univers carcéral par l'intermédiaire de Patrick Horton, ce compagnon de cellule qui m'a très souvent fait beaucoup rire et qui sans le savoir a été pour Paul un compagnon de cellule incroyable !

Je vous invite à faire la connaissance de tous les personnages qui jalonnent la vie de Paul. Je ne veux pas tout vous raconter ce n'est pas le but de ce billet

Je vous laisse ce plaisir de lecture !

Quant à moi je lirais Jean-Paul Dubois avec plaisir.

Portez-vous bien !
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« Fallait que j'oublie cette journée. Perdu dix dollars au champ de courses aujourd'hui. Quelle chose inutile. Ferais mieux de me fourrer la queue dans une crêpe au sirop d'érable. »

Charles Bukowski, Sur l'écriture.

On a toujours à apprendre des grands penseurs de notre temps. Je ne joue pas encore aux courses, mais j'ai du sirop d'érable. Putain, je n'y avais jamais pensé. Maintenant je sais quoi faire de mon sirop d'érable.

Après cette dérive culinaire ô combien passionnante et érotisante - oui je dois être du genre à être excité par du sirop d'érable, je retrouve Paul Hansen dans son nouveau condo à Bordeaux. Il neige, il fait froid, l'atmosphère est humide, les os gèlent et les majeurs deviennent bleus, des cafards se faufilent sous les draps gris d'un matelas puant la sueur et la pisse, bienvenue à la "Prison de Bordeaux". Je te présente également son coturne Horton, ex-Hell Angels, passionné des gros cubes, et philosophe à ses heures, surtout à heures fixes, quand il dépose de magnifiques étrons parfumant cette piaule, hôtel de luxe de l'île de Montréal, là où les trottoirs craquent sous le froid hivernal et la neige recouvre les chars.

J'ai beau réfléchir à la question - non pas celle où je me demande si je suis beau, mais pourquoi un type comme Paulo, mon ami Paulo, se retrouve en tôle. Paulo qui a tant donné dans sa vie, le "superintendant en chef" de l'Excelsior, une résidence où quelques êtres partagent un semblant de vie. Paul lui est à l'écoute de ces gens. Il officie dans tous les domaines, à la fois concierge, gardien et factotum mais surtout réparateur d'âmes. Un joli métier, ne trouves-tu pas. Qu'est-ce que tu voudras faire quand tu seras grand, petit ? Je voudrais être réparateur d'âme. Calisse, ça en jette sur un CV !

Mais parce que tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, un événement viendra perturber la vie de Paulo. En profondeur. Parce que Paulo a son honneur, sa profondeur d'esprit et sa vision humaine de la vie à l'Excelsior. Alors que les rayons de la lune ont du mal à franchir les barreaux de sa cellule, il reviendra sur la vie de son père, pasteur nordique, et de sa mère toulousaine et cinéphile. Pendant que Horton chie une nouvelle fois sans condescendance aucune pour les lecteurs dont les effluves de sa merde remontent à la surface de ces pages, j'écoute en fond la playlist du pasteur, Stan Getz, Led Zeppelin ou Curtys Mayfield. du bon cru, comme une bonne bière, Don de Dieu. Tout en priant qu'il n'y ait pas une épidémie de gastro au sein de l'enceinte pénitentiaire.

Jean-Paul Dubois fait une nouvelle fois dans la profondeur de l'âme – je l'avais si profondément aimé dans « La Succession », il me délivre une nouvelle histoire humaine, à la fois souriante et mélancolique. le spleen du lecteur que je suis sourit à la dérive de ces vies, en gardant profondément ancré en mon for intérieur, la bonté d'âme et la générosité de certains êtres, vivants.

Qui veut une crêpe au sirop d'érable ?
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Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon est le titre du dernier roman de Jean-Paul Dubois. Cette merveilleuse phrase est citée au milieu du roman.
J'aime les livres de Jean-Paul Dubois, je suis cet auteur depuis de très nombreuses années, dès ses premiers romans. J'aime la fragilité qui se dégage de ses romans, la maladresse, le doute, les failles que nous portons, une autre manière d'avancer dans le monde et de le regarder, regarder ce que nous sommes, ce que nous pouvons devenir avec tous nos penchants, nos joies et nos fardeaux. Comme à chaque fois, Jean-Paul Dubois le fait, je trouve, avec simplicité et élégance.
Ici l'auteur ne déroge pas à ce qui tient lieu de son écriture. J'aime justement qu'un écrivain mette au cœur de ses romans les failles qui portent ses personnages, car ce sont justement dans les failles qu'entre la lumière qui éclaire leur pas. J'aime les failles et les interstices, je déteste ce qui est lisse.
Ici, donc je me suis régalé. Pas forcément tout de suite, car dans la première partie du roman je me suis senti un peu flotter sans trouver vraiment l'accroche, la porte d'entrée. Je lisais, je tournais les pages, j'aimais bien ce que je lisais, mais où était le déclic qui allait me porter aux nues ? Et puis brusquement, le roman bascule un peu après la moitié de ce récit. Et c'est là que j'ai été conquis, emporté, reconnaissant un de mes auteurs fétiches durant les années 90 et début 2000.
Le narrateur s'appelle Paul Hansen. Il purge une peine de prison, partageant sa cellule avec un Hell Angel incarcéré pour meurtre. On saura plus tard pourquoi Paul Hansen est ici. La première partie du roman décrit son itinéraire familial. La place du père est importante dans ce récit, elle offre des épisodes truculents. J'ai eu plaisir à retrouver l'humour de Jean-Paul Dubois, car c'est son ADN, dire tout le désespoir qui peut se déverser sur les épaules d'un homme et le faire avec une bonne dose d'ironie.
Nous apprenons tardivement les raisons de l'incarcération de Paul Hansen et je vous avoue que je suis entré en empathie avec l'accusé dès lors que j'ai connu le chef d'accusation. Pire, je pense que j'aurais pu être complice de Paul Hansen et que j'aurais éprouvé un plaisir indicible...
Paul Hansen, après nous avoir parlé de son père, pasteur protestant, itinérant en raison des événements particuliers de son histoire, de Toulouse au Québec en passant par le Danemark, nous parle de son métier de surintendant dans un immeuble qui est une résidence haut de gamme pour riches. C'est là que tout bascule. L'immeuble s'appelle L'Excelsior, c'est là qu'il déploie ses talents de concierge, de gardien, mais aussi de réparateur des âmes...
Lorsqu'il n'est pas occupé à venir en aide aux habitants de L'Excelsior ou à entretenir les bâtiments, il rejoint Winona, sa compagne. Aux commandes de son avion, Winona l'emmène en plein ciel. Il l'aime par-dessus tout, par-dessus les nuages.
L'Excelsior est un lieu un peu fermé, une sorte de petite société ou Paul Hansen apporte sa bienveillance auprès de ses résidents jusqu'au jour où un nouveau Président de L'Excelsior est nommé, avec des objectifs de productivité où la dimension humaine n'a plus trop sa place. Forcément, la fonction qu'occupe Paul Hansen sera recadrée.
J'ai aimé ce livre, c'est une forme de révolte contre les chiffres, les objectifs quantitatifs, la performance, la société qui broie l'humain... La maladresse, les gestes qui tâtonnent, les pas qui s'égarent, ont pour moi une portée à la fois poétique et philosophique jubilatoire.
J'ai aimé la relation de Paul Hansen et de son compagnon de cellule, un homme à la fois attachant et très violent, écorché vif. Il est fort, cruel, mais pleure de peur lorsque des rats envahissant les cellules, se promènent sur son corps la nuit...
Paul Hansen, convoquant le souvenir de ceux qu'il aime dans ses quelques mètres carrés de noirceur, apporte peut-être de l'apaisement à la douleur de son compagnon de cellule...
J'ai aimé ce roman car il se dégage une fraternité à plein d'endroits. L'empathie que porte le narrateur, sa façon d'avancer à contre-courant des normes que nous impose notre société, sa douceur, m'ont fait un bien immense. Ce n'est pas le livre que je préfère de Jean-Paul Dubois, mais sa plume est réjouissante, et surtout j'ai eu un immense plaisir à retrouver cet auteur. Rien que pour cela et pour cette idée de fraternité, j'aime ce roman...
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Paul Hansen est incarcéré à la prison de Bordeaux, une petite ville près de Montréal. Il partage sa cellule de 6 m2 avec Horton, un gros dur au coeur tendre, un Hell's Angel, avec la carure d'une personne et demi qui a une peur bleue des souris.
On ne sait pas ce que Paul a pu faire pour être dans ce trou à rat. Il est calme, réfléchi, intelligent. Peu à peu l'auteur, Jean-Paul Dubois, nous livre sa vie, de son enfance jusqu'à l'âge adulte. On passe par plusieurs pays, la France (Toulouse), le Danemark et le Canada.
Toutes les émotions sont présentes, c'est un véritable roman humain.
Pour ma part, je dirais même que c'est un petit bijou
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En cette année 2008, Paul Christian Frederic Hansen est incarcéré au Pénitencier de Montréal pour 2 ans.

Il partage sa cellule avec Patrick Horton, Hells Angel meurtrier, sensible balaise qui s'est fait tatouer l'histoire de sa vie sur la peau du dos.

Dans l'exiguïté de sa cellule et les incommodités de la promiscuité, il tente de revenir sur sa vie. Alors il convoque les absents, ceux qui sont partis, son père pasteur danois, sa mère féministe et gérante d'une salle de cinéma dans laquelle la diffusion de "Gorge Profonde" finira par achever leur mariage, sa femme pilote et métisse Algonquine, son chien...

...Et sa vie de superintendant à l'Excelsior, cet immeuble dans lequel il vient en aide aux retraités, où il est une sorte de "deus ex machina auquel on avait confié la charge, l'entretien, la surveillance et la bonne marche de ce condo de soixante-huit unités"...

...et dans lequel il commettra son forfait.

A mon avis :
C'est certain, tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon. Certains sont investis d'une mission, d'autres sont libres, d'autres sont convaincus ou d'autres encore sont étroits d'esprit...

Cela vaut-il simplement de l'évoquer, même si c'est autour d'une histoire familiale difficile mais somme toute assez plate ? Sans poésie dans l'écriture, pas sûr...

Heureusement donc que la prose de Jean-Paul Dubois est magistrale. C'est elle qui fait de ce livre ce qu'il est. Elle enrichie le récit et lui fait prendre du relief.

Mais c'est insuffisant à mon avis pour en faire le roman de l'année.

J'ai toujours tendance à juger sans doute plus sévèrement (enfin, "juger" c'est un bien grand mot... "donner un avis" serait plus juste) les lauréats de prix (ce roman a obtenu le prix Goncourt 2019) parce qu'on en attend plus qu'un roman "ordinaire". Et plus on en attend, plus on est déçu lorsque l'extraordinaire n'est pas au rendez-vous.

Dans ce cas précis, j'ai trouvé ce livre peu enthousiasmant. Il m'a manqué ce petit brin de folie et cette profondeur de sentiment que j'avais rencontré dans le livre d'Olivier Bourdeaut, "En attendant Bojangles", même si la douceur et la beauté de l'écriture sont également bien là.
C'est d'ailleurs justement ce qui m'a fait apprécier ce roman et en a accéléré la lecture, même si certains versants de l'histoire m'ont dérouté car je n'en ai pas vu le sens et l'intérêt.

Un avis nuancé donc pour ce roman, sans doute un peu plus sévère qu'à l'accoutumé parce que j'en attendais plus.

D'autres avis sur d'autres lectures, sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
Lien : https://blogdeslivresalire.b..
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Alors qu'on élisait Barak Obama aux Etats Unis, Paul, fils de Johanes le pasteur, est transféré à la prison de Montréal afin d'y purger sa peine. Il partage sa cellule avec Patrick, un Hell Angel un peu particulier .

Avec son perpétuel aller-retour entre sa vie en prison et le récit de son histoire, le roman laisse parfois perplexe, d'autant que les sauts de l'un à l'autre sont parfois brutaux, mais on finit par s'y habituer. L'histoire de Paul, elle, est au moins chronologique et servira de fil conducteur à la (re)visite divers moments historiques. Il faut admettre que tout n'est pas toujours passionnant et que le roman connait un coup de mou au milieu notamment lors de leur arrivée au Canada et la perdition de père dans le l'engrenage du jeu. Mais Jean-Paul Dubois a une qualité inestimable pour un écrivain, il sait conter, et donner vie à ses personnages.
On se laisse vite embarquer dans cette vie qui n'a pourtant pas grand-chose de trépidante, mais qui permet d'aborder différents sujets de société et de pans de l'histoire, jusqu'à nous mener à un final jubilatoire.

De l'humour, beaucoup d'empathie, de tendresse chez cet homme à qui la vie ne fît pourtant pas de cadeaux.

Pas parfait, ce roman m'aura été quand même un agréable moment de lecture avec ce qu'il faut de découverte, de poésie, d'émotion, de petits messages sur le genre humain et sur le fonctionnement de la société.
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