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3,72

sur 4178 notes
Qu'a donné pour moi la lecture du dernier Goncourt au titre aussi poétique qu'interminable ?

Tout d'abord, j'ai ressenti un grand plaisir de lecture grâce aux phrases ciselées, au style profond mais pas lourd, léger mais pas superficiel. Ensuite, m'a plu ce « pur », ce « bon » sentiment à tous les étages à l'égard des êtres simples et sincères, sans pathos pourtant à aucun moment.

Les personnages bien aiguisés et en bonus une rencontre improbable entre un anti-héros-loser et un gentil-taulard – dur-de-dur Hells Angel pathétique qui s'évanouit quand on lui coupe les cheveux se révèlent tous attachants.

Les voyages au Danemark, dans le Toulouse des années 50 jusqu'à Montréal, le Canada algonquin vu du ciel, la prison, en passant par un grand et bel immeuble de standing avec piscine, des petites vieilles (JP Dubois a raconté sur France Culture que ce roman avait été inspiré par une histoire vraie survenue à sa mère âgée), une indienne, des forêts, un chien, etc…et j'en passe… m'ont portée très loin en un si peu de pages.

Bref ! j'ai saisi un peu partout dans le texte de la part des éléments non humains des bribes d'un petit bonheur (nuages canadiens, chien labrador) au goût inoubliable.

Ce texte fait de nostalgie plutôt que de regrets alterne les chapitres de rétrospection familiale et de vécu en prison canadienne se montre, selon moi, comme un véritable antidote à la vie de nos contemporains. On y retrouve les points récurrents dans l'oeuvre de JP DUBOIS, Toulouse et L'Amérique du Nord, sans oublier la bêtise humaine (moderne).

Ce roman bien construit fait l'éloge de la bienveillance reçue du père pasteur (perdant peu à peu la foi), de la simplicité du quotidien et du retour à la nature.
Court mais puissant, il résonne comme un plaidoyer pour le retour aux rapports, aux choses simples.

Ce n'est pas la révélation de la raison de l'emprisonnement de Paul qui m'a tenue en haleine, c'est la description psychosociologique d'un monde âpre et incohérent qui nous est donné à lire par LE romancier le plus moraliste qu'il soit, JP DUBOIS.

Alors, oui, à bien y réfléchir, il y a bien longtemps que je n'avais pas apprécié autant un Prix Goncourt ! Je l'ai beaucoup aimé parce qu'il m'a offert un regard tout à la fois empreint d'humour noir (société et « ses » loups) et de tendresse (incohérences sociales grandissantes) dans notre société dite moderne, et ça fait un sacré bien.

Lien : http://justelire.fr/tous-les..
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L'homme que nous découvrons sous la plume de Jean-Paul Dubois s'appelle Paul, ce qui pour les fidèles de l'auteur n'a rien d'original, tous ses héros répondent en effet à cet élégant prénom !
Celui qui nous occupe ici est en prison, au Canada, il partage sa cellule avec Horton, un gros malabar qui ne peut supporter la moindre contrariété sans avoir des envies de meurtre.
A l'opposé Paul est doux comme un agneau, à se demander pourquoi il a atterri entre ces quatre murs. Patience, nous n'aurons la réponse qu'à la fin du roman.
En attendant, Paul évoque cette difficile cohabitation et remonte aux origines du parcours qui l'a mené jusque-là.

Jean-Paul Dubois est un auteur que je connais peu, j'ai eu plaisir à découvrir un conteur, un raconteur d'histoire. J'ai apprécié la facilité avec laquelle il décortique les sentiments humains.
Les personnages secondaires sont complexes, parfois noirs, parfois tendres, mais souvent attachants, j'ai eu envie de les plaindre, et pourtant parfois je les ai détestés, ils ne laissent jamais indifférents. Ils sont décrits avec cynisme et un soupçon de cruauté, mais tellement de réalisme, qu'ils semblent être là, tout près, et nous font réagir en voyeur de leurs tourments ou de leurs turpitudes.

A la fois drôle et triste, ce roman m'a donné envie de faire plus ample connaissance avec l' auteur.

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Lu jusqu'au bout parce que.... ma foi je ne sais pas.... J'ai lu tant de critiques élogieuses qui m'ont donné envie.... tant et si bien qu'à la fin je me suis demandée si ce n'était pas moi....
En tout cas c'est sûr c'est un raté. Ce livre et moi. J'en suis déçue. Il me tentait tant.
Mais voilà l'histoire du père pasteur danois, de la mère gérante d'un cinéma porno ne m'a pas intéressée du tout. Vue la place que cette partie prend dans le livre vous comprenez mon ennui !
*
En fait je n'ai été prise par le livre qu'à la fin quand Winona apparaît dans la vie de Paul, quand on voit Paul adulte dans son quotidien. le problème c'est qu'à ce moment là du livre on est dejà (seulement ?) à la page 175, d'un livre qui en compte 240 !
Un raté pour moi avec une pointe de déception car il a plu à bcp d'autres et j'aurais aimé l'apprécier. Pour moi ça a été d'un ennui ! Un ennui bien écrit, joliment écrit même mais un ennui quand même...
*
Deux livres de suite où je m'ennuie.... Au secours !
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Incarcéré au pénitencier de Montréal, Paul raconte son quotidien avec Patrick Horton. Il se souvient de sa vie qui a débuté à Toulouse alors que son père et sa mère étaient encore amoureux.
Si vous aimez les rebondissements, passez votre chemin, le seul mystère du livre, révélé à la fin, c'est le pourquoi de la situation présente de Paul, en prison. En revanche, si vous aimez les personnages ou les histoires qui se dessinent par petites touches, de façon à ce que vous ne les oubliiez pas de sitôt, ce livre est fait pour vous.

Lien : https://dequoilire.com/tous-..
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À moins d'être sensible aux soudains paragraphes de détails techniques ou scientifiques avec chiffres à l'appui, inutile d'attendre de ce roman un rebondissement inattendu ou une révélation décoiffante. C'est un Dubois. Avec ses ritournelles. C'est seulement le troisième livre que je lis de cet écrivain, mais j'ai envie d'ajouter : un très bon Dubois. En me calquant sur son côté cynophile, je me risque à dire qu'on y reconnaît sa patte qui a du chien. Une patte capable de faire sourire malgré la tristesse de ce récit.
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Il y a toujours une petite musique dans les romans de Jean-Paul Dubois, entre désabusement et clairvoyance, qui font qu'ils sont délectables. Et j'ai retrouvé avec bonheur dans ce dernier récit la drôlerie, la mélancolie et le sens du récit qui font le sel de ses ouvrages (l'auteur m'avait un peu perdu dans son dernier livre : trop de pelote basque!). Comme dans ses nombreux textes, il y a un Paul, un chien et une vie qui se déroule sous nos yeux (parents, épouse, compagnon de cellule nous sont dévoilés...), le tout conté avec ironie, délicatesse et un certain suspense. Une belle histoire.
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Depuis une trentaine d'années...Eh oui, J.P.Dubois nous offre des livres bien écrits qui décortiquent subtilement une histoire, le passé, le présent, pas le futur; non mais des souvenirs de chagrins et de joies.
La géographie de ce roman s'étire de Toulouse au Canada jusqu'au Danemark.
Un homme est incarcéré à Montréal pour des faits qui se révéleront doucement au fil des pages.Il a pour compagnon de cellule un Hell' s Angel ultra violent , mais auquel il s'attachera. Dans ce temps il explique le désastre qui l'a conduit là.Il remonte à son enfance, ses parents, sa propre vie qui tournait tranquillement avec son épouse mi-indienne, mi-irlandaise et leur chien .Il est devenu intendant dune résidence, bonheur tranquille.
Mais comme bien souvent le malheur rôde, et parfois la bêtise peut venir à bout des nerfs d'un brave homme. C'est tout ce qui fait la puissance romanesque de J.P.Dubois, pas de misérabilisme, beaucoup d'ironie, et une histoire qui se tient., qui veut consoler.D'où le titre.
J'espère pour lui que demain le Goncourt lui sera favorable.
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Formidable !!!
Ce très joli titre trouve une magnifique démonstration dès les premières pages : Paul, notre protagoniste tranquille et résilient, y partage une (petite) cellule avec un géant tatoué dingue de Harley, prêt à "ouvrir en deux" dès sa sortie de prison une bonne moitié de la population...
Fils d'un pasteur danois et d'une pasionaria toulousaine, Paul est parti retrouver son père au Québec et il est tombé en amour avec ses habitants francs, simples et sans chichis. Il y découvrira aussi la femme de sa vie et une chienne bouleversante. Malheureusement le bonheur est fragile et sa vie va s'effondrer...
Un magnifique roman drôle, sensible et pétri d'humanité où on ne s'ennuie pas une seconde !!!
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C'est l'histoire d'un mec.
Un mec normal, gentil et tout. Qui s'occupe bien de son immeuble où il est concierge. Qui rend service. Qui en fait plus que ce qu'on lui demande. Qui s'occupe des vieux qui sont tout seuls. Un vrai gentil quoi. Mais un mec qui n’a pas de chance...

Paul Hansen purge une peine de prison de deux ans, à Montréal. Son compagnon de cellule, Horton, lui y est incarcéré pour meurtre.
Tour à tour, le roman passera de l'un à l'autre pour apprendre à les connaître et à découvrir pourquoi ils y sont. le lecteur jonglera également entre passé et présent pour cerner la personnalité de chacun d'eux, mais surtout celle d'Hansen, ex-super-intendant de l'immeuble Excelsior de Montréal.
Le lecteur voyagera aussi de la France au Jutland (par son père danois) en passant par le Canada.

Beaucoup d'humour dans ce roman qui se lit facilement, beaucoup de bons sentiments (être fils de pasteur doit laisser des traces...) mais aussi beaucoup d'invraisemblance qui gâche le plaisir de lecture. Bref un roman sympathique mais pas inoubliable !
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Le livre dont on voudrait qu'il continue, qu'il ne s'arrête jamais, qu'il continue de nous procurer cette même sensation mêlée, douce-amère, de bonheur, de nostalgie, d'empathie pour nos frères humains, d'amour pur, je ne sais comment qualifier tous ces sentiments qui traversent le lecteur. Qui m'ont agité, moi.
Côté Nostalgie, Jean-Paul Dubois rappelle l'importance qu'avaient il n'y a pas si longtemps, le cinéma, La Hi Fi, L'orgue Hammond et sa cabine Leslie déroulant la nappe d'orgue de A whiter Shade of Pale des Procol Harum.
Il évoque aussi, le Seuil de Naurouze, la DS19, « (…) les crachotements des 33 tours labourés par des rivières de diamant. », Deep throat et les cinémas porno.
Il n'est pas dans le c'était mieux avant mais dans le c'est comme ça maintenant mais au fonds ça ne change pas grand-chose. Les mêmes conneries se reproduisent dans les mêmes circonstances.
Une société où l'administration du travail passe avant le travail lui-même. Paul réalise son travail avec compétence mais ne répond pas aux contraintes d'un cahier des charges aussi absurde qu'hypocrite dont l'objectif est plus de le contrôler lui, de veiller au respect d'un budget inadapté, que de s'assurer de la qualité des tâches qu'il accomplit pourtant avec brio. Air connu.
Côté frères humains, il met en scène des personnages étonnants - un pasteur danois marié à une gérante toulousaine de salle de cinéma d'art et d'essai, un fils de pasteur gardien d'une résidence, un Hell's en prison pour meurtre, l'organiste Gérard LeBlond - qui en principe ne devraient pas se rencontrer et confronte leurs points de vue pour en faire jaillir la lumière.
Voir Patrick Horton le Hell's meurtrier exposer sa théorie sur les subprimes est bluffant, parce qu'au fond il expose ce que les spécialistes nous assènent avec leur voix feutrée et leur vocabulaire techno sans le panache d'Horton. Avec lui on jubile, avec eux on s'ennuie…
Avec Dubois, chaque personnage retrouve sa part d'humanité, exposant sa face cachée, ombre ou lumière qu'il s'efforce d'occulter lorsqu'il joue le rôle social qui lui est assigné.
Les objets aussi ont leur part d'humanité, la NSU Ro 80 à moteur rotatif Wankel du pasteur, la Harley « Fat Boy » du Hell's, l'orgue Hammond B3, la chaîne Hi Fi Marantz et ses enceintes JBL, l'avion Beaver modèle 1947 de Winona.
Paul Hansen lui croit à l'amour de Winona, à la fidélité aveugle de sa chienne Nouk à sa capacité à équilibre le PH des 230000 litres d'eau de la piscine de l'Excelsior, l'immeuble dont il est le gardien et le factotum.
Enfin, et ce n'est pas la moindre de ses qualités, Dubois a le sens de la formule. Ces phrases ciselées sonneraient
chez d'autres comme des aphorismes convenus, avec lui, elles sont posées à des endroits de l'histoire, dans la bouche d'un personnage au moment précis qui en fait une formule des plus percutantes.
Exemples :
« Ses sornettes (…) tournaient en rond depuis des siècles sur le phonographe des prophètes. » pense Paul de son père pasteur.
« La vie est beaucoup trop courte et précieuse pour accepter de la ralentir dans les files d'attente des problèmes subalternes. » dit-il encore.
Dans sa cellule, regardant Patrick Horton poser une serviette blanche sur la cuvette des WC après avoir déposé sa contribution : « (…) un linge immaculé (…) qui sonnait un peu pour moi comme la fin d'un office et un ite missa est. »
Le pasteur cite André Gide à son fils Paul : « Je ne suis qu'un petit garçon qui s'amuse, doublé d'un pasteur qui l'ennuie. » -« Avec leurs couronnes de privilèges, vos présidents et vous petits marquis ressemblent tellement plus à des rois que notre pauvre reine Margrethe II. » pense-t-il de la France.
Nous sommes Paul. L'homme multidimensionnel dont l'unique objectif est de vivre sa vie, pas celle qu'on lui impose.
A méditer.

Lien : https://camalonga.wordpress...
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