Poète,
Patrick Dubost revendique la qualité sonore du poème et, partant, se fait aussi performeur et concepteur de spectacles où l'oralité tient la première place.
Il écrit notamment ces deux phrases, révélatrices de son parti pris :
« Voir un poème sonore, c'est l'entendre déjà. »
« Il m'arrive d'avoir mal à la gorge par le seul fait d'écrire. »
N'empêche, sa poésie est publiée en livres et elle est parfaitement lisible silencieusement, avec les yeux seulement, auxquels elle s'offre dans une disposition graphique soignée et savante, ne jouant pas moins avec le sens qu'avec le son.
Patrick Dubost javanise, glisse sur la sémantique et dérape dans tous les sens...
Très souvent teintée d'humour, flirtant avec le loufoque, s'embarquant dans des délires en quelque sorte surréalistes par des paradoxes comiques poussant les déductions logiques jusqu'au bout du bout, c'est-à-dire jusqu'à l'absurde (ainsi, un raisonnement sur la pensée aboutit à un exemple où surgit le câble d'alimentation d'une tondeuse électrique), elle touche pourtant, et comme mine de rien, avec une sorte de candeur feinte, aux grandes questions de la création et de l'existence, questions posées au plan philosophique. Derrière l'humour du poète pointent bien des vérités.
Patrick Dubost joue des variations comme le ferait un musicien. Et jamais il ne peut être surpris dans la pose, ni dans quelque posture que ce soit.