J'avoue tout : alors que j'avais été séduite par "le meilleur chevalier du monde", là je peine. Catalogue de traductions de textes écrits par des moines, ça n'a strictement rien à voir avec le premier que j'ai lu. Alors bon, oui, c'est intéressant, oui, j'apprends des trucs, mais des trucs qui ne m'intéressent pas forcément, sur la religion, le mysticisme, les croyances de l'époque, c'est pas ma tasse de thé et c'est que ça depuis le début...
Je mets cette critique alors que je ne l'ai pas fini, donc peut-être qu'à un moment je vais arriver à des choses plus intéressantes. Mais pour l'instant, c'est carrément barbant. A la page 96 j'en suis à "le visible et l'invisible : présence des défunts", et je n'arrive plus à avancer. J'éditerai cet avis si un jour je le finis, mais pour l'instant, c'est très mal barré...
Edit : ayant du avancer un peu pour trouver une citation, le titre du chapitre suivant "Rois thaumaturges", m'intrigue, ce qui fait que je ne vais pas le lâcher pour l'instant, contrairement à ce que je croyais... :p
Edit 2 : Il parait que "la bataille de Bouvines" est beaucoup mieux, de lui... Je vais donc me pencher sur la question !
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L'an Mil est bien, de nouveau, le temps des moines. Tous les historiens que j'ai cités furent éduqués dans des monastères, la plupart n'en sont point sortis. Mieux adaptées aux cadres tout ruraux de la vie matérielle, mieux disposées à répondre aux exigences de la piété laïque, parce qu'elles abritaient des reliques, parce que des nécropoles les entouraient, parce que l'on y priait tout au long du jour pour les vivants et pour les morts, parce qu'elles accueillaient les enfants nobles et parce que les vieux seigneurs venaient s'y retirer pour mourir, les abbayes d'Occident ont été saisies plus tôt que les clergés cathédraux par l'esprit de réforme qui releva leurs ruines, restaura la régularité, renforça leur action salvatrice et fit affluer vers elles les aumônes.
De cette époque datent les premières archives, qui sont toutes ecclésiastiques, et ces cartulaires où les scribes de l'Eglise recopiaient en les classant les multiples titres isolés tenus dans l'armoire aux chartes.
Ces collections ont, au cours du temps, beaucoup souffert. Mais certaines sont presque intactes en Italie et en Allemagne ; beaucoup en France ont fait l'objet de transcriptions systématiques avant la longue incurie du XVIIIe siècle et les dispersions de la période révolutionnaire qui leur causèrent grand dommage.
Certes pour la génération qui précède l'an Mil, le gros du danger et de l'infortune est passé ; des pirates normands viendront encore capturer des princesses en Aquitaine pour les mettre à rançon, et l'on verra les armées sarrasines assiéger Narbonne ; C'en est fini cependant des grandes bousculades, et l'on sent que déjà s'est mis en marche le progrès lent et continu dont le mouvement n'a point cessé d'entraîner depuis lors les pays de l'Europe Occidentale. Aussitôt se manifeste le réveil de la culture, une résurgence de l'écrit ; aussitôt les documents reparaissent. L'histoire de l'an Mil est donc possible. Mais c'est celle d'une première enfance : elle balbutie, elle fabule.
Pauvre littérature. La seule écrite était latine. Elle se forgeait dans les petits cercles de lettrés et pour leur seul usage. Des liens étroits l'unissait aux institutions scolaires ; pour cette raison, elle se rattache directement à la renaissance carolingienne ; on la voit fleurir, la tourmente passée, sur la mince tige que les pédagogues amis de Charlemagne avaient plantée, à la fin du VIIIe siècle, dans la barbarie franque.
Il est vain de les (ndr : les textes de l'époque) interroger sur les conditions de vie matérielle. En l'An Mil, le quotidien n'intéresse nullement les historiens, ni les chroniqueurs, et encore moins les annalistes. C'est au contraire - j'y reviendrai - l'exceptionnel, l'insolite, ce qui brise l'ordre régulier des choses, qui mérite seul à leurs yeux quelque attention.
A l'occasion de la publication de l'ouvrage : Martine Reid, Félicité de Genlis. La pédagogue des Lumières, Tallandier
Avec Gilles HEURÉ, Michelle PERROT, Martine REID
Michelle Perrot, historienne pionnière de l'histoire des femmes (Histoire des femmes en Occident, avec Georges Duby, 1991 ; Les Femmes ou les silences de l'histoire, 1998 ; George Sand à Nohant : une maison d'artiste, 2018) et Martine Reid, spécialiste de la littérature du XIXe siècle et notamment des femmes en littérature (George Sand, 2013 ; Félicité de Genlis. La pédagogue des Lumières, 2022), vont revenir sur ce champ de recherche qui ne cesse de s'enrichir et questionne de plus en plus la place des femmes dans la société d'aujourd'hui.
Gilles Heuré
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