Six mois après le suicide de leur mère, leur père, malade, décède à son tour d'un cancer. Au lendemain de sa mort, les cinq frères et soeurs se retrouvent dans la maison familiale, la Casa Belasko, pour prendre connaissance du testament. Malgré les tensions déjà bien ancrées depuis des années, les secrets et la haine entre les deux aînés, tous ont répondu présent. Lorsque Philippe franchit le portail, il aperçoit son frère, Mathieu, qui l'ignore totalement. Des années qu'ils ne se sont pas vus et aux dires de ce dernier, ce sera sûrement la dernière fois. Si David, le plus jeune, tente d'adoucir ses aînés, c'est peine perdue. Garance et Solène arrivent ensemble. Cette dernière, peu attentive à sa conduite, heurte une biche, à peine le portail dépassé. L'animal blessé, Garance n'a d'autre choix que d'abréger ses souffrances. Voilà qui n'augure rien de bon pour cette réunion familiale...
Deux soeurs et trois frères réunis, le temps d'une soirée, dans une maison qui tient plus lieu de forteresse et qui semble posséder une âme véritable. À coup de révélations fracassantes, de secrets dévoilés, de réparties cinglantes, de rancoeurs, de jalousies, cette fratrie va se désunir, se désaimer et s'entre-déchirer. Ce huis clos, oppressant et angoissant, tient toutes ses promesses. Ramassé en 230 pages et en courts chapitres qui donnent voix successivement à l'un ou l'autre, ce roman, d'une noirceur implacable, se dévore assidûment.
Chrystel Duchamp nous invite, pour le temps d'une soirée et d'une nuit, au coeur de la famille Belasko qui, assurément, se souviendra à jamais de ces événements tragiques. Bien huilé, au suspense grandissant, tendu à souhait et au final surprenant, ce thriller psychologique, habité par des personnages un brin frappadingues, nous saisit et nous surprend, de la première à la dernière page.