Le sujet :
Autriche, 1814. le congrès de Vienne bat son plein et, près de Schönbrunn, un homme est retrouvé sauvagement lardé de coups tranchants, haché menu. Janez Vladeski enquête au coeur même du palais Kaunitz, dans les cuisines où travaillait la victime, interrogeant Anna, la jeune veuve sombre, les collègues, et observant attentivement le maître des lieux : Carême, le singulier cuisinier de Talleyrand.
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Ce roman met l'eau à la bouche ! Chaque chapitre débute par la liste des mets dont il sera fait mention dans les pages suivantes. Des mets qui ne sont pas connus mais qui n'en demeurent pas moins alléchants !
Nous pénétrons également dans la cuisine diplomatique où tous les moyens sont bons pour semer le trouble et profiter des errements en vigueur pour s'imposer et suggérer son point de vue.
Le style. Très agréable, énormément de vocabulaire emprunté à la cuisine pour les descriptions de la nature, des personnages etc... Une grande palette de couleur aussi.
A noter quelques "redites" assez désagréables :
1) au sujet de la Lune et sa lumière "hasardeuse" qui apparait à deux reprises en quelques pages seulement :
La lune, par dessus les toits, frappait au hasard les façades...(p.139)
La Lune coulait par les soupiraux et versait au hasard, dans les salles, une lumière blanche et froide...(p.146)
2) pour la description de l'inspecteur Janez Vladeski : il est, à multiples reprises, décrit comme étant mince, cheveux rassemblés dans un catogan et attachés avec un ruban rouge, le visage "taillé au couteau".
Mais j'ai aussi noté un clin d'oeil que fait l'auteur à son ami
François Thomazeau qui apparait dans le roman en tant que victime :
"Il y avait, travaillant à la même table que Carême, un étudiant lillois du nom de Thomazeau qui habitait une mansarde en face de la bibliothèque.../... Thomazeau a été retrouvé assassiné.
Antonin Carême a été aussitôt soupçonné du meurtre parce qu'on a découvert qu'il avait une liaison avec l'épouse de son malheureux compagnon. Et c'était vrai." (p.229)
J'aime beaucoup cette insertion de la réalité dans une fiction. Je n'aurais pas pu remarquer cela sans avoir recherché quelques informations sur l'auteur, et en découvrant son amitié avec ledit Thomazeau, né à Lille...
Le suspens policier est bien mené. L'intrigue "tient la route". Au final, j'ai trouvé ce roman policier...succulent !