Difficile de résumer ce petit livre qui nous explique la part des apports divers ayant contribué à l'émergence du français d'aujourd'hui.
On prend à réel plaisir à comprendre la lente sédimentation ayant cours sur cinq siècle minimum dans les différentes provinces du royaume de France en formation et en expansion.
Le rôle des différents monarques, comme l'« Ordonnance générale de justice et de police » signée en août 1539 par François Ier à Villers-Cotterêts souvent tenu pour l'acte de naissance du français comme langue officielle de l'administration et de la justice. On s'aperçoit à la lecture de ce petit ouvrage que c'est bien moins simpliste que cela. le renforcement progressif du centralisme monarchique a beaucoup contribué à l'émergence du Français, notamment au tournant des XIIIe/XIVe siècles grâce à l'action menée lors de son règne (1285-1314) par Philippe le Bel, artisan véritable du développement administratif et de la bureaucratie royale, désireux d'imposer le pouvoir monarchique en remplacement de ses origines féodales. Les considérables maux de cette société naissante (famine, peste, guerres avec l'Angleterre) ont contribué à cimenter le sentiment national. Or celui-ci se nourrit de la spécificité linguistique. Idée émise par Nicolas Oresme, qui, dans sa "traduction commentée de
la Politique d'
Aristote" affirme que la communauté politique repose sur la communauté linguistique.
On trouve dans ce livre des exemples d'apports lexicaux gaulois, germaniques, scandinaves, d'évolutions de syntaxe etc...
On sait par exemple que le nom "amour" est d'origine occitane ainsi que d'autres mots comme ceux de légumes ou de fruits : asperge, ciboule ou brugnon, ou encore des mots concrets comme abeille ou auberge.
Espérons que le mot abeille aura plus de durée que celui de brugnon.