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Critique de keria31


Original,
C'est le premier mot pour ce roman qui envisage un futur tel qu'on ne l'attend pas. Pour moi la dystopie, ce sont des romans futuristes sur la guerre entre robots et hommes, les aventures d'une poignée de survivants en terre ravagée ou éventuellement une conquête spatiale, une invasion extra-terrestre qui tourne à la tragédie. Or, certainement pas ce sujet.

Qui pourrait croire qu'une femme d'ailleurs puisse prendre le pouvoir et devenir à son tour dictatrice ? Notre monde depuis les origines de l'humanité regorge de dictateurs issus des rangs de l'armée, d'hommes qui sont tous des machos, autoritaires, volages ou polygames envers leurs épouses. Point de changement mais une répétition constante à laquelle on est habitué avec les guerres en série et leur déluge de drames. D'ailleurs l'auteure prend de la distance avec son propre récit où elle imagine l'expérience de ce gouvernement typiquemt féminin. Une entorse dans l'histoire à laquelle elle ne semble pas croire elle-même car la fin se termine comme au début avec son refrain maudit : "Le feu, les cris"(premier et dernier chapt)

Pourtant, le parcours d'Aurore Henri est indéniablement atypique. Premièrement il comporte une dimension romanesque en suivant l'ascension d'une femme anonyme, d'origine plutôt modeste jusqu'au sommet du pouvoir. Aurore Henri, qui plus est, est un génie humain car elle a créée un programme politique en prison qu'elle a diffusé pour s'opposer à la déchéance mondiale, minée par la pollution, les contestations, le déclin de l'Europe et le chaos. Son idéologie est originale car elle puise ds un terreau qui est la magie en relation avec le féminin sacré, l'emblème de la mandragore alors qu'elle repose sur un principe clef, l'eunomie, qui semble être le but de sa politique. Les initiales de son nom renvoient à Adolf Hitler, autre grand dictateur du siècle dernier même si, rappelons, qu'il était loin d'être le seul à avoir suivi la pente (Franco, Pinochet, Mussolini, Bossaka, Mobutu...) ? Elle a aussi institué des brigades de sécurité, les SS1 et SS2, qui rappellent les SS et les SA. Mais à la différence d'Hitler, la politique d'Aurore Henri est justifiée par les scandales sur l'avidité des puissants qui ont éclaté en ce déb. du XXI siècle et elle applique donc qques mesures de justice contre les multinationales. Tout un programme dont la durée de vie est somme toute très brève, ce qui n'a rien avoir avec les 3,4 ou 5 décennies d'un régime dictatorial masculin conventionnel. Un temps trop court à la fois pr changer le monde et pr marquer la mémoire collective.

C'est pourquoi ce roman a le mérite de suggérer des questions de société que l'on ne se pose pas : quelle est la place de la femme dès lors qu'elle est ambitieuse, qu'elle convoite le pouvoir ds la société ? Quelle place pour la magie et peut-on croire qu'elle intervient ds l'exercice du pouvoir ? L'histoire est-elle un cycle qui est condamné à se répéter ? Les traumatismes qui se multiplient de génération en génération ne peuvent-ils pas avoir raison de nous, de notre faculté à rebondir, voir, penser et agir autrement ? Entre les lignes, il faut comprendre que le problème majeur, c'est l'espoir, cette idée phare en un monde meilleur : quelle place pour lui si nous retournons tjrs à nos grandes tragédies collectives et que nous revenons toujours en arrière, attachés à nos cruelles traditions ? A bon entendeur salut.















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