« le coeur de Munich bat d'un rythme saccadé ce 8 novembre 2023 » C'est dans ce contexte d'agitation extrême qu'apparait l'héroïne : Aurore Henri, mêmes initiales qu'
Adolph Hitler et même parcours fulgurant jusqu'au pouvoir suprême.
Enfant adoptée, Aurore Henri se rebelle et connait la prison. Lorsqu'elle accède au pouvoir grâce à ses dons d'oratrice et son obstination, elle se retrouve bien seule dans l'exercice du pouvoir. Sa quête du bonheur pour tous va se mêler à celle de ses origines. Qui était donc sa mère biologique ? Elle fait d'étranges rêves où volent des papillons bleus qu'on retrouvera dans une histoire quelque peu confuse.
Aurore Henri règne à présent sur l'Union eunomique dont le drapeau rouge est frappé d'une mandragore noire, la plante des sorcières.
L'idée de ce roman avait de quoi séduire, une dystopie qui prend pour modèle la montée du national-socialisme. L'originalité est d'avoir remplacé le dictateur par …une dictatrice au féminisme excessif. Les femmes, pense-t-on, sont moins belliqueuses que les hommes et
Diane Ducret va s'amuser à nous démontrer le contraire avec une héroïne pétrie de bonnes intentions et qui veut sauver l'humanité. Devenue chancelière, elle va imposer sa vision d'un monde meilleur. Mais peut-on faire le mal au nom d'un bien ?
Il est intéressant de voir comment s'installe une idéologie servie par la violence, la privation des libertés, l'embrigadement des jeunes et le dévoiement des valeurs familiale. Il peut être amusant, pour les lecteurs férus d'histoire, de chercher les épisodes calqués sur la vie du Führer, comme sa dépendance aux drogues, ce bras qui tremble, sa sexualité, ses discours. Hélas ! à la longue, ce procédé finit par lasser, voire agacer.
Avec cette idée d'une jeune femme banale promue au rang de dictatrice, je croyais me plonger dans un roman palpitant et profond, mais ma lecture n'a été que déceptions. Les personnages sont outranciers, à la psychologie peu développée. Est-ce un effet recherché par l'auteure ? Si c'est le cas, il aurait fallu pousser plus loin la parodie.
Malgré des chapitres courts avec une écriture vive, le roman souffre de longueurs et de redondances. Bref, je me suis beaucoup ennuyée. Et que dire du style que j'ai trouvé sans élégance.
Ce roman qui débute par le jet d'une pierre, cette même pierre que l'on retrouve dans le dernier chapitre, m'a laissée de marbre.
Je remercie les éditions Flammarion et Lecteur.com pour cette lecture.