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Jessica Blandy tome 19 sur 24
EAN : 9782800131252
48 pages
Dupuis (06/06/2001)
3.39/5   14 notes
Résumé :
L'amour à mort
"Éloigne-toi, fais-toi oublier". Ce conseil, Jessica compte bien le suivre à la lettre. Pourtant, c'est dans les couloirs lisses du musée Guggenheim à New York que sa vie va prendre un nouveau tournant. Il a pour nom Gary Benson. Il est séduisant et peintre. Son thème de prédilection : les femmes au moment de l'orgasme, qu'il a peintes dans une série de tableaux baptisée "Erotic attitude". Jessica serait un modèle parfait... Mais elle hésite, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le monde est dans ma tête. Mon corps est dans le monde.
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Ce tome fait suite à Jessica Blandy, tome 18 : le contrat Jessica (2000) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Cette histoire a été publiée pour la première fois en 2001, écrite par Jean Dufaux, dessinée, encrée et mise en couleurs par Renaud (Renaud Denauw). Elle compte 46 planches. Elle a été rééditée dans Jessica Blandy - Intégrale, tome 6 qui contient les tomes 18 à 20.

Après avoir échappé au contrat passé sur sa tête, Jessica Blandy a décidé de devenir anonyme, de se perdre dans la foule en séjournant à Manhattan. Elle va travailler à la bibliothèque publique, visite des musées, et s'achète de temps à autre une toilette clinquante. Ce jour-là, elle va visiter l'exposition de toiles au musée Solomon R. Guggenheim. Elle s'arrête devant une toile, un nu de femmes. Un autre visiteur lui adresse la parole constatant qu'elle est troublée devant un corps de femme dénudé. Il se présente : Gary Benson. Il aimerait bien lui offrir un verre. Elle accepte et la conversation s'engage : lui aussi est un peintre. Ailleurs dans une étendue naturelle recouverte de neige, un inspecteur de police rejoint son équipe qui lui montre le corps d'une jeune femme pris dans la glace sous la couche de neige qu'ils ont déblayée : le cadavre d'Eunyce Heyman, la troisième victime du tueur. Gary Benson continue de parler : il a retrouvé l'inspiration et repris le travail. Il expose bientôt à la Hines Gallery. Il aimerait montrer ce qu'il fait à Jessica. Il lui propose de payer les consommations, mais elle ne sait pas trop si elle souhaite le laisser faire.

Gary Benson poursuit : il aimerait reprendre un de ses projets, peindre des femmes à un moment précis de leur existence, et c'est en voyant Jessica qu'il a repensé à ce projet. Répondant à sa question, il indique qu'il essaye de restituer par sa peinture ce moment de détente inoubliable où la vie prend enfin un sens, le moment de l'orgasme. Sarah Adisson est la quatrième : elle descend d'avion et sort de l'aéroport, tout en laissant un message sur la messagerie d'une amie : Eunyce est morte, alors qu'elle devait lui apporter la chanson murmurée dans le téléphone. Elle hèle un taxi après avoir raccroché. le chauffeur lui propose d'écouter un peu de musique, il a un air dont il est certain qu'il lui plaira.

Eh bien voilà un titre qui promet de la nudité et de la séduction charnelle, vraisemblablement vénéneuse et malsaine. Mais bien sûr, rien de si évident ou premier degré dans cette série, et en même temps si. Oui Jessica se retrouve nue et est représentée de manière frontale à deux reprises, mais le temps de quelques cases, et pour une partie de jambes en l'air en total consentement. Oui, elle a un corps de rêve, et pour autant elle n'est pas réduite à l'état d'objet car sa posture montre clairement qu'elle est à l'aise et qu'elle maîtrise la situation, sans l'ombre d'un rapport de force défavorable pour elle. Oui, il y a un cadavre de femme dénudé, mais la sensation n'a rien non plus d'érotique, plutôt un sentiment malsain de chair morte. La fameuse attitude érotique correspond au choix de langage de l'artiste Gary Benson pour désigner le fait qu'il souhaite capturer l'expression d'abandon du visage féminin au moment de la jouissance sexuelle. Au vu de la façon dont il s'y prend pour disposer de cette expression, il apparaît comme un individu obsédé par la volonté de rendre pérenne un instant fugace, une forme de fétichisme, de lutte idiote et vouée à l'échec contre l'expression furtive et fuyante d'un état d'esprit auquel l'artiste accorde une valeur quasi mystique. Dans les faits, Jessica Blandy s'avère bien plus troublante dans l'intensité de sa présence, dans son goût vestimentaire, ce que les dessins montrent avec élégance et justesse.

Le lecteur retrouve les sensations spécifiques de cette série dès la première page, avec le récitatif de Jessica Blandy évoquant son souhait de se fondre dans la foule pour être anonyme, et profiter du repos qu'apporte cette absence de mise en avant. Les auteurs ont choisi de changer d'environnement, en l'amenant à New York, et plus particulièrement à Manhattan. Comme d'habitude, le lecteur prend plaisir à la dimension touristique, avec l'Empire State Building en première case, Central Park dans la troisième case de la première page, puis la Bibliothèque publique de New York, le musée Solomon R. Guggenheim (avec une vue extérieure et une vue intérieure de ce bâtiment à l'architecture si particulière), les maisons urbaines avec une façade en grès rouge du Trias (Brownstone) et plusieurs ponts remarquables. Les auteurs font ressortir ce paysage urbain avec quelques courtes scènes comme la découverte d'un cadavre dans un champ enneigé ou une maison isolée au bord d'un lac, également recouverte d'un manteau de neige. Régulièrement le lecteur ressent le besoin de s'arrêter pour contempler un décor dans une case : une belle pelouse de Central Park où bronze Jessica et d'autres personnes, le magnifique salon de Lyn Dorset, la promenade plantée en hauteur (High Line), le train circulant dans un paysage enneigé dans une case de la largeur de la page, le soleil couchant sur le panorama de gratte-ciels de Manhattan vu depuis l'océan.

Le lecteur ressent également que le récit se déroule en milieu urbain en observant les personnages : la gamme de tenues vestimentaires est différente. Pour commencer, il est visible que Jessica Blandy, elle-même, dispose d'une bonne source de revenus, à voir son tailleur élégant, son ensemble pantalon blanc & blazer bleu, sa robe de soirée échancrée dans le dos jusqu'à la chute de rein, son manteau de fourrure lors de son voyage vers la maison sous la neige. Il en va de même pour les autres protagonistes car ils évoluent dans des milieux aisés, et le lecteur voit bien que les pantalons et vestes assorties de Benson ne proviennent pas du premier magasin de chaîne venu, pareil pour Bore Tatoo, ou pour les tenues excentriques de sa compagne Audrey Logan, ce qui est encore plus flagrant en comparaison avec la tenue de l'inspecteur de police, beaucoup plus fonctionnelle et bon marché. S'il y est sensible, le lecteur effectue le même constat en ce qui concerne les coupes de cheveux des uns et des autres, soigneusement étudiées, et certainement exécutées par des coiffeurs aux tarifs conséquents. Pour autant, Renaud ne force pas la dose, ne joue avec la caricature, et reste dans le domaine du plausible et du vraisemblable.

La première séquence montre Jessica Blandy observant une peinture de nu, le lecteur supposant qu'elle est animée d'une curiosité artistique ou esthétique. Lorsqu'il lui adresse la parole, Gary Benson place de suite cette curiosité sur un plan sexuel, sous-entendu par la nudité. En orientant ainsi l'interprétation consciente ou inconsciente, il met en jeu un fétichisme s'exerçant sur le corps de la femme, et le lecteur en déduit qu'il n'est pas forcément bien dans sa tête, avec cette forme d'obsession, peut-être inoffensive, mais vraisemblablement pathologique. La découverte des deux cadavres (ceux des victimes 3 et 4) constitue la preuve qu'un individu a franchi la frontière de la normalité, pour adopter des comportements anormaux avec une motivation profonde qui reste à découvrir. le lecteur sait que ce tome part sur les composants spécifiques de la série. Il en a la confirmation avec le rôle joué par Jessica Blandy qui n'est pas une héroïne au sens premier du terme. Elle se retrouve dans une affaire de meurtres sans avoir rien demandé, étant au coeur de l'affaire, mais sans être le héros qui découvre le pot aux roses, ou qui triomphe du criminel à la force du poignet, en se montrant d'un courage extraordinaire, confinant à la témérité. Au contraire, Jessica est venue se mettre au calme, anonyme au milieu de la foule. Mais elle ne peut pas faire autrement que d'interagir avec d'autres êtres humains, et de se laisser tenter par une relation sexuelle intéressante.

Le lecteur se laisse prendre à ces contacts avec des personnes pas si étranges que ça, très humaines, habitées par des névroses qu'il reconnaît facilement comme étant siennes, mais pas avec une telle intensité. le besoin de se détacher de Jessica, de prendre du recul, être excédé d'avoir un coup de retard (l'inspecteur de police écoeuré de découvrir un nouveau cadavre malgré ses efforts pour découvrir le coupable des précédents meurtres), l'obsession pour une forme particulière de jouissance, la fascination du pouvoir lié à la nudité d'un corps féminin, la capacité de se forcer à réaliser une tâche qui ne nous plaît pas (l'inspecteur assurant la garde d'une jeune femme), le besoin de tenter de nouvelles expériences même si elles ne sont pas raisonnables, la jalousie irrépressible. Les auteurs savent faire partager ces émotions négatives au lecteur, avec une habileté élégante, donnant l'impression d'une grande facilité, d'une évidence, ce qui rend encore plus mal à l'aise d'ainsi se reconnaître.

Le titre annonce une histoire sulfureuse au cours de laquelle Jessica Blandy va être amenée à mettre ses charmes en avant, au vu de tout le monde. Il y a de cela, mais c'est en fait anecdotique. Renaud est une fois encore un conteur visuel extraordinaire de simplicité et de précisions dans les détails concrets et descriptifs. Jean Dufaux se montre plus sophistiqué que dans les tomes précédents avec une histoire simple, utilisant les conventions de genre attendues, mais aussi une grande justesse dans les états d'esprit, et les petits décalages d'avec la normalité, qui deviennent des déviances hideuses et angoissantes. Il reste honnête, avec une séquence explicitant sa source d'inspiration, ou l'hommage qu'il a souhaité rendre à Psychose (1960) d'Alfred Hitchcock.
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Après avoir rencontré le diable et échappé à un contrat de 250.000 $ sur sa tête, Jessica Blandy a sagement pris la décision de se fondre dans la foule new-yorkaise et de jouer la carte de l'anonymat afin de se faire oublier. Evidemment, il est clair que si elle avait réussi à résister à ses pulsions aventureuses, il n'y aurait pas eu de dix-neuvième tome.

Dans ce tome Jessica Blandy va poser pour un artiste nommé Gary Benson, dont tous les modèles féminins de sa collection ‘Erotic Attitude' sont assassinés. Je crois qu'il est assez inutile de préciser que Jessica Blandy pose nue, étant donné que généralement il ne lui faut même pas d'excuses pour se dénuder. Mis à part une Jessica Blandy dans sa tenue préférée, on ne retrouve aucun personnage connu de la série. du coup, ce polar peut plus facilement se lire sans avoir lu le reste de la série.

On s'attendait à un tome confrontant Jessica Blandy à l'ex-inspecteur Robby, mais à la place on a droit à une intrigue classique et moins recherchée qu'à l'habitude. Mais, pas de panique, avec un vingtième tome qui se nomme Mr. Robinson, on devrait logiquement y retrouver un Robby plutôt revanchard.
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Installée à New York, Jessica Blandy tente de se reconstruire et de vivre une existence plus normale quand elle rencontre un certain Gary Benson, peintre en perte de vitesse, qui s'était rendu célèbre pour une série de portraits de femmes surprises en plein orgasme. L'ennui, c'est qu'une à une, tous ces modèles ont été assassinées sans doute par un serial killer. La police soupçonne Benson. L'affaire se complique quand ce dernier propose à Jessica de poser pour lui...
Un thriller bien mené avec une série de crimes et un soupçon d'érotisme et de perversion bien dans le ton de la série. L'intrigue est rondement menée. L'ennui, c'est que la fin est un peu légère pour ne pas dire carrément invraisemblable. le graphisme est particulièrement soigné comme dans tous les autres tomes. le filon des aventures de la charmante bimbo blonde semble avoir encore de beaux jours devant lui avec cet épisode intéressant.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Avant de me quitter, il m'a laissé un paquet. Son dernier tableau. Je pouvais l'accepter car il évoquait un principe simple : ayez une attitude érotique dans la vie, c'est la seule façon de figer le temps.
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Éloigne-toi, fais-toi oublier, disaient-ils. J'ai rejoint l'ombre, la foule, l'anonymat, et je me suis sentie bien. Les géants de pierre m'ont accueillie. Il y avait des petits restaurants sympas au pied des immeubles raidis par l'orgueil. Le parc comme un dessin d'enfant au bas d'un livre trop sérieux.
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Je crois que je suis assez douée pour survivre. Mais ce que j'aimerais à présent, c'est vivre, tout simplement. Déposer mes bagages.
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Ne vous emballez pas. Toutes les femmes sont mes amies. Seulement mes amies. Jamais rien de plus.
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La réalité devenait un puzzle, un collage, des séquences inabouties, un corps disloqué.
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