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Jessica Blandy tome 17 sur 24

Renaud Denauw (Illustrateur)
EAN : 9782800129761
48 pages
Dupuis (30/11/-1)
3.32/5   14 notes
Résumé :
Ne vous attendez pas à une partie de plaisir. Vous avez été prévenue. Certains ne tiennent qu'une semaine ou deux. C'est surtout la présence de l'autre qui est difficile à encaisser. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ce regard posé sur vous. Ce viol de votre intimité. Vous arriverez vite à vous détester. Mais... je ne connais pas de meilleure thérapie que la haine. Je vous quitte... à jeudi ? - à jeudi. Et voilà ! Soit je me lance dans la plus belle connerie de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Jessica Blandy, tome 16 : Buzzard Blues (1999) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Cette histoire a été publiée pour la première fois en 2000, écrite par Jean Dufaux, dessinée, encrée par Renaud (Renaud Denauw), et mise en couleurs par Béatrice Monnoyer. Elle compte 46 planches. Elle a été rééditée dans Jessica Blandy - Intégrale 05 qui contient les tomes 14 à 17.

Dans une grande ville de la côte Ouest des États-Unis, Jessica Blandy fait la connaissance d'August Dance, avec qui elle avait rendez-vous. Ils vont participer au même programme de thérapie. Il lui explique qu'il s'est inscrit pour surmonter ses angoisses : la maladie qui le contraint à porter une perruque et un corset, le fait de savoir qu'il va mourir dans quelques mois. Ils s'assoient sur un banc dans un parc pour évoquer ce qui les attend : le prix assez élevé, le fait que souvent les participants ne tiennent qu'une semaine ou deux, le fait de vivre à deux vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le fait qu'August ne connaisse pas de meilleure thérapie que la haine. Il se lève, prend congé et lui donne rendez-vous à jeudi prochain pour la première réunion de leur groupe. Un inconnu arrive, en jean et blouson noir. Il s'assoit à côté de Jessica, prenant la place laissée vacante par August, sort une flasque d'une poche de son blouson et s'octroie une généreuse lampée. Il la propose à Jessica, en lui indiquant qu'il n'a pas de maladie. Elle accepte et s'octroie également une généreuse lampée. Angel est un peu surpris et lui dit qu'elle boit comme un mec. Il repart.

Le jeudi suivant, les participants sont réunis dans une grande salle avec le responsable du programme : Tatch (le responsable), Jessica Blandy, August Dance, Billy Sender, Philip Lascomb, Alex Skoras. Tatch leur explique qu'ils vont vivre à deux pour les semaines à venir : le tirage au sort aboutit aux tandems suivants Jessica avec Alex (un tueur), August (malade) avec Tatch, Billy (fils d'une mère riche et autoritaire) et Philip (patron d'un bureau d'avocats, marié, deux enfants, et homosexuel). À la sortie de la réunion, Alex propose à Jessica d'aller piquer une tête dans l'océan : elle répond qu'elle n'a pas de maillot. Lui non plus, mais ça ne l'arrête pas. Jessica l'observe mais ne le rejoint pas. Ils continuent avec un piquenique sur les dunes devant la maison de Jessica. Alex lui pose des questions sur sa vie privée comme le prévoit le programme de la thérapie. Pourquoi n'est-elle pas amoureuse ? Y a-t-il des hommes qui ont compté pour elle ? Elle évoque Scott Mitchell et son assassinat, ainsi que son mariage forcé qui a engendré son dégoût pour les Doors. Puis elle évoque des musiciens qu'elle apprécie : John Mayall, Keb Mo, JP. Harvey, Burt Bacharah, Otis Redding, Giulini dans la sixième de Beethoven, Bernstein dirigeant Mahler, la chanson de Dumbo lorsque sa maman le berce. Jessica Blandy finit par interrompre la conversation, et va au-devant de Victoria qui arrive avec le jeune Rafaele.

Le précédent album semblait avoir confirmé une ligne directrice : Jessica Blandy recommence à faire faire face à des individus pas bien dans leur tête, du fait de l'influence pernicieuse d'un mystérieux individu dénommé Razza. Rien de tout ça dans cet album. Cette fois-ci, elle a décidé de participer à un programme thérapeutique, avec une méthode des plus étranges : vivre à deux en acceptant de répondre aux questions de l'autre, et de se soumettre à des tests réputés violents. le programme fonctionne sur la base d'un groupe de 6 ou 7 personnes (6 pour cette session) qui sont appairés pour une durée de plusieurs semaines. Comme il s'agit d'une psychothérapie, les participants sont affligés d'un petit grain, plus ou moins prononcé pour participer à un tel programme si peu orthodoxe. le lecteur fait connaissance avec eux lors de la réunion du jeudi. Renaud a donné une apparence bien distincte à chacun : Tatch avec sa barbe, sa queue de cheval et son surpoids, August avec sa gueule d'ange et son physique avantageux, Billy jeune, un peu chétif, rouquin, avec un regard fuyant attestant de son manque d'assurance, Philip portant bien la cinquantaine avec élégance et assurance, mais déconcerté par la découverte de sa sexualité profonde, et Alex bel homme moins souriant et moins solaire qu'August déclarant de but en blanc qu'il est un tueur. le langage corporel de chacun est différent, en cohérence avec leur caractère.

Jean Dufaux a conçu son intrigue sur la base de plusieurs mystères. Quelle est la véritable raison pour laquelle Jessica Blandy s'est inscrite dans un programme thérapeutique aussi peu orthodoxe ? Que faut-il comprendre quand Alex déclare qu'il est un tueur ? Comment se fait-il que l'inspecteur de police Robby s'intéresse de si près à plusieurs membres de ce groupe ? Tout du long de ce tome, le lecteur peut apprécier le savoir-faire des auteurs en termes de narration visuelle, pour éviter que ce thriller psychologique ne se limite à une succession de têtes en train de parler. le scénariste prend bien soin de varier les lieux dans lesquels se déroulent les discussions, et le dessinateur est toujours aussi précis et minutieux dans ses descriptions, sans jamais surcharger ses cases, sans jamais donner l'impression de tomber un registre démonstratif. Ainsi le lecteur peut admirer le singulier pylône qui abrite l'horloge à côté de laquelle Jessica attend son rendez-vous, les différentes plantes d'agrément du jardin autour du banc où elle s'assoit, la très belle façade de briques et de poutrelles métallique abritant la salle de réunion du jeudi, la verrière dominant l'immense salle de restaurant où dînent Billy et sa mère, l'installation portuaire à l'horizon quand Alex se baigne nu, les aménagements intérieurs de la villa de Jessica qu'elle s'est fait construire dans le tome 7 (Répondez, mourant…), le port de plaisance en arrière-plan alors que Gus Bomby et Jessica prennent un vers sur un ponton, les bouteilles d'alcool bien alignées sur les étagères derrière le bar, ou encore une belle vue sur la ville depuis un talus herbeux surélevé. le lecteur est à nouveau sensible à la mise en couleurs qui vient discrètement compléter les surfaces détourées par les traits encrés.

Les auteurs ont également apporté un soin patent aux circonstances des différentes discussions, à la fois quant à ce que les personnages sont en train de faire, à la fois à leur état d'esprit. Il revient à nouveau à Renaud de montrer qu'aucune discussion n'est semblable à une autre, par le positionnement des personnages, leur occupation, leurs postures, et l'expressions de leur visage. le lecteur commence par assister à la discussion entre Jessica assise sur un banc, avec August, puis avec Angel. Effectivement, il observe deux interlocuteurs très différents : l'un souriant et détendu, l'autre au visage fermé et au regard inquisiteur à en être inconvenant, les différences ne se limitant pas aux particularités physiques ou à la tenue vestimentaire. de même, pendant la réunion du jeudi, chacun des 6 participants se tient de manière différente sur sa chaise, avec une expression de visage différente quand vient son tour de prendre la parole pour exposer sa situation. Jessica et Alex ont deux discussions différentes sur la plage : le lecteur constate par lui-même que leur tonalité est différente, et pas seulement du fait qu'il s'agit d'un piquenique la première fois et pas la seconde. Comme souvent, Jessica Blandy se retrouve nue, et cela donne lieu à un jeu malsain entre elle et un voyeur. Ici cette séquence dure 4 pages et elle est soumise à rude épreuve, sans pour autant qu'il y ait une menace de type agression sexuelle, ou une volonté d'humiliation liée à la nudité. Cette conversation, comme les autres, charrie des enjeux d'ordre psychologique, des jeux de manipulation pervers. La direction d'acteurs permet de bien visualiser ce qui se joue, sans que le scénariste n'ait besoin de recourir à des bulles de pensée, ou à ces cartouches de texte avec le flux de pensées ou les commentaires d'un personnage.

Cette épreuve psychologique entre Angel et Jessica revoie à une de ses aventures traumatisantes dans les tomes 9 & 10. D'ailleurs, au fur et à mesure des discussions, Jessica Blandy évoque les traumatismes qu'elle a subis dans plusieurs de ses aventures précédentes : l'assassinat du premier homme dont elle a été amoureuse dans Jessica Blandy, tome 1 : Souviens-toi d'Enola Gay (1987), son mariage forcé dans Jessica Blandy, tome 03 : le Diable à l'aube (1988), son dressage pour devenir une prostituée dans une ville frontalière dans Jessica Blandy, tome 06 : Au loin, la fille d'Ipanema... (1990), ainsi que la perte de la poupée de Loretta, la mort de Kim, le terrible Jalaga, etc. du coup, cette histoire parlera plus à un lecteur de longue date, qu'à un lecteur de passage, même si elle reste intelligible pour ce dernier. La structure du récit apparaît progressivement, dévoilant deux enjeux différents : le déroulement de la thérapie et ses mises en danger, l'enquête qui se déroule en filigrane et qui ne se dévoile que très progressivement, impliquant un autre des personnages récurrents de la série, à l'hygiène douteuse, et aux méthodes répugnantes. le lecteur revoit également passer Gus Bomby, à la recherche d'une nouvelle secrétaire, puisque la précédente a mal terminé, une nouvelle référence à un autre tome. le scénariste boucle son intrigue par une suite de dialogues successifs entre Jessica Blandy et 4 interlocuteurs, dans un format un peu artificiel, mais qui fonctionnent quand même grâce à l'attention portée à la mise en scène.

Le lecteur est un peu décontenancé que le scénariste laisse de côté Razza au profit d'une enquête masquée par un programme de thérapie. Mais il retrouve avec grand plaisir la narration visuelle descriptive impeccable de Renaud, tout en discrétion, ainsi que l'art avec lequel Jean Dufaux confronte des personnages traumatisés, ou sous l'emprise d'un traumatisme. Il voit avec plaisir Jessica Blandy faire preuve de son caractère bien trempé, à l'opposé d'un comportement de victime. Il souffre avec elle à l'idée qu'elle doive manger un oeuf, la scène la plus éprouvante de ce tome. Il ressent tout le malaise de cette enquête faisant ressortir les noirceurs de l'âme humaine, sous le sympathique soleil de la côte ouest.
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Ce tome constitue une sorte de rétrospective psychologique sur les seize tomes précédents. Cela fait seize albums que Jessica Blandy est abonnée aux aventures bouleversantes et que l'on voit clairement évoluer le personnage.

En s'inscrivant à une sorte de thérapie de groupe du Docteur Tatch, Jessica Blandy va devoir faire le ménage dans ses souvenirs et sortir les choses enfouies au plus profond de sa mémoire. Comme compagnon de thérapie, elle reçoit un tueur nommé Alex Skorias.

En arrière-plan de cette psychanalyse violente, Dufaux nous sert une nouvelle intrigue bien construite et formant la première partie d'un diptyque à suivre dans le prochain tome. Une nouvelle intrigue où l'on prend plaisir à retrouver le détective privé Gus Bomby et l'inspecteur Robby.
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Jessica participe à une thérapie de groupe organisée par un certain Tatch. Pour résoudre ses complexes et venir à bout de ses obsessions, elle doit accepter de subir toutes sortes d'humiliations et de pratiques de soumissions sans se rebeller. Elle fait équipe avec un certain Alex qui se présente comme « tueur ». Il avoue avoir trucidé une prostituée spécialiste en sado-masochisme qui aurait poussé le bouchon un peu trop loin. Condamné à 10 années de prison, il en est ressorti au bout de quatre. On le soupçonne d'être un indicateur pour Robby, le ripoux de service qui tirerait les ficelles de toute cette affaire.
Ce 17ème tome des aventures de Jessica Blandy, la magnifique blonde qui aime autant les hommes que les femmes, ne représente que la première partie d'une enquête qui s'annonce ardue et pénible pour l'héroïne amenée à avoir des rapports sexuels avec des partenaires de rencontre, contrainte à avaler des oeufs durs nue et glacée sur une plage, etc... Les vignettes sont toujours d'aussi grande qualité, les caractères bien campés et l'intrigue embrouillée à souhait. Abandonné au milieu du gué, le lecteur attend forcément la suite. Il veut savoir ce qui se cache derrière ces étranges pratiques.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L'autre soir, j'étais avec ma mère. Elle est très riche, ma mère. D'ailleurs, elle n'arrête pas de me le répéter, que je suis un des meilleurs partis de la ville, que toutes les filles rêvent de m'épouser. Le problème, c'est que les filles, elles, ne restent jamais longtemps. Elles comprennent vite. Il leur suffi de m'observer. Mais ma mère s'entête. Elle avait fixé un rendez-vous à l'une d'elles, au Palace Hotel. […] La fille était en retard. Le premier service se trouvait déjà sur la table. Ma mère a froncé les sourcils et puis elle m'a lancé un regard. Ce regard si noir, si opaque. Vous n'y trouvez aucun reflet, rien, sinon un mépris qui vous éclabousse tout entier. J'ai du mal à supporter ce regard, mais ce soir-là ce fut terrifiant. Les minutes passaient, le potage refroidissait dans l'assiette et la fille ne se montrait toujours pas. Soudain ma mère s'exclama, elle venait d'apercevoir Ingrid, c'est ainsi qu'elle s'appelait, qui nous cherchait des yeux, à l'entrée de la salle. Je ne pouvais pas, je venais de pisser dans mon froc.
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Ce n'est pas hasard que je me suis intéressée à la thérapie conçue et dirigée par Tatch. Le traitement voulu par Tatch passe par une phase violente, une phase d'humiliation. Et c'est exactement ce que je recherchais : à m'humilier, à payer pour des fautes anciennes, des remords, des regrets que je ne parvenais pas à évacuer. Comme la mort de cette fillette Loretta. Elle m'avait confié son ourson. J'ai perdu beaucoup de choses ce jour-là. Mais c'est fini. À ce jeu-là, je finirai par gâcher ce qui me reste. Je peux m'en sortir par l'écriture, par le respect que me porteront les gens, ceux qui ne connaissent pas mon passé. Moi aussi, je voulais me tirer une balle, seulement je ne visais pas la main, mais la tête.
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J'ai connu une fille que j'aimais beaucoup. Une nuit, nous étions seules sur la plage. Le remords la rongeait. Elle voulait expier. Elle s'est tiré une balle dans la main. C'était le geste de trop. Un mauvais karma s'est glissé dans sa vie. Sa route a croisé celle d'un dingue. Il l'a massacrée.
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J'aime faire l'amour. Je peux m'en passer aussi. Cela dépend des rencontres, d'un coup de cœur, que ce soit avec un homme ou une femme. Ça ne me pose pas de problèmes. De ce côté-là, je vise large.
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J'ai peur de moi-même. […] de ce que j'ai vécu et que je ne parviens pas à effacer. Je crois même avoir rencontré le diable.
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