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Critique de Diabolau


Ce final reste donc dans la droite lignée de l'épisode précédent.
Alors que la répression contre les Communards fait rage, la Mort, qui a changé de visage, triomphe : la société secrète des Voleurs d'Empire va être anéantie à la faveur d'une traîtrise.
Bien que finalement ses objectifs paraissent louables, le lecteur que je suis ne la regrettera pas. Elle a trop longtemps, et presque jusqu'au bout été inaudible, tant ses rouages ont pu me paraître confus et contradictoires.
Le message est clair : la Mort triomphe toujours, à la faveur des guerres, des guerres civiles et des massacres, et quand les meurtriers tombent, il y en a toujours d'autres pour reprendre le flambeau de la haine... Ce tome est sans ambiguïté le plus idéologique de la série, et ce n'est pas pour me déplaire.
Alors que les flammes s'étouffent (tout en continuant toujours à couver, bien sûr, car elles ne s'éteignent jamais), la série revient adroitement là où elle a (si bien) commencé, sur les ruines de la pension Froidecoeur, et l'on croit deviner que Dufaux va aller jusqu'au bout dans la unhappy end, et après tout pourquoi pas, ç'aurait été dans la tonalité, si ce n'est que c'était cousu de fil blanc. Mais finalement non, il prend le lecteur à contrepied et il fait bien, car ce final doux-amer, qui préfigure le cruel XXe siècle tout en montrant que chacun d'entre nous a son libre-arbitre, est très réussi.
Au final, un bilan mitigé donc, avec une courbe en parabole inversée. Un début sur les chapeaux de roue, un ventre mou très indigeste de trois albums au centre, et deux derniers albums qui rehaussent leur niveau de jeu.
À cet égard, j'ai trouvé que la longue introduction écrite de Dufaux, au début de ce tome (2002), est assez éclairante, et je me permets d'en citer quelques extraits :
"Ce climat de folie (...) allait donner bien du fil à retordre à Martin"
"(...) nous ne nous doutions pas que notre aventure allait prendre 10 ans de notre vie."
"Reste que l'on ne m'y reprendra plus ! Les Voleurs seront mon dernier grand cycle écrit pour la bande-dessinée. Ou ce sera plus court, ou plus rapide."
Même s'il n'a pas tenu parole depuis (avec des séries comme Murena, Barracuda ou La complainte des landes perdues), on le comprend en creux : il en a chié des ronds de chapeaux. Et franchement, ça se sent bien, notamment dans les tomes 3, 4 et 5 qui sont sacrément foutraques de mon point de vue.
Restera l'originalité du thème, rarement exploité en BD, à part peut-être par Tardi, et la patte de Jamar qui est franchement séduisante, faisant de cette saga un truc à lire malgré tout.
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