Du 18 juillet au 24 juillet 64, Rome est ravagée par un terrible incendie que rien ne peut arrêter. Plusieurs quartiers de la ville sont complètement détruits. On compte plusieurs dizaines de milliers de victimes et de sans-abris.
Deux hommes regardent cet incendie se propager. Néron qui l'avait tant rêvé pour pouvoir édifier sa cité des Dieux. Murena qui, en le déclenchant, trouve un épilogue à son désir de vengeance.
Le feu : il était déjà en eux. Il consumait Néron et Murena, et tous ces hommes ivres de pouvoir, ces intrigants, ces prévaricateurs…
Riches ou pauvres, profiteurs ou victimes, on suit plusieurs individus qui tenteront de fuir les flammes où une foule prise de folie furieuse, écrasant tout sur son passage. de tous, je retiens la mort glorieuse et terrifiante du pugiliste Pollius.
Cette BD se veut fidèle à la vérité historique, car ce n'est pas Néron qui, comme le veut la légende, ordonna de mettre le feu à la grande cité. Durant ces dix jours d'absolu terreur, l'Empereur apparaît enfin beaucoup plus humain. Il essaie, tant bien que mal, de contenir le désastre ; il laisse le peuple en perdition se réfugier dans ses jardins privés et vient même en aide aux blessés.
Lui qui se voulait un Dieu, n'est au fond qu'un homme qui se prend pour un Dieu, et nous le voyons avec ses doutes, ses fragilités, et ses moments de courage.
En revanche Murena, dévoré par la haine et en quête de rédemption, se montre beaucoup plus sombre et inquiétant.
Tout le monde est mat dans cette partie, à l'exception des fricoteurs qui ont survécu. Ils se frottent déjà les mains en pensant aux fortunes qu'ils vont amasser sur les décombres de la cité.
Autour de Néron, la petite foule d'intrigants s'agite. de méchantes rumeurs circulent : elles disent que l'Empereur lui-même a mis le feu à la ville. le peuple, affamé, en état de sidération, gronde. Il exige un coupable.
Quelques regards bien intentionnés se tournent alors vers cette secte innocente que l'on nomme les chrétiens…
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Panem et circenses.
Que demande le peuple ? du pain et des jeux de cirque, dit l'expression latine.
C'est bien plus que cela que nous offrent Dufaux et Delaby avec cette excellente série « Murena ». Et comme dit l'expression populaire, on a en pour nos sesterces ! Non ? C'est pas comme cela qu'on dit ? Peu importe. D'autant plus qu'en ce qui me concerne, je n'ai rien payé, j'ai emprunté les huit premiers tomes à la médiathèque municipale.
Revenons à nos brebis ...(Tsss, tsss, je vois d'ici votre tête. Vous vous demandez si elles sont galeuses les brebis.. Bah forcément, dans ce genre de saga tragico-dramatique, y'en a toujours !) )
Bref. Murena est une bande dessinée de grande qualité tant au niveau historique que graphique. A faire pâlir d'envie ceux qui croyaient encore que rien ne vaut la douceur angevine …
Ici, Rome s'étale dans toute sa splendeur, dans toute sa décadence.
Hop là, j'ai bien envie de vous infliger à nouveau deux locutions latines qui collent parfaitement au sujet et tant pis si ça fait prétentieux..
Roma invicta.
Roma mortis.
Ces deux là résument parfaitement la situation.
Rome invincible. Rome cadavérique. Juste en deux locutions latines, j'ai presque tout dit ! Merveilleux !
Que vous dire d'autre ?
Que j'ai aimé me nicher derrière les piliers grandioses au marbre dur du palais impérial pour épier les moindres faits et gestes des patriciens conspirateurs et au passage admirer Néron, ce grand César, à la fois homme et Dieu, mais tellement haïssable aussi !
Que j'ai aimé m'enhardir dans les rues étroites et glauques d'une Louve cruelle et sans merci.
Que j'ai aimé contempler du haut de la colline le ciel de Rome, passant d'un bleu limpide et froid à un gris ténébreux, pour finir rougeoyant et brûlant.
Que j'ai tremblé de suivre les combats à mort des gladiateurs esclaves.
Que j'ai aimé me draper de la stola des femmes même si ces dernières sont bien promptes à l'ôter.
Que j'ai aimé suivre Lucius Murena, jusqu'en Gaule même, que j'ai même osé l'encourager dans sa quête de vengeance inextinguible.
Que je vais de ce pas me plonger dans le neuvième tome, début d'un nouveau cycle et voir, peut-être, Rome renaître de ses cendres.
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Juillet 64 : Rome brûle. L'incendie ravage tout sur son passage : hommes et habitations. Et lorsque au bout de 6 jours et 7 nuits l'enfer s'apaise enfin, la population exige un coupable. La haine entre Néron et Murena est plus vive que jamais.
Ce tome prend le temps de raconter et détailler les drames qui se sont joués lors du grand incendie de Rome. Entre les hurlements de peur et de douleur, certaines histoires personnelles se dessinent rapidement mais n'en demeurent pas moins émouvantes. Nous suivons cet épisode à travers deux regards, celui de Néron qui a rêvé cet incendie et celui de Murena qui l'a déclenché involontairement.
J'ai aimé la description de l'hésitation de César à désigner un coupable. Ce tome rend hommage aux hommes de l'ombre, ceux qui conseillent les puissants. de nouveaux personnages voient le jour et la religion est de plus en plus présente. La cohabitation entre les dieux grecs et la religion juive semble fonctionner.
Au niveau du dessin, j'ai apprécié le soin porté aux expressions du visage. Les illustrations sont magnifiquement mises en valeur par une colorisation délicate.
Une très bonne suite.
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C'est une jolie prouesse que nous offre Dufaux, Delaby et Petitqueux avec ce 8ème tome de « Murena ». En effet, ce tome intitulé « revanche des cendres » se déroule intégralement lors du grand incendie. le scénario est remarquable, narrant à la fois les petites destinées individuelles et les enjeux historiques de cet événement majeur.
Visuellement, c'est simplement splendide. Delaby et Petitqueux livrent un travail superbe. Les images de Rome en feu sont fascinantes et très immersives.
C'est avec enthousiasme que je vais me jeter sur la suite.
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Poppée: - Depuis la mort de notre fille, il doute. Mon ambition m'avait poussée à épouser un dieu, je me retrouve avec un homme. Un homme qui se prend pour un dieu. Ce n'est pas la même chose. Et il se fait que cet homme ... j'ai appris à l'aimer.
L’incendie qui ravagea Rome en ce mois de juillet 64 dura 6 jours et 7 nuits. La pourpre fit fondre l’or…
Les fous de Dieu seront toujours des fous. À Rome de chercher les siens.
Qu'est ce que la vie ? Sinon une courte flamme avant que ne retombent les cendres ?
- Ici, les dieux parlaient. Ici les dieux se sont tus.
- Les dieux se sont toujours tus !
La Maison Usher - La bande annonce