Yank est issu d'une fratrie de quatre enfants. Il vit avec sa mère Lena et son beau-père Henry qui ne l'aime pas et qui ne manque pas de le montrer. En cause, le garçon est le fruit d'une liaison adultérine de Lena, alors que lui était engagé au front, pendant la seconde guerre mondiale.
Sa couleur de peau basanée et les conditions de sa naissance sont un handicap dans sa communauté maori de Waiwera. Ainsi, le jeune homme se passionne pour la musique et s'imagine un père fort, aimant et blanc qui viendrait l'extirper de sa situation. Mais un jour, sa mère reçoit une lettre de cet amant furtif, plus tard c'est autour de Yank de recevoir la sienne. D'autres suivront dont l'une avec une photo de ce père tant rêvé. Il s'écria en le voyant :" Oh bordel, je suis à moitié noir."
D'abord refroidi, Yank se reprend puis s'interroge ; il constate et compare la condition des Noirs, en Nouvelle Zélande et dans l'Amérique ségrégationniste.
Un roman instructif et humaniste qui sous couvert de tragédie familiale nous plonge dans les us et coutumes d'une communauté en proie à ses fissures et, face à des Blancs qui les considèrent comme inférieurs.
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Ce roman est l'histoire d'un garçon qui cherche à retrouver son père.
C'est aussi l'histoire d'une très belle femme maorie,qui aime son fils et veut son bonheur.
C'est l'histoire d'un peuple méprisé en Amérique, martyrisé par le Ku Klux Klan.
C'est enfin un hymne à la musique des années 50/60 et des messages portés par les chanteurs de ce moment. Une page de l'histoire américaine.
C'est un texte magnifique, qui m'a beaucoup touchée!
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C'est l'histoire de Mark, surnommé « Yank » dans son village de Waiwera en Nouvelle Zélande. Il est moitié maori et moitié noir. Sa mère Léna a eu une aventure avec un GI pendant la Seconde Guerre mondiale, pendant que son mari était parti sur le front. A son retour Henry n'accepte pas Yank, et il contraint Léna à vivre en marge de la communauté avec son fils. Yank vit dans l'illusion d'un père américain blanc très riche, il le compare à John Wayne, ou bien à Elvis Presley son idole. Il faut dire que Mark est un passionné de musique, il crée un groupe et achète avec l'argent que lui envoie son père une guitare électrique, un ampli et des baffles, ainsi qu'une voiture. Son père lui envoie aussi des disques, entre autre de Sam Cooke et Ray Charles. A 20 ans, devenu musicien professionnel, Yank décide d'aller retrouver son père dans son petit village de Piney Woods. Il arrive un matin sans avoir prévenu son père de son arrivée. Yank est acclamé par toute la communauté. Seule ombre au tableau : le Ku Klux Klan…
Le récit s'étire de l'après guerre jusqu'au milieu des années 60.
Les paysages de Nouvelle Zélande donnent envie de les parcourir pour ceux qui n'ont pas encore eu la chance de s'y rendre… Et des portraits sont intéressants.
Ce livre nous apprend les conditions de vie des maoris et parallèlement, la ségrégation raciale aux Etats-Unis, en particulier dans l'Etat du Mississipi, ou vit Jess Hines, le père de Yank : en Nouvelle Zélande, les maoris et les blancs sont égaux en droits ; ce qui n'est pas le cas aux USA entre les noirs et les blancs.
A découvrir ABSOLUMENT !
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ENTRE LE MONDE ET MOI (texte de Richard Wright reproduit en fin d'ouvrage)
Et dans les bois, un matin, j'ai trébuché dessus,
Trébuché dans une clairière herbeuse gardée par des chênes et des ormes à l'écorce qui pèle.
Et les noirs détails de la scène se sont élevés entre le monde et moi...
Le dessin des os blancs sommeillant dans l'oubli d'un oreiller de cendres.
Le chicot carbonisé d'un jeune arbre dressant un doigt émoussé qui accusait le ciel
Des branches arrachées, des veinules de feuilles brulées,
Un rouleau roussi de chanvre graisseux.
Une chaussure inhabitée, une cravate vide, une chemise déchirée, un chapeau solitaire, un pantalon raide de sang noir.
Et sur l'herbe foulée, des boutons, des allumettes mortes, des mégots de cigares et de cigarettes, des coquilles de cacahuètes, une flasque de gin épuisée et le rouge à lèvres d'une pute;
Des traces éparses de goudron, des bouquets de plumes qui s'agitent et l'odeur persistante de l'essence.
A travers l'air matinal, le soleil versait un étonnement doré dans les orbites d'un crâne pierreux...
Tandis que j'étais là, debout, mon esprit se figea de froide pitié pour la vie qui s'en était allée.
Le sol agrippa mes pieds et mon coeur fut encerclé par les murs glacés de la peur -
Le soleil mourut dans le ciel; un vent nocturne murmura dans l'herbe, bouscula les feuilles dans les arbres; les bois déversèrent les gémissements affamés de chiens; l'obscurité hurlait de voix assoiffées; et les témoins se levèrent, vivants :
Les os desséchés remuèrent en cliquetant et se fondirent dans mes os.
Les cendres grises devinrent une chair ferme et noire qui pénétra dans ma chair.
La flasque de gin passa de bouche en bouche; les cigares et les cigarettes se mirent à luire, la pute étala le rouge sur ses lèvres,
Et mille visages tourbillonnèrent autour de moi en hurlant que ma vie devait brûler...
Maintenant ils me tenaient, ils me mirent nu, ils m'enfoncèrent les dents au fond de la gorge jusqu'à ce que j'avale mon propre sang.
Ma voix se noya dans le rugissement de leurs voix et mon corps noir, mouillé, glissait et roulait entre leurs mains tandis qu'ils m'attachaient au jeune arbre.
Ma peau, collait aux bulles de goudron brûlant, me tombait du corps en lambeaux mous.
Le duvet et les pennes des plumes blanches s’enfonçaient dans ma chair à vif, et, agonisant, je gémissais.
Puis on me rafraichit miséricordieusement le sang par un baptême à l'essence.
Et dans un embrasement rouge, je bondis jusqu'au ciel, la douleur montait comme de l'eau et me bouillait les membres.
Haletant, implorant, je m’agrippais tel un enfant, je m'agrippais aux parois brûlantes de la mort.
Maintenant, je ne suis qu'os desséchés, et mon visage, crâne pierreux, fixe le sol dans un étonnement doré...
- Richard Wright
J’ai commencé à comprendre que la vie dans un village a elle aussi un coût : la communauté vous entoure et vous soutient, mais en même temps la haine et les langues venimeuses guettent la moindre transgression. (Page 55)
Un jour, Henry Takahe, je ferai de toi l'un de mes esclaves. Un jour mon père viendra et alors on te verra trembler devant un homme, un vrai. A genoux, esclave ! dira mon père. Et tu t'agenouilleras. Alors il te décapitera pour avoir traité son fils comme tu l'as fait.
Un jour il m’emmène dans un cimetière. Sur la tombe de sa mère. Ta grand-mère était enseignante. Elle se défonçait à la lecture. (Page 295)
Ils chantent comme si quelque chose en eux n'arrivait jamais à se résoudre, et en même temps comme si tout était en paix, au moins tant qu'ils chantent ensemble.
"L'Âme des guerriers" de Lee Tamahori, adapté du best-seller du même titre de l'écrivain maori Alan Duff, est sorti il y a déjà 25 ans, mais n'a pas pris une ride ni perdu de sa puissance. Il dépeint l'histoire d'un couple, Beth et Jake Heke, et du quotidien de leur famille dans un quartier défavorisé d'Auckland en Nouvelle-Zélande. C'est le film que Philippe Guedj, journaliste au Point, a choisi de parler ce mois-ci pour l'Instant Point Pop à la Fnac. Un film poignant, tragique et éreintant, brillamment réalisé.
La chronique complète sur Fnac.com : https://www.fnac.com/L-Instant-Point-Pop-a-la-Fnac-L-Ame-des-guerriers-un-hommage-vibrant-a-la-culture-maorie/cp50088/w-4
Tous les épisodes de L'instant Point Pop : https://www.youtube.com/watch?v=wom6JhTf84I&list=¤££¤7L-Instant-Point-Pop-a-la-Fnac-L-Ame-des-guerriers-un-hommage-vibrant-a-la-culture-maorie10¤££¤2A4WAk39Ae
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