Sur la forme,
La jupière de Meaux a séduit mes pupilles et amusé ma lecture.
Hortense Dufour écrit gracieusement en utilisant un vocabulaire soutenu et varié. de belles métaphores valorisent un style recherché.
L'autrice enrichit les traits de sa plume d'une substance satirique moqueuse et piquante. Mordante, ce n'est pas sans humour décalé qu'elle nomme son époux le Maître. C'est avec un M Majuscule aussi grand que tout l'aMour porté à l'hoMMe de sa vie qu'elle expose la Maîtrise d'une langue acérée où l'érotisMe discret fusionne dans l'eau trouble d'une histoire adultérine et cocasse.
Sur le fond, j'ai parcouru ce roman sans grand entrain. À la caricature, j'attendais davantage de rythme, de surprises et de rebondissements. le phrasé, certes de qualité, n'a pas suffit à l'emporter sur un enthousiasme qui s'est dégonflé comme un kloug au marron.
Je reste donc sur ma faim quant au dénouement de l'intrigue noyé dans trop de descriptions aiguisées. La chute finale risible à souhaits méritait d'aboutir après une course haletante digne d'un marathon. C'est avec flegme que j'ai divagué hors du circuit pour voguer à d'autres plaisirs.
La jupe maintenant. Un t'aime séduisant. Elle se veut sensuelle, policée et élégante. La jupe raccourcie, plissée, échancrée, dentelée ou soyeuse, va jouer de ses fils défendus.
Entre la Jupière et le Maître, qui aura la dernière aiguille ? Hortense notre héroïne bourgeoise modifiera-t-elle ses codes pour une jupe trop ajustée ? La jupe lui donnera-t-elle envie d'enfiler le pantalon ?
À la jupe, il faut ajouter sa batterie d'accessoires. Si la jupe est le plat de résistance, elle s'accompagne de boucles d'oreilles et de rouge aux lèvres. Une paire d'escarpins hauts et talonnés annoncent le repas. Un corset, des bas noirs et porte-jarretelles dessinent le dessert. Un café con pastel y la cuenta por favor !
Alors ... Diriez-vous que la jupe donne-t-elle davantage envie d'être portée ou enlevée ?
Hortense ne passe pas une journée sans exposer ses atours. Non sans contraintes, la bourgeoise apprivoise l'inconfort pour être désirable.
La jupe répond indéniablement au symbole de la féminité. Une féminité qui devrait pouvoir librement être portée dans tous les pays, tous les quartiers sans jamais être brûlée. Ce titre me faisait des clins d'oeil pour ne pas oublier que tous les jours nous sommes fières de la journée de la jupe.
Portons la jupe quand et où nous le souhaitons.
Pour répondre au féminisme, il est normal aussi de parler de virilisme. Avec une pointe d'humour caustique, Hortense dresse finement ses personnages féminins et masculins dont la caricature ne défend aucun des deux sexes mais les mêle habilement.
Nous épouserons l'égalité quand les hommes feront autant d'efforts que les femmes pour être séduisants et attirants sans être jugés.
Mesdames et Messieurs, respectons-nous pour mieux nous aimer.
Lu en août et septembre 2020.