Anne Dufourmantelle était psychanalyste et écrivain. Dans son cabinet au cinquième étage sans ascenseur à Paris, rive gauche, elle a reçu beaucoup d'âmes en souffrance, incapables de savoir que faire ou que dire « en cas d'amour ».
L'abandon, la trahison qui renvoient à la séparation primitive de la naissance sont explorés avec beaucoup de pertinence et d'empathie.
Anne Dufourmantelle écrit de manière poétique et originale sur tous ces fantômes que l'on traîne avec soi « les rêves, les possibilités, les rendez-vous manqués, les espoirs » et les « répétitions de ce qui fait souffrir ».
Lors de ces séances elle est amenée à rencontrer deux patients confrontés à la noyade d'êtres chers, dont ils sont involontairement responsables. Bouleversée et incapable de faire face,
Anne Dufourmantelle avoue avoir pleuré.
Quand on connaît le destin tragique dont elle a été victime, noyée en sauvant l'enfant d'un ami, on ne peut qu'être profondément ébranlé et ému par cette coïncidence digne d'une tragédie grecque.
Ce « En cas d'amour », publié en poche, ne devrait jamais quitter le sac du lecteur.
Commenter  J’apprécie         40