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J'avais envie de découvrir cet auteur qui semble plaire à beaucoup notamment grâce à son roman, Jolis jolis monstres.
Première incursion donc dans l'univers de cet écrivain.

Clémentine s'apprête à donner la vie lorsqu'elle percute quelqu'un sur la route. Une femme aux cheveux longs et gris, une cigarette dans le noir.
Aux nouvelles, on apprend le décès de la chorégraphe Pina Baush. Clémentine en est persuadée, en mettant au monde son fils, elle est aussi l'assassin de Pina.

Ce roman dessine les contours d'une maternité titubante, d'une obsession pour la danseuse Pina, il y a de la vie dans cette histoire mais beaucoup d'ombres et de fantômes.

J'ai malheureusement été déçue par ce roman que j'ai lu sans que ni l'histoire ni l'écriture ne m'attrapent, sans pouvoir m'attacher ni à Clémentine ni à Pina. Un roman pas fait pour moi que j'ai trouvé trop sombre et aseptisé, trop abstrait aussi. le parallélisme entre la vie de Clémentine et Pina dans ses débuts de danseuse ne m'ont ni convaincue ni passionnée.
Pourtant, c'est bien écrit, c'est un style qui se tient, presque hypnotique, assez aérien mais la magie n'a malheureusement pas opéré dans ma petite bulle.
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La vie. La mort. La danse.

On pourrait s'arrêter là. Et résumer ainsi ce livre atypique.

La vie. La mort. La danse.

Pourtant, je dois tenter de m'approcher un peu de ce que j'ai ressenti à la découverte de ce roman.

Clémentine s'apprête à donner la vie. Sur le chemin vers la maternité, dans un état second, elle heurte quelqu'un avec sa voiture …

Une fois chez elle, elle apprend la mort de la chorégraphe Pina Bausch et fait le rapprochement.

Elle a tué. Elle a donné la vie. A quelques heures d'intervalle …

Un roman organique, qui semble prendre aux tripes, comme une chorégraphie de Pina Bausch. Je reste fasciné par le résultat. Moi qui ne connaissais rien de l'illustre chorégraphe, j'ai passé des heures à visionner son univers après avoir lu ce livre.

Clémentine, fictionnelle, suit les traces de Pina, réelle.

La chair et le sang se mêlent à l'encre et sur le papier s'animent de drôles de fantômes. Chorégraphie macabre, presque divine. Tour à tour, inquiétante, bouleversante et merveilleuse.

Entre réalité et fiction, Julien Dufresne-Lamy fait danser les mots en une mélopée hypnotique et cadencée qui enflamme l'esprit du lecteur. Ce livre fait de l'effet, par son rythme, où les mots s'égrènent en une mécanique viscérale et inexplicable.

Mêlant belle littérature et danse fascinante, les mots virevoltent et offrent une sensation unique. Un roman qui vibre, qui fait appel à des émotions fortes. La maternité et la mort comme un tango dangereux.

Dans les remerciements du livre, l'auteur écrit « J'ai écrit cette histoire, parceque cette femme que je n'ai pas connue me manque. ».

Car on peut rencontrer de tant de façons. C'est peut-être ça que je retiens de ce roman. Une rencontre. de celles qui vous changent. Sans jamais avoir croisé la personne concernée…

Dans le paysage littéraire français, Julien-Dufresne Lamy semble ne jamais vouloir cesser de bousculer, de fasciner. Il emporte sur des chemins d'humanité. D'un roman à l'autre, il prend des risques et aborde des thèmes différents. le point commun entre ses livres, une plume inimitable que l'on quitte à regret.

Vous lisiez.
Et bien, dansez maintenant.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Clémentine va accoucher, elle prend sa voiture, file vers la maternité, est prise de contractions. Elle renverse une femme, voit ses cheveux gris étalés sur le macadam mais poursuit sa route. Elle accouche d'un petit Barnabé, rentre chez elle et commence une relation fusionnelle avec son bébé. Elle ne reprendra son travail à l'usine que dans quatre mois.
Quelques jours après la naissance, elle apprend la mort de Pina Bausch et se persuade que c'est la femme qu'elle a renversée. Elle cherche alors tous les documents, toutes les vidéos de la danseuse et passe des heures à les regarder, Barnabé dans les bras.
Commencent alors des chapitres alternés sur la vie de Clémentine et sur celle de Pina Bausch.
Du destin de Clémentine, une femme un peu paumée, l'auteur a fait une histoire magique.
Je pensais que Pina Bausch était un personnage de fiction jusqu'à ce que je découvre son existence réelle. J'ai alors moi aussi visionnée certains de ses ballets.
Clémentine est passionnée, fascinée, happée par la chorégraphe qui prend de plus en plus de place dans sa vie.
C'est un roman fort, puissant, d'une grande originalité. La sensibilité, la musicalité qui en émane nous enveloppe.
Les deux personnages sont parfaitement traités, rien ne manque, tout s'imbrique.
La maternité et la danse se mêlent avec une rare élégance.
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J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, et je sens que vous qui me lisez n'êtes pas plus avancé. J'ai aimé le lire parce qu'il parle de danse, de Pina Bausch - c'est pour cette raison que j'ai sollicité ce partenariat - et qu'il en parle de manière non pas accessible (il ne s'agit pas de vulgarisation artistique) mais passionnée, fascinée, et cette passion, le choc artistique ressenti par Clémentine en découvrant les oeuvres de Pina Bausch sont parfaitement transcrits dans le récit.
Transmettre son art, créer et/ou avoir un enfant : Clémentine, elle, est mère, presque par hasard. Elle est fille aussi, adoptée, et se pose alors la question de la fameuse création du lien avec son enfant, tout sauf évident quand l'enfant a déjà vécu une autre relation avec des parents d'accueil. Les enfants ont une grande faculté d'adaptation. Reste à savoir pourquoi la mère de Clémentine a voulu l'adopter, ce que nous en saurons pas réellement puisque le récit se focalise sur la jeune ouvrière qui travaille, certes, mais très loin de chez elle.
Rien n'est rose dans le monde ouvrier, et tant pis si cela déplait à ceux qui imagineraient un monde du travail idyllique. La solidarité ? On oublie. Plutôt la mesquinerie, la jalousie, l'envie, pour un poste ou pour un homme - médisance à tous les étages. Faire valoir ses droits ? Pas toujours facile. Et, bien sur, la condescendance des dirigeants envers les ouvriers - parce que, mis à part Clémentine, il ne traverse l'esprit à personne que les choses pourraient être autrement. Rien n'a changé depuis les descriptions faites dans des romans datant des années 70 (Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli) ou plus récent (La grande bleue de Nathalie Demoulin).
Je n'ai pas oublié le thème de la maternité, je m'en suis détournée, sans doute parce qu'il n'est pas mon thème de prédilection, et parce qu'il est très souvent développé dans la littérature contemporaine. Qui dit maternité, dit aussi paternité, et le père de Barnabé est absent, si ce n'est dans les souvenirs de Clémentine. Il faut dire qu'elle l'a longuement écouté parler de ses projets, de son travail, et de Néron, le chien qu'il fit tout pour sauver. Une absence étrange, encore plus étrange que l'enfermement de Clémentine, seule ou presque avec son enfant. Elle affirme que la maternité l'a transformé, surprotégeant son enfant à sa manière, étant, pour lui, quasiment la seule personne au monde. Ce n'est ni un amour maternel surdéveloppé, ni de l'égoïsme forcené, mais les tentatives d'une femme qui n'a pas reçu d'amour maternel, d'une femme peu adaptée à la vie pour s'adapter à cette nouvelle vie. Et qui choisit d'être mère autrement, ce qui est tout à fait possible, mais pas toujours acceptable aux yeux de la société - ni sans risque non plus, en un mélange de névrose et d'amour.
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Clémentine se rend en voiture à la maternité pour accoucher, lorsqu'elle heurte un piéton sans pouvoir s'arrêter. Deux jours après, apprenant la mort de la chorégraphe Pina Bausch, elle se persuade que c'est elle qu'elle a renversé...
Vie et mort entremêlées, commence ici l'histoire d'une étrange obsession. Tandis qu'elle peine à créer un lien avec son bébé Barnabé, Clémentine veut tout savoir de la danseuse disparue, se mettant à la vénérer en regardant tous ses ballets. L'étrangeté de ce parallèle entre l'existence et la carrière de l'artiste d'un côté, l'histoire personnelle d'une enfant adoptée travaillant en usine de l'autre, a de quoi intriguer, traçant inexorablement et progressivement un chemin vers la folie.
De toute évidence il y a eu traumatisme, que l'obsession tente de camoufler. Que s'est-il vraiment passé cette nuit-là, celle où Barnabé est né ? Un roman à la fois déconcertant et fascinant mêlant vie et naissance, mort et danse.
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Alors qu'elle est en voiture, prête à accoucher, Clémentine percute quelqu'un. Elle apprendra dans les jours à venir qu'elle a tué Pina Bausch, une chorégraphe et danseuse mondialement connue. Un décès qui la hantera des années après, à tel point qu'elle rebaptisera son fils Barnabé avec le prénom de Pina.

Dans ce livre, deux voix de femmes se font échos. Pina, d'un côté. Clémentine de l'autre. Deux femmes à la vie opposée ; l'une est danseuse et chorégraphe, l'autre travaille à la chaîne dans une usine. Deux mondes diamétralement opposés ; une vie rêvée, et une autre banale, un peu médiocre, même. Pour oublier sa triste vie, Clémentine va s'imprégner de l'univers féerique de Pina. Les deux femmes vont alors se fondre l'une dans l'autre pour ne plus former qu'une. Clémentine va alors reprendre goût à la vie, sortir, revivre.

J'avoue que je ne connaissais absolument pas la fabuleuse chorégraphe Pina Bausch. J'ai, depuis la lecture de ce roman, rattrapé mes lacunes concernant la vie, la carrière et les talents de Pina. Cette grande dame a un style chorégraphique bien à elle, que l'on peut nommer "danse-théâtre". En effet, elle arrive à mélanger danse classique, danse contemporaine et théâtralité. le tout donne un rendu homogène et percutant. Chaque tableau qu'elle met en scène raconte une histoire, un bout de vie. C'est fort et c'est beau.
Dans ce livre, Julien Dufresne Lamy nous raconte Pina et nous fait ressentir tant et si bien sa danse, qu'elle se matérialise sous nos yeux. C'est une jolie mise en lumière de cette dame trop méconnue en France, et un bel hommage artistique.

J'ai beaucoup aimé découvrir Pina, son style singulier et sa vie artistique. J'ai trouvé dommage qu'à côté de cette grande dame, Clémentine s'efface (ce qui peut se comprendre, au vu du quotidien banal de la jeune femme). le choc des cultures se ressent intensément et nous fait prendre conscience de la différence de vie que peuvent avoir deux personnes. C'est intense, fascinant et saisissant.

Julien Dufresne Lamy joue avec le langage comme Pina jouait avec le corps. D'une écriture simple et envoûtante, il nous embarque dans le monde théâtral de Pina. Une histoire percutante, qui mêle douceur et tragique. J'ai bien aimé.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Magnifique petit roman qui décrit la vie dans les cités .
Une jeune fille un peu paumée face à la maternité essaye de faire face
Elle trouve refuge dans la vie de la danseuse Pina
En bref un roman sympa attrendrissant on s'attache aux personnages
Notre société est bien dure pour certains
J'ai passé un bon moment
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Clémentine a l'air d'avoir une personnalité bien compliquée. Dès le début du roman, elle raconte avoir renversé la célèbre Pina Bausch et accouché juste après. La scène est assez floue dans sa tête mais suffisante pour bouleverser lourdement son quotidien : elle a tué un génie en mettant au monde son enfant et ça, c'est irréversible. Elle s'enferme rapidement dans un quotidien étrange avec son bébé tout en visionnant goulûment les ballets de la chorégraphe allemande. Elle s'imprègne de l'univers de Pina à la recherche d'une guérison, d'un bien être qu'elle n'éprouve qu'à l'occasion de ces visionnages. Clémentine nous dévoile sa vie, petit à petit. Son passé d'orpheline avant l'adoption, son travail d'hôtesse à l'usine de parfum, son refus de manger autre chose que du bio, la maternité. En parallèle, on découvre la vie de Pina Bausch, à l'opposé de la sienne. Un peu lent au départ, ce récit débordant de sensibilité démarre réellement après la moitié du livre et nous bouscule de manière inattendue et originale. A découvrir !
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J'ai decouvert Julien Dufresne Lamy a la parution de son premier ouvrage, dans ma tete je m'appelle Alice. Deja porté par son ecriture, je me suis precipité chez mon libraire en apprenant la sortie du nouveau.
Ce livre est un delice. J'ai ete passionné et emu de decouvrir l'univers de Pina Bausch. L'ecriture de l'auteur nous transporte entre les genres, du roman social au policier en passant par des scenes merveilleuses sur les ballets de la choregraphe. Je n'ai pas reussi a lacher le livre, regretabt apres coup de ne pas avoir pris plus le temps de savourer chaque formule. Julien Dufresne Lamy se confime! C'est un auteur bouleversant!
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A travers les chorégraphies de Pina Bausch, Clémentine s'ouvre à la vie, s'échappe de la cité lugubre où elle rentre chaque soir après sa journée à l'usine. Barnabé qu'elle finira par appeler Pina, est son phare. Il est tout ce qui la retient à la vie, lui donne la direction. Ce petit être fragile à qui elle a donné vie, lui redonne toute la sève nécessaire pour vivre à son tour. Elle s'y accroche comme elle s'accroche à Pina Bausch. Elle a écumé tous les documents disponibles la concernant, elle sait tout d'elle, elle s'en nourrit, elle l'aide à vivre alors qu'elle est persuadée qu'elle lui a ôté la vie. “Pina me montre l'horizon” dit-elle
Alors, comment une jeune femme dont la vie n'est pas un conte de fées certes mais pas non plus aussi misérable au point de perdre le fil ténu qui la tient hors de l'eau, voit sa raison s'égarer alors qu'enfante ? le roman nous conduit dans les méandres de sa pensée malade, dans sa quête obsessionnelle vers cette célèbre chorégraphe qui est considérée comme l'une des principales figures de la danse contemporaine et du style danse-théâtre.
Le titre du roman fait référence à un des ballets créés par la chorégraphe, une fumeuse invétérée qui décéda en 2009 à l'âge de 68 ans d'un cancer généralisé. Mais Clémentine est persuadée qu'elle est responsable de sa mort, elle a heurté quelqu'un dans la nuit, au volant de sa voiture, alors qu'elle partait pour la maternité, les contractions se faisaient déjà sentir, elle n'a rien vu, juste senti le choc et vu une cigarette se consumer sur le sol.
Dans un long monologue, l'auteur incarne cette jeune femme à la dérive, ses rêves déçus, ses aspirations refoulées, ses peurs, son abandon. Deux biographies s'enchevêtrent dans le roman, celle de Pina Bausch et celle de Clémentine qui en s'identifiant peu à peu à elle, nous dirige dans la voie sans issue qu'est sa vie.
L'auteur écrit avec une maîtrise époustouflante ce double parcours de deux femmes à la destinée si différente mais aux origines si ressemblantes. Il aborde avec une précision rare et surprenante les souffrances de l'enfantement, la maternité, la danse, la passion. Il maîtrise sa narration jusqu'à la toute fin imprévisible.
C'est un roman qui marque, qui interpelle et c'est un jeune auteur (tout juste 30 ans) dont on entendra parler dans l'avenir.
Lien : http://dominique84.overblog...
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