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Sept nouvelles qui s'entrecroisent, et qui ont des éléments communs, des personnages masculins un peu paumés, fils "d'une génération manipulée par des intérêts qui la dépassaient."
Sans plus aucune spiritualité ni croyance, et profondément individualistes. Certains sont même franchement antipathiques!

"Je médite souvent sur cette spiritualité qui a quitté l'homme le jour où il a décidé qu'un Dieu avait créé le monde en six jours. Ce qui explique que les finitions soient un peu bâclées, mais là n'est pas la question. La question, c'est que nous nous autorisions à dominer toutes les autres espèces ,animales et végétales. Maintenant que nous constatons le désastre de cette arrogance, nous ne savons plus revenir à une modestie primitive qui ne ferait de nous qu'un des atomes d'un tout et non plus l'atome central qui s'acharne à réduire tout le reste en rien."

Pas mal d'humour - corrosif- dans cette vision de nous-mêmes et de nos contemporains. Et surtout une réflexion qui me semble très sincère ( certains héros de ces nouvelles sont écrivains, la plupart artistes) sur l'art et la littérature actuelle, et son propre sentiment d'imposture en tant qu'écrivain à succès, des extraits qui le montrent dans l'article de Jacques Nerson en lien.

Ma nouvelle préférée est intitulée Vent d'est, c'est l'histoire d'un peintre qui s'est retiré en Dordogne dans la maison de ses parents:
"Quand je pense à mes parents, j'imagine deux vieilles personnes qui ont un bus à prendre à dix heures du matin, se sont levées cinq heures à l'avance, se son assises devant l'arrêt, leur sac sur les genoux, et se sont endormies cinq minutes avant que le bus passe. Ils ont répété cette scène toute leur existence; ils ont fini par monter dans ce bus pour disparaître à jamais."
Peintre auquel son agent envoie un Chinois venu lui expliquer l'avenir de la peinture sur le plan économique. Et géopolitique.
Ce serait très drôle si ce n'était pas si.. vrai.









Lien : http://bibliobs.nouvelobs.co..
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A Dugain le romancier jouant souvent avec la grande histoire succède un Dugain auteur de sept nouvelles plus axées sur le quotidien et l'humanité. Bizarrement pourtant quelque chose ne passe pas. Un manque d'enthousiasme, ou de sincérité, ou une trop forte concentration d'égo, je ne saurais dire…
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Sept récits se suivent, se croisent, se répondent dans ce livre de Marc Dugain. Tous parlent de la société et du comportement des hommes face à une situation inattendue, extrême. le narrateur de la première histoire, a manifestement un passé lourd lorsqu'il débarque chez Eileen qui l'accueille dans sa maison sans rien lui demander. Moins silencieux et plus veule, le héros de la deuxième aventure fuit Paris avec femme et enfants pour s'enfermer dans sa maison de campagne. Il vient d'apprendre une nouvelle encore officieuse: une épidémie va toucher les humains, seul un sur trois survivra s'il reste en ville. Doit-il prévenir sa maîtresse et leur enfant illégitime? En France, aux Etats-Unis, en Irak, au Maroc, Marc Dugain suit la nature humaine sous toutes ses formes et faiblesses. Il a le don d'unir le romanesque et le social. Et si ce roman démultiplié semble différent de la chambre des officiers ou d'Une exécution ordinaire, la réflexion sur l'humanité reste la même: où s'arrête le rêve, où commence le cynisme?

Je vous laisse découvrir les autres nouvelles, vous ne serez pas déçus.

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En bas, les Nuages est un recueil de sept nouvelles dont j'ai trouvé la lecture assez déroutante.
Le personnage central de chacune est un homme, aux prises avec des questionnements sur sa propre existence et le monde qui l'entoure.
Les situations familiales, professionnelles, financières de chacun sont prétexte à des réflexions philosophiques sur la solitude, l'amour, la fidélité, la responsabilité, le talent, le hasard...
Marc Dugain traite ces sujets avec un humour grinçant, décalé, une position presque anthropologique et “une bonne dose de cynisme”.
Mes nouvelles préférées : La Bonté des Femmes, sans doute parce qu'elle fait curieusement écho à notre terrible actualité, et Les Lucioles de Jade, dont le format et la facture sont plus proches des nouvelles que je lis habituellement.
Celle que j'ai le moins aimée : Les Vitamines du Soleil, à cause de certaines longueurs, notamment l'insertion du passage de la pièce de théâtre.
Si la lecture de ces nouvelles n'a pas été désagréable, je n'en recommande pas non plus particulièrement la lecture.
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7 nouvelles, 7 histoires parfois très courtes, avec des thèmes ou des sujets parfois très simples (le monde de l'édition et de la littérature, le 11/9, la mort, Dieu, l'holocauste, une demeure à la campagne...) qui donnent un fil conducteur à toutes ces histoires et qui inter-connectent les personnages entre eux. Je me suis beaucoup interrogé sur le titre et l'illustration de l'édition que j'ai lu (Folio - Gallimard - 2010).
Ce doigt de Dieu (rappel de la fameuse fresque de Michel Ange) qui crée le monde, un onde qui se propage et qui déclenchera des évènements, mais l'ombre de sa main ressemble à un monstre ?! Est-ce cela le résultat de sa création ? En bas, les nuages et sous les nuages l'humanité qui se débat avec ses doutes, ses interrogations, ses petites horreurs quotidiennes, mais qui luttent pour s'en libérer..
"L'homme avait puni Dieu en le condamnant à une retraite forcée et Dieu se vengea pendant des siècles. Toutefois il lui était impossible de rompre le lien avec nous et ce fut une de nos grandes chances. Car qui d'autre parlerait de lui si nous venions à disparaître ?".
Une superbe écriture au service d'histoires simples qui nous amènent insensiblement à de belles interrogations.
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Avec Marc Dugain, nous traversons la vie de 7 hommes très différents. Ils sont à un carrefour de leur vie, tout peut arriver. Parfois, une rencontre fait basculer leur destin comme cette femme plus très jeune que croise le déserteur. On encore cette jeune fille qu'un homme solitaire, retiré dans les bois, aborde dans un bar. Parfois, un évènement change la donne. C'est New-York le 21 septembre ou une pandémie de grippe aviaire, et tout bascule.
Tour à tour, Marc Dugain trempe sa plume dans le noir cynique, le gris ennui ou le bleu layette pour nous conter ces fragments de vie dont quelques éclats sautent d'une histoire à l'autre.
Écriture limpide pour des histoires très actuelles. Et pourtant, je suis restée sur ma faim. Peut-être parce que je n'ai pas retrouvé ce plaisir de lecture éprouvé avec « Une exécution ordinaire »
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La première nouvelle est vive et rapide. C'est la rencontre entre un déserteur et une vieille femme sur une île au bout du monde. Plaisir fugace de l'ellipse, elle passe comme un avion dans le ciel bleu.
La deuxième nouvelle, La bonté des femmes, est un peu taciturne. Cet éditeur égoïste qui se cache dans sa propriété de campagne parce qu'il a eu vent d'une épidémie ne fait rien pour être aimé. Ni sa femme, ni ses enfants, ni sa maîtresse ne sont dupes.
Je me demande si je vais continuer. Comme Marc Dugain a du métier, il réussit à planter un décor, à créer un semblant d'atmosphère, mais il y a comme une gratuité de la fiction et je me demande pourquoi lire ça ? C'est ce qu'on appelle parfois le "façadisme" dans ce type de littérature qui raconte des histoires dans un style classique. Dois-je consacrer quelques heures finir ce livre alors qu'il y en a tellement d'autres qui me tentent, à tel point que parfois j'ai l'impression de ressembler à l'âne de Buridan.
Comme j'ai eu raison de continuer !
L'histoire suivante est la plus longue Légende naïve de l'ouest lointain, c'est une nouvelle américaine, c'est un petit chef d'oeuvre, j'ai dans la tête des images à la Loustal....Il y a une plage au bord du Pacifique, une femme qui se noit, des femmes obèses, deux amis étudiants différents l'un de l'autre. C'est quelque chose de vaguement familier, on a sûrement vu ces personnages dans des gros romans américains, c'est sans doute le modèle de Dugain. Il y a une belle rencontre inquiétante la nuit avec une sorte de mythomane ou un ancien journaliste, l'histoire des deux frères Kennedy assassinés en toile de fond. Des histoires dans l'histoire. Les deux amis essayent de mettre sur pied leur projet révolutionnaire. le total imprévu de l'histoire américaine viendra enrayer la machine. Marc Dugain est très bon pour les morceaux de bravoure, ainsi que pour dire la solitude d'un homme en fuite, solitaire.
Comme le héros de la nouvelle suivante Les vitamines du soleil qui ferait un bon film psychologique à suspense. Sur le plan littéraire, j'aime beaucoup le début, cet écrivain dans une ville du sud qui observe le monde autour de lui. Son train train prend un tour imprévu. On est bord d'une piscine, un homme et une femme parlent ensemble et on va dans le passé...Une affaire irrésolue, crime ou suicide, que s'est-il passé ?
Montparnasse ressemble à la deuxième, heureusement elle est courte. Il aurait fallu la cruauté de Jauffret pour l'écrire.
Vent d'est réussit son pari de justesse, grâce au frère et à la soeur. La page consacrée à la pathologie du frère reclus chez lui est géniale.
Les lucioles de jade conclut le recueil sur une note d'espoir et d'amour, en tout cas physique, deux êtres abandonnés se sont trouvés, de manière imprévue.
Dans toutes ces histoires, on sent que Marc Dugain part dans une direction, sans trop savoir où ça va le mener. Parfois une impasse un peu triste, d'autre fois de beaux voyages bien bouclés. le plus agréable, c'est son style simple, classique, efficace, avec des points de vue proches des êtres de fiction qu'il a créé, ce qui fait qu'on a eu l'impression de vivre en temps réel avec eux.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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7 histoires qui ont un dominateur commun: un homme face à des choix. Bon choix, mauvais choix, et les conséquences qui viennent avec. A nous de juger. Comme tout livre de nouvelles, on accroche à certaines qui nous plaisent et d'autres qu'on lit mais et qu'on oublie vite.
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Ah le nombre sept ! Sept comme les sept vies légendaires des chats!
Marc Dugain nous propose avec "En bas, les nuages :7 histoires" un recueil de nouvelles, comme s'il marquait une pause dans sa production littéraire.
J'ai été surprise par cette publication qui a immédiatement piquée ma curiosité. Comment un auteur qui nous avez habitués à des romans forts, je pense à "La chambre des officiers", "Heureux comme Dieux en France" ou "La malédiction d'Edgar", romans dont les histoires imaginaient à partir de faits historiques issus de processus longs et complexes, allait-il traiter l'immédiateté?
La lecture de ces sept pans de vie d'hommes dans lesquels le hasard est passé et les a mis face à des décisions à prendre, m'a laissé songeuse. Les hommes sont-ils donc tous à chacun pareil ?
Car même si les personnalités, les âges, les contextes et les endroits dans lesquels évoluent ces messieurs ,varient, Marc Dugain nous suggère qu'il se trouvera toujours un moment où l'homme, dans sa vie privée, se débrouillera pour ne pas prendre son destin à bras le corps.
Au-delà de ces tranches de vie, traitées entre humour et cynisme, Marc Dugain tente-t-il de faire passer un message à la gent féminine?
Formateur quant à l'analyse de la psychologie masculine mais heureusement pas réducteur puisque ces personnages, malgré leur trait commun, ne sont que sept cas parmi tant d'autres !
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7 histoires d'hommes, le premier est jeune, perdu, une main âgée lui montrera le chemin, un autre, approche du nirvana de la réussite, le gros contrat doit être signé le lendemain à New York…dans une tour….pour fêter sa réussite, il se prend une bonne cuite et passe la nuit au poste…et échappe ainsi à l'effondrement des tours, nous sommes le 11 septembre…
Les 5 autres sont d'âge mur, ont la réussite posée, ils sont seuls ou le deviennent au fil des événements, sont assez sur d'eux, style intellectuels conscients d'eux-mêmes, masculins indifférents.
Bien sur tous, ils ont une ou des failles : une maitresse et un enfant cachés à héberger au milieu de la famille officielle, une compagne morte qui maquille son suicide en meurtre pour lui faire payer son indifférence …, une jeune maitresse qui veut un enfant, lui pas, un peintre de renom mais solitaire se réfugie dans la maison de son enfance et tout remonte ….pour finir positivement, un homme seul depuis le décès de son épouse vit en ermite mais s'offre une virée par semaine, il prend une jeune autostoppeuse et lui propose le gîte.
Pas très rigolo tout cela mais tellement vrai, bonne lecture
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