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3,55

sur 788 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Waouh, quelle claque ! Ils vont tuer Robert Kennedy fût une véritable découverte coup de coeur pour moi !

Je ne connaissais Marc Dugain que de nom et, grâce à Babelio et aux éditions Gallimard, que je remercie infiniment, je viens de réparer cette faute.

Ils vont tuer Robert Kennedy est un livre passionnant. Passionnant parce qu'il raconte la mort à venir de Robert Kennedy et, partant, démêle l'inextricable complot qui a mené à la mort de son frère John, et de nombreuses autres personnes. De ce fait, se mélangent dans ce récit espionnage, manoeuvres politico-politiciennes, Mafia...
Passionnant parce que l'auteur entremêle la grande et la petite Histoire pour n'en faire qu'une. En effet, son personnage principal, Mark O'Dugain (certainement pas une coïncidence), est persuadé que la mort mystérieuse de ses deux parents est liée à l'assassinat de Robert Kennedy. Il va donc axer ses recherches universitaires sur cette période et enquêter à la fois sur les assassinats de Robert et de ses parents.
Passionnant enfin parce que chacun des personnages qui apparaît dans le récit est parfaitement caractérisé, profondément attachant et réaliste. Marc Dugain sait en quelques mots bien choisis nous plonger dans l'intime et créer une empathie pour ses personnages.

Mais ce qui m'a frappée dès la 1ère page, c'est bien la plume de Marc Dugain. Il est des livres comme ça qui nous plongent immédiatement dans le récit et qui nous font dire dès les premiers mots : "Ah, attention, oeuvre magistrale en vue". Je ne saurais dire exactement à quoi ça tient : des phrases percutantes mais poétiques, des émotions distillées à travers des mots bien choisis... Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai été happée immédiatement par cette musicalité, cette sensation que chaque mot était à sa place. D'ailleurs, il me semble que Fred Vargas, amie de Marc Dugain, a dit quelque chose là-dessus, comme quoi il arrivait à s'exprimer en deux mots parfaits là où elle-même est obligée de rédiger un paragraphe.

Bref, il y aurait tant à dire sur ce livre, mi-fiction mi-récit historique, qu'il va bien falloir que je m'arrête. Je voudrais tout de même ajouter, pour ceux que ça intéresse, qu'il y est aussi question de Résistance bordelaise, du Paris des guinguettes, des conflits anglo-irlandais, de Marilyn Monroe, de réflexions sur la vie politique, de biographies, de communisme, de la Baie des Cochons, de dépression, de vie conjugale, d'hypnose et de LSD, de racisme... Oui, ça fait beaucoup, mais tout est lié de manière très naturelle et authentique.

Un vrai coup de coeur je vous dis !

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Mark, la soixantaine, professeur d'histoire à Vancouver, se penche sur sa vie et notamment sur la disparition de ses parents l'un après l'autre à un an d'intervalle en 1967 et 1968. Leurs morts précédant de peu celle de Robert Kennedy, Mark a toujours pensé qu'une corrélation existait entre ces disparitions tragiques. A force de patience, d'enquêtes, de recoupements et de rencontres avec les témoins de l'époque, Mark reconstitue une histoire personnelle qui s'enchevêtre étrangement et étonnamment avec la grande histoire. Au gré de ses découvertes c'est l'histoire tumultueuse et dramatique des Kennedy et de l'Amérique qui nous est proposée.

Ils vont tuer Robert Kennedy est un roman intelligent mais quelquefois ardu tant Marc Dugain s'attaque aux méandres tortueux de la politique américaine : entre manipulations de Joe Kennedy le patriarche pour faire élire ses fils, les opposants - nombreux - du jeune président : anti-castristes trompés par ses positions ambiguës à la suite de l'échec de la baie des cochons, mafia qui attend un retour d'ascenseur après avoir acheté en partie l'élection, FBI et CIA ainsi que les coups tordus de Johnson, le vice-président devenu président intérimaire, le paysage politique était complexe et explosif et l'assassinat de JFK va plonger Robert dans une période de doute et de déprime qui va profondément le marquer et le décider - contre toute attente - à se présenter aux élections...comme celle de son frère, sa mort pendant les élections primaires de 1968 sera tragique.
C'est ce climat de tension et de complexité politique que Marc Dugain décortique avec brio en y intégrant l'investigation sur sa propre famille, pour démêler les fils des meurtres de ses parents ; la petite histoire est ainsi habilement mêlée à la grande : une mère irlandaise, peut-être victime d'un complot de l'IRA, un père psychologue, travaillant sur l'hypnose, qui avait été approché par les services secrets britanniques pendant la seconde guerre mondiale, peut-être manipulé ou ayant refusé de l'être...
J'ai beaucoup aimé ce roman, dont la construction est brillante, malgré une petite déstabilisation - le début du roman retrace principalement l'arrivée au pouvoir de John Kennedy alors que je m'attendais à démarrer le roman dans les années 1967 / 68, et Marc Dugain parle de Jack et non de John...Mais la remise à niveau de la genèse de la famille Kennedy, des Atrides modernes, est indispensable pour comprendre les réactions et les prises de positions de Robert Kennedy, précisément celles qui vont faire le lit de son destin tragique.
Avec Ils vont tuer Robert Kennedy, Marc Dugain nous offre une magistrale page d'histoire contemporaine, éclairant le terreau de l'Amérique actuelle, ses enlisements, ses contradictions et ses complexités dans un style concis et des remarques critiques qui font mouche. Un roman qui me donne envie de lire La malédiction d'Edgar
Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour cette opération Masse critique et une mention spéciale pour Mark O'Dugain.
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Palpitant, poignant ... Marc Dugain livre un de ses meilleurs romans. Et l'auteur n'est jamais aussi éblouissant lorsqu'il dissèque l'histoire politique contemporaine américaine.

Dugain associe la propre histoire de l'auteur pour divulguer des révélations inattendues sur l'assassinat des Kennedys.

L'intrigue, fictive, poursuit en parallèle l'histoire de la dynastie Kennedy et de l'histoire politique américaine des 60s formidablement documentée et décrite.

A lire
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Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions Gallimard pour m'avoir permis de découvrir ce roman en avant-première.
Le narrateur, Marc, est un universitaire, presque un rêveur puisqu'il poursuit une thèse depuis des années sur les frères Kennedy. Pourquoi ce sujet ? Pour lui, la mort de ses parents est liée à l'assassinat de Robert Kennedy. Ou comment l'histoire intime se retrouve mêlée à la grande histoire.
Nous saurons petit à petit comment les parents de Marc sont morts. Nous saurons pourquoi Marc a eu tant de mal à se remettre, et quels ont été les conséquences pour l'adolescent qu'il était, pour l'homme qui, à soixante ans, a eu une vie sentimentale qui n'est pas vraiment celle d'un universitaire, de la liberté des années 70 à aujourd'hui, alors qu'il a longuement hésité avant de fonder une famille. Il ne possède finalement que ses recherches - sur les Kennedy ou sur ses parents.
L'ensemble du roman est raconté du point de vue de Marc, que viennent parfois pondérer les avis de ses proches ou des personnes qu'il a rencontrées au cours de ses recherches. La limite est donc fragile entre certitudes (romanesques) et invention, pour ne pas dire hallucination.
Roman ? Documentaire ? Tentation autobiographique aussi, avec un personnage principal qui est le quasi-homonyme de l'auteur. Si le sujet est la succession d'événements qui a conduit à la mort de Robert Kennedy, les crises qui ont jalonné les années de présidence de JFK - les missiles de Cuba, par exemple, il est question aussi de la période trouble de la seconde guerre mondiale, comme si l'histoire du XXe siècle n'était constituée que d'une succession de complots dont les conséquences, les ramifications s'étendent dans le temps et dans l'espace. Autre histoire, celle de la psychanalyse, son usage pour apaiser ceux que l'Histoire aura blessé.
Ils vont tuer Robert Kennedy est un roman dense, riche, qui dresse aussi le portrait de l'Amérique d'aujourd'hui.
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Quand la fiction croise la réalité historique, quand elle se télescope, le choc est violent et la santé mentale en péril. La quête du narrateur est de plus en plus obsessionnelle, presque schizophrénique et paranoïaque, une auto persuasion d'être l'unique détenteur de la vérité et la victime d'un complot. On fini par s'interroger, vrai ? faux ? La réponse restera entière.
J'ai trouvé ce livre passionnant, riche historiquement à travers l'histoire des frères Kennedy (John et Robert), haletant du côté fiction à travers l'histoire du narrateur. C'est presque un thriller.
Pour moi, Marc Dugain est décidément un auteur de premier plan.
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Je remonte juste de cette visite dans les caves de la politique. Une remontée après avoir visité en voleur les secrets du pouvoir, de ces secrets qui ne sont pas des mystères. de ces secrets qui révèlent qu'on tue des gens justes pour un peu plus d'argent, un peu plus de pouvoir pour encore un peu plus de temps.
Dérisoire !
Roman noir !
Un roman noir d'homme !

Je remonte à l'instant de ces caves humides, froides secrètes ou la lecture de ce roman nous jette, comme sait si bien le faire un autre grand de la littérature américaine Ellroy dans sa trilogie Underworld USA.

L'écriture de Marc Durain est-elle mystérieuse ? Est-ce un secret sacré offert à quelques initiés faisant d'eux des mystes du conte et de la langue française ?
J'aime sa langue française qui me fait regretter que beaucoup de chanteur français populaire (pardon pop) ait abandonné notre langue au profit de l'anglais. Un complot de nous tous contre nous tous.

Voilà ce que j'aime lorsque je rencontre un bon et beau livre. Des milliers de questions se retrouve posé sur le pas de la porte.

Ce n'est pas reposant, ça non ! Mais je me réveille plus conscient au monde, au cosmos. Une fois ses sombres secrets dérisoires révélés, il s'en retrouve plus mystérieux, plus merveilleux et donne envie de vivre.
C'est le paradoxe du roman noir !

Merci monsieur Durain et merci à votre ange gardien !

Lien : https://tsuvadra.blog/2018/0..
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Marc Dugain, j'adore.
Je crois qu'il pourrait écrire sur n'importe quel sujet que j'aimerais toujours.
Là, il écrit sur le complot qui a amené au meurtre de Robert Kennedy. Il décrypte à travers le regard de son personnage, un historien spécialiste de cette période de l'histoire américaine.
Ce professeur d'histoire fouille, écrit des articles, entre dans les détails de sa propre histoire qui semble étrangement mêlée à cet assassinat.
On avance, on plonge dans la noirceur de cette période secouée puis petit à petit, on s'interroge sur la véracité de ce qu'on lit, incidemment, on commence à ressentir une espèce de paranoïa hyper bien amenée.
C'est efficace, on apprend plein de trucs et on est retournés comme des chaussettes sales, essorés par toute cette Histoire, toutes ces histoires.
Terrible.
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Roman ou essai? Ma foi je ne sais pas. Un peu beaucoup des deux. Mais que ce soit l'un ou l'autre C'est vachement réussi. Les chapitres alternent entre la mort des parents du narrateur Mark O'Dugain et l'histoire de la famille Kennedy pour ensuite faire la démonstration de l'ineluctabilite de la mort de Robert Kennedy. Se basant sur la mort de JFK, Dugain nous démontre que les mêmes intérêts ont présidé à la mort du frère cadet. Il nous fait aussi un portrait saisissant de Robert Kennedy en être dépressif, indécis et obsédé par le désir de faire sa place autrement qu'en étant seulement le frère de l'autre. I

C'est extrêmement bien écrit, documenté, fouillé et très dense. Les dialogues sont peu nombreux et le texte demande une attention constante au lecteur ce qui peut rendre ce roman difficile à lire pour certains lecteurs.

J'ai bien aimé son compte rendu sur la famille Kennedy même si je n'y ai pas appris grand chose d'autre que la grande proximité entre Robert et la veuve de John, Jackie.

La conclusion de l'enquête sur la mort des parents de Mark O'Dugain n'arrive qu'à la toute fin et est prévisible dès qu'on lit sa théorie sur l'assassinat de Robert Kennedy et de la façon dont s'y est pris Sirhan Sirhan ou sur la façon qu'il a été instrumentalisé.
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Marc Dugain nous emmène dans les arcanes des complots politiques aux Etats-Unis durant les années 1960. Il nous rappelle combien les candidats présidents ou présidents gênants peuvent être "facilement" rayés de la vie. Il met habilement un professeur d'histoire en scène qui soupçonne son propre père d'être mêlé à l'assassinat de Robert Kennedy pour nous engluer dans son roman. Et le résultat est tout simplement grandiose et époustouflant. A lire!
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Encore une fois je suis emballée, et même bluffée par la construction, l'ambition et la maestria de l'écriture. Je suis tellement rentrée dans le roman, que la réalité dont il s'inspire m'a paru bien plate lors de mes rapides recherches.
Et je retrouve l'écriture de Marc Dugain au niveau des meilleurs romans politiques, après la trilogie, selon moi un cran en dessous de l'Emprise (plutôt un bon scénario de série TV).

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