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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Premier roman de Marc Dugain, La chambre des officiers parle des gueules cassées, ces soldats défigurés par des obus, de la guerre, de l'amitié, du désespoir, de la reconstruction, du courage, de la douleur, de la vie.

Avec une justesse, une pudeur et un (quasi) optimisme étonnants et remarquables. Mais sans émotion, ou plutôt sans que les émotions qu'il dépeint fassent naitre une émotion chez moi. On ne peut l'accuser d'indifférence, puisque c'est son propre grand-père, également gueule cassée, qui lui a inspiré ce livre. le problème vient peut-être de moi...

Il n'en reste pas moins que, dépouillé de ses émotions, ce roman se transforme en un reportage sur les ravages de la guerre et sur l'importance des autres dans un processus de résilience. Intéressant, certes, voire même passionnant. Mais pas non plus bouleversant...

Challenge PAL, challenge Atout Prix 6/xx et challenge Petits plaisirs 23/xx
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Je n'aurais probablement jamais lu ce livre s'il ne faisait pas partie d'un challenge. La guerre de 14-18 n'a jamais été un thème qui m'attirait, même si j'ai lu quelques livres historiques sur le sujet. Ayant vu beaucoup d'avis positifs sur ce roman, je me suis dit pourquoi pas.

Adrien est mobilisé dès les premiers jours de la guerre. Alors qu'il part pour une mission de reconnaissance, un éclat d'obus le blesse grièvement et le défigure complètement. Arrivé au Val-de-Grâce où sont traités les cas lourds comme le sien, il va plonger dans les coulisses de la guerre et découvrir l'autre face du conflit…

A travers ses yeux, le lecteur découvre les douleurs, les opérations, les prémices de la chirurgie esthétique et de la reconstruction faciale. Ces hommes défigurés, sans identités, qui essaient de se reconstruire et de vivre (ou de survivre) malgré le traumatisme. Comment ne pas être horrifié en lisant les descriptions de ces visages qui n'en sont plus vraiment et de leur douleur tant physiques que psychologiques, et en même temps s'émerveiller par le travaille effectué par les chirurgiens alors que cette médecine réparatrice n'en était qu'à ses balbutiements.

Ce livre est fort, touchant, prenant, horrifiant. Pour ce qui ne connaissent rien aux « Gueules cassées » comme ont été nommés ces survivants, je vous conseille de vous plonger dans ce récit et dans la vie d'Adrien. Et si des descriptions ne vous suffisent pas pour vous imaginer toute l'horreur de cette guerre, une simple recherche sur internet vous permettra de combler cette lacune. Par contre, âmes sensibles s'abstenir, ces photos peuvent choquer et ne sont pas à mettre entre toutes les mains!

Le style de l'auteur fait honneur au sujet et au récit et nous offre un texte fort et juste. Bien que certains passages aient un peu moins capturé mon intérêt et que le livre soit moins consistant que je l'espérais, je l'ai lu très rapidement et j'ai découvert avec beaucoup d'émotions la vie hospitalière et la reconstruction de ces hommes et femmes si touchants.

A lire si ce thème vous intéresse et que vous souhaitez en apprendre davantage sans ouvrir un livre d'histoire.
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Le livre ou le film ? ou les deux ? les deux mon capitaine. Oui, car ils sont parfaitement différents et tout à fait réussis chacun dans leur genre !
Le film, pratiquement une copie du livre retrace l'existence et les souffrances de quelques officiers, gravement blessés au visage durant la Grande Guerre, la prétendue der des der. Avec pudeur et émotion une excellente brochette d'acteurs donne chair et vie à ces gueules cassées, qui, dans la douleur, arrivent à retrouver leur sens de l'humour et peu à peu le goût de l'existence. le spectateur en reste bouleversé !
Le livre, quant à lui, refuse tout pathos et décrit de façon très clinique les différentes étapes du "chemin de croix" vécu par Adrien et ses amis, leur quotidien de lutte contre la souffrance,
l'horreur que représente la moindre prise de repas, lorsque la mâchoire a été brisée, le visage enfoncé, le nez explosé et autres joyeusetés du même tonneau !
l'attente de la prochaine opération, celle qui vous donnera peut-être la possibilité de parler à nouveau, et devant l'échec de celle-ci l'espoir que la suivante changera enfin la face des choses, espoir entretenu par les médecins, ayant utilisés ces grands blessés comme cobayes pour faire avancer la chirurgie réparatrice.
la peur du regard de l'autre dont Adrien et ses amis prennent cruellement conscience lors du suicide d'un de leur camarade de galère, rejeté par sa famille, qui refuse de reconnaître mari et père dans cet être horriblement mutilé.
Mais ce que ce livre montre avec le plus de force, c'est l'invraisemblable stupidité de la guerre qui dévoile sa face immonde dans le sort fait à ces jeunes gens (Adrien est blessé sans même être jamais monté en ligne) qui de jeunes garçons emplis d'appétit de vie, se retrouvent, durant les quatre années du conflit, confinés en milieu hospitalier et transformés en vieillards sans âge, avec pour seule perspective apprendre à exister avec une face ravagée qui suscite rejet ou répulsion !
A ce titre, l'exhibition de ces jeunes gens lors de la signature du Traité de Versailles m'est apparue d'une totale indécence !
Comme s'il ne suffisait pas de leur avoir imposé une vie et un cœur en miettes !
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Premier roman de Marc Dugain, qui a lancé sa carrière avec un beau succès et plusieurs prix, tant mieux pour lui.
J'avais depuis longtemps pour projet de le lire, ayant vu, à sa sortie au cinéma, l'adaptation cinématographique selon moi très réussie.
Bien que court, il s'agit d'un roman historique bien documenté. L'auteur reprend même tels quels certains faits tirés du témoignage de l'infirmière Henriette Rémy... sans jamais l'indiquer, d'ailleurs, ce que j'ai trouvé un peu cavalier, car j'aime qu'on rende à César ce qui est à César, et à Henriette ce qui est à Henriette.
Écrit sur le mode du journal à la première personne avec de nombreux trous dans la raquette (on fait parfois des sauts de plusieurs mois, voire d'un an), dans un style correct bien que sans éclat, ce livre souffre pour moi d'une certaine distance avec ses personnages et même avec les sentiments du narrateur, qui restent assez indistincts, ce qui m'a empêché de ressentir la moindre émotion, et j'ai donc été étonné de voir les lecteurs qui disent avoir été bouleversés.
Ça se lit tellement vite que ça fait presque bâclé, en fait.
Et j'ai eu l'impression qu'il manquait vraiment les interactions avec le personnel soignant, qui sont forcément omniprésentes quand on passe 5 ans reclus dans une chambre d'hôpital, et qui là passent totalement au second plan.
C'est rare que je dise ça, mais même si ce roman n'est pas inintéressant, j'ai de loin préféré son adaptation cinématographique qui, elle, pour le coup, m'avait beaucoup touché, et qui fait la part belle au personnage du chirurgien, fort bien joué par André Dussolier.
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Les dégâts et l'absurdité de la guerre du point de vue des "gueules cassées", soldats doublement sacrifiés de la première guerre mondiale : défigurés par les combats, ils sont ensuite frappés d'exclusion sociale face à l'effroi que leur vue suscite.

Nous suivons la convalescence de trois d'entre eux, durant toute la guerre, reléguant le conflit à l'arrière-plan, dans le temps étiré et indéterminé de leur convalescence suite à de multiples opérations de greffes à l'issue incertaine.

Se reconstruire, c'est bien plus se réapproprier une nouvelle identité et apprivoiser son visage difforme que tenter de réellement réparer les cartilages et les tissus. Une histoire d'amitié aussi, dans cette difficile acceptation de soi.

Si j'ai aimé découvrir ce point de vue inédit, à l'écart des scènes violentes et meurtrières du conflit armé, j'ai regretté en même temps cette seule perspective qui m'a apparue trop légère. La dernière partie du roman expédie ainsi en quelques pages à peine les 25 années qui suivent jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale pour arriver à une conclusion appelant à la résilience. Aussi rapidement amenée, cette leçon renforce la focalisation exclusive sur le sort de ces trois gueules cassées au détriment d'une sagesse acquise par la conscience d'appartenir à L Histoire.
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Ce récit puissant exulte par la simplicité et la beauté de ses mots, le parcours de ces hommes brisés par l'horreur de la guerre. N'ayant d'autre choix que celui de mener leur propre combat intérieur, ceux qui sont désormais surnommés les gueules cassées n'ont plus rien à perdre.
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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J' ai trouvé ce livre assez touchant. Néanmoins je reste un peu déçue, je m' attendais à quelque chose de plus, un récit plus consistant peut- être...
Le sujet est très intéressant, soit, mais je trouve que les premières pages sont survolées de façon trop superficielle, tout se passe très vite, en quelques pages le narrateur quitte sa ville natale pour la guerre, et plouf se retrouve déjà dans son hopital avec la tête défigurée. de plus les phrases du début sont assez longues, j' ai trouvé celà rébarbatif pour la compréhension. L' histoire tourne principalement autour de ces cinq années où Adrien et ses compagnons vécurent leur vie en suspens. le futur, à quoi bon y penser après tout, mieux vaut profiter de l' instant présent, que de s' entêter à croire qu' un avenir heureux est possible dans ces conditions.

Plus on avance dans l' histoire, plus les personnages qui font le noyau du roman sont attachants de part leur humanité, en celà ils m' ont fait un peu penser aux personnages d' ensemble c' est tout, ils se redressent également par la théorie des dominos à l' envers... Adrien, Penanster, Weil et Marguerite, trois hommes et une femme, entre autres, qui ont payé de leur chair le service rendu à la patrie...voilà un portrait caractéristique, réel, dur, poignant de ces milliers d' héros qui ne mourrurent pas sur le coup mais par petite dose, par fragments d' une vie abandonnée à la douleur, la pitié, la compassion, le mépris des autres...
A quoi bon toutes ces luttes? A quoi bon toutes ces souffrances?
Des hommes qui croyaient que la guerre était finie à jamais, que leur tâche avait du moins servit à enrayer un conflit ultérieur...Et pourtant c' est en spectateurs impuissants qu' ils assistent à la montée d' une guerre surnoise : l' antisémitisme et ses conséquences dévastatrices, l' apogée d' une horreur dont ils avaient peine à imaginer pire que ce qu' ils supportèrent eux- mêmes.
Un livre intéressant qui apporte un autre regard sur les guerres en général après tout, puisque chacune comporte son lot de "victimes collatérales".
Ce livre m' a rappelé à l' occasion une peinture d' Otto Dix évoquée même dans le livre, que j' avais trouvée bizarre mais fascinante lorsque j' avais fait mon Tpe.

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La chambre des officiers de Marc Dugain est un roman poignant sur le sort d'un officier français, gueule cassée dès le début du conflit. Au lieu d'un roman classique sur les tranchées de la Première Guerre mondiale, on suit la convalescence de cet officier, défiguré par un obus, à l'hôpital du Val de Grâce. L'auteur a cette capacité de décrire les souffrances physiques autant que morales et de magnifier la solidarité avec les autres soldats défigurés qui se retrouve en marge de la société. Un roman prenant, poignant et original.
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Un bon livre, mais je pense que j'ai préféré le film. Peut-être est-ce parce que je l'ai lu après.
L'auteur n'a pas cherché à faire de détour et c'est dans les premières pages que s'installe le thème principal. J'ai aimé cette solidarité qui les a poussés à s'entraider, elles, les personnes aux visages défigurés. Un livre intéressant qui nous plonge dans la vie de ces blessés, mutilés, défigurés par la guerre de 14-18 et qui nous décrit d'une très belle façon leur combat de tous les jours pour s'accepter tel qu'ils sont et leur combat afin de retrouver l'amour malgré leur nouvelle condition. Ce n'ait pas une lecture déprimante qui vous attend. Même si le sujet de l'histoire est tragique, l'auteur a su construire ces phrases de façon à ce que ces passages censés être dur ou triste nous prêtes à sourire.
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C'est l'histoire d'un jeune officier qui, dès les premiers jours de la guerre 1914 1918, se fait défigurer par un éclat d'obus lors d'une reconnaissance. Durant cinq ans, il subira plusieurs opérations dans un hôpital parisien, spécialisé dans la reconstruction faciale. C'est l'histoire des amitiés nouées entre ces gueules cassées, la question de l'identité perdue et d'un avenir en point d'interrogation. Très belle écriture. Marc Dugain s'est inspiré de l'histoire de son propre grand père pour écrire ce roman qui a été porté à l'écran.
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