La volonté

C'est l'histoire d'un père, celui de l'auteur, d'un homme qui s'est battu toute sa vie contre un handicap moteur fruit de la poliomyélite, avec pour objectif de faire de sa vie une vie « normale » à force de volonté. L'auteur s'attarde sur sa famille, ses grands parents paternels d'origine modeste, et sa famille maternelle d'origine plus bourgeoise, dont ce grand-père, gueule cassée de la Grande guerre, qui sera le sujet d'un de ses livres, La chambre des officiers, et du film éponyme.
Le père sera amené à travailler dans les dernières colonies françaises dont la Nouvelle-Calédonie et le Sénégal et à vivre les premiers soubresauts de la décolonisation. Quant à la mère de l'auteur, c'est une femme en avance sur son temps dont l'énergie sera essentiellement consacrée au travail. Nous traverserons avec cette famille la seconde moitié du XXe siècle.
Le fils, l'auteur donc, apparaîtra vers la fin du livre qui sera consacrée aux rapports père fils, si difficiles en ces temps de mutation rapide de la société. Un beau et sensible regard sur le parcours de Marc Dugain.

Au chevet de son père agonisant, Marc Dugain nous raconte sa vie qui ne démarre pas sous les meilleurs hospices, puisqu' enfant il est atteint d'une poliomyélite qui le handicapera à vie, mais qu'il surmontera avec courage et volonté.
Ce récit Familial commence avec ses grands parents, puis se poursuit avec ses parents qui voyagent pour la profession du père, en Nouvelle Calédonie, au Sénégal et reviennent au pays. C'est l'occasion pour l'auteur de se livrer à une analyse critique de la colonisation, en général, mais surtout dans les pays où ont vécu ses parents et lui même né à Dakar. La cohabitation littéraire du récit familial et des considérations politiques n'est pas des plus heureuses et rend la lecture chaotique.

Rentrée littéraire ● 5ème titre.
Marc Dugain raconte dans ce roman la vie de son père et, contrairement à Amélie Nothomb qui, sur ce même sujet ne nous dévoile que quelques évènements clefs de la vie de Patrick Nothomb, l'auteur choisit de balayer cette vie de sa naissance à sa mort.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié ce roman. Je ne peut pas dire que je l'ai adoré non plus. L'écriture est simple mais efficace, sans artifices mais sans grande conviction non plus - si tant est que l'on puisse parler ainsi d'une écriture. Je ne saurais pas vraiment l'expliquer. Dugain décrit des faits, des évènements qui ont jalonné la vie de son père mais tout cela manque de profondeur, reste trop superficiel, trop distant. On dirait un guide touristique de la vie de son père, avec ce non-style caractéristique de ces guides papiers qui exposent les lieux et les visites de manière blasée.

Bref, c'est intéressant mais on se demande pourquoi ce livre, quelle utilité, quelle réflexion il sert. "Enfant de salaud" de Sorj Chalandon, sur ce même thème du père, est beaucoup plus intéressant, beaucoup plus profond.

En conclusion, cette lecture à tout de même été un bon moment mais dont je ne vois pas trop l'intérêt, la finalité.

A son chevet, Marc Dugain revient sur la vie de son père. Un très beau récit qui nous fait suivre son itinéraire depuis la deuxième guerre mondiale jusqu'à nos jours. La première partie qui montre la ténacité de son père à l'adolescence est admirable et la seconde partie qui décrit l'avènement d'un nouvel équilibre international après la seconde guerre mondiale est très instructive pour finir sur ce constat de notre condition humaine « On vit, on meurt, et entre les deux on essaye de donner du sens à tout cela. D'une certaine façon, le seul vrai courage consiste à l'accepter. Pour survivre il faut se construire une fiction sur mesure. C'est là que l'inégalité commence. Pas seulement dans la difficulté d'édifier cette fiction, mais dans la capacité d'y croire et de s'y maintenir. C'est la question du sens. Une question philosophique, mais la philosophie occidentale est en faillite. La spiritualité, le sacré l'ont quittée depuis longtemps, chassés par un fétichisme de l'abondance »

Quel beau travail de mémoire a effectué Marc Dugain dans ce récit consacré à son père ! Il a écrit cet ouvrage qui couvait en lui depuis longtemps pendant la période du confinement due au Covid et qui fait un peu suite à « La chambre des officiers » car on y retrouve son grand-père qui était une « gueule cassée » de la grande guerre. Il mêle intimement dans son récit vie familiale et contexte social. Dans une interview à la librairie Dialogue, il explique qu'il a souhaité écrire cet ouvrage afin que ses enfants et petits-enfants connaissent la vie exceptionnelle de cet homme mort avant leur naissance, et atteint durant son adolescence par la poliomyélite.
Cependant, je trouve que le texte, très riche en évènements, reste assez sec, sans ressenti personnel, comme si l'auteur voulait se protéger et rester à l'extérieur de sa propre histoire.

Ce qui m'a le plus intéressée dans ce récit (qui s'appelle roman mais en est-ce un vraiment?) ce sont les aperçus très synthétiques et percutants du positionnement d'un français à l'apogée de la colonisation, au début des conflits qui ont accompagné la décolonisation. J'en ai saisi un peu de l'essence, alors que cela ne correspondait qu'à des mots venant de mon enfance dans les années 60.
Je n'ai compris le titre que vers la fin, quand il devient clair que la volonté du père peut détruire le fils qui heureusement arrive à se rétablir et se tenir debout sur son propre chemin.
Je comprends mieux les idéologies qui étaient à l'oeuvre dans la génération de mes parents et comment ceux-ci ont pu vouloir pour moi un destin conforme à leurs croyances.

Un avis mitigé pour ce roman. D'abord, j'ai trouvé le livre bien écrit avec des personnages aux tempéraments intéressants. Ensuite, j'ai eu le sentiment d'un manque notoire d'émotion probablement dû à l'emploi, par l'auteur, des pronoms « il » ou « elle » pour parler de ses parents. Enfin au fil des pages il m'a semblé que Marc Dugain coche toutes les cases propres à séduire une certaine opinion. Pourtant, en racontant la vie de sa famille l'auteur en profite pour parcourir l'histoire de la France du XXème siècle, ce qui était une bonne idée, mais sa vision acerbe et péremptoire, a fini par me lasser.

Depuis longtemps, je souhaitais lire Marc Dugain, auteur reconnu et conseillé.
Mais ai-je choisi le meilleur pour commencer ?
Je pensais qu'un livre autobiographique sur le père et la famille de l'auteur était une bonne approche.
J'ai trouvé que ce livre manque de sentiments, d'émotions. Je suis resté à distance de ces personnages qui évoluent au gré de l'histoire de notre pays.
Les règlements de comptes, gratuits, envers certains personnages dont Grabrielle Chanel m'ont semblé déplacés.
Bref, un avis plus que mitigé pour cette première lecture !

Marc Dugain parle de son père et de sa volonté mais pas que. Il parcourt aussi à la vitesse éclair toute une série d'événement politiques qui ont marqué son époque. Au final cela ressemble un peu à un fourre-tout.

Je trouve toujours Dugain brillant tant dans la forme que dans le fonds mais ici, il m'a souvent perdu. Il m'a perdu au niveau de sa famille en utilisant des « ils » et des « elles » plutôt que des prénoms. du coup je n'étais plus sûr s'il parlait de son père, de son, grand-père, de sa belle-famille… Au niveau des événements politiques, tout est survolé comme s'il s'agissait d'évidences de tout un chacun.

Une lecture en demi-teinte donc.

On se souvient de "La chambre des officiers", oeuvre de Marc Dugain (1998). Dans "La volonté" on retrouve une de ces gueules cassées de la Grande Guerre : le grand-père de l'auteur, mais le personnage principal de ce roman est le père du cinéaste-romancier. Ce dernier, sous la forme d'une biographie psychologique, traite de la relation entre enfants et parents, plus précisément entre le fils (lui-même) et son père. Ce "roman" apparaît plus comme un récit familial que comme une fiction.

En s'attachant à placer ses personnages dans un décor comportant de nombreuses références historiques se rapportant à la seconde moitié du XXe siècle, souvent accompagnées de propos critiques (et qui sentent le ressassé), Marc Dugain ancre son récit dans la mouvance des trente glorieuses.

L'écriture de Marc Dugain est agréable et efficace : les descriptions de personnages et des situations sont agréables à parcourir. Toutefois, l'utilisation de l'écriture à la troisième personne impose entre le lecteur et les personnages qui lui sont présentés une distance qui eût sans doute été moindre sous une forme plus personnalisée ; une partie de l'attention du lecteur est en effet mobilisée dans la recherche d'identification du personnage décrit, aux dépens d'une approche plus personnelle. Ce roman est plus comme un film que l'on regarde que comme une fiction dans laquelle on se plonge. le lecteur reste dans la salle.

le titre même du roman traduit une interprétation. Il laisse supposer que le père a conduit sa vie sous la gouverne de sa seule volonté ; en cela ce récit est une réécriture. le rapprochement final entre le fils et le père a pu fausser la perspective d'ensemble. Il est vrai que le père a fait preuve de fermeté face à l'adversité, mais qu'en est-il de sa clairvoyance quant à sa relation avec ses fils ? Comme l'attribut de "roman" à ce livre, le titre lui-même introduit donc un biais.

En résumé, un roman talentueux, mais plus descriptif qu'émouvant.