Jamais !
Jamais Madeleine ne quittera sa petite maison perchée en haut de la falaise. Pour rien au monde, et même si la mer et le vent grignotent son terrain de plus en plus vite (encore merci au réchauffement climatique).
Madeleine est une mamie pêchue et autonome.
Elle passe ses journées chez elle avec son chat et le souvenir de son époux disparu en mer. Elle se balade sur la côte et fait ses courses au marché.
Le maire a beau essayer de la convaincre, rien ne la fera changer d'avis, sûrement pas la promesse d'un bel appartement avec vue sur la mer - Madeleine est aveugle.
Jolie histoire mélancolique et tendre d'une mamie qui a du caractère, qui sait écouter ceux qui lui parlent avec douceur sans la prendre pour une bille.
Cette vieille dame digne et têtue m'en rappelle une autre que je connais, qu'on a réussi à 'déloger', pour son bien, qui a retrouvé une deuxième jeunesse de nonagénaire et qui s'en félicite tous les jours depuis quatre ans. Comme quoi...
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Ne dit-on pas : il ne faut jamais dire jamais ? Ici ce mot est un peu magique. Il est en même temps fort, puissant, déterminé. Il est un cri du cœur, celui d'une vieille dame, depuis sa maison au-dessus de l'océan.
C'est une falaise grignotée par la mer, peu à peu. Nous sommes à Troumesnil, en Normandie. Le maire de la commune, dans un souci de vouloir protéger ses concitoyens, prend ce sujet sérieusement et tente de trouver une solution pour ceux qui sont concernés. Son action est bien accueillie sauf par Madeleine, 95 ans, qui refuse de voir le danger et ne veut pas quitter sa demeure qui se rapproche inexorablement du vide fatal. Ah ! Petite particularité : Madeleine est aveugle de naissance.
J'ai adoré cette BD de Bruno Duhamel, sur fond d'humanisme et d'écologie. Madeleine est à la fois acariâtre, adorable, touchante et drôle. Il y a des scènes émouvantes, d'autres qui font rire. Celles émouvantes, ce sont lorsque Madeleine continue d'imaginer à table au dîner son mari défunt toujours présent. Une scène m'a fait rire, celle où la vieille dame s'approche au plus près de la falaise pour arroser ses fleurs et nous voyons le vide à deux pas d'elle grignotant la terre sous ses pieds.
J'ai adoré ce personnage qui s'élève contre l'ordre public, un côté un peu anar, violente quand on menace son univers, douce quand on l'écoute...
En lisant cette BD, je me suis souvenu de mon enfance, d'un endroit de vacances sur la côte nord du Finistère, à Plouescat. Avec mes parents, nous allions voir cette fameuse maison de granit plantée sur une dune, au bord d'une baie. Chaque année, la mer grignotait vingt mètres de cette dune. C'était une sorte de pèlerinage dominical. Nous n'étions pas les seuls devant ce spectacle. C'était comme si nous venions observer jusqu'où c'était maison était capable de résister à l'assaut inexorable de la nature.
Plus tard, adolescent, je suis revenu un été camper dans les parages avec des copains. Nous allions la nuit avec nos bicyclettes et nos lampes-torches en expédition secrète à l'assaut de la maison mystérieuse qui s'était encore un peu plus rapprochée du vide, tenter de chercher une ouverture improbable, notre imagination nourrissait des hypothèses folles sur la nature des personnages qui pouvaient habiter une telle demeure. Mais celle-ci semblait désormais abandonnée, barricadée de part en part...
Il y a deux ans, je suis revenu sur les lieux, la dune était encore là mais la maison avait disparu, elle avait été démolie...
J'ai adoré ce roman graphique, il y a un chat obèse qui ressemble au mien, un mari absent en compagnie duquel elle dîne et parle tous les jours et qui ressemble à mon Papa, il y a la mer qui ressemble à celle que j'aime contempler une à deux fois par jour, pas plus, cela me suffit, parfois m'y baigner. Il y a le temps qui passe, qui grignote des falaises, des illusions.
Il y a cette vieille dame penchée au bord d'une falaise et je l'aime.
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Madeleine, nonagénaire aveugle, donne visiblement du fil à retordre au maire de Trousmenil.
L'histoire se passe en Normandie, dans un lieu où les falaises s'émiettent dans l'océan à cause du réchauffement climatique. La maison de la vieille dame est perchée au bord du vide à force de perdre du terrain mais Madeleine refuse de quitter ce lieu empli des souvenirs de son mari disparu en mer. le combat pour l'expulser sera terrible, et c'est un lieutenant des sapeurs-pompiers qui va servir de médiateur.
Les propos sont drôles, et on sourit face à cette grand-mère au caractère bien trempé.
Néanmoins, j'aurais aimé une réflexion plus poussée sur la fin de vie et l'abandon d'une maison pour un EPADH. Il y a aussi le problème écologique de l'érosion des falaises qui n'est là que pour servir le propos de l'expulsion de la veille dame.
Les personnages sont assez caricaturaux mais j'ai bien aimé les couleurs tendres et le rendu des paysages. J'ai trouvé intéressant de placer en fin de volume, les photos et les dessins de recherche sur les planches, ce qui permet de voir comment évolue le dessin.
Un bon moment de lecture
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Je l'avais vu passer à plusieurs reprise sur Babelio, j'en avais lu quelques extraits. Et finalement, j'ai pu la lire en entier hier.
Elle n'a pas la langue dans sa poche Madeleine, et elle ne se laisse pas impressionner par Monsieur le Maire qui essaye de la déloger de sa maison en bord de falaise, pour son bien (car la falaise s'effondre, menaçant d'emporter la maison). Mais voilà, elle y a vécu depuis son mariage, et on n'abandonne pas si facilement ses souvenirs à 95 ans.
Il faut noter que Madeleine est aveugle de naissance, et c'est la force de cette histoire. Car moi, lectrice, je tremblais à chaque instant pour elle, qui ne pouvait voir ce que moi je voyais...la falaise s'effondrant à quelques centimètres de ses pieds. Mais cette bande dessinée est touchante ett bourrée d'humour et aussi de tendresse.
Un regret...la fin...que j'ai trouvé frustrante. J'aurai aimé rester encore un peu de temps avec Madeleine.
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J'ai bien aimé cette B.D.
Les dessins et les couleurs sont doux, en adéquation avec l'idée qu'on se fait d'une Normandie bucolique et d'une vieille dame vivant seule avec son chat. Sauf que dans cette Normandie-ci, la mer érode les falaises qui menacent de s'effondrer en emportant des maisons et que cette vieille dame est une femme énergique et têtue qui refuse de quitter sa maison perchée sur la falaise et qui résiste par tous les moyens, y compris en dégoupillant de vieilles grenades de la Seconde Guerre Mondiale.
Il y a une bonne dose d'humour (plutôt de l'humour noir d'ailleurs) qui évite que l'histoire sombre dans le mélodrame.
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Madeleine ne veut pas abandonner sa maison. Elle préfère imaginer qu'elle est toujours avec son mari en attendant d'aller le rejoindre avec leur maison au bord de la falaise qui s'écroule. de très beaux dessins bien travaillés qui permettent d'avoir le plaisir de retrouver cette forme très classique de dessins de BD.
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Madeleine est aveugle de naissance, ça ne l'empêche pas d'avoir la maison avec la plus belle vue sur mer. du haut de sa falaise elle domine Troumesnil, petit village normand. Mais un terrible danger guette sa maison, la falaise recule grignotée par les aléas climatiques. Et bientôt se sera la chute, ce que le maire ne veut absolument pas! Cela serait très mauvais pour son image.
Duhamel nous livre une très touchante et très drôle histoire. celui d'un petit village normand où habite une irréductible grand-mère. le tout servi par des dessins frais et avenants qui se marient très bien au propos.
Madeleine est très touchante. Aveugle de naissance, elle a du composer avec ce handicap. Mais le plus terrible c'est la perte de son mari, marin péri en mer. Pour faire face au deuil, elle fait comme s'il était toujours avec elle, dans cette maison qu'il a construite. La maison de sa vie, alors le maire il peut toujours essayer de l'en déloger. Falaise qui recule ou pas!!
Mais Madeleine est aussi très drôle. Mémé qui n'a pas la langue dans sa poche, qui n'hésite pas à lancer des petites phrases acerbes et piquantes. Une vraie normande qui arrose ses plantes dès qu'il ne pleut pas pendant 5 jours et qui supporte la canicule de 17°C!!
Et avec Madeleine on aborde aussi des sujets très sérieux : l'isolement (oh vieillesse ennemie!), le handicap, le deuil, la responsabilité, l'avancée de la mer sur les terres,... Et le choix aussi. Celui que tout le monde a, de choisir sa vie et pourquoi pas sa fin?
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